aR ams a LE WZ SOLE! a aS So E~s Ge tive ee Sct Second class mail N° 0046 VOL.16 No 30 VENDREDI 18 NOVEMBRE 1983 Le seul journal de langue francaise de la Colombie britannique 30 cents _—Le métier d’une francophone La dréle de paix Par J2F La Colombie britannique est retournée au travail depuis lundi dernier. Mais si le syndicat de la fonction publique [BCGEU] et le gouvernement provincial ont signé la paix, le pacte réalisé entre la coalition Solidarité et Bill Bennett n'est qu’un armistice. Le retour au calme interve- nu depuis lundi dernier en Colombie britannique est da a deux accords différents. Le premier, trés clair, entre le gouvernement et le syndicat de la fonction publique et un deuxiéme, plus flou, entre le Premier ministre lui-méme et la coalition Solidarité. Le pacte passé entre le BCGEU et le gouvernement prendra effet sur deux ans. Non seulement le syndicat a arraché une augmentation de salaire de 3%, mais il a - obtenu gain de cause sur le probléme de l’ancienneté. Dé- sormais, un fonctionnaire ne ~étre renvoyé qu’aprés une prise en compte de son temps d’activité, et la consul- tation du syndicat. Le renvoi de 1 600 emplo- yés du gouvernement, dont l’annonce avait provoqué le lancement de la gréve, est donc remis en cause. Sur ce point, Norman Spector, le représentant officiel de Bill Bennett pendant les négocia- tions, a été trés clair: “Les 1600 licenciements prévus se- ront effectués en respectant les termes de l’accord conclu avec le BCGEU”. Autrement dit, en tenant compte de l'ancienneté. Ce qui fait dire a Clifford Andstein, l’homme qui a représenté le BCGEU lors des pourparlers: “Nous avons tenu quinze jours pour réaliser un accord que nous sommes fiers d’avoir obtenu sans faire de concession”. Par contre, le texte passé dimanche dernier entre le Premier ministre et Jack Munro, président des travail- leurs du bois et représentant de Solidarité, est loin d’étre aussi limpide. Selon les repré- sentants de Solidarité, ce texte aboutit 4 une sorte d’exten- sion des droits obtenus par le BCGEU 4 tous les autres secteurs de la fonction publi- que: écoles, hépitaux, trans- ports... ; Deux interprétations opposées Mike Cramer, le por- te-parole de la coalition pense ainsi que des “assurances ont été données telles que la plupart des travailleurs de la fonction publique ne seront pas touchés par la loi trois (acte de restriction dans les services publics”. De son cété, le négociateur Spector. estime au contraire que “cet accord va permet- tre au gouvernement de me- ner dans de bonnes conditions la tache qu'il s’est fixée: réduire de 25% la taille du service public”. Deux interprétations dia- métralement opposées de l’ac- Norman cord de dimanche dernier. Le porte-parole de Solidarité n’en est pas tout a fait dupe. Il avertit que la gréve pourrait étre réactivée si Bill Bennett oubliait ses promesses: “‘Les personnes assistant a la délé- gation fédérale du 28 novem- bre pourront juger si le Pre- mier ministre a agi de bonne foi en faisant des promesses aux travailleurs’. Nous ne pouvons pas préjuger de l’ave- nir, mais la reprise du travail lundi dernier constitue une tréve, et seulement cela.” Dont acte. De toute facon, malgré la réalisation de cet accord ver- bal entre le gouvernement et Solidarité, le contentieux sur d'autres points reste vif entre les deux parties. “Nous conti- nuerons a nous opposer aux mesures. gouvernementales qui diminuent la protection des femmes, des minorités, des locataires et des déshéri- tés, déclarait ainsi lundi der- nier Renate Shearer, un des secrétaires généraux de Soli- darité. Le point sur Expo 86 Par Annie Granger = Le 13 juin 1886, un in- cendie détruisait compléte- ment Vancouver; cent ans plus tard, la plus grande ville de la céte ouest cana- dienne recevra l’exposition internationale de 1986 et dans ce cadre, le festival mondial des arts. Cette exposition universelle ouvrira ses portes le 2 mai 1986 pour les fermer six mois plus tard. Tout a commencé en 1978, lorsque pour commémorer le centenaire de la ville Vancouver et le centiéme! anniversaire de l’arrivée du chemin de fer.transcontinen- tal sur la céte ouest, le gouvernement de la Colombie britannique décide d’organi- ser une exposition internatio- nale : elle aura pour nom Transpo 86, son théme étant les transports. Son nom sera changé ensuite en Expo 86. Immédiatement, la Grande- Bretagne