La parole aux lecteurs Courrier Quand respectera-t-on l'integrite dela langue francaise ? Depuis quelques années, nous assistons, au Québec et au Canada, a la radio, a la télé, et dans les journaux francophones, a la féminisation outranciére de noms tels que médecin, écrivain, député, ministre, gouverneur, docteur, chef, etc... dont la grammaire francaise a toujours exigé l’emploi au masculin, et que les plus récentes éditions de tous les dictionnaires continuent de définir comme noms masculins. Pour les mettre au féminin, nous a-t-elle toujours enseigné, il suffit de leurajouter le mot “femme”, et le tour est joué : une femme médecin, une femme écrivain, etc. Aurait-onsubitement aboli la grammaire ? Qu’en est-il exactement ? Renseignements pris 4 l’ Office de la langue frangaise du Québec, il semble que le gouvernement de cette province tente de forcer par des lois la féminisation de tous ces noms masculins al’intérieurde l’appareil gouvernemental et des diverses agences officielles qui relévent de lui. Présumément, ces_ lois ne contraignent que les fonctionnaires del’ Etat québécois et non l’ensemble de la population. J’apprends de plus que ce méme Office de la langue frangaise a fortement insisté auprés du gouvernement frangais pour qu’il adopte un arrété ministériel ordonnant comme au Québec la féminisation des noms masculins et des titres. Cet arrété ministériel serait entré en vigueur en France en 1986. _ Canada La Reserve: du temps partiel pas ordinaire Je me suis amuséa feuilleter plusieurs journaux frangais récemment, dont le Figaro, le Parisien, et France-Soir. Jen’yai rencontré aucun de ces noms au féminin forcé. On y parle, par exemple, de “Natalia Ginzburg, Vécrivain italien... qui avait été élue député au Parlement de Rome..., d’Elisabeth Guiguou, ministre délégué aux Affaires européennes, et méme de Vadministrateur délégué de Super Channel, Maria Lina Marcucci...” Au réseau de télévision TVS, les nouvelles en provenance de Paris nous rapportent les déclarations de “/’ancienpremier ministre de Grande-Bretagne, Madame Thatcher...”’, et ainsi de suite. On peut se demander quelle a été l’efficacité (ou la pertinence) de l’arrété ministériel de 1986... Au Canada méme, Anne Hébert, femme de lettres éminente, lors d’une émission de Littérature au pluriel au réseau frangais de Radio-Canada, il y a quelques années, manifestait sonagacement devant ces féminisations toutes plus farfelues et saugrenues les unes que les autres en avouant sans ambages en avoir ras le bol de se faire appeler “écrivaine” ou “autrice” (Sic). De fait, sil’on considére la francophonie mondiale (qui comprend environ 200 millions de personnes), il n’y a qu’au Québec et au Canada frangais (environ 7 millions de personnes) qu’on tente de forcer la féminisation des noms masculins avec, en apparence, un certain partiel. revenus. La Réserve navale Victoria ARMEES CANADIENNES REGULIERE ET DE RESERVE Elargissez vos compétences de technicien en devenant mécani- cien ou mécanicienne diésel dans la Réserve navale, a temps Mettez de la variété dans votre quotidien et vivez des expériences enrichissantes. Voyagez et rencontrez de nouveaux amis. Servez a temps partiel dans la Réserve navale et augmentez vos Appelez-nous dés maintenant! Pour de plus amples renseignements, communiquez avec: Vancouver 666-4317 (a frais virés) 363-3598 (a frais virés) succés. Partout ailleurs, méme par des lois, on n’y arrive pas. Pourquoi ? La raison, a monavis, enest trés simple : la langue frangaise ne reléve pas des gouvernements de V’heure ni de groupes de pression qui tentent de mousser une idéologie politique ou sociale particuliére. Elle appartient a l’ensemble des usagers. Elle a déja ses lois (la grammaire) qui ne changent pas au gré des caprices d’une époque