Le 29 juin 1984, page 10 Ilya 117 ans LA CONFEDERATION Le ter juillet de cha- que année est célébré par la féte du Canada. C’est en effet un ter juillet, celui de l’année 1867 que la loi formant la Constitution Cana- dienne prend effet, a- prés avoir été votée le 29 mars 1867 et pro- mulguée par la reine Victoria. Sous le titre ‘‘Acte de L’Amérique du Nord britannique’’, cette loi crée un nouvel état, la Confédération du Canada, unissant les quatre provinces du Nouveau-Brun- swick, de la Nouvelle- Ecosse, du Haut-Cana- da (l'Ontario) et du Bas-Canada (le Qué- bec). Elle reconnait a cet Etat son autonomie intérieure et |'usage de l'anglais et du francais, et répartit les pouvoirs entre le gouvernement fédéral et les provin- ces. La nouvelle fédéra- tion n’embrasse pas tout le territoire cana- dien. A |'O. de |’Onta- rio, la terre de Rupert appartient depuis 1670, par concession de Charles Il, a la Compagnie de la baie d’Hudson et englobe tout le bassin hydro- graphique de la baie de “ce nom. Au-dela de ce domaine se _ situent, exploités & bail par la méme compagnie, les Territoires du Nord- Quest, qui s’étendent jusqu’aux Rocheuses. Ces deux régions sont uniquement des pays de chasse a la fourrure, malgré la fondation en 1811, par lord Selkirk, d'une petite colonie agricole au confluent des rivieres Rouge et Assiniboine. L’établis- sement progresse avec lenteur, quand le Ca- nada, ayant acquis par achat toute la région (1869), érige cette peti- te colonie de la Riviére- Rouge en province du Manitoba, qui, aprés un bref soulévement des métis anglais et francais dirigés par Louis Riel, se joint a la Confédération ca- nadienne (1870). En 1885, Louis Riel, reve- nu d’exil pour se met- tre a la téte d’une nouvelle révolte des métis dans le district de Saskatchewan, sera vaincu et exécuté. Quant au territoire a \'O. des Rocheuses jusqu’au Pacifique, dé- couvert par les Espa- gnols (1774), reconnu par Cook (1778) et re- vendiqué par Vancou- ver (1792), il s’est fai- blement peuplé autour des deux centres de Victoria et de Vancou- ver. Constitué en pro- vince sous le nom de Colombie britannique, il s’unit 4 son tour, en 1871, au Canada fédé- ré. Finalement, jus- que-la récalcitrante, l‘ile du Prince-Edouard suivra cet exemple en 1873. Ilya 25 ans LA VOIE MARITIME DU St-LAURENT La voie maritime du Saint-Laurent relie YAdantique a l’extrémité du lac Supérieur, ce qui” représente une distance de 3750 km et une dénivellation de 200 métres. Dans son état actuel, la voie maritime représente _laboutisse- ment de prés de 300 ans d'efforts pour améliorer la navigation sur «le majestueux Saint- Lauren». Jacques Cartier, le pre- mier Européen 4. avoir exploré le Saint-Laurent, croyait qu’il pouvait con- duire a la Chine. Toute- fois les navires euro- péens ne pouvaient fran- chir les rapides de Lachine, a la hauteur de Vfile de Montréal. En 1700, on entreprit de creuser un canal de dé- viation, mais l’entrepre- neur fit faillite avant d’avoir pu terminer les travaux. En 1749, le pére Francois Piquet exhorta le gouvernement frangais a rendre le Saint-Laurent navigable jusqu’au lac Ontario, mais l’argent manqua. L’explorateur Alexander Machenzie fit a son tour une proposi- tion analogue en 1801. En fait, les premiers canaux sur le fleuve furent percés au XVIléme siécle, mais il fallut les prodigieux efforts du XIXéme siécle pour que s’ouvre enfin en 1851 la route commer- ciale reliant Montréal au lac Ontario. La premiére moitié du XXéme siécle fut mar- quée de nombreuses dis- cussions, d’un grand nombre d’études et de négociations avec les Etats-Unis au sujet de lapprofondissement de la voie maritime. La Seconde Guerre mondia- le montra I’insuffisance du réseau fluvial exis- tant. Par la suite, la croissance du commerce et de la population, de méme que la demande de plus en plus forte en électricité, apportérent une nouvelle preuve de la nécessité d’entreprendre des travaux de grande envergure. Le Canada et son voisin conclurent une entente a ce sujet en 1945. Dans les cing années qui suivirent, les deux pays unirent leurs efforts et consacrérent prés d’un milliard de dollars a installation d'une puissance électri- que de 2 200 000 chet au remplacement de la vieil- le voie navigable de «qua- torze pieds» par un che- nal de neuf métres de profondeur comportant deux fois moins d’écluses qu’auparavant. La nou- velle voie maritime fut officiellement inaugurée le 26 juin 1959 par la reine Elisabeth II et le président Dwight D. Eisenhower. Le timbre, concu par le designer torontois Ernst Barenscher, illustre l'ensemble du réseau flu- vial rendu navigable gra- ce a la voie maritime du Saint-Laurent. Les sept premiéres écluses qui apparaissent a droite sur le timbre sont celles cons- truites conjointement par les deux pays; les huit du milieu sont celles du canal Welland, tandis qu’a gauche figurent les Grands Lacs et les éclu- ses de Sault Ste. Marie. un point rouge marque l’emplacement de la ville de Cornwall, siége de lAdministration de la voie maritime du Saint- Laurent, qui célébre cette année son _bicen- tenaire. L’oblitération du_ pli Premier jour reprend un symbole _—_ spécialement concu par le gouverne- ment ontarien a I’occa- sion du 25éme anniver- saire de la voie mari- time. “res. Ilya 150ans LOWER FORT GARRY Il y a de cela 150 ans, la compagnie de la Baie d’Hudson __construisait Lower Fort Garry, splen- dide fort en pierre, sur les bords de la_ riviére Rouge, a Selkirk, au Manitoba, a 30 km de Winnipeg. A l’époque des tra- vaux de _ construction, entrepris en 1830, on avait espéré que le fort devienne le principal pos- te de traite de l'Ouest. Bien que ce réve ne se soit pas réalisé, Lower Fort Garry ne s’est pas moins révélé un poste impor- tant d’approvisionne- ment et de transborde- ment pour le commerce des fourrures, et un comptoir de vente au détail pour la population de la région. Parmi ses nombreux avatars, il s'est tour a tour transformé en un club privé, un complexe agro-industriel, un péni- tentier et un asile d’alié- nés. De nos jours, Lower ques nationaux. Grace a initiative de Parcs Canada, il a retrouvé son caractére historique com- me poste de traite et résidence de la Compa- ppic.. -de=, Ja Baie d’Hudson. Le personnel, en costumes d’époque, évoque pour les visiteurs la vie au XI Xéme siécle. Ceux-ci peuvent visiter