développé et privilégié, que la durée moyenne de vie d'un Indien est
de 36 ans, tandis que pour tous les autres, on peut s'attendre & une
vie de 62 ans. Comment peut-on expliquer que le nombre de ceux qui
habitent des taudis parmi les Indiens est de 87%, pour le reste du
pays c'est 11%. Comment peut-on expliquer que le chémage parmi les
indiens est de 50%, parmi le reste du monde c'est 6%. Comment peut-—on
expliquer que le nombre de ceux qui gagnent au-dessous de 1,200 dol-
lars par an parmi les Indiens est de 54%. Parmi le reste des habitants
c'est 20% ? Comment peut-on arriver A cette situation tragique ?

C'est au bon plaisir, selon la bonne volonté de la majorité, que les
Indiens jouissent de leurs droits. Aprés qu'on ait détruit la possibi-
1ité d@'&tre indépendants pour les Indiens et que le chémage, le déses-
poir, l'alcoolisme deviennent des problémes, il y en a qui citent ces
résultats comme des preuves que l'Indien n'est pas aussi capable que
le Blanc d'étre indépendant.

A chaque pas du chemin tous les pouvoirs sont entre les mains des
représentants de la majorité. Ce sont eux qui prennent toutes les déci-
sions, qui changent la vie du groupe minoritaire. Toutes les décisions
politiques, toute l'administration, toutes les structures bureaucrati-
ques sont presque totalement contrélées par les Blancs.

ET LA FEMME ?

En ce qui concerne les femmes, quelle est la situation ? D'abord, est-
ce qu'on peut regarder les femmes comme un groupe séparé ? On l'a déja
dit et je dois l'avouer, on m'a qualifiée d'activiste dans le mouve-
ment pour la libération de la femme. On veut donc prétendre que je
ntadmets aucune différence entre les femmes et les hommes. Je vous
assure que ce n'est pas vrai. Mais & part les différences biologiques,
a quel point la contribution de la femme est-elle reconnue dans la
société ? Il faut dire qu'en ce moment les femmes et les hommes ont un
role différent. Différent, oui, mais est-ce qu'il y a égalité entre
ces deux réles ?

Quand nous considérons le domaine par excellence de la femme, c'est-a-
dire la charge de la maison et des enfants, est-ce que nous croyons

que dans ce domaine la femme jouit d'une indépendance, d'une égalité,
du contréle de sa propre vie ? Qui prend les décisions qui touchent la
vie de la femme et des enfants dont elle a la charge ? Qui prend les
décisions sur les allocations familiales ? c'est-a-dire qui doit les
recevoir et quelle somme ce sera ? Qui décide des lois sur l'avorte-
ment, si cela doit étre légal et pour qui ? Qui décide les sommes d'ar-
gent qui seront assignées aux garderies d'enfants ? Qui n'a jamais
pensé & offrir un systéme de logement convenable pour toutes les famil-
les ot il n'y a qu'une seule personne en charge ? Bien que ce systéme
existe ailleurs et qu'immédiatement cela mettrait fin au cauchemar que
vivent actuellement des milliers de femmes et d'enfants victimes inno-
centes de notre société ? Qui a décidé que les ménagéres canadiennes
qui ne travaillent pas 4 l'extérieur, ne contribuent pas a la société
et donc ne méritent pas le privilége de participer au plan de pension
du Canada ? Encore une fois, ce sont les representants de la majorite,

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