16 Le Soleil de Colombie, Vendredi 14 Octobre 1977 Lalonde... (Suite de la p.1) sujet du Comité de Promotion de l'Unité Nationale dirigé par M. Pépin et M. Robarts, le Ministre Marc Lalonde déclara que ce Comité était tout a fait indépen- dant et ne recevrait aucune directive de son nouveau Minis- tére, qui toutefois travaillera en étroite collaboration avec ce dit Comité au méme titre que le Secrétariat d’Etat de la Cham- bre de Commerce. Il est bien probable que Vorientation que va prendre notre unité nationale pourra dépendre, en majeure partie, des accomplissements de ce nou- veau Ministére des Relations Fédérales-Provinciales. Je suis done persuadé: que tous les Canadiens de bonne foi souhai- tent de tout coeur un grand succés a M. Marc Lalonde qui, tout en ayant du pain sur la planche, est certainement de taille. La souplesse et la force de persuasion de M. Lalonde sont légendaires et il est homme clef pour améliorer profondément les relations entre le pouvoir central et les provinces ayant comme objectif final de recimenter cou- rageusement une unité nationale canadienne dont la constitution et la représentation seraient acceptées par tous les gens du pays. RE Le Club pour Arthritiques de Vancouver tiendra son grand BAZAAR le samedi 22 octobre, de-midi 4 16h, dans le Hall de I'église Unitarienne, au coin de la 49éme avenue ouest et de la rue Oak, 4 Vancouver. «Marcheton»»... (Suite de la p.1) bie-Britannique, les jeunes de la chorale pourront suivre des ate- liers de formation musicale. “Beau temps, mauvais temps” de dire un porte-parole des Chanteclairs “le marcheton aura lieu”. Des dizaines de personnes, jeunes et moins jeunes, sont attendues. Les gens intéressés a prendre part au marcheton doi- vent se procurer un formulaire de marche sur lequel ils doivent inscrire les noms de leurs com- manditaires. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez téléphoner au 936- 7039. Centre Culturel Colombien CRIN BLANC, CHEVAL SAUVAGE, sera projeté au théatre Métro, le samedi 15 octobre, 4 14h. CRIN BLANC, CHEVAL SAUVAGE est histoire d’un cheval sauvage de Camargue. et d'un jeune garcon. Ce film en noir et blanc a été produit en 1953. CRIN BLANC, CHEVAL SAUVAGE est un film a voir et a revoir. Au méme programme, Naika et le poisson. Le théatre Métro est situé au 1370, Marine Drive Sud Ouest, a Vancouver. SOIREE-RENCONTRE: le 22 octobre, a 20h00. AUTOMNE — AUTOPHONE — FRANCOFUN. Tous ensemble, colorons |’automne au son de la musique “bien de chez-nous”. Soirée animée par Raymond Lemoine. FESTIVAL DES “ANNEES 40”, 4 20h00, au Centre: Vendredi 14 octobre, & 21h: MERMOZ (1944), noir et blanc, 100 min. C’est l'histoire d’un aviateur francais qui réussit en 1930 la 1 re liaison aérienne France - Amérique du Sud. Il disparut en mer au large de Dakar a bord de I’hydra- vion “Croix du Sud”. e Samedi 15 octobre, 4 20h: LES JEUX SONT FAITS (1947) 1 noir et blanc, 106 min. Réalisateur: Jean Delannoy. Interprétes: Micheline Presle, Fernand Fabre, Marcel Pagliero. $1.00 pour les membres” $1.50 pour les non-membres. SEMAINE ARTISANALE [du 17 au 22 octobre], tissage et vannerie avec Monique Wyse, artisane francophone de Prince George: il est encore temps pour vous inscrire, téléphonez sans tarder au Centre, tél. 874-9105. DANSES FOLKLORIQUES, le lundi 17 octobre, 4 19h30, au sous-sol de I'Eglise St-Sacrement, 3050 rue Heather. Anima- teur: Raymond Lemoine. 795 Ouest 16éme Ave. Vancouver, Tél: 874-9105 Sans rancune... ‘par LE HERISSON QUI S’Y FROTTE... S’°Y PIQUE A M. VANDER ZALM, ministre des ressources humaines de la C.B. Félicitations pour vos économies de $110,329,652, particuliérement le $28,125,715 d’économie sur |’aide aux vieux et aux handicapés et le $16,819,669 sur l'aide aux familles et enfants en détresse. Vous avez entiérement raison. Les vieux n’avaient qu’a se faire des économies durant leur jeunesse et les handicapés n'ont qu’a oublier leurs douleurs, leurs béquilles, leurs chaises roulantes, etc. et travailler comme tous bons citoyens. Quant aux familles, ce n’est pas de votre faute si elles ont des enfants: elles ont eu le plaisir, qu’elles en