20 - Le Soleil de Colombie, vendredi 23 décembre 1988 ACTUALITE Yvon Fontaine démissionne Suite de la premiére page ses fonctions de doyen de Ecole de droit de |’Université de Moncton ne lui permettaient plus «de consacrer le temps et les 6nergies nécessaires» pour s'acquitter des responsabilités de la présidence, qui a-t-il rappelé «est une lourde tache qui exige beaucoup de temps et d énergie. C’est en décembre 1986 que M. Fontaine, un Acadien du Nouveau-Brunswick, était élu a la téte de la Fédération. Deux années au cours desquelles la F.F.H.Q. a été impliquée dans des dossiers d’importance comme les négociations consti- tutionnelles, la réforme dela Loi sur les langues officielles et la Loi sur la_ radiodiffusion canadienne, pour ne nommer que ceux-ci. «Je voudrais exprimer toute ma gratitude a la Fédération pour la confiance quelle ma manifestée en me permettant de promouvoir une cause aussi importante que celle de la francophonie canadienne et lui souligner tout I‘honneur qu'elle m’a accordé en me confiant la présidence au cours des deux derniéres années» de poursuivre M. Fontaine. Militant de la francophonie canadienne depuis toujours, M. Fontaine a conclu en indiquant que «si je peux dans | avenir étre utile ala Fédération, je me ferai un plaisir de contribuer dans la mesure de mes moyens a la réalisation des objectifs de lorganisme». Mulroney s’oppose Suite de la premiére page : Charte canadienne des droits et libertés, permet a une province d’adopter une loi ou il est déclaré que celle-ci s’applique indépendamment d’une dispo- sition dans la Charte. Dans le cas présent, le Québec a décidé de soustraire sa nouvelle loi sur l'affichage de |’article 2 de la Charte sur la liberté d’expres- sion, pour se protéger contre toute poursuite judiciaire. Ceci dit, M. Mulroney ne s’est pas géné pour dire que le Québec était un «leader» au Canada en ce qui a trait au traitement de sa _minorité linguistique. «Le Québec na aucune lecon a prendre de qui que ce soit en ce qui atrait ala facon dont i! traite ses minorités» a affirmé le premier ministre canadien. En bref. . . OTTAWA (APF): — Trois députés libéraux francopho- nes de l’extérieur du Québec figurent sur la liste provisoire du cabinet fant6me du Parti libéral du Canada. En plus de son poste de whip suppléant, le député ontarien de Glengarry-Pres- cott-Russell, Don Boudria, devient le critique des opérations gouvernementa- les (y compris Statistique Canada et la Commission de la capitale nationale), des Travaux publics et d’Approvi- sionnements et Services. Le. député ontarien de | Vanier et whip en chef, Jean-Robert Gauthier, a été nommé critique de la Fonction publique et des langues officielles. Enfin, le député acadien de Beauséjour au Nouveau- Brunswick, Fernand Robi- chaud, a été nommeé critique du Tourisme, des Foréts et porte-parole associé au Transports. Ces députés ont la particu- larité d’avoir été réélus dans leurcirconscription. lls assu- ment leurs responsabilités de porte-parole du caucus libéral a titre intérimaire. Le Chef de l’opposition, John Turner, annonce qui’il procédera a un remaniement de son cabinet fant6me au début de la nouvelle année. -supréme sur OTTAWA (APF): Si le Québec introduit une forme de bilinguisme dans |’affi- chagecommercial, laSociété des Acadiens et des Acadien- nes du Nouveau-Brunswick entend réclamer la méme chose de la part de son gouvernement provincial. - Selon le président de la SAANB, Me Michel Doucet, le jugement de la Cour la loi 101 comporte certains aspects qui pourraient étre utilisés par les Acadiens pour faire progresser leurs droits. Puisque le Québec s’est vu reconnaitre le pouvoir de légiférer dans le domaine linguistique, et puisque la Cour reconnait que le Québec doit légiférer pour protéger son visage francais, Me Doucet est d’avis que le Nouveau-Brunswick a tous les arguments voulus pour adopter a son tour une- politique linguistique dans l'affichage. Si les juges de la Cour supréme estiment qu’il est légitime de vouloir protéger la langue frangaise au Québec par des moyens législatifs, raison de plus, dit Me Doucet, pour la protéger au Nouveau-Brunswick. Le président de la SAANB: croit que le jugement sur la loi 101 et l’affichage confirme qu’il faut prendre