et, majestueusement indépendante, elle évolue au cours des siécles a son rythme. II est vain, illusoire, et, je dirais méme, ridicule d’entreprendre de la bousculer abruptement par Vadoption de lois d’ ordre politique qui ne s’accordent pas avec son génie propre. Cela, francophones hors- Canada semblent l’avoir compris, eux quirésistent a des changements qu’ils sentent déplacés ou malséants. Ils manifestent par 1a plus de respect pour la langue francaise que nous, Québécois et Canadiens francophones, qui, non seulement nous appliquons si peu a bien Vlutiliser, mais encore avons le toupet de tenter de leur faire la lecgon, alors que nous serions mieux avisés de nous mettre plutot 4 leur écoute. Nous avons encore, vous en con- viendrez, d’immenses progrés a faire en frangais, tant parlé qu’ écrit. Pierre de Bellefeuille Abbotsford Humeurs de Prince George Sagesse de taverne Un lecteur de Prince George, qui n'a visiblement pas les doigts engourdis par le froid, André Michu, nous fait part de ses réflexions muries au cours de conversations de taverne. A intervalle régulier, le Soleil publiera ses "Sagesse de taverne". Nos politiciens seraient mieux informés s’ils écoutaient les conversations aux tables des tavernes. Voici quelques idées recueillies durant ces conversations. Economie Lemodestecentime cotiteau gouvernement deux centimes. ’ Il est vendu aux banques un centime, c’est ce que nous appelons “gouvernement bon sens”. Ne pourrions-nous pas fabriquer une piéce de monnaie moins chére ? Certainement, mais qui va prendre la décision de la faire, nos bureaucrates sont trop occupés a créer des nouvelles sources de revenu plutét que d’utiliser des vieilles. Il semble plus facile d’extraire plus d’argent des contribuables que de couperles dépenses extravagantes et ridicules. Education Notre systéme d’éducation est un ensemble de piéces qui n’ont aucune relation les unes aux autres. Ne pourrions-nous pas avoir un standard d’éducation national, de telle fagon qu’un enfant allant d’une école a Prince George 4 une école a Vancouver, puisse retrouver les mémes sujets, les mémes méthodes d’éducation. Lecoitserait réduit considérablement puisqu’une province comme la Colombie-Britannique pourrait regrouper les achats de livres, ainsi bénéficiant d’un prix de gros. Cette idée est valable pour tous les achats effectués par les écoles. Croyez-vous que les magasins Safeway ou les autres grosses entreprises survivraient si elles étaient gérées par nos bureaucrates ? Avons-nous besoin de tant d’administrateurs par district scolaire ? Ou avons-nous besoin d’une population bien éduquée ? André Michu Prince George Tout coucher de soleil raméne 4 ma mémoire cette lumiére déclinante unique - personne n’en sera plus jamais témoin, me semble-t-il - qu'il m’arriva de contempler a Powell River (au nord de Vancouver), paradis des spectacles sans cesse renouvelés dela nature. C’était, il m’en souvient, au déclin du printemps, au soir d’un épuisant et trés long vendredi : un grand disque orange s'est dissimulé complétement derriére une accumulation élancée de nuages bleuatres. O splendide soleil | Comme j'admirai ta beauté éclatante en cette fin de jour ! Toi qui te cachais encore au bord de ton immense ciel aux teintes changeantes. Mais j'apercevais ton reflet d'une parfaite rondeur de feu projeté sur les ondes noires du détroit de Géorgie. Je reconnus en tol, une fois de plus, l'infinie grandeur du Créateur de toutes merveilles. Le temps de courir chercher mon appareil-photo, et l'astre incendiaire glissait doucement entre les bancs de nuages apparemment immobiles ; et le vaste horizon rou- geoyant annongalt déja le retour des sombres voiles de la nuit. Jean-Claude Boyer - Vendredi 22 janvier 1993 Le Soleil de Colombie yi wane KOIIOIS T5316 ratio te we