souffrent les consé- quences. Les enfants en détresse, qu’ils fassent donc comme les petits Mexicains, qu’ils se procurent une bofte, des qrosses, du’ cirage, et gagnent leurs vies 4a cirer les souliers des plus fortunés, cela leur formera le caractére. N’étes-vous pas vous-méme un exemple de ce que le travail ardu peut produire. AVIS AUX ETUDIANTS QUI REVENT A UNE VIE D’AISANCE COMME FONCTIONNAIRES FEDERAUX: selon M. Robert Andras, président du Conseil du Trésor, a partir de 1983, les gros fauteuils rembourrés, les épais tapis, les jolies secrétaires, les voyages toutes dépenses payées et autres attributs des échelons supérieurs du service public seront réservés aux fonctionnaires ayant une connaissance des deux langues officielles. LES TEMPS CHANGENT. II était un temps ot I’Internationa- le était l"hymne national de tous les syndicats dont le but principal était non seulement la réforme des conditions de travail et l’‘augmentation des salaires mais aussi !’amélioration de la vie de toutes les classes non patronales de la société. Malheureusement, avec le temps, ces nobles sentiments semblent avoir changé. Aujourd’hui, chaque syndicat semble n’avoir qu’un but: l’augmentation des salaires de SES membres; ‘‘au diable, les retraités, les pauvres et les non syndicables” semble étre devenu le mot d’ordre de la nouvelle génération de chefs syndicaux. DEUX SIGNES DE FAIBLESSE: se taire quand il faut parler, et parler quand il faut se taire (proverbe persan). AU QUEBEC: L’évolution de Vindépendantisme depuis 1960 L'idée de l'indépendance ou souveraineté politique pour le Québec n'est pas nou- velle. On en a la preuve en lisant une retrospective partielle de la presse des soixante derniéres années sur ce sujet, que viennent de publier les Editions inter- nationales Alain Stanké, sous le titre: « Le Québec Libre ».' la préface de pierre bourgault Dans fa préface a ce recueil de fac- similés de premiéres pages de journaux a différentes @poques, Pierre Bourgault affirme que le peuple québécois «c'est lun des seuls au monde a n’avoir jamais connu le gouvernement responsable ». Pourtant, dit-il, l'aspiration a l'indépen- dance sommeille depuis toujours au coeur des Québécois. Avant 1760, le Québec était une colo- nie frangaise. I! fut ensuite une colonie anglaise. Puis vint la federation des colo- nies de |'Amérique britannique du Nord. « Le nouveau pays qu’ils habitent depuis 1867 leur fait la part congrue réservee aux minorités. Beaucoup s'‘assimilent pendant que d’autres résistent. Un jour peut-étre... Les Americains s’emparent de |’economie. « Viennent enfin les Québécois! Ceux- la ne veulent plus étre une minoritée. Le Québec est le seul endroit dy monde ou les Franco-Québécois forment la majo- rité de la population. Le Québec sera donc leur pays. «| aura fallu trois cents ans. Fran- cais, Canadiens, Canadiens frangais, Québécois. La nation québécoise est née le 15 novembre 1976. Demain !’indépen- dance... » (Pierre Bourgault) (1) Le Québec Libre, préface de Pierre Bour- gault, Montréal. Editions internationales Alain Stanke, 1977, fac-similés grandeur nature de 24 premiéres pages de journaux, de 1917 a 1976, regroupés dans un étui de luxe, $9.95. j.-n. francoeur . En 1917, alors que le Canada partici-' pait a la premiére Guerre mondiale, que l'Armée était dirigée presque uniquement par des anglophones et que tout se fai- sait en anglais, nombre de Canadiens des autres provinces trouvaient que les Québécois ne montraient guere d’en- thousiasme a devenir soldats. Les pires injures étaient proférees contre nous. Le députe de Lotbiniere a Assemblée législative (ancien nom de ‘Assemblée nationale) eut une idee gé- niale. Il proposa de rompre le pacte féde- ral de 1867, de «faire sortir Quebec de la confédération canadienne », si les autres provinces trouvaient que le Que- bec était un obstacle a I'union, au pro- gres et au développement du Canada. (La Presse, 21 décembre 1917). La proposition n'eut pas de suite. mais Vidée de sécession était lancée. lionel groulx et pierre chaloult Cette idée se manifesta de nouveau, surtout a partir de 1936..Dans son édi- tion du 