8, Le Soleil de Vancouver, 7 aout 1970 CARNET D’UN PROMENEUR par Roger DUFRANE. LISTE DES GAGNANTS DE + loto-québec TIRAGE NO 5 M.Dufrane a dt, a-son retour de vacances au Mexique, @tre hospi- talisé au ‘*Vancouver General Hospital’? of il a subi une inter— vention chirurgicale aux yeux. ; L’opération, quoique trés risquée, a été réussie, Sous peu il reprendra sa chronique et nous racontera, dans son style poétique, les péripéties de son voyage au Mexique, 15/07/1970 LOTO QUEBEC TIRAGE DE JUIN JUNE DRAWING Les affres du depart par N, Kent—Barbour Partir, dit—on, c’est mourir un peu, Quant a moi, c’est tou— jours peu dormir... cette nuit nous dormons mal, car aujour— d’hui nous allons, quelle folie nous enfermer (volontairement!) dans un avion, A huit heures du matin je dis & ma femme qu'il est huit heures, J’ouvre la radio; trois accidents d’avion, des vols détournéspar des pirates — je ferme la radio et 1’emballe dans un sac de voyage. Un petit déjeuner bien cana— dien nous redonne du courage, et je jette un dernier coup d’oeil autour de l’appartement. J’ai trouvé quelque—chose — c’était inévitable: eh bien! il n’y apeut— @tre pas de si jolis cintres en bois en France, je ne vais pas retélephoner aux déménageurs pour ¢a, Nous sommes partis, enfin, & pieds vers le terminus de la rue Georgia, juste & temps pour la limousine, C’est un au— tobus, il n*’y a personne d’autre, Je me suis retourné sur le pont Burrard; au revoir, Vancouver, ma belle ville; je reviendrai un jour, Les aéroports modernes sont soigneusement dessinés pour dé— courager les voyageurs, autre— ment dit par des architectes sou— doyés par les compagnies de chemin de fer, Dans notre in— nocence, nous avions cru @tre les deux seuls voyageurs en Eu— rope aujourd’hui. Tu parles! ! J*ai fraye, tel Maurice Richard, mon passage & travers cette fou— le harcelée, impatiente, féroce; jusqu’au casier ol se trouvaient nos bagages; je les rapportes a ma femme, qui (les femmes n’ont pas de honte) s'est mise a les refaire, le temps que je cherche notre comptoir, J’avais l’intention de nommer cette com— pagnie d’aviation, mais mon é— pouse trouve que ce que nous avons & dire A son sujet cons— tituerait une cause de diffamation, Les employés étaient, toutefois, parfaitement aimables, bien plus aimables en effet que nos com— pagnons de voyage, qui les tour— mentent — en anglais — sans cesse. Ayant disposé ainsi de nos ba— gages, nous nous sommes assis pour écrire une derniére lettre & mes parents, Ils vont pleu— rer ma mort; j’ai essaye d’e— crire des sentiments tendres,. Est—il trop tard pour partir en bateau? Ma femme cherche un café, devant une immense vitre donnant sur les champs et la mer... Le haut—parleur an— nonce le vol special de mon club, la“International Sea and Ski Association; je cherche mon epouse,; elle parlait avec un grou- pe de jeunes gens, Un long cou— loir vers une salle d’attente A part; horreur! les jeunes gens et nous sommes les seuls voya— geurs de moins de cinquanteans!! **Ma chérie, si nous allions ’@— té prochain?” Ma femme me fait remarquer que l’avion nous at— tend, jeprend le parapluie, L’im— permeable, la caméra et le cha— peau de paille dans la main droite; deux sacs d’avion et ma femme de la main gauche; répond par un sourire légeremeht vert 4 l’employe qui me souhaite **Have a nice trip’? et grimpe dans le DC—9. Mais nols avons euquand méme un coup de chance. Noussomme environ cent—cinquante 4 prendre ainsi nos vie entre nos mains, et la personne qui se trouve notre voisine, a gauche de mon épouse, est totalement charmante Je tiens & signaler sonnom, Mme Murdoch, c*’est dommage que vous ne parlez pas francais, car j’aimerais vous dire que vous @tes un chou. A part ga, c’est une personne dans la cinquan— taine, cheveux grisonnants, chic, spirituel, douce, serviable; son fils, comptable chez Les Ci— ments Lafarge, vient d’%tre mu— té a Paris, et Mme Murdoch y va le voir, Je précise aussi que cette da— me de West Vancouver s’est as— sociée & son maridans une oeuv— re de bienfaisance, la firme Goodrich Incinerator qui est en train de débarasser Vancouver de la pollution de l’air par sor invention d’un incinérateur sans fumée, Les Murdoch en ont dé— ja vendu a d’autre municipalitées canadiennes, et voudraient bien en vendre & notre ville, mais Tom le terrible Campbell n’aime pas dépenser de l’argent. .. Je suis tellement intéressé par ce récit que je n’ai pas remarqué le dé— collage, qui est bien plus doux pour ces grands avions 4 quatre réacteurs que pour nos petites machines domestiques. J’ai regardé Vancouver, sipe— tit, étincelant dans le soleil au— dessus des nuages, Il] y avait un bruit