Se a Ne Oe ee Oe ee a a SA Nero cr eae a ee —— 2 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 10 mai 1996 Plus de 25 ans sesont écoulés depuis que Pierre Elliott Trudeau a prononcé les paroles célébres: «Le gouvernement n’a pas de place dans les chambres 4 coucher de la nation.» Les 53 députés fédéraux qui, le ler mai, ont voté contre le projet de loi visanta inclure]’orientation sexuelle parmiles motifs illicites de discrimi- nation en matiére d’emploi, de loge- ment, et autres, feraient bien de mé- diter sur cette citation. Ils feraient bien également de chercherdans des dictionnaires et des ouvrages de droit la signification de l’expression «vie privée». La vie des étres humains se divise en deux secteurs qui doivent demeurer bien distincts: la vie publi- que et la vie privée. Comme son nom l’indique, la vie privée est privée; c’est-a-dire qu’elle ne regarde per- sonne, ni les employeurs, ni les pro- priétaires, ni qui que ce soit d’autre. La vie privée d’une personne, y com- pris son orientation sexuelle, ne re- garde personne, n’est des oignons de personne. Surles 53 députés qui se sont opposés au projet de loi, 30 étaient Réformistes, ce qui n’est pas éton- nant, et 23 étaient Libéraux, ce quien revancheestextrémementsurprenant. On est libéral ou on nel’est pas. Ces 23 députés devraient quitter le Parti Libéral et adhérer a un parti reflétant leur étroitessed’ esprit et leurmanque de respect pour les droits dela person- ne. Les opposants au projet de loi ontaffirmé ques’il devenait loi, cela porterait atteinte aux valeurs fami- liales et accorderait des droits spé- ciaux aux gais et lesbiennes. I] con- viendrait de définir enfin clairement l’expression «valeurs familiales». Quant 4 prétendre que l’ajout de orientation sexuelle a la liste des motifs illicites de discrimination, ajout qui aurait du étre effectué il ya 25 ans, accorderait des droits spé- Canada... (suite de la une) information). Cette doctrine fut égale- mentau centre des débats internationaux dans les années soixante-dix. Les pays du Tiers-Monde revendiquaient alors un ciaux aux gais et lesbiennes, c’est une absurdité inconcevable. Les gais et lesbiennes, quel’on estime représen- ter 10% dela population canadienne, ne demandent absolument pas des droits spéciaux; tout ce qu’ ils (et el- les) demandent, c’est d’étre traités sur un pied d’égalité avec le reste de la population canadienne. I] est étonnant que le premier ministre Jean Chrétien ait décidé d’autoriserun vote libre sur une ques- tion de droits fondamentaux de la personne. Le premier ministre a dit qu’ il avait mis de cété la discipline de parti dans le cas de cette mesure législative controversée, parce que cette demiére ne faisait pas partie du Livre rouge de promesses utilisé au cours des demiéres élections fédéra- les, et aussi parce que certains dépu- tés considéraient qu’ils’agissaitd’une question morale. Ce que Jean Chré- tien aurait di signaler aux députés, avant le vote, c’est que celui-ci por- tait, non pas sur la moralité de|’homo- sexualité, mais biensurla moralité de la discrimination envers les gais et lesbiennes. Le premier député fédéral a avoir révéléson homosexualité, Svend Robinson, a déclaré que la décisionde Jean Chrétien d’autoriser un vote li- bre avait donné aux gais et lesbiennes un statutde citoyens de seconde clas- se, et il a ajouté que si quelqu’un suggérait quel’on tienne un votelibre sur les droits fondamentaux des fem- mes, des autochtones ou des Noirs, tout le monde serait choqué. Les 53 députés qui ont voté~ «non» ne peuvent étre accusés de manquer de maturité, si on définit «maturité» de la maniére suivante (définition donnée parun auteurano- nyme): «La maturité est]’4ge auquel la largeur d’esprit et 1’€troitesse du tour de taille commencent a permu- ter.» Jean-Claude roluisou Nouvel Ordre Mondial def information et de la Communication (NOMIC). Ce sont ces revendications qui poussérent PUNESCO a lancer, en 1974, leconceptde politique nationale de la communica- tion. Ainsi, nombreux furentles pays du Tiers-Monde (le Brésil, le Mexique, le Nigéria...) quiprirent des mesures secto- Soleil de Colombie, 1645, 5° avexmme Ouest Vancouver, V6J 185, Tél: (604) 730-9575 CETTE TRIBUNE LIBRE VOUS APPARTIENT 2mai 1996. Ala direction du Soleil de Colombie- Britannique, Remerciements pour la bonne présentation de l’article “Berthe de Trémaudan féte son centenaire.” Remerciements La famille de Mme de Tré- maudan désire remercier lesnombreux ami(e)s qui participérent a la joyeuse célébration de son 100e anniversaire de naissance, lé 28 avril dernier. Notre plus sincére reconnais- sancea Mme Madeleine Vincent pour tout le temps qu’elle consacra a |’ or- ganisation de cette féte qui fut un réel succés. Nous désirons aussi remercier le Dr. Gérald Moreau qui agit comme maitre de cérémonie, de concert avec Mme Vincent. Notre reconnaissance au révé- rend Pére Harold Heard, curé de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Victoria, quia raccourci son voyage enAfriqueafin de pouvoirparticiper . ala féte etnous présenterses bonnes paroles d’inspiration etsa bénédic- tion. Enfin, tous ceux et celles qui ont contribué ausuccés de cette féte mémorable, nos plus sincéres re- merciements. Mme J. Brewer Sydney (C.-B.) SUR LE BOUT DE LA LANGUE,.. ANGLICISME SOUS ROCHE PAR ANNIE BOURET (APF) - Qu’il est donc difficile de se dépétrer des anglicismes de tous les jours! Insidieux, ils s’installent si confortablement dans nos neurones qu’ils ne déclenchent pas toujours cet- te sonnette d’alarme mentale nous mettantsur nos gardes. La preuve? On ne sourcille méme plus devant ]’ex- pression [prendre pour acquis-to take for granted], alors quec’est tenir pour acquis qui est frangais. La définitionméme del’angli- cisme consacre son statut de passe- partout : cet emprunt a la langue an- glaise est inutile, parce que l’orthogra- phe, la prononciation, le sens, la locu- tion ou le mot frangais existent ou que la structure grammaticale est diffé- rente. L’emploi de brainstorming est superflu, puisque remue-méninges évo- que parfaitement ce sens. A ne pas confondre avec les emprunts acceptés et francisés, tels que radar, boycotter ou camping, qui figurentdans le dic- tionnaire. glicismes addresse et dance, somme toute faciles 4 repérer. Les prononcia- tions 4]’anglaise demandentun peu de raisonnement: [tchéque] se prononce rielles destinées a limiter l’entrée des pro- duits étrangers sur leurterritoire. L’adoption de telles mesures: provoquade vives réactions dans le camp des pays industrialisés. Devant l’impératif que constituait pour eux, et que constitue encore la conquéte demarchés extérieurs, ces derniers s'empressérent de dénoncer ce qu’ilsconsidérent comme une entrave aux échanges internationaux. L’indigna- tion des pays industrialisés avait quelque chose de surprenant, dans la mesure oll ces pays n’avaient pas attendu les prises de position de ‘UNESCO pour adopter eux- mémes des mesures protectionnistes. C'est le cas notamment des pays de l'Union Européenne quiabordent, aujourd’hui, le virage de la déréglementation des télécom- munications initié par les Etats-Unis, avec le démantélement de l’American Tele- graph and Telephone (ATT). Dans cette course pourlecontréle Toute correspondance doit étre adressée au Soleil. 1645, 5* avenue Ouest, Vancouver, C.-B., V6] INS. Tél: (604) 730-9575. Fax: (604) 730-9576, E-Mail: 102627.2172@compuserve.com OPSCOM = =APEss: Tél. :(613)241-5700 | Membredel'Association Téléc. :(613) 241-6313 delapresse francophone Leurorthographe trahitles an- chéque, [pydjama]perdson den fran- gais (pyjama). Mais les anglicismes de sens ou de syntaxe relévent carré- ment dela sournoiserie. Lesurnom de faux amis attribué aux anglicismes de sens est bienmérité. Comme ces mots se ressemblent en anglais et en fran- gais, on a tendance 4 leur attribuer le méme sens, de 1a la difficulté 4 les éliminer. Prenons le cas du mot décade. Le sens frangais est «période de dix jours», mais on]’emploie souventavec la signification anglaise de «période de dix ans» (décennie). L’adverbe définitivement constitue un exemple ~ encore plus répandu d’anglicisme sé- mantique. En frangais, il signifie «de fagon irrémédiable, irrévocable, ca- tégorique, alors que definitely se tra- duit par certainement, absolument, sans aucun doute ou maniifestement. - Mieux vaudraitemployerabsolument dans la phrase Samiran est [définiti- vement] pas préte. Mieux vaudrait répondre Certainement! (ou Certai- nement pas!) a la question Ca te convient? L’expression prendre une décision céde souvent le pas 4l’angli- cisme delocution [faire une décision]. destélécommunications, les Etats-Unis et le Japon ont longtemps fait figure de favoris. Les pays de l'Union Européenne étaient au rang des pays élevés au grade d’outsiders. Cependant, la décision de Union Européenne d’accepter|ouvertu- re sans réserve du marché mondial des télécommunications, semble indiquer que la progressive découverte de lanécessaire constitution d’une Europe de la commu- nication aporté ses fruits. Cette accepta- tion signifie que ces pays sont préts pour cette grande bataille pour le contréle des télécommunications. La presquetotalité des pays du Tiers-Monde sont, quant 4 eux, au rang des tocards. Les Etats-Unis, leJapon et?Union Européenne étant préts pour la guerre économique dans le domaine des télé- communications, nous ne voyons pas comment le Canada pourra, 4 lui seul, empécher fouverturetotaledece marché. Président-directeur :Jacques Baillaut Assistant ala direction:)ean-Pierre Poissant Sécrétalre-comptable: Julie Bonneau Infographisme: Joseph Gaétan Laquerre Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Directeur du Marketing: Jean-Charles Guay. On peutse débarrasser del’anglicis- me, entransformantleverbeennom, ce qui méne nécessairement a l’ex- pression prise de décision, un bon indice pourtrouver le verbe correct. L’anglicismesyntaxiquese camoufle derriére une structure grammaticaleanglaise. En voici un exemple authentique : [Cette ques- tion est difficile a répondre- difficult toanswer]. Bien d’autres tournures respecteraient l’esprit du frangais, ne serait-ce que Ill est difficile de répondre a cette question. Malheureusement, il n’exis- te pas de'recettes miracles pour en terminer définitivement (au sens frangais du terme) avec ces piéges. Ledegré de résistance aux anglicis-. mes dépend d’untrés grandnombre ~ de facteurs, par exemple l’aisance en frangais et en anglais, la langue parlée a la maison, au travail ou 4 l’école, les émissions de télévision préférées, la bonne volonté, etc. Un seul truc : faire confiance 4 sonins- tinct. Sion sent que ga cloche, il ya probablement anglicisme sous roche.) Faites parvenir vos commentaires en «Cybérie», a bourret@ven.be.ca. Les Etats-Unis d'Amérique ont donc remporté la bataille homérique quise - jouait sur le terrain de la déréglementation. Remporteront-ilsla guerre économique qu’ils ont appelée de leurs voeuxpendantcing décennies? Rien n’est moins sQr. Toutefois, on peut, d’ores et déja, dire que le terrain destélécommunicationssetrouve 6tre une sorte de banquise sur laquelle cam- pent quatre ours polaires (Etats-Unis, Canada, Japon et Union Européenne) qui, pour instant, font la pluie et le beau temps. Mais la lutte effrénée que se livreront ces géants des télécommuni- cations, risque de générerdescourants de fond qui ne manqueront pas de produire des fissures dans la banquise. Carle free flowc’est, suivantl’expres- ~ sion de Rosa LUXEMBOURG, comme un renard libre parmi des poulets libres. Collaborateurs : Jean-Claude Arluison, Jeanne Baillaut, Nigel Barbour, David Bond, Yvan Brunet, Danielle Dufour, Huguette Gagnon, Mamadou Gangué, Germaine Guay, Joseph Laquerrre, Sara Léha, Matthieu Massip, Marie-Agnés Michaud, Serge Moreau, Odette Morin, Libasse Niang, Yvan Tremblay. Ouverture du journal ; 9h a 17h, du lundi au vendredi L'abonnement annuel cofite 28$ au Canada, 58$ a I'étranger. Le journal Le Soleil de Colomble-Britannique est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. - TPS No R 103242624 Impression : Horizon Publications Hebdomadaire fondé en 1968 par André Piolat