Pte | ete Bh Le Carrefour Beausoleil: un souffle d’espoir par Gilles Belleau ivre en francais dans un milieu minoritaire et généralementhostile aux francophones représente un véritable défi. La fondation d’un centre scolaire et communautaire est ainsi venu donner un souffle d’espoir aux francophones de la région dela Miramichi, dans le nord du Nouveau-Brunswick. C’est suite 4 de longues démar- ches et a des efforts intensifs que ce centre, appelé le Carrefour Beauso- leil, devenait enfin une réalité, en mai 1986. Le Nouveau-Brunswick se do- tait alors de son troisiéme centre scolaire et communautaire. Précé- demment on avait assisté a l’ouver- ture du Centre scolaire et commu- nautaire Ste-Anne a Frédéricton et du Collége Samuel de Champlain a St-Jean. Ces centres deviennent un instrument de fierté pour les franco- phones de cette région. Le Carrefour Beausoleil de Newcastle a vu le jouren septembre 1985 suite a des efforts intensifs de la part du Cercle francais et du Conseil scolaire. Le Carrefour Beausoleil dessert la population francophone de0.a99 ans. En plus d’offrir une éducation aux jeunes de la pré-maternelle a la 12e année, il offre des cours pour les adultes en collaboration avec le collége communautaire de Dieppe. Le Carrefour Beausoleil est évi- demment accessible aux associa- tions, groupes et individus qui dési- rent profiter de ses installations académiques et sportives. Le Centre est constitué de deux organismes: le Conseil scolaire qui est une corporation indépendante du Gouvernement et qui a la res- ponsabilité de gérer le Centre, et le conseil communautaire qui voit au développement communautaire. Les premiers arrivés Le Carrefour Beausoleil a vu sa population étudiante augmenter de 50 lors des deux années qui suivi- rent l'arrivée des premiers éléves avant de connaitre en 1988 une 1é- gére baisse. «Présentement notre clientéle étudiante se maintient autour de 300», précise le directeur général du Carrefour Beausoleil, Clarence Légére. La venue d’un collége scolaire et communautaire dans la région de la Miramichi aura donc ouvert de nouveaux horizons pour la minorité Le recensement de 1986 démon- tre que la population francophone a considérablement diminué, passant de 2 770 en 1981 2 335 en 1986. Plus inquiétant encore, le nombre de gens parlant francais a la maison a chuté de 2 770 4 1 735 pour la méme période. «Nous avons bonespoir de récu- pérer les assimilés grace a l’oppor- tunité de pouvoir maintenant se réunir dans un lieu qui nous est C’est donc avec raison qu’on se réjouit particuliérement de l’impli- cation de plus en plus forte d’ orga- nismes & but non lucratif. « On est parti de zéro et aujourd’hui on constate une participation qui s’étend jusqu’au niveau provincial alors que plusieurs organismes aiment profiter de la situation géo- graphique du Carrefour pour tenir des ateliers ou réunions», poursuit Clarence Légére. de francophones vivant constam- ment avec le spectre de |’ assimila- tion. «Pourtant, fait remarquer M.Légére, il faut étre patient lors- qu’on travaille contre 1l’assimila- tion. On doit susciter la confiance chez les gens en menant une action efficace autant au niveau des adul- tes que des jeunes». Bien que réconforté par le réle de premier plan que joue le Carre- four Beausoleil dans cette commu- nauté francaise, on s’inquiéte des effets occasionnés au cours des ans par l’assimilation. Centre scolaire et communautaire Beauséjour. propre etconcu spécifiquementpour répondre 4 nos besoins», analyse M. Légére. Le Collége a aussi décidé de prendre les devants face au pro- bléme de l’assimilation en com- mandant une étude qui devrait dé- couvrir les causes de la diminution des francophones dans la région. Les données obtenues permettront au Collége d’orienter, pour les pro- chaines années, sa projection sco- laire et communautaire afin de contrer l’assimilation et d’en ren- verser les effets. L’exemple de Grand Terre La population a pris quelques années avant de pouvoir s’identi- fier 4 son centre, mais aujourd’hui la participation des francophones dans la Miramichi encourage les gens qui croyaient dés le départ au besoin et a la nécessité d’une telle institution. A l’instar du Carrefour Beausoleil, le Centre scolaire et communautaire Ste-Anne de la Grande-Terre, 4 Terre-Neuve, a permis d’unir la communauté fran- cophone. Le Centre a ouvert ses portes 4 ses 72 éléves, le 17 février 1989. Mais tout ne s’est pourtant pas dé- roulé sans embiches, et comme l’explique Julie Olivier de 1’ Asso- ciation de l’héritage de I’Ile rouge, on a di faire quelques concessions avant de voir le réve se réaliser. «Les coits du projet ont dépassé les prévisions de départ. Pour réta- blir la situation on a dai sacrifier certains éléments du plan original», précise Julie Olivier. «Lorsque le probléme s’est pré- senté nous étions décidés 4 donner la priorité aux enfants; ce sont donc les bureaux prévus pour la partie communautaire qui ont été tou- chés.», ajoute madame Olivier. La situation pourrait toutefois se rétablir au courant des mois pro- chains alors que la deuxiéme phase du projet prévoit une aile pour éta- blir des bureaux destinés 4 1’ Asso- ciation de l’héritage de I’Ile rouge qui a contribué beaucoup a la mise sur pied du Centre. Un avenir plus rose Les centres et colléges scolaires etcommunautaires se révélent donc une planche de salut pour les mino- rités francophones quotidiennement obligées de se protéger contre les dangers de I’assimilation. «Notre principal probléme au. Carrefour Beausoleil est de recruter le personnel francophone qui, plus souvent qu’autrement, vientdel’ex- térieur, ce qui occasionne un fort roulement de personnel, déplore Clarence Légére. Il faut pouvoir convaincre ces personnes de venir s’établir dans un milieu qui leur est’ étranger. Ce n’est pas toujours fa- cile, mais nous avons|’espoir qu’en formant nos jeunes aujourd’hui, ils constitueront le reléve de demain. Ils apporteront ainsi une certaine stabilité au Centre par leur senti- ment d’appartenanceau milieu, leur attachementa la culture et leur désir de poursuivre |’ oeuvre entreprise.» Gilles Belleau est directeur de l'information du Pro Kent au Nou- veau-Brunswick. Les centres scolaires et communautaires sont des outils de premier ordre pour permettre a la langue et a la culture francaise de se manifester quotidiennement. Le président, Guy Matte Le directeur général, Auréle Thériault La Fédération des Francophones Hors Québec Ine, 1404-1, RUE NICHOLAS, OTTAWA (ONTARIO) KiN 786, TEL.: (613) 563-0311 TELECOPIEUR (613) 563-0288 2 PLACE QUEBEC, SUITE 416, QUEBEC (QUEBEC) G1R 285, TEL.: (418) 523-8471 TELECOPIEUR (418) 522-6449 SL 0661 SIBW g Np eUleWeg ‘| EWN|O/A-«jeUO}eEN NefUZ» :uoeoNpZ >