Le Soleil de Colombie. vendredi 28 mars 1980 Le point de vue sur... $.O. par Annie Granger ~e Environnement danger Le gouvernement de la Colombie britannique vient de voter pour cette année un budget de $388millions pour le reboisement, la lutte contre les incendies de foréts, contre les parasites et les maladies qui attaquent les arbres. D’aprés un porte parole du ministére de l'environnement, il est prévu que, dans les 40 prochaines années, a certains endroits, en Colombie britannique, il y aura une pénurie d’arbres adultes; mais cette affirmation est démentie par un représentant de McMillan Bloedel. La premiére prédiction est d’une gravité trop importante pour étre laissée de cété. En effet, il faut de 40 4 60 ans pour qu’un arbre devienne adulte. Le calcul en est inquiétant. : Chaque année, des foréts entiéres sont coupées par Vhomme. (Au Canada le papier journal est le produit principal et constitue 40% du marché mondial. Pour une seule édition du Los angeles Times, il faut couper - 2 millions de livres de bois transformées en papier. Les incendies, les maladies et les parasites sont également la cause de I’hécatombe. Au Canada, en moyenne, par année, il se produit 6 000 a 7 000 incendies de foréts qui représentent $50 millions en dommages et en frais de lutte. En plus de détruire les arbres sur pied, l’incendie détruit aussi le sol forestier qui a mis des siécles 4 se former et il ne pourra plus jamais porter une forét productive. Trois quarts des feux sont allumés par l'homme et en Colombie britannique le tiers par la foudre. Egalement, il y a quelques mois, la Californie ainsi que ses voisins ont connu de terribles inondations ; en Amazonie, des villes sont constamment recouvertes _ par les eaux. La raison de ces sinistres en est la, _ destruction des arbres par l’homme, par le feu. Les foréts, prairies et savanes diminuent de maniére inquiétante. Ce bouleversement du couvert végétal entraine une modification des cours d'eau. D’aprés un responsable francais du Muséum d’histoire naturelle, Le gouvernement brésilien a déclaré qu'il fallait préserver I’équilibre des grandes zones de foréts. Un diziéme de la forét équatoriale du Brésil vient d’étre rasé pour y laisser passer la fameuse route transamazonienne. La forét n’y joue plus son role d’éponge et des inondations s’abattent sur la région. Sur la terre, les sols sont épuisés par l’homme, les pesticides, les engrais et un désert en prend la place. La destruction de la végétation entraine la dispari- tion d’espéces animales. En effet la plupart des espéces menacées le sont parce que leur habitat se dégrade ou est détruit. Il disparait uneespéce chaque année et le siécle dernier une tous les 10 ans. Chaque plante qui disparaft peut entrainer a sa suite une _ trentaine de mammiféres, d’oiseaux et de végétaux. Un biologiste a méme prévu qu’avantl’an 2 000, 1 demi-million d’espéces seront rayées de la planéte. Dans tous les pays, les responsables s’interrogent sur les moyens de respecter les ressources et les habitats sans freiner le développement économique. Un des responsables du programme des Nations Unies pour l’environnement a demandé qu'il n’y ait plus de grands travaux d’irrigation, de barages ou d’autorou- -tes sans une étude préalable des dégats écologiques. Au Québec, lors de la construction du complexe de la Baie James, la faune a été déménagée et son habitat recréé sur d’autres lieux. Une personnalité égyptienne en la matiére a déclaré :“les espéces sont les principales matiéres premiéres du développement économique; matiéres premiéres bien plus délicates 4 manier que le pétrole ou le fer, mais indispensables pour l'avenir, parce que c’est la que se trouve tout le patrimoine génétique de la planéte. Quoi qu’on fasse, on ne conserve la nature qu’en fonction de l"homme”. Il y a lieu de“prendre conscience maintenant et de s’inquiéter de l’avenir de notre environnement. En matiére de protection