accepte l’invitation. Du reste, Elizabeth II, lors de son passage au stade de la C.B. lance une invitation au © monde entier. Aujourd’hui trente-et-un pays, provinces et sociétés (1) ont accepté de louer un pavillon dans l’en- ceinte de l’exposition de 52 hectares (130 acres)|située au nord de False Creek (2). Un seul pxvillon, actuellement en construction, se démarquera des autres ; celui du Canada, de: bati au» pied de la rue Granville, sur le port, faisant face 4. North Vancouver. “L’Homme en mouvement” tel est le théme de cette exposition qui devrait attirer, d’aprés les organisateurs, prés de quinze millions de visi- teurs. Pourquoi “L’>homme en mouvement’? “Parce que cet- te vitrine universelle celébrera les progrés accomplis dans. le domaine des transports, qu’ils soient terrestres, maritimes, aériens ou interplanétaires, et des communications dans le monde entier” explique Gail Flitton, directrice des rela- tions avec les médias. Arrivée il y a tout juste une dizaine de jours d’Ottawa, Flitton continue : “L’enceinte de l’exposition sera disponible par différents moyens de locomotion, hormis la marche a pied : le LRT, voie rapide (en construction actuelle- ment) desservira la banlieue de New Westminster..., les autobus, un traversier qui fera la nayette entre False Creeek et le port en contournant le pare Stanley.” Entre parenthéses, ceux qui habitent le complexe de False Creeek seront incontestable- ment dans le feu de l’action puisque “cela se passera pres- que sous leurs fenétres’”. A- vantages certes, mais atten- ‘dez-vous 4 de nombreux aller et retour sur le plan d’eau de Suite page 5 Le bilinguisme a nette- ment progressé deputs quelques années, mais il y a encore bien des amélio- rations a réalitser. C’est avec une doulou- reuse surprise que les clients d’un restaurant chinots découvrent que Tiré par les nattes soffre a eux un choix varié de “hors d’ourves”... Que diratent les membres de la communauté canadienne- chinoise st un restaurant francais offrait a ses clients un plat chinots baptisé “chat au Maine”? Oncle Archibald Par Jean-Francois Fournel Chantal Morin, vous connaissez?... A 21 ans, elle chante, joue du piano, de l’orgue et de la guitare, mais surtout elle compose. Pour elle-méme et pour le théatre. En ce moment, ses compositions résonnent un peu partout sur les scénes de Vancouver: quatre spectacles pratiquement en méme temps!. Le rideau de Chantal , auteur-compositeur ’ “Life is a dream” vient a peine de tomber au Kitsi- lano Theatre, et Chantal a encore trois spectacles en chantier: “Quatre a qua- tre” au théatre du Capi- lano College, a partir du 15 novembre, “Sophia” au Vancouver Little Theatre, a partir du 23 novembre et douze représentations de Suite page 14 madame: La sortie de «Maria Chapdelaine» Par Jean-Francois Fournel Les employés de la commission de censure provinciale ayant repris le travail, le film de Gilles Carle “Maria Chapdelaine” a pu recevoir son visa d’ a donc bien lieu le 18 novembre au Park Sa sortie Tant mieux, car cette adaptation de l’oeuvre de Louis Hémon, avec Carole Laure et Nick Mancuso dans les réles principaux, promet vraiment beaucoup. La vie est rude dans la région du lac Saint-Jean et la belle Maria Chapdelaine en a assez. Aprés avoir passé I’hiver en ville 4 chercher un mari qui l’emménerait loin des grands froids, elle revient bre- douille au village ot I’attend son promis, Eutrope Gagnon. Le pauvre Eutrope n’a pas Yombre d'une chance: il lui propose justement ce dont elle ne veut a aucun prix: passer le restant de ses jours dans le nord -(québécois). Francois Paradis, un bicheron, ne lui offre pas autre chose. Mais, de lui, elle est tombée amou- reuse. Aussi, quand Fran- cois part pour l’hiver sur les coupes du grand Nord, il lui demande si elle l’attendra jusqu’au printemps, et Maria ‘répond oui. Elle partagera la vie du bicheron, tout est clair. Jus- ‘qu’au jour ou Warrents Sur- prenant revient du Massa- chusetts ov i] était parti régler. la succession de son pére. Il séduit Maria, et avec elle toute la famille Chapdelaine, en lui faisant miroiter une vie _de reine dans les grandes villes américaines. Maria est conquise et... écrit 4 Francois que leur amour n’aura pas de suite. Elle ne le sait pas encore, mais la vie lui interdit désor- mais de papillonner d’-homme en homme. La vieille Laura Chapdelaine meurt et lui fait Suite page 12