22 février, cette année-la, un nou- veau journal, La Nation, publiait, une lettre de l’abbé Lionel Groulx et les com- mentaires de Pierre Chaloult, redacteur en chef. Le prétre-historien se défendait d'avoir voulu provoquer le démembre- ment du Canada, mais I’hypothése d'une telle dislocation du pays canadien lui avait paru probable et méme prochaine, .dés la tenue de l’enquéte de L'Action Frangaise (de Montréal), en 1921 et 1922. A la premiére ligne de son article, Pierre Chaloult affirmait carrément: '«C’est entendu, nous sommes sépara- tistes! » . Plus tard, La Nation s’affirma comme lorgane du «mouvement séparatiste » pendant un certain temps, avant de de- venir celui du « Parti autonomiste ». Le 6 mars 1937, on pouvait lire dans Le Devoir, sous la signature de Georges Pelletier un article coiffé du titre suivant: « Confédération? — République du Ca- nada? — Etat libre francais? » La méme année, Dostaler O'Leary publiait son li- vre: «Sé€paratisme, doctrine construc- tive ». la deuxiéme guerre De nouvelles difficultés surgirent entre les principaux groupes linguistiques du Canada a l'occasion de la deuxiéme Guerre mondiale. Puis, durant tout le régime Duplessis, on n'entendit parler que d’'autonomie du Québec. En 1960, les libeéraux prennent le pou- voir; leur slogan favori: « Maitres chez nous ». Un jour, Jean Lesage s'écrie: « Nous sommes maitres chez nous mainte- nant ». (Le Devoir, 15 novembre 1962). Deux ans plus tard, la visite de la reine Elizabeth a Québec provoque des re- mous. En premiére page du journal Le Devoir, le 12 octobre 1964, on peut lire en gros caractéres: « Pendant que la reine Elizabeth préconise une nouvelle constitution pour le Canada, Québec reste indifferent, mais sa police est d'une grande brutalité ». Au début des années 60, plusieurs livres sur l'indépendance sont publiés par des hommes comme Marcel Chaput et Raymond Barbeau. johnson et de gaulle En 1966, le Québec se donne un nou- veau premier ministre, Daniel Johnson, dont le slogan préferé est « Egalité ou Independance ». Puis en 1967, c'est le fameux cri de de Gaulle. On lit dans la Presse du 25 juillet de cette année de |'’Expo 67 et du cente- naire de la fédération canadienne: « De Gaulle déclenche de vives réactions en s'‘écriant: Vive le Québec libre! Ottawa est consterné — Réunion extraordinaire du cabinet fédéral demain ». La suite, plus pres de nous, est bien connue. Bientét, monsieur René Léves- que démissionne du parti libéral et de- vient député indépendant (Le Devoir, 16 octobre 1967). Il annonce que le mou- vement souverainiste sera parti politique des le printemps (La Presse, 20 -novem- bre 1967). Quelques jours plus tard (Le Devoir du 27 novembre), on publie une des conclusions des Etats généraux du Canada frangais: Rejet du fédéralisme et pleins pouvoirs au Québec. En méme temps, le général de Gaulle recidive et replonge Ottawa dans l’em- barras. (La Presse, 28 novembre 1967). émeute en 1968 Un commencement d'émeute éclate le jour de la Saint-Jean, a Montréal, en 1968 (La Presse, 25 juin). A l'automne de 1970, enlévement d'un diplomate anglais et assassinat d'un mi- nistre quebecois: le Gouvernement ca~ nadien decrete ses mesures de guerre; la police lance une vague d’arrestations. (La Presse, 16 octobre 1970). Le Parti quebecois s'approche davan- tage du pouvoir, en faisant voter par le 5e congres national du parti qu'il y aura referendum avant de déclarer unilatéera- lement independance du Québec. (Le Jour, 18 novembre 1974). Cela n’empéche cependant pas mon- sieur Pierre Trudeau d’affirmer, une fois de plus, que le séparatisme est mort. (Le Devoir, 11. mai 1976). victoire du pq Le premier ministre du Canada s’‘etait réjoui prematurément, car la Presse du 16 novembre 1976 peut annoncer: «Triomphe du PQ. Le cabinet Levesque: lembarras du choix. Une defaite (libe- rale) acceptee avec grande séreénite. Lévesque: la plus grosse majorite. Une dizaine de ministres (de monsieur Robert Bourassa) battus. Aucune panique (dans les milieux financiers) rue Saint-Jacques. Trudeau prét a collaborer (avec le Gou- vernement Lévesque). Bourassa: un appel au calme.