des moyens positifs pour défendre la culture francaise au Canada. La FFhQ satisfaite Suite de la premiére page M. Thériault considére que les anglophones du Québec ont fait des gains avec la nouvelle politique d’affichage, puisqu’ils auront désormais le pouvoir d’annoncer en anglais a V'intérieur des commerces de cing employés ou plus, ce qui n était pas le cas avec l’ancienne législation québécoise. M. Thériault ne pense pas que les réactions défavorables ex- primées jusqu’ici par les représentants de la communau- té anglo-québécoise vont étre pergues dans le reste du Canada anglais, comme la preuve que le Québec traite mal sa minorité. «Je pense que cest un faux signal. Il faut rappeler au Canada anglais que ce ne sont pas les anglophones au Québec qui sont bafoués dans /eurs droits» a déclaré M. Thériault, en rappelant que la Saskatche- wan et I’Alberta avaient récem- ment diminué les droits de leur minorité francophone. Nos petites c’est efficace!. Cour supréme e loi 101 «Un jugement qui rencontre deux principes» OTTAWA (APF): Le récent jugement delaCoursupréme du Canadasurlaloi 101 et lalangue d’affichage, réconciliela double nécessité de protéger la langue et le visage francais du Québec, et d’assurer la liberté d’expres- sion englobant le § discours - commercial, estime le Com- missaire aux langues officiel- les, d’lberville Fortier. Selon le commissaire, le jugement reconnait la compé- tence législative du Québec en matiére linguistique et le droit du Québec a défendre la langue francaise, tout en confirmant de précédents jugements sur la liberté d’expression. M. Fortier ne croit pas que le jugement change dans |’immé- diat la réalité linguistique des francophones hors Québec, puisquela question de |’afficha- ge ne se pose méme pas hors Québec. Si le jugement n’a pas d’impact sur le plan strictement technique, il pourrait cependant avoir un effet d’entrainement positif dans les provinces ou les francophones revendiquent des droits fondamentaux qui ne - au sont pas encore respectés, estime le commissaire. Cet effet d’entrainement dépend cependant en grande partiedela décision que prendra le gouver- nement du Québec en réponse jugement de la Cour supréme. «lls [les anglophones] vont 6tre encore plus intéressés a ce que le Québec va faire, d’autant plus quils ont une vision simplifiée et pas trop exacte, a l'effet queles anglophones sont brimés au Québec». Montréal doit garder son visage francais OTTAWA (APF): Il est important que la _ langue frangaise au Québec soit protégée et que Montréal, qui est la deuxiéme ville francaise en importance au monde, garde son visage frangais, a déclaré le directeur général de la Fédéra- tion des francophones hors Québec, en réaction au juge- ment de la Cour supréme sur la loi 101 au Québec. Selon Auréle Thériault, Mon- tréal est une ville importante pour les francophones 4a. l’extérieur du Québec puisque cest la seule grande ville francophone sur le continent nord-américain. Le directeur général de la FFHQ croit qu’il est toujours possible de garder le cachet frangais de cette ville malgré le jugement, puisque la Cour supréme a reconnu au gouvernement du Québec le droit de Ilégiférer dans le domaine linguistique. M. Thériault croit que le jugement ne changera en rien l'attitude des autres gouverne- Ou trouver le Soleil ? 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Et il avertit a l'avance les provinces qui voudraient profiter du juge- ment, en déclarant qu’elles seraient mal venues de faire la morale au Québec. «Méme avec le jugement d’aujourd ‘hui, le gouvernement du Québec n’a pas de lecon a recevoir des autres gouverne- ments provinciaux, qui eux, méme avec la Charte des droits et libertés, n'ont pas respectés article 23 sur la question des droits scolaires pour les francophones a |'extérieur du Québec.» ' M. Thériault ne fait aucun lien direct entre |’Accord du lac Meech et le jugement de la Cour supréme. Il estime toutefois que certaines personnes pour- raient vouloir utiliser la position. que le gouvernement du Québec prendra bientét en réaction au ‘jugement de la Cour supréme, comme prétexte pour renforcer Vopposition a |’Accord du lac Meech .qui, comme on le sait, est de plus en plus contesté au pays. unicef (¢)