/ éfente Le Soten, venoreo! 25 mars 1994 - 17 Nourriture des citoyens, la pomme de terre GRATIN DE POMMES DE TERRE AUX OLIVES ET AU BACON \ 1,2 kg de pommes de terre, 1/4 de boule de céleri-rave (environ 300 g), 180 g d’emmenthal, 6 tranches de bacon, 3/ 4 de litre de lait, 30 cl de créme fraiche, 12 olives noires (non marinées), beurre, poivre et sel. Eplucher le céleri et le couper en lamelles. Porter de l’eau a ébullition et y plonger les lamelles de céleri. Les laisser cuire deux minutes et les passer sous l’eau froide. Les égoutter et les essuyer. Eplucher, laver et essuyer les pommes de terre, les couper en rondelles de 3 cm d’épaisseur environ. Couper le bacon en fines laniéres. RAper 150g de fromage. Couper le reste en fines lamelles. Beurrer un plat a fromage. Faire chauffer le lait et la créme, poivrer, ajouter hors du feu le fromage rapé, bien remuer. Etaler une couche de lamelles de pommes de terre, des laniéres de bacon et quelques lamelles de céleri. Recommencer |’ opération jusqu’a épuisement des pommes de terre, du bacon, et du céleri. Arroser avec la préparation lait créme et terminer avec les olives noires. Recouvrir d’un papier aluminium et faire cuire au four a feu moyen pendant 45 minutes. Au bout de ce temps, retirer le papier aluminium et mettre les lamelles de fromage sur le dessus du plat. Remettre au four sous le gril A gratiner de 3 a 5 minutes. POMMES DE TERRE BOHEMIENNES | --6 grosses pommes de terre, 6 échalotes, 1/2 verre de vin blanc sec, 100 g de beurre, sel, une pincée de poivre de Cayenne, quelques rApures de noix de muscade. Choisir de belles pommes de terre de taille 4 peu prés égale. Les laver et les faire cuire au four, pas trop chaud. Pendant ce temps, éplucher les échalotes, les hacher menu et les faire cuire dans une petite casserole avec le vin blanc et une noix de beurre. Le vin blanc doit réduire complétement mais les échalotes ne doivent pas se colorer. Quand les pommes de terre sont cuites et pas trop chaudes, les ouvrit en deux dans le sens de la longueur. Les creuser complé- tement. Ecraser la-pulpe des pommes de terre et la mélanger aux © échalotes. Bien remuer en ajoutant le beurre par petit morceau, le poivre de Cayenne, la muscade et le sel. Remplir en déme les pommes de terre et les mettre dans un plat allant au four. Mettre le plat au four pour faire gratiner. Ce légume est particuliérement délicieux avec une salade ou une viande rouge. Par Claudine Lavallée 1789, c’estla prise dela Bastille et duméme coup, l'avénement de la pomme de terre. Coincidence ? Non point! Si «Le traité surla culture et’usage dela pomme de terre» vient maintenant omer Ia vitrine des marchands, c’est que Ia guerre et Ia disette frappent fortement Ie peuple frangais et qu’il n’est plus question de considérer «cette truffe du pauvre» comme juste bonne 4 nourrtr les bestlaux. Parmentier, le philanthrope Ily avait belle lurette que le pharmacien militaire Parmentier s’ef- forcait d’expliquer a la nation que cette tubercule venue des Andes, n’ avait pas sa pareille pour calmer la faim. Maisc’ était peine perdue. Dans le royaume de France, on s’entétait a penser que, puisque la pomme de terre appartenait 4 la famille des solanacées, laquelle regroupe plu- sieurs plantes vénéneuses, elle ne pouvait étre que dangereuse a la consommation. On |’accusait méme de donner lalépre aux humains. Pour- tant Parmentier, qui en avait mangé alors qu’il était prisonnier en Westphalie pendant la guerre de sept ans, était de toute évidence la preuve du contraire. On était méme allé jusqu’a interdire sa culture pour risque de «maladrerie», par un arrét du parlement de Besancon en 1748. De plus, qui était donc ce Parmentier «brouilleur de cartes» qui venait comme un cheveu sur la soupe dé- ranger les spéculateurs de 1’agricul- ture a une époque ov on laissait le blé donmir dans les greniers pour le vendre a prix d’or quand le peuple «tirait la langue»? Un légume bien protégé Il faut bien reconnaitre que parfois