Le Moustique ! ... Pacifique Volume6 - On pique ou on pique pas? 7e édition ISSN 1704 - 9970 Juillet 2003 http://www.quebecscience.qc.ca/ Le point de vue des moustiques ! Québec Science Pas facile de les aimer, ces maringouins. Ce n'est pas une raison pour ne pas mieux les connditre. Un entomologiste réputé nous propose un ouvrage qui manquait 4 la bibliothéque de tous les chalets québécois. En voici un extrait Ils veulent notre sang ! Et ils piquent tout ce qui bouge. Les vacanciers, évidemment mais aussi tous les autres mammiféres, amphibiens, reptiles, oiseaux. Mais pourquoi ces trouble-fétes s'acharnent-ils sur nous ? Un entomologiste nous l‘explique... tout en osant les réhabiliter. Un extrait de son dernier livre Le moustigue par solidarité écologique (Les Editions du Boréal). On ne pourrait pas vraiment se passer des moustiques ! « Ona tous révé, au moins une fois, d'un été sans maringouins. Comme il serait doux de contempler la nature... sans pigiires! Mais ce réve ne tient pas compte d'une donnée essentielle : la nature a besoin d'eux pour se réaliser », nous dit Jean-Pierre Bourassa dans ce livre étonnant ou il nous révéle comment ces diptéres souvent maudits participent aux grands cycles énergétiques de la nature. Rétablissons les faits : ces petits vampires volants assainissent les eaux croupissantes des mares, en plus de nourrir grenouilles, oiseaux et petits mammiféres. Non seulement Jean-Pierre Bourassa nous convainc-t-il du bien fondé de leur existence, il témoigne de ses connaissances entomologiques en scrutant le moustique dans ses moindres détails : anatomie, reproduction, habitats privilégiés. En prime : quelques conseils pour se faire un peu moins alléchants aux yeux des femelles assoiffées de sang. Bref, comme |'écrit Pierre Dansereau en préface : « Si ce livre n'a pas tout dit sur les moustiques, n'a pas trouvé tous les moyens de les contréler sans mettre en danger leur survie ni leur réle écologique, il aura dressé une grille ot se situent, les uns par rapport aux autres, tous les aspects de leur vie, » Bibite et maringouin. En France, au cours des XIV° et XV° siécles, on utilisait le mot bibet qui, tiré du latin, se rapporte a l‘action de boire, bien évidente chez les moustiques. Ce mot est encore présent dans certaines parties de la Bretagne pour désigner le moustique. Voila sans doute l'origine des termes québécois « bibite », « bébite » et « bebite » (selon la prononciation) se rapportant aux bestioles en général. Quant 4 « maringouin », il est d'usage courant, alors que « maringouin commun » concerne une seule espéce, Culex pipiens, rencontrée souvent dans les habitations. L'origine du mot « maringouin » reste énigmatique. Il dériverait d'un mot sud-américain véhiculé par les explorateurs avant d'étre adopté par les francophones d' Amérique, notamment au Québec. Tl aurait été emprunté a des langues tribales brésiliennes, celles des Tupis et des Guaranis, dont les mots marvi, maruim et mbsarigui étaient accolés a la dénomination de ces insectes. Encore aujourd'hui, au nord du Brésil, on appelle ces derniers maringouy. Dans des documents portugais datant de la fin du XVI* siécle, les mots margu? et maragui désignaient les moustiques des Amériques. Le mot maringouy fut introduit en Nouvelle-France dés le xvITe siécle. Pierre Pelleprat, missionnaire jésuite au Mexique et dans les Indes occidentales, en fait mention dés 1655. Dans son édition de 1965, le Dictionnaire francais des mots rares et précieux de |'éditeur parisien Seghers définit toujours maringouin comme une « appellation vulgarisée d'espéces de cousins d' Amérique centrale ». Ce texte est tiré du Magazine Québec Science. Pour recevoir votre exemplaire 4 la maison abonnez- vous @ : http://www.quebecscience.qc.ca/ Bae y 23