ors du Festival Folk du week-end dernier (18 au 20 juillet), malgré le prix exhorbitant exigé pour entrer sur le site du parce Jericho Beach, le soleil bralait dans les coeurs, dans les oreilles et sur la peau. Pensez 4 Woodstock, version cédte du Pacifique. Le 20e Festival de musique Folk de Vancouver, c’était tout a fait ga. Apres 20 ans d’existence, peut dire que organisateurs et organisatrices du Festival Folk savent comment faire monter la sauce. [ls n’ont pas lésiné sur Vambiance, avec marché multiculturel, scénes pour les petits, tentes ot. Pon offrait sessions de massage, de réflexologie d’aroma- on les et thérapie, etc., de nouveaux. visages, beaucoup d’artistes vancouverois et des rythmes dansants pour s’ébrouer dans tous les sens. Le Festival Folk, représenté par la joyeuse mascotte, Pete Seagull, est devenu |’événement musical par excellence des Britanno- Colombiens & la fibre plus ou moins hippie. La musique folk, dans sa définition la plus large, fait référence au chant inspiré par des compositions traditionnelles, utilisant toute- fois des instruments et des techniques « la mode ». C’est la raison pour laquelle on retrouve sur scéne aussi bien des violons, des tam-tams, des accordéons que des guitares électriques et synthétiseurs. Certains grou- pes donnent plus dans le traditionnel, folklorique si l’on des préfére, comme les ensembles : Shooglenifty, La Galvaude, l’Ensemble Boyaba du Burkina Faso, ‘S’pak’ wus Slulum Dancers. D’autres puisent leur inspiration carrément dans le folk des années 1970 Dee Carstensen, Waterson:Carthy. Et parfois on a des sons trés différents, un genre presque & part, comme ce fut le cas avec : Ani DiFranco, Lhasa, Buffy Sainte-Marie ou Keith Secola & Wild Band of Indians. les Si la musique folk évolue, lentement, mais sdrement, Vétat d’esprit, Pattitude des adeptes de la folksong, en contrepartie, ne changent pas beaucoup. Une musique ac- cessible, accompagnée par des paroles inspirantes, « a messages » donnent l’envol & toute une philosophie du folk. C’est pourquoi les kiosques, regroupés sous une tente, suggéraient la foire de village, avec des produits culturels et des services offerts par des regroupements dits « conscientisés socialement > : Stéphanie Lépine, Eric Beaudry et Frédérick Darveau du groupe La Galvaude les mouvements coopératifs d’entraide, groupes environ- nementaux, clubs végétariens, et j’en passe... Henri Mondor, flitiste et plus ou moins porte-parole du groupe La Galvaude, trouvait que toute organisation du Festival était québécois un exemple en soit. « On voit trés bien, en tant qu’artiste invité, que ces gens-la s’y connaissent en matiére d’organisation. Nous c’est notre premiére visite a Vancouver et malgré quel- ques problémes d’électrieité lors de deux de représentations, on peut dire que tout marche sur des roulettes. De toutes maniéres, cest trés flatteur pour nous d’avoir été contactés par le Festival Folk. Ga veut dire que le travail qu’on fait est reconnu 4a l’extérieur du Québec. » nos A 15h le samedi, on a da fermer les portes ; le parc était rempli 4 pleine capacité. Et pourtant, ce n’est pas faute de prendre de lespace. Les festivaliers ont pu trés bien saisir la signification du mot proximité, « CITOYENS DU MONDE » Qui dit culture, dit forcément variété. D’ot la $e Le vendredi 25 juillet 1997 remarquable brochette d’ar- tistes provenant des quatre coins du globe. La plupart parle la méme langue ; celle de la musique folk. Plus d’un se considére comme le dit si bien Lhasa : « Citoyen du monde ». La venue de cette jeune chanteuse de 24 ans illustre & ravir la vocation internationale du_ Festival Folk de Vancouver. Née aux Etats-Unis, de mére amé- photo : Pierre-André Sonolet ricaine et de pére mexicain, Lhasa voyagera énormément et choisira de ne_ pas privilégier une culture plutdét qu'une autre. Vivant a Montréal depuis six ans, elle s impose de plus en plus sur la scéné folk. Elle a une énergie, une présence sur scéne, qui fait penser & Edith Piaf. Lhasa dira d’ailleurs que « c’est plus de donner ce que l’on est sur scéne qui compte que de raconter des histoires ». Elle a choisi de chanter en espagnol, puisque pour elle c’est la langue des émotions. Elle a vécu la majeure partie de son enfance au Mexique_ et lorsqu’elle veut faire ressortir les vibrations, elle se sent beaucoup plus 4 l’aise avec la musique de la _ langue mexicaine. Une belle surprise également pour les amateurs de musique — folk-tradi- tionnelle, le groupe écossais Shooglenifty. Chose certaine, il est beaucoup plus facile @entrer dans la danse avec leur musique entrainante, que de prononcer leur nom. Groupe de six musiciens, il est bon premier au palmarés d’Edinburgh avec leur album Whiskey Kiss. Le Festival n’a pas oublié~ la guitare ; instrument fétiche de la musique folk. Figurant Moment de complicité lors de la performance de Lhasa en bonne place de l’horaire de la fin de semaine, on a pu entendre les « Hot Guitars » de D’Gary (du Madagascar), de Celso Machado et d’André Thibault (tous les deux de Vancouver). Et quelle musique fait mieux pleurer les cordes des guitares, si ce n’est le blues ? Avec les Howard Armstrong, Boubacar Traoré, Colin James & Colin Linden, Kelly Joe Phelps, pour n’en nommer que quelques-uns, le blues se porte trés bien, merci ! Ce qu'il y a d’intéressant dans ce genre de festival, c'est peu importe votre préférence vous trouverez chaussures a vos pieds, folk a vos oreilles. Buffy Sainte-Marie a offert une performance inoubliable sur scéne et la jeunesse fougueuse des musiciens de La Galvaude en ont surpris plusieurs. Les amoureux du folk, ily en avait des centaines au parc Jericho Beach durant ce week- end aussi beau que mouvementé. Des sept scénes réparties sur le site et en plus de la scéne principale (sur laquelle ont eu lieu les spectacles en soirée) montaient des « reels », des chansons a répondre, des blues, des solos de guitare, des rythmes africains, etc. Les spectacles débutaient 4 10 h dans la matinée sous le soleil et se poursuivaient tard en soirée, sous les doux reflets de la pleine lune. Une 20¢e édition du_ Festival qui passera sGrement dans les annales du folk 4 Vancouver. JOHANNE CORDEAU « Dinwnn Aw dak CanAnlns what