2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 28 septembre 1990 REFLEXIONS: L’unité dans ladiversité / Ou le miroir aux alouettes? Le multiculturalisme — est-il encore visible? En 1971, le Gouvernement Fédéral déclarait : «L identité canadienne ne sera pas affectée par le multi- culturalisme. En fait, le pluralisme culturel est |’essen- ce méme de cette identité». Et Douglas Fisher du Toronto | Star de répliquer: «Comment pouvons-nous maintenir une unité quelconque et un sens dela communauté si nous installons une ligue de cultures nationales dans un seul cadre? Vous et moi et nos enfants ont assez a faire avec le probléme de !a dualité franco- anglaise sans essayer de faire rentrer la diversité du monde dans notre histoire et nos frontiéres». Voila deux points de vue opposés mais la réalité est tout de méme le multiculturalisme du Canada dans un cadre bilingue. Cemulticulturalismea pris l’'aspect d'une mosaique ot les diverses cultures ethniques sont juxtaposées mais forment un ensemble homogéne aux facettes multicolores. C’est ‘cette mosaique qui constitue Vessence de liidentité du Canada, alors que, dans le ~ concept du «melting pot» des Etats-Unis, |’assimilation totale est de rigueur. L'intégration dans la mosai- que est une _ assimilation partielle; la différence est que les membres d’un_ groupe ethnique peuvent adopter quel- ques-unes des coutumes et moeurs de la culture dominante mais doivent embrasser son systéme politique et légal et utiliser le frangais ou l’anglais dans leurs rapports avec la société canadienne, tout en préservant les traits distincts de leur culture. Certains groupes tels que les Hutterites préférent vivre a part dans des colonies isolées, au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta pour minimiser les contacts néfastes avec tous ceux qui pourraient contaminer leur culture basée sur leur interprétation dela Bible. Selon eux, les Saintes -Ecritures prescrivent la vie en commun et * si un individu est autorisé a avoir quelques possessions personnelies, tout autre bien appartient ala communauté. Ils résistent a tous changements sauf en ce qui concerne le progres dans le domaine de l'agriculture. lls ont la réputa- tion d’étre les fermiers les plus avancés du Canada de |’Ouest dans les techniques agricoles et contribuent grandement a la prospérité du Canada. lis doivent tout de méme se soumettre aux lois canadiennes et leurs écoles, bien qu’établies sur les territoires de leurs colonies, doivent suivre les lois gouvernementales sur |’instruc- tion. Les rapports entre les groupes ethniques et la culture domi- nante ne sont. pas toujours aisés, particuliérement en ce qui concerneles immigrants. Ils éprouvent d’abord une période d'isolement a cause delalangue et du choc culturel, mais ces différences s’effacent peu a peu. Le plus gros probléme, a part la question d’emploi, vient le plus souvent de leurs enfants qui veulent adopter certains traits de la culture dominante, ce qui donne aux parents impression de perdre leur autorité et crée bien des frictions entre les générations. On peut facilement s'imaginer la réaction des jeunes qui sont nés au Canada, y vont a |’école, quand on veut leur imposer des coutumes telles que des mariages arrangés! Ceux.qui sont opposés au multiculturalisme semblent hantés par de multiples ‘ problémes qui ne sont peut-étre insolubles que dans leur esprit. A nos lecteurs d’y réfléchir! «Encourager des gens a garder des loyautés ethniques» disent- ils, «pourrait déclencher le développement de petits natio- nalismes créant des conflits entre groupes. Cela aurait |’effet de fragmenter la_ société canadienne et de nuire a I’unité nationale». Inutile de nous _ tourner seulement du cdété des immi- “grants. Les desiderata grandio- ses de «souveraineté» et «société distincte» pour le Québec, émis par Lucien Bouchard et le Bloc Québécois, ont de quoi énerver le plus amorphe des citoyens! Leur refus de reconnaitre la souve- raineté des Amérindiens, alors qu’ils exigent celle du Québec, tombe dans le domaine de la comédie! Que les Amérindiens protestent contre le manque d’aide du gouvernement pour leur permettre certaines alterna- tives est compréhensible. Aprés tout, ils étaient la les premiers et leurs revendications a l’‘autonomie et au contréle de leur destin a, pour eux, une base solide: la terre! Et pour parler de _ notre province, que dire des divaga- tions de notre premier ministre sur la séparation possible de la Colombie-Britannique? Un véri- table vent de folie collective souffle sur tout le Canada. L’autre inquiétude, c'est qu’une approche multiculturelle encourage les gens a cultiver leurs différences et que cela puisse amener discrimination et racisme, précisément a cause ‘tration dans le port du turban des Sikhs. Pourquoi sommes- nous si imbus de nos «valeurs» canadiennes? Sommes-nous si sUrs qu’elles soient les bonnes? Et qu’elles soient méme valables pour tous? Ne peut-on rien apprendre des autres? Ce genre d’attitude regrettable a un nom: |’ethnocentrisme. II -fau- ‘drait tout de méme pouvoir espérer, quand il s’agit des autochtones par exemple, que nous avons dépassé nos théories surannées sur «le bon sauvage»! Il y a encore d’affreux racistes qui croient que certains groupes sont physiquement ou mentalement inférieurs a