6 - Le Soleil de Colombie, vendredi 14 avril 1988 INFORMATION ll serait osé d’affirmer de nos jours queles voyages forment la jeunesse comme au _ temps jadis, mais on ne saurait nier qu'ils apprennent encore énor- mément de choses aux ama- teurs d’horizons nouveaux. C’est ainsi qu’en passant par les iles Bahamas il y a quelque temps, j’eus la surprise d’y voir des noires portant le kilt, d’y godter des mets. bouillis a anglaise, d’y-voir des casinos bourrés de touristes de la Floride ot le jeu est interdit (tout comme au Canada). En jouant impunément dans |’un de ces établissements, je m’aper- cus aussi que le dollar des iles avait la méme valeur que le dollar américain. Absorbé par A propos du bilinguisme canadien Le pavillon du Canada a l’étranger mes gains a la_ roulette, d’ailleurs trop vite dissipés, je n’eus pas le temps de demander si, par suite du libre échange, il en était de méme du dollar canadien. J’en fus vite détrompé le lendemain en arrivant aux Etats-Unis: les 73 sous qu’on me remit pour un_ dollar canadien au. Centre d’Epcott (Floride) me firent vite compren- dre que l’accord de _ libre- échange n’était pas aussi égalitaire qu'on voudrait bien le’ croire... Cependant, le Centre international allait m’inviter a vivre des illusions plus agréa- bles. Au bureau d’information ou je commengais ma tournée, deux hdétesses sur trois. par- Avis a certains anciens actionnaires de la Trustco Royal Limitée L. 18 mai 1982, Frederick H. Sparling, Directeur nommé une réclamation. en vertu de la Loi sur les sociétés commerciales canadiennes (ci-aprés, le Directeur) a entrepris des procédures devant la Cour supréme de |’Ontario contre la Trustco Royal Limitée et d'autres personnes pour le compte de certains actionnaires de la Trustco Royal Limitée (ci-aprés, actionnaires admissibles). Le motif d'action découle de |'offre publique d’achat non réussie faite par la Corporation Campeau entre le 29 aoit et le 1° octobre 1980. ee 19 aoiit 1988, la Cour supréme de |’Ontario a ordonné au Directeur d’aviser, au moyen d’annonces publiques, les actionnaires éventuellement admissibles des procédures entreprises et de les informer de leur droit de déposer L es actionnaires admissibles sont les propriétaires d’actions sommation Consum @e8 Con i er and : et Corporations Canada Corporate Affairs Canada ordinaires (classe A ou B) ou d’actions privilégiées con- vertibles de la Trustco Royal Limitée qui ont déposé des actions en réponse a |offre publique d’achat non réussie de la Corporation Campeau et qui ont ensuite vendu de ces actions avant le 1* avril 1983 a un prix unitaire inférieur 4 23,00 $ pour les actions ordinaires et 4 32,78 $ pour les actions privilégiées convertibles. © es actionnaires admissibles qui souhaitent déposer une récla- mation doivent communiquer avec le Directeur en compo- sant le (819) 997-1058 ou en écrivant a la Direction des corporations, Consommation et Corporations Canada, Place du Portage, Tour Il, 4° étage, Hull (Québec) K1A OC9, en vue d’obtenir un formulaire de réclamation. Les réclama- tions signifiges au moyen des formulaires approuvés par le Directeur doivent étre présentées a celui-ci ou lui parvenir au plus tard le 31 décembre 1988. Les réclamations présentées aprés cette date pourraient étre irrecevables. L e dépét d’un formulaire de réclamation ne confére pas automatiquement au réclamant le droit de se faire payer en tout ou en partie la somme réclamée. Canada laient francais : de quoi inspirer la fonction publique canadien- ne... Crééil yaquelques années par le célébre cinéaste Walt Disney, le Centre comprenait dix pavillons ‘internationaux répartis dans l’ordre suivant: le Mexique, laChine, l’Allemagne, l'Italie, les Etats-Unis, le Japon, le Maroc, la France, I’Angleterre et le Canada. Ce voyage autour du monde miimpressionna beaucoup, chaque pavillon rivalisant de talent et d’ingénio- sité avec le voisin... En sortant du pavillon de |’Angleterre vers la fin de la journée, je m’estimais particuliérement heureux d’avoir pu assister a cette féerie de la culture et m/’apprétais en jubilant a entrer Au Arts Club Juste pour rire Par Marie-Louise Bussiéres Si vous allez au théatre juste pour rire cette semaine, si vous 6tes parents, ou que |’aventure conjugale, familiale vous tente, allez-voir SCHEDULES! Vous découvrirez la recette des gens actifs: comment venir a bout des semaines chargées d’activi- tés mais ne plus jamais pouvoir se parler, communiquer. N’est- ce pas un symptéme de notre temps que de ne plus avoir le loisir de se retrouver face a face? Voila pourquoi Ted (Kevin McNulty) et Donna (Ruth Nichol) envoient leurs enfants chez la grand-mére pour la nuit afin de passer une soirée agréable, ensemble. Désastre! A travers les prises de becs, les crises de jalousie et les malentendus, Ted arrive a la conclusion que «/es enfants font de bizarres choses aux gens normaux, ils en font des parents». Donna elle, sarcasti- que résume leur vie conjugale présente: «Avant, nous étions Ted et Donna et aujourd’hui nous ne sommes plus que papa et maman». Ruth Nichol et Kevin McNulty donnent une bonne performan- ce. Les acteurs connaissent bien les problémes de la vie de famille et la vie professionnelle, surtout. Ruth Nichol — trés convaincante. Kim Selody a réussit a faire de SCHEDULES une piéce raisonnablement dréle et surtout trés actuelle. Malgré le rythme dans Vinterprétation et l’aspect tech- nique soigné, SCHEDULES reste un spectacle pas extra- ordinaire mais amusant. McDonald's BE ag @) ee dans le pavillon canadien qui terminait le périple. L’aspect extérieur de ce pavillon était d’ailleurs assez réussi: une imitation du parlement d’Otta- wa flanqué d’un monticule figurant les Montagnes Rocheu- ses. Le Canada passant a \’6tranger pour un pays bilin- gue, je m’attendais a en trouver le reflet dans ce voyage typique... En pénétrant dans la cour de garde, je fus accueilli par un groupe de soldats écossais jouant de la cornemu- se et chantant des refrains anglais. Je repris quelques paroles en choeur et me dirigeais vers l’intérieur, en quéte de la culture canadienne frangaise. Cette quéte n’allait d’ailleurs pas tarder a se transformer en enquéte sur le moindre indice de bilinguisme: brochure, dépliant ou carte postale dans les deux langues officielles, guide ou personnel bilingue. Aucune trace de tout cela! En fait, |’accueil méfiant, sinon hostile, quel’on réserva a mes questions me fit bientét soupcgonner que la culture canadienne francaise n’était pas de mise au pavillon du Canada. Voici le programme que je finis par découvrir: «Caledonia Bag- pipe Band: Tuesday-Saturday : 1.0320 51122052512 - 20 22205: 3:05, 4:05, 5:05 p.m.; Maple Leaf Brass: Sunday-Wednes- day & Saturday: 9:50, 10:50, iaPseh et cls), sch), sh cley, Zc lyy La lecture: de ce programme acheva de confirmer mes soupcons! Comment Monsieur Joe Clarke, ministre des affaires extérieures, avait-il pu permet- tre ce nouvel affront fait aux Canadiens francais? Comment les organisateurs du pavillon avaient-ils pu escamoter |’une des cultures de leur pays? ‘Ignorance? Chauvinisme? Je ne pus m’empécher de faire un rapprochement entre ce pavillon et les universités canadiennes dont les départements de francais sont, eux aussi, occupés par une majorite anglophone, en violation des droits de l’homme les plus élémentaires. Malédiction aux professeurs d’expression fran- caise qui veulent enseigner leur propre langue dans |’enseigne- ment supérieur anglophone! Dans ce cadre, le pavillon du Canada .n’était que le sinistre reflet d'un systéme universitaire que le gouvernement. fédéral subventionne en majeure partie. Jamais autant que ce jour-la, je nem’apercus que le bilinguisme n’était qu’une monnaie de singe destinée a donner le change aux Canadiens francais qui se nourissent encore d’ailleurs sur l’égalité des deux cultures officielles, destinée a convain- cre les pays francophones, a des fins uniquement politiques, que le bilinguisme est une réalité canadienne... Joe Clark ne se donne plus la peine diinfliger son frangais rudimentaire aux diplomates francophones médusés_ pour leur vanter les beautés du bilinguisme canadien! Le pavil- lon du Canada a Epcott n’est que trop que la preuve du contraire. Quant au dollar a 73 sous, «c'est une autre histoi- re...» comme aurait dit Rudyard Kipling! André de Leyssac, président . Société canadienne du frangais a l'Université C.P. 2190 Winnipeg (Manitoba R3C 3R5 SEMAINE NATIONALE DE LA COOPERATION 16 au 22 octobre 1988 MESSAGE DE M. HENRI-PAUL TRUDEL, PRESIDENT DU CONSEIL CANADIEN DE LA COOPERATION A L’OCCASION DE LA SEMAINE NATIONALE DE LA COOPERATION Depuis le début du siécle, la coopération a fait ses _ preuves au Canada. Elle est devenue un moyen efficace de prise en main de I’économie. Elle a permis la création d’en- treprises fortes et dynamiques, capables de réaliser une ex- cellente’ performance financiére. Pourtant, ce n'est pas la que réside l’intérét premier de la formule coopérative. Si la coopération a réussi, c'est qu’elle a permis a des millions d’hommes et de femmes de regrouper leurs forces vives afin d'apporter une réponse adéquate a leurs besoins. La coopération, c’est d’abord un systéme humain, basé sur |’entraide et la solidarité. . Par son fonctionnement démocratique, son sens de \'écoute, les décisions prises dans le respect de la volonté commune, par sa solidarité avec le milieu, l’engagement bénévole de ses dirigeants, par sa promotion de l'éducation et son sens de l'innovation, la coopérative travaille d’abord et avant tout dans l’intérét collectif. A l'occasion de cette Semaine nationale de la coopéra- | tion, c'est avec gratitude que j'évoque l’audace des pion- _ Niers qui ont développé la coopération au Canada. C’est avec " optimisme que j’envisage l'avenir de cette coopération qui demeure, a l’aurore du 21e siécle, un moyen exceptionnel de développement des communautés canadiennes. HENRI-PAUL TRUDEL Que M. -