ila corsaih lignan Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 22 novembre 1996 13 Fils de Jean-Pierre, ori- ginaire des Basses-Pyrénées, en France, Pierre fait partie de la célébre lignée des Paris. Il quitte Saint-Pie sur Nivelle en 1907 pourvenirlui aussi tentersa chan- ce sur la Céte Pacifique. Sabotier de formation, il décide de mettre en pratique |’apprentissage de septans qu’il a acquis chezun de ses oncles cordonnier, excellent orthopédiste. Son idée est sim- ple: pour étre de qualité, la chaus- sure doit épouser exactement le contour du pied et étre rigide. C’est la définition méme du sa- bot basque. Il crée son entreprise qui, en quelques années, passe du stade de magasin-cordonneriea celui d’industrie du cuir, avec tannerie, manufacture et grand magasin. Rapidement «Pierre Paris et fils» emploie plus de cent ouvriers etle capital de ]’en- treprise s’éléve a plus de un mil- lion de dollars. Partout dans le mondeonne jure que parla chaus- sure sur mesure Pierre Paris. Le prince d’Iran lui-mémene porte que des bottes de chasse signées Paris. Pierre Paris, Chausseur Pfen nnn nnn nnn nena I I I Je soussigné(e) i | t I J adresse | x l i l Apporte mon soutien 4 la Société d’ Histoire et pense que cet organisme [ ; est utile et nécessaire 4 notre communauté. I t | Signature | : iS ae - Société d’Histoire 225-1555 7éme Ave ouest, I | Vancouver C.B. V6J 1S] Canada | I t Ne exister. Nous remercions Marie-Paule Biscaino, Heather King, Yael Neville, Nicolas Engelmayer, Sylvie Germain, Héléne Pérony, Kristen Hutchinson, Patrick B. de Montmorency, le conseil d’administration de la Société d’Histoire, Emploi & Immigration et Patrimoine Canada sans lesquels ce projet n’aurait pu Sources de documentation: Archives de la Société d’ Histoire, Bibliothéque dela Société d’ Histoire, Archives de Colombie-Britannique, Université de Colombie-Britannique, Archives de Vancouver, Roman Catholic Archives of the Archidiocese of Vancouver. Un voyage a travers le temps et l’espace ie Theatre Alcan OMNIMAX présente Cosmic Voya- geapartirdu8 novembre jusqu’au 13 mars 1997. Les représentations quoti- diennessonta 11h, 13h, 14h 15et 15 h30. Cosmic Voyage est un film qui traite des petites et des grandes questions de la Vie. De la plus petite particule de matiére a la grandeur de l’infini sidéral, le film tente de déter- miner la place qu’occupe |’étre hu- main dans le vaste continuum de la nature. Raconté par Morgan Freeman, le film, par l’entremise de |’anima- tion, fait état des derniéres informa- tions scientifiques disponibles sur les théories de]’évolution. Ce film a été réalisé pourleSmithsonian Instution’s National Air et pour le Musée de l’Espace par Bayley Silleck. Ee Theatre Alcan OMNIMAX wet aussi 4a I’affiche Blue Planet, un film réalisé en partie grace aux expéditions spatiales, qui nous révéle la Terre depuis l’espace. On peut observer la fagon dont la Terre est soumise aux forces naturel- les telles: les éruptions volcaniques, les tremblements de terre, les oura- gans etaux forces de |’étre humain qui s’évertue a la détruire. Les représen- tations sont données tous les jours a midi. Les jours de fin de semaine et lors des jours fériés, une autre repré- sentation est offerte 4 16 h 45. Pour plus de renseignements; téléphonez au (604) 268-6363 ou visitez le site Web au_ http://www.science world.be.ca Sur le bout de la langue Des mots qui se mettent a table PAR ANNIE BOURRET (APF) Des mots aussi courants que ceux associés a la faim et a la soif ont pris parfois d’étranges détours pour arriver sur la table. Les ustensiles, 4 l’origine, désignaient des outils, comme en témoignent les pelles a tartes, les scies a pain, les truelles a poisson et les pinces a spaghetti. Avant de souper la viande, le couteau se trouvait sur la charrue : littéralement, il s’agissait du fer de la charrue qui coupait la terre. La four- chette sort aussi de la ferme (la four- che a deux dents). L’Italie s'est ser- vie de fourchettes dés le XV° siécle, alors qu’elles ne sont apparues qu’a la fin du XVIle siécle en France. Et encore, seules les dames s’en ser- vaient. Méme Louis XIV ne n’utilisait pas! {I préférait se servir de la «four- chette d’Adam», c’est-a-dire de sa main. Lacuiller (ou cuillére, les deux orthographes sont valables) a des origines obscures. Tout en sachant qu’elle a pour ancétre le mot cochlearium («escargot» en latin), on s'interroge encore sur son éty- mologie: s’agit-il d’une analogie avec la coquille de l’escargot, ou servait- elle 4 les manger comme l'affirmait un poéte de l’Antiquité? La cuiller a fait son entrée au Xie siécle en fran- cais. Son usage courant se refléte dans de nombreuses expressions figurées. Ne pasy aller avecledos de la cuiller renvoie a l'image d’une personne