8 Le Soleil de Colombie, Vendredi 5 Mai 1978 La Caisse Populaire et la Communauté par Roméo PAQUETTE Caisse Populaire de Maillardville Chapitre no. 17 L'ECLATEMENT SOCIAL DE MAILLARDVILLE L’étude la plus sérieuse — et quant a moi la plus concluante — de 1’évolution sociale de Maillardville et de sa population francophone, a été faite en 1970 par un jeune Québécois du nom de Paul Y. Villeneuve, qui pré- parait une thése en géogra- phie socio-spatiale, 4 ]’Uni- versité du Washington, Seattle, Washington. Son travail de recherche se poursuivit durant prés d’un an et consista en grande partie en une analyse des mouvements des familles, entre 1932 et 1968. Sa mé- thode de recherche l’emme- na a faire du porte a porte et a obtenir les renseignements pertinents sur le phénoméne de dispersion des familles au cours des années. Son en- quéte était fondée sur I’hy- pothése a laquelle nous fai- sons souvent référence dans cette série d’articles; voici comment elle pourrait s’ex- primer en quelques mots: “Liidentité culturelle et les facons de penser peuvent étre plus ou moins en conflit avec celles qui sont suscitées par la participation au systé- me économique. De plus, alors que _l’activité économi- que des grandes villes nord- américaines tend 4 produire une recherche d’identifica- tion fortement axée sur la possession de bien maté- riels, la survie des minorités ethniques et culturelles, dans ces mémes villes, dé- pend, au contraire, de leur habileté a maintenir des rapports personnels et col- lectifs et 4 intégrer les valeurs offertes par la socié- té plus large a leurs besoins propres.” Voici comment Villeneuve exprime l’objectif de son travail de recherche: “Cet- te recherche a été suggérée par le désir d’obtenir une connaissance des comporte- ments spatiaux des groupes ethniques minoritaires. dans un’ milieu urbain afin de concevoir des stratégies que pourraient utiliser des mem- bres de ces minorités pour atteindre des objectifs qu’ils se fixeraient eux-mémes col- lectivement aussi bien qu’in- dividuellement.” L’une des constatations dont il fait part ne surprend personne. II s’est vite apercu que le comportement typi- que des minorités peut s’ex- primer comme étant la pour- suite d’une série d’objectifs incompatibles les uns: avec les autres. Ces oppositions dans les objectifs sont le résultat de la situation insta- ble de leur culture face a l'environnement. D’une part, selon Ville- neuve, la plupart des mem- bres du groupe sont forcés a s'intégrer au systéme écono- mique de la société domi- nante parce que leur groupe propre n’est pas assez nom- breux et-ou n’est pas assez bien organisé pour soutenir une économie auto-suffisan- te, particuliérement dans un milieu urbain ot la vie est tellement basée sur |’inter- dépendance. Or, pour les groupes mino- ritaires de culture et de langue, méme dans un milieu comme Maillardville, l'on ne peut méme pas parler d’in- terdépendance. C’est de la dépendance tout court. Mé- me si la communauté franco- phone est plus concentrée a Maillardville qu’ailleurs en Colombie-Britannique; mé- Colombie - Britannique; mé- me si elle peut se réclamer de s’identifier avec quelques institutions; cette commu- nauté n’a, en réalité, qu’un contréle minoritaire sur ces institutions. La raison qui justifie cette assertion est claire: la ot la concentration canadienne-francaise est la plus forte, soit dans les environs immédiats du Carré Laval, ot est située Véglise paroissiale Notre- Dame-de-Lourdes, elle n’at- teignait qu’un pourcentage de 44%* lors du recense- ment fédéral de 1971. Ce pourcentage diminuait rapi- dement a mesure que l’on s’éloignait de ce centre his- torique pour baisser a envi- ron 30% du cété est de la rue Blue Mountain et au sud de Vavenue Rochester. Ces pourcentages ne tiennent pas compte du degré d’an- glicisation de ces familles, ni des déplacements de popula- tion qui se sont produits depuis sous les effets du marché résidentiel. Toutefois, il faut aussi considérer les indices qui inspirent l’optimisme. L’étu- de de Villeneuve, si elle révéle une dispersion accélé- rée de la population cana- dienne-frangaise de Mail- lardville dans un rayon gran- dissant, elle démontre aussi la ‘persistance nucléaire’ du milieu historique. C’est-a-di- re que si, d’une part, la pro- portionnalité diminue en re- gard des nouveaux apports et de la population périphé- rique, d’autre part, le noyau lui-méme ne tend pas a se déplacer. De plus, un nouveau dyna- misme semble s’emparer de la population grace 4_|’éveil d’une nouvelle élite, plus jeune, et peut-étre plus en moyen d’agir définitivement sur l’encadrement du milieu. Maillardville se fait l"héte de la Francoféte pour la deuxié- me année consécutive, en juin 1978; et tout laisse prévoir que le déploiement de cette année jettera dans Vombre le succés certain de lan dernier. De plus, Mail- ‘lardville est’ le foyer d’acti- vités chorales francophones dignes de faire l’envie de centres beaucoup plus im- portants. Il ne faut pas, non plus, négliger l’opinion favorable a lintensification du francais al’école paroissiale de N.