les rois servent 4 quelque chose. Aprés tout, la pomme de terre ne doit-elle pas sa popularité 4 Louis XVI et a Marie-Antoinette ? Ce couple royal, que la rusticité occasionnelle ne dérangeait pas, commanditat des cultures expé- rimentales de pommes de terre dans la plaine de Sablons a Neuilly, ot le roi avait l"habitude de passer ses troupes en revue. Ainsi, cinquante arpents de culture commencérent & verdir. Pourlafrime, Louis XVIles fit garder par des soldats, bafonnettes au canon, ce qui évidemment eut pour effet d’attirer les curieux et surtout, la nuit venue, les voleurs. Voleurs qu’on_ s’appliquait, d’ailleurs, A ne pas voir. L’histoire raconte que les commentaires autour des dites cultures allérent bon train : «C’et légume 4 bestiaux, ¢a s’rait pas si mauvais qu’¢a, pisque le Roué énvoie sa troupe pour la garder. Et pourquoi qu’le peuple y z’aurait pas droit?». Souvenons- nous, ceci se passait a la veille de la Révolution. Fleurs au chapeau Un jour, alors qu’il visitait son «champ de patates», quelqu’un remit au roi un bouquet de fleurs de pommes de terre qu’il s’empressa de mettre a son chapeau. I] n’en fallait pas plus pour lancer une nouvelle mode : celle des fleurs de patates. Bien vite, les jolies petites corolles blanches devinrent si populaires qu’on les vit fleurir tout aussi bien sur les objets de fafence que sur les toiles de Jouy. Du coup, le mainte- nant célébre légume y trouva le che- min de la notoriété. Mais il fallut tout de méme attendre les événements de 1789 et la crise du Directoire pour que les «citoyens» affamés finis- sent par adopter la «parmentiére», et que celle-ci n’ait plus besoin de ‘publicité. On vit alors]’impensable : par l’arrété du 21 ventése, an II], la Commune de Paris ordonna detrans- . former les jardins des Tuileries en champ de patates. C’en était fait des tergiversations |! Désormais, la pomme de terre allait régner, du bif- teck-pommes frites au gratin dauphinois sans jamais déserter la table; si ce n’est, a tort d’ailleurs, celle des fanatiques de la «ligne ha- rico». En Europe Ine faudrait pas croire que la pomme de terre apparut un jour, comme ga, dans l’assiette des pri- sonniers de guerre des camps prussiens ! Nous savons qu’elle venait d’ Amérique ! Avec le mais si longtemps considéré lui aussi un légume a bestiaux, avec la tomate dont on se méfia, et avec le dindon et le chocolat qui trouvérent plus de grice auprés des Européens. C’est un certain Pedro Ciega qui, en 1558, fit parvenir quelques tubercules aux souverains espa- gnols qui, 4 leur tour, les remirent au pape. Celui-ci s’empressa de les confier 4 son botaniste, un dénommé Clusius, qui aprés examen et pre- miére récolte, décida de cataloguer «cette chose» sous le nom de TARATUFFI ou petite truffe. Puis on vitlapomme de terre porter lenom de KARTOFEL en Allemagne. Les Russes l’appelérent KARTOPFEL, les Francais TARTOUSTE ou TARTOUFLE, les Espagnols PATATAS et les Anglais qui ne prisaient guerre «cette pierre comes- tible» optérent pour POTATOES. On sait qu’au XIXe siécle, les lords anglais, qui en avaient assez d’en- tendre le peuple irlandais crier fa- mine, firent expédier des charge- ments de pomme de terre a leurs «manants catholiques de l’ile verte» afin que chacun puisse manger a sa faim». Plus tard, lors de la grande épidémie de brunissure de la patate quieut lieu au milieu du méme siécle et qui décima la population, de nom- breux immigrants partirent vers le «Nouveau Monde» pour tenter leur chance. Parmi ceux-ci se trouvait Vancétre de Jack Kennedy. Indirectement, la patate avait en- voyé aux Etats-Unis, l’un de ses plus célébres présidents. Freden 1529 East Pender, Vancouver Boudins Andouillettes Patés Saucissons Merguez Fromages 251-2277 UN GoOT FRANGAIS \ P Déjeuner 11h30 - 14h30 C\Mogador =< Cuisine Marocaine et Méaiterranéenne L Spécialités marocaines, fran¢gaises et espagnoles. : Couscous, tajines et fruits de mer 17h30 - 23h 4474 West 10th Avenue Information & Réservations 222-2666 i Diner