qui mange si voracement qu’elle répand la nourriture comme si elle se servait de la cuiller dans le mauvais sens. Etre a ramasser a la petite cuiller signifie, littéralement 6tre liquéfié de fatigue. Des Indes, les Britanniques ont ramené le punch, qu’ils versent dans un bol. De bowl a bol (vers 1790), les usages se multiplient: on y met du café, du riz et de la soupe. La tasse, elle, est arabe. Elle fait son entrée en frangais vers le XIVe siécle aprés un détour en Provence. Curieusement, elle se met sur une soucoupe qui devrait &tre, en toute logique, une sous-tasse! C’est d’ailleurs ce qu’on fait en Bel- gique et en Suisse. La France a pré- féré emprunter la sottocoppa ita- lienne. Les mots asseoir, bienséan- ce, préséance, selle, siége, assidu et résidu, pour n’en nommer que quel- ques-uns, sont tous associés a l’as- siette. Les notions évoquées sont l’6quilibre (sur une selle) etl’ordre (la préséance), notamment autour de la table. L’assiette, c’était la place od s’asseyait chaque convive, a |’6po- que od tout le monde partageait le méme grand plat de nourriture. Plus tard, quand les convives mangent dans leur plat individuel, l’assiette a tout simplement pris ce nouveau sens. Aprés autant de méandres historiques, il y a de quoi ne pas tre dans son assiette. Une expression qui n’a d’ailleurs rien a voir avec la table, puisqu’il s’agit d’un mauvais équilibre, au sens psychologique. N’en faites pas tout un plat: la bou- cherie, si on respectait son premier sens, ne devrait vendre que de la viande de bouc! Une minuscule description En frangais, lamajuscule exis- te depuis le Moyen Age. Sous Charlemagne, elle servaitd’ornement aux titres des ouvrages etmarquaitle début de chapitres et de vers. Vers la fin du XIVe siécle, les notaires, les greffiers et les avocats l’employaient pour indiquer la premiére lettre des mots (les mots étaient collés et la ponctuation trés fantaisiste). Mais crest le développement de limprimerie qui a fixé l’usage actuel entre le XVIe et le XVIle siécles. Aujourd’hui, 4 mi-chemin en- tre l’orthographe et le visuel, la ma- juscule renseigne sur I’articulation d’un texte, séparant le début des paragraphes et des phrases. Elle donne aussi des informations sur la catégorie ou le sens d’un mot, c’est- a-dire qu’elle affecte les noms, les adjectifs et d’autres catégories de mots comme les titres de civilité (Madame), les enseignes de restau- rants ou de boutiques (La Poutine rapée, spécialités acadiennes; Au Chat content, poissonnerie), les noms de peuples (Métis, Acadiens). La majuscule distingue les noms propres des noms communs. Sans majuscule, Pierre et pierre se valent. Les noms de lieu (Halifax) et les patronymes (Laframboise) com- portent tous une majuscule a I’initia- le le nom de famille flamand t’Serstevens constituant l’une des trés rares exceptions dans le monde entier. La déférence s’exprime par des majuscules obligatoires dans des titres comme Sa Sainteté, Sa Majesté et Son Excellence. Cepen- dant, les titres de fonction sont des noms communs qui s’écrivent avec une minuscule (madame, monsieur, le pape, une juge, le baron, le premier ministre du Canada, le ministre de l’Environnement), 4 moins qu’il ne s’agisse d’une lettre, soumise aux régles de la correspondance. En pre- nant la majuscule, certains mots prennent l’importance d’une insti- tution: les Affaires indiennes, laCour, Etat, la Bourse, laCouronneet!’Egli- se ne correspondent pas aux mémes réalités. Autrement dit, l’église du quartier n’équivaut pas 4 |’institu- tion qu’est l’Eglise catholique dans son ensemble. Dans le doute, on préfére souvent ajouter des majuscules la ou la grammaire frangaise n’en veut pas! Son aspect visuel et la dimen- sion d’importance valent d’ailleurs a la majuscule une véritable inflation d’emploi, renforcée par l’influence de l'anglais qui en abuse et aggravée par l’existence de nombreuses nor- mes d’emploi a rallonges pour les exceptions. Par exemple, Le Bon usa- ge de Grevisse consacre pas moins de 22 pages ala majuscule, alors que l’espace me contraint 4 une minus- cule description. Aussi, terminons en signalant une erreur trés fréquen- te : l'emploi de la minuscule pour les noms de peuples, pour la nationalité ou pour le gentilé (nom des habi- tants par rapport au lieu od ils habi- tent continent, pays, région, ville, quartier, paroisse, etc.). Le truc? L’adjectif prend toujours Ja minus- cule, le nom exige toujours la majus- cule. En résumé : X On n’écrit pas: une sudburoise de grande renom- mée, une importante firme Acadienne, un plat Fransaskois.On écrit correctement: une Sudburoise (n.) de grande renommée, une im- portante firme acadienne (adj.), un plat fransaskois (adj.). . Faites parvenir vos com- mentaires en «Cybérie», a bourret@vcn.bc.ca