de cet environnement au point de vue de la flore, pour les incendies de foréts, le meilleur outilde prévention reste l'éducation du public. Le gouvernement fédéral a fait un trés gros la Beauce, en France, devient un désert di a l'utilisation des insecticides, herbicides, au brulage des chaumes a l’automne ; le réseau des eaux souterraines a méme été modifié. Il est prévu que dang 40 ans, les si belles foréts «canadiennes auront considérablement diminué . De 1a s'ensuivront de terribles inondations et la désertifica- tion s’accroitra trés rapidement. Les terres cultivées diminueront d’un tiers ; sur la planéte, 10% des ressources alimentaires seront anéanties. effort quant au recyclage du papier, effort qui n’est malheureusement pas suivi par les provinces. Il existe des dépéts ot chacun peut apporter ses vieux journaux, cartons etc...Pourquoi ne pas commencer aujourd’hui et sauver quelques arbres? Lorsque, dans les écoles primaires, les enfants seront éduqués et apprendront a respecter et 4 aimer leur environnement, peut-€tre verrons-nous une lueur d’optimisme sur l'avenir et celui-ci sera sauvé grace et. pour les générations futures. THEATRE A L'ALLIANCE FRANCAISE Un défi de taille _ par Jean-Claude ARLUISON “Le petit théatre du Paci- fique” — la troupe de |’Al- liance Frangaise de Vancou- ver, créée en 1978 — a joué devant une salle comble, - vendredi dernier. Ce fut une soirée dont on entendra longtemps parler. La troupe nous avait pré- senté plusieurs spectacles, composés de poésies et d’ex- traits de piéces de théa- tre. Vendredi, c’était bien différent, puisqu’il s'agissait d'une piéce entiére: Lorsque l'enfant parait, d’André Roussin. _ C’était un défi de taille, que Mme Daniéle Joannidés et six éléves de I’Alliance ont brillamment relevé. Posons-nous, en. .effet, nous, francophones, cette question, claire et simple: sommes-nous capables d’in- terpréter une piéce en anglais? Aucun trou de mémoire — ~~ qui aurait été-bien excu- sable — n’a frappé un seul acteur. Intonations, mimi- ques, tout y était. L’audi- .toire, ravi, a donné une ova- tion bien méritée. Une mention spéciale a’ Gordon Powell qui était excellent et a Fiona Mills, au jeu de scéne délicieux. Bravo donc a Bill Riley (un grand-pére plein de vi- gueur), Fiona Mills, Gordon Powell, Elliott Clarkson, Karen Gilmore, et Rosie Schipinsky. Bravo 4 Mme Joannidés pour une mise-en-scéne par- faite et pour avoir su mener au succés une entreprise aussi difficile. Cette soirée permit aussi de constater que la scéne a été agrandie et la salle embellie. Notre Alliance Francaise fait un beau travail: ~~~ A batons rompus ‘par Jean-Claude ARLUISON Récemment, M. Germain Fortier, président de la Société de la Francoféte, a été interviewé au cours de l’émission La Francophonie and You. A l'exception de cette entrevue, il n’a pas été beaucoup question, jusqu’a présent de la Francoféte. Rassurez-vous, tout va bien. Le comité se réunit réguli¢rement afin de planifier les activités. Certaines sont prévues 4 Vancouver, entre autres, la partie de balle-molle _ opposant I’équipe de Maillardville 4 celle de Vancouver _ et ajoutons qu'il est grand temps de songer 4 former I’équipe de Vancouver. Sportifs, ot étes-vous? Jack Webster, personnalité bien connue, a été a nouveau A I’honneur. A CANPRO 1980, festival des programmes de télévision produits au Canada, qul s’est tenu du 10 au 12 mars a Trois Riviéres, Québec, des stations de télévision de Vancouver ont remporté cing des huit prix dans la catégorie des stations ayant plus de 1,300,000 téléspectateuurs. BCTV en a remporté trois, “Webster!” émission matinale quo- tidienne recevant le grand prix d’excellence et la médaille d’or pour la meilleure série de nouvelles et d’affaires publiques. C’était la deuxiéme année consécutive que l’émission remportait Je prix pour les nouvelles. . / La science et la langue francaise Le francais est la deuxiéme langue officielle des