-D.- de-Fatima qui s’est expri- mée récemment. Comme nous le disions dans le dernier article, “chassez le naturel et il revient au galop”. L’homo- généité francophone de Mail- lardville a certainement per- du du terrain depuis quel- ques années, mais, une prise de conscience du danger s’empare, sans contredit de la population. De plus, per- sonne ne conteste a Mail- lardville le droit de prendre en main le réaménagement de ce milieu important de vie. La semaine prochaine, nous commencerons a propo- ser des jalons de possibili- tés. Succés de Pauline Julien en France Le dernier voyage de Pau- ‘ine Julien 4 Paris a été fructueux. Elle lanea un nouveau disque et donna 43 spectacles dans. différentes villes de province, en plus de «Femme de parole» au Pa- ‘ais des Arts de Paris. Une journaliste de France-Soir a’ mentionné le fait que la chanteuse québécoise a pré- senté 23 nouvelles chansons sur les femmes sans «décla- rer la guerre aux hommes». Les femmes francaises ont bien réagi et des magazines “omme Elle, Marie-France »t Marie-Claire lui ont ou- vert leurs pages et elle fut évalement invitée par la presse parlée. Yvon Deschamps La popularité du: monolo- ruiste et comédien Yvon Deschamps continue d’aug- menter. Ila donné plus de 1100 spectacles au cours des huit derniéres années et environ 250,000 personnes sont allées le voir et enten- ire ala Place des Arts et en yrovince depuis le début de “automne. Mais il a décidé ie ne plus-s’adresser a des iuditoires anglophones d'ici ‘» référendum sur l'avenir ‘lu Québec, parce qu’il aurait yeur que ce soit mal inter- ~~ yrété. Avis au consommateur lis fale. d’enfants OL Tacks Selon des rapports de sources diverses, les berceaux et lits d’enfants sont fréquemment la cause de blessures pour les jeunes enfants. Par conséquent, le ler mai 1974, le Réglement d’ap- plication de la Loi sur les produits dangereux a été modifié de fagon a inelure des dispositions concernant les normes de sécurité exigées pour ces deux articles. Ces dispositions ont été mises en vigueur pour sup- primer, dans la mesure du possible, les causes d’accidents graves, comme la strangulation, la suffocation et les chutes, dus a la conception des lits d’enfants. Le réglement stipule que tous les berceaux et lits d’en- fants doivent présenter les caractéristiques suivantes: e un intervalle, entre les barreaux, inférieur a 3 1/8 pouces de fagon que l'enfant ne puisse s’y coincer la téte ou un membre; e@ un mécanisme de verrouillage (situé sur le cété qui s’abaisse) actionné par deux mouvements simultanés, ce qui ne pourrait étre fait par le bébé dans son lit ou par un enfant qui joue sous le lit; ae e des cétés d’au moins 26 pouces de hauteur; en position abaissée, un cété mobile d’au moins neuf pouces de hauteur; @ des panneaux de téte et de pied qui se prolongent bien au-dessous du support du matelas, pour que 1’enfant ne puisse se coincer la téte ou un membre dans |’intervalle; e |’intervalle entre le matelas et le lit ne doit pas dépasser 1 1/2 pouce, tant pour la longueur que pour la largeur; l’épaisseur du matelas ne doit pas excéder six pouces;, @ pas de bords tranchants, d’arétes vives ni d’écrous saillants, pas de tissus facilement combustibles et pas d’éléments faciles a détacher qui pourraient étre brisés, laissant a découvert des pointes aigués et des bords tran- chants, ou étre avalés; e un dispositif de bercement (s’il y a lieu) d’une portée limitée qui ne peut étre actionné par le bébé dans le berceau ou par un jeune enfant; ® une structure solide; au cours d’un essai, elle doit pouvoir résister aux sauts énergiques d’un enfant. Il est possible de rendre un ancien berceau plus sir au moyen de quelques modifications, décrites dans le feuillet de renseignements intitulé ‘“‘Améliorez la sécurité d’un berceau ou d’un lit d’enfant’’. Service de l'information et des relations publiques, Consommation et Corporations Canada, Place du Portage, Phase 1, Hull, Québec, K1A OC9. (Ces textes sont iournis par le Secrétariat d'Etat)