énorme, un bruit gi— gantesque, effrayant; le bruit d’un orage du Pacifique, mais continu, sans cesse. Ma femme l’a ce— pendant prévu, et elle a sorti des bouchons d’oreilles de son sac, fait tout simplement de cot— ton hydrophile. On nous a servi des liqueurs, des cigarettes — .50 cents n’im— porte quel alcool, .25 cents le paquet de cigarettes, peu importe la marque, J’ai remarqué avec surprise, le manque d’égards des hotesses, ce n’est pas quelles soient impolies, mais la nuance quelles ne soient pas polies, Il y a toutefois un jeune homme blond préposé lui aussi au ser— vice des passagers, un immi— grant danois M, Christensen, as— sez gentil pour qu’on l’oublie... pour le moment, Ensuite est ve— nu le déjeuner, il est 2h30 heu— re de Vancouver et nous avons faim. La Carte: Rdti de boeuf au jus Purée de pomme de terre Petits pois Salade 4 la mayonaise Gateau au fromage Café, vin rouge Calona —en somme un bon repas mais un peu lourd. Tout le mon— de lit tranquillementou s’endort, dans ce petit monde volant hors de la planéte Terre, Oui, & ce momemt—Ia nous é— tions vraiment coupé du monde, car on a annoncé quenous volions a 72,000 pieds, soit un mille et demi d/’altitude, au—dessus de Fort McMurray (Alberta); la vi— tesse 570milles a I*heure,et la. température 65 degrés au—des— sous de zéro, Notreroute passera par Uranium City, Baker Lke et Repulse Bay dans le cercle Po— laire, Je frisonne. J’ai dormi, plus ou moins bien, une bonne heure. D e temps a autre j’ai regardé par le hublot, n’y voyant que la toundra loin, loin au—dessous de nous, Puis enfin, c’est le détroit de Davis plein de glace flottante, et la cdte du Groéniand. Le Groénland nous a fait presque peur. Bien str, cela ressemble un peu autoundraCa— nadienne mais nous avons pres— que I*habitude de celle—ci; les photographes ontapprivoisé notre grand nord, Mais le Groénland est comme la lune, un terrain dépourvu de vie, de mouvement, de beauté, brun et désolé, Des lacs, des rivitres, des petites collines — mais pas un arbre, pas un buisson, pas un brin d*’herbe, rien. Il nous a fallu une tres longue descente, pénible pour moi et les autres laches a bord. L’aéroport semble trés petit pour ce monstre 4 quatre turbo—réacteurs. Un gentil jeu— ne homme de § AS, ligne qui entretient 1’aéroport pour le gou— vernement danois, nous dit que nous nous trouvions 4Stromfjrod, arrét nécessaire pour refaire le plein de carburant. Nous sommes descendus, il était 22h30, ma montre indique seulement 18h30. Malgré l’heure, il y a du soleil et il fait cinquante degrés au— (Propriétaire: J. Bauché) Hétel de famille, Dans le centre-ville. 100 i $500. i120 171967 96 224644 OL 314571 06 415050 66 471640 46 662659 05 753907 05° 822495 61 898899 32 978131 $100. ~~ 134708 148010 168085 175955 185811 FG 220283 260438 : 7 2232 2.0Rees 2 di 06253 qT 32401 3 391831 6 41678 4 447030 6 45819 4& 560947 5 56773 5 573320 0 59469 5 619085 7 63263 6 664413" 24 6678 & 1..69.7.2.36 12.769. wih O6.1.5.8... z 1 723735 L347 er easaee OU diurnal i: 808878... 3608 a3106 te 1 862570 $798 892 620 “902042 41 95089 960059 74 98509 1021403 1023322 102514 $125,000.-- 977468 '$50,000.-- 652282 ~~FRGQ09 5,000.-- 2399 $54000.-- 464423 $2,000. WENN DOOWANOVWY OA wWoWOUINN NUN UI so Sl vous ETES GAG NANT, Benrormervous alors aux directives?qui sont inscrites au verso de votre recu officiel, c’est-8=dire-de votre billet de tirage. Vous avez“8:‘mois*pour réclamer vos prix dessus. L’impression du désert que nous avons eu de l’air est accru, l’aéroport est si petit dans cette immensité hostile. A l’intérieur, cent cinquante cana— diens se précipitent sur la gen— tille danoise qui vend des cartes postales. On s’est sentiau Dane— mark, le controleur faisait preu— ve du charme et de la gaieté qui marquent ses compatriotes, Originaire de Copenhague, ils’est porté volontaire pour passé un an au service de la Transithall Prix raisonnables. On parle frangais. 320 rue ABBOT VANCOUVER 4, B. C. AL NOEL European News — -1044,rue Robson - 166377 iA 181643 689 241367 161 298414. 07 370303 835 440502 365 475153 98 572241 99 605032 60 647031 y 6a” “69TO? 3 1.0 A215 749116 799534 , 806606 B5TI46 901207 956389 011785 034816 der Kniglige Gronlandske Handl, ( Salle de Transit du Comptoir Royal groénlandais), au toit du monde, ot un poteau indique les distances des villes principales du monde. .. en heures de vol pdr réacté ! L? explorateur Rasmusen regarde la foule d’un air bon enfant sur son visage de ' bronze, Cher Danemark, c’est avec regret que nous quittons ta colonie! ‘‘ Les repas danois y sont continuels, 4 la longueur de jour— née’? ai—je soupiré 4 mon épouse ee i AT cll FRANCE