d’au- tres; nous en avons tous les jours des preuves cuisantes. La xénophobie sévit entre les nations fondatrices du Canada, nous.le savons, mais quand le représentant de I’APEC (Allian- ce for the Preservation of English in Canada) vitupére, contre tout ce qui n’est pas de culture anglaise, on aenviedela transformer en crapaud! Cette diatribe sur la discrimi- nation ne veut pas dire que l’on doit tout accepter. Les mino- rités ethniques qui persistent a perpétuer des querelles ances- trales en protestant aupres du gouvernement pour des causes qui n’‘impliquent pas le Canada mais affectent des querelles internes deleurs pays d'origine, ne font que semer la zizanie. Quant a l’identité du Canada que certains croient menacée par le multiculturalisme, elle subsistera si nous voulons bien écouter le célébre philosophe et économiste, John Stuart Mill qui, dans son traité sur «la liberté» en 1859, écrivait que ce nest pas en_ transformant Vindividualité des 6tres hu- mains en uniformité, mais en l’encourageant a s’affirmer sans porter atteinte ala liberté et aux droits de chacun, que la vie de tous se diversifie et s’enrichit; chaque individu qui aparticipé a cet accomplissement contribue - alavalorisation du pays qui lui a permis de se réaliser. = My Educateur(trice) sanitaire de zone 45 014 $ - 49 557 $ (en voie de révision) Santé et Bien-étre social Canada Prince George (Colombie-Britannique) La direction des services médicaux de Santé et Bien-étre social Canada fournit des soins de santé aux groupes clients autochtones et assure la promotion et le soutien des soins de santé indépendants au sein des communautés autochtones. Votre défi Votre travail consistera a promouvoir un style de vie le plus sain possible grace a votre bonne connaissance des questions de santé mentale et de vos fortes aptitudes pour Il’éducation des adultes. Nous compterons sur vous pour encourager I’élaboration de programmes communautaires portant sur les soins de santé. Afin de relever ce défi intéressant, vous vous rendrez dans les petites localités afin de fournir des services de consultation et d’éducation en matiére de santé et, en collaboration avec l’équipe de gestion de la zone, participerez a la formulation et l'interprétation de politiques et d’objectifs. Enfin, vous fournirez une orientation culturelle au personnel des services médicaux. Vos compétences Vous possédez une maitrise en éducation, en sciences sociales ou en santé publique ou une combinaison équivalente de scolarité et d’expérience. De plus, vos antécédents comprennent le travail social auprées de communautés autochtones, l’établissement de programmes communautaires et l'éducation en santé publique. La volonté de vous déplacer, parfois dans des régions éloignées, est essentielle, de méme que la compétence en anglais. Un permis de conduire — __ indispensable; par ailleurs, une vérification de la — sécurité sera effectuée avant votre nomination. Les frais reliés a l'entrevue vous seront remboursés et vos dépenses de déménagement seront négociables. Pour en savoir davantage sur ce mandat, acheminez votre demande d’emploi ou votre curriculum vitae d'ici le 26 septembre 1990, en indiquant le numéro de référence S-90-71-9479-0710(W9F), 4 M'° P. Kerr, Commission de la fonction publique du Canada, 757, rue Hastings ouest, bureau 500, Vancouver (Colombie-Britannique) V5C 3G4. Nous souscrivons au principe de I’équité en matiare d’emploi. Les renseignements personnels sont protégés par la Loi sur la protection des renseignements personnels. Ils seront conservés dans le fichier de renseignements personnels CFP/ P-PU-040. Canada Lise le Commission de la fonction publique Public Service Commission of Canada du Canada atch Terminons sur une autre note optimiste en citant la vision du Canada de Sir Wilfred Laurier sur notre mosaique culturelle: «Je veux gue le marbre reste marbre; que le granit reste granit; que le chéne reste chéne; et avec tous ces élements, je batirai une grande nation parmi les nations du monde». , { 3 S13], Le seul journal en francais jx Cstoatis de la-Colombie-Britannique Président-Directeur: Jacques Baillaut Journaliste responsable de |’APF: Yves Lusignan. Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Journaliste-Coopérant: Francois Limoge de ces différences. Nous en Claudine Letourneur avons eu récemment une illus- | hee Defence Construction Construction Canada de Défense Canada Construction de Défense Canada lance un appel d’offres pour Construction d'un toit en pente, Vancouver (Colombie-Britannique). Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 batiment 3, HMCS Discovery, Ln \ Pi {7 f APR SiO Presse tarcortone Sse {gi 683-7092 : Tedeeeees Fax: 683-9686 La date limite prescrite de réception des soumissions est le MARDI, le 16 octobre, 1990. Pour de plus amples renseignements, s’adresser a la Section des. Plans a Ottawa (613) 998-9549. Référence GK 067 10 Canada Abonnement 1 an: Courrier de 2éme classe Canada, 20$ - Etranger, 25$ Numéro d enregistrement: 0046 Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d'un numéro de téléphone et d'une adresse afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, ala demande, les adresses et numéros de téléphone " pourront ne pas 6tre publiés. hie | j ¥ nonce URC PAU a is AS a et ca at mee San ' s . ' pre