organis- mes internationaux mais, selon les statistiques de l’UNESCO, seulement 9% de l'information scientifique est publiée en francais (contre 60% pour l'anglais et 11% pour le russe et l’alle- mand). C’est pour lutter contre la tendance des chercheurs au Québec et dans l’ensemble du monde francophone a publier leurs travaux en ‘ anglais que vient d’étre fondée la Ligue internationa- le des scientifiques pour l'usage de la langue frangai- se (LISULF). Cette association qui compte des personnalités francaises aussi bien que québécoises, entend conser- ver au francais son caractére de langue des sciences. Des recommandations pra- tiques visant a établir une politique commune de 1!’in- formation scientifique, doivent étre proposées sous peu aux gouvernements du Québec, de la France, de la Belgique, de la Suisse et du Canada. Québec frangais La revue trimestrielle “Québec francais” consacre un numéro spécial au dialo- gue avec les 10 000 profes- seurs de francais membres de l’American Association of Teachers of French ._ (A.A.T.F.). “Québec francais” est publié par les professeurs de francais du Québec. Ce rapprochement fournit a la revue l'occasion d’insé- rer en supplément un “Guide culturel du Québec” qui fait le point sur les principaux secteurs de la culture québé- coise: cinéma, chanson, peinture, théatre, littératu- re, édition, université, etc. “Québec francais” nous ap- prend entre autre que le dernier recensement aux Etats-Unis dénombrait deux millions et demi d’Améri- cains qui, depuis deux générations avaient quasi abandonné le francais, on peut estimer a environ trois millions et demi le nombre d’Américains qui seraient d’ascendance québécoise. A lire aussi: une excellente interview de | _ Vigneault. “Québec francais”, Numéro 37, mars 1980, C.P. 9185, Québec G1V 4B1. Prix pour le Québec et le Canada:$2.00; pour les . Etats-Unis:$2.50; pour le reste du monde:$3.50. Hebdo Quebec Les Québécois ont confiance en l’avenir Les Québécois s’intéres- sent a leur économie, sont optimistes et en méme temps conservateurs. Un sondage effectué par Sorécom pour le compte de Vhebdomadaire “Finance” révéle que 82% des Québé- cois s'intéressent aux questions économiques et que 47% d’entre eux consi- dérent |’état de leur écono- mie comme satisfaisant (contre 30% en 1977). 47% également souhaitent un accroissement de |’inter- vention gouvernementale dans l’économie (11% s’y opposent). Par contre la majorité d’entre eux ne veulent pas d’une monnaie québécoise séparée du dollar canadien (64%). — Un des faits les plus révélateurs de cette enquéte montre qu 68% des Québé- cois considérent l'immigra- © tion comme un facteur positif pour l'économie, ce qui tendrait 4 prouver que, méme en période de crise économique, la société québécoise est exempte de toute xénophobie. D’une maniére générale, la crise économique semble ‘trés peu affecter le senti- ment de confiance qu’éprou- vent les Québécois devant Yavenir. L’éd li . “Finance” conclut que “La Révolution tranquille des années 1960 est toujours motrice .en 1980”. Le Québec collabore avec Véquipe du Commandant Cousteau Trois scientifiques québé- _cois se joignent a une. Gilles, expédition scientifique diri- gée par le commandant Cousteau. Le spécialiste mondial de I’écologie océano- graphique veut percer le mystére de l’fle de Clipperton, un atoll francais situé a quelque 700 milles marins a l’ouest des cétes du Mexique, dans l’océan Pacifi- que. : Le ministére des Affaires -intergouvernementales a apporté son concours en acceptant de défrayer le transport des universitaires québécois et de leur matériel scientifique tandis que le ministére des Transports a prété a la Fondation Cousteau un avion de type CANSO et son équipage, pour effectuer la navette entre la base terrestre au’ Mexique et l’atoll, pendant toute la période des recher- ches. Cette expédition fera l'objet d’un film d’une heure. Encouragez. nos annonceurs!