DOCUMENT TEMOIGNAGES DE FEMMES LES FEMMES FRANCO-COLOMBIENNES: D’ot viennent-elles? Qui sont-elles? par Chantal LeBlanc, S.H.F.C. Je tiens A remercier le Programme du Développement de Emploi, Emploi et Immigration Canada, de m’avoir donné Vopportunité de travailler sur le projet conjoint: Centre Culturel Colombien / Société Historique Franco-Colombienne. Cela m’a permis de mettre sur ordinateur une série de fichiers documentaires concernant les premiers pionniers frangais en Colombie Britannique (fichiers mis au point par Mme Margaret Waddington) et de transcrire sur ordinateur les témoignages personnels de femmes franco-colombiennes (fichiers relatifs aux projets de recherche sur les femmes). * La Colombie Britannique, on l’imagine, on en réve, mais la réalité est encore plus belle que ce songe évoqué par des milliers de gens venant de |’Est! Mais cette réalité dépasse leur réve quand enfin elles découvrent cette province au charme particulier qui invite tout le monde a venir la visiter! Qu’est-ce qui attire toute cette population? Est-ce qu’elle vient seulement pour combler cette illusion qu’elle a de ce coin du pays? Non, car chaque personne a son histoire, son propre récit 4 raconter sur sa venue en Colombie Britannique. Les femmes francophones venues des quatre coins du pays mais surtout du Québec, nous donnent leur témoignage personnel de leur arrivée en Colombie Britannique aprés la deuxiéme Guerre Mondiale. Mais avant tout, d’ot viennent-elles, qui sont-elles, ot sont-elles? Elles sont nées, pour la plupart, dans des familles assez nombreuses et quelques-unes d’entre elles ont dt déménager faute de travail pour leur pére dans la région ow elles étaient nées. Voici quelques récits de certaines d’entre elles. Madame S&S. nous dit de son enfance qu’elle est née au Québec et qu’a l’Age de sept ans son pére décida -car il n’aimait pas la ferme - de se rendre aux Etats Unis, A Laconia, New Hampshire. Ils y sont restés pour deux ans et demi pour ensuite revenir au Québec 4 la suite de la fermeture de la manufacture. Son pére trouva un emploi 4 Montréal qu’il abandonne aprés six 1 Bien que les personnes dont il est ici question aient donné a la S.H.F.C. lautorisation de reproduire leurs dires, nous avons tenu a garder leur anonymat. (ndlr) 12 ne pouvant plus supporter ce genre d’ouvrage qui se faisait toujours "4 la noirceur" et en plus il s’ennuyait d’étre fermier. Alors il décide de visiter la Saskatchewan pour voir s’il aimerait y vivre. Madame S. nous dit ceci: - Il a été avec son beau-frére en Saskatchewan regarder la place et puis il a trouvé ga a son gout. II est revenu et puis il a décidé d’aller demeurer Saskatchewan avec la famille. en Cela se passait en 1911! Elle nous parle de sa vie d’enfant en Saskatchewan en ces termes: - Et puis on courait dans les champs, on était comme des fous, comme on dit, y’avait pas d’école, on pouvait pas aller a l’école et puis on s’amusait, mais mon doux, qu’y avait des maringouins! Madame M., elle, nous raconte qu’elle est venue au monde 4 Rock Island, au Québec, a la frontiére du Canada et des Etats Unis. Ses parents partent pour Sherbrooke (Québec) alors qu’elle n’a que onze mois. Elle se considére alors étre née 4 Sherbrooke vu qu’elle y a passé son enfance. Elle nous donne ce récit de sa vie de petite fille: - J’étais une petite fille trés active qui aimait la course et puis sauter a la corde et puis plus tard, c’était de jouer au baseball avec les p’tits garcons des entourages; alors j'ai toujours été trés active dans les sports. Plus tard, ca été le ski, le tennis et puis j’ai été toujours assez bonne skieuse. Avec les années, ca s'est amélioré. J’étais bonne joueuse de tennis aussi... Elle nous dit aussi qu’ils fabriquaient leurs propres jouets. - Ah ben, on se fabriquait des poupées avec des guénilles, vous savez. Ma mere faisait des figures qui étaient faites avec des crayons ou de la broderie puis elle bourrait les poupées: alors ce sont nos premiers jouets d’enfance... On avait des p’tites voiturettes Id, qu’on Le Chronographe Printemps-Eté 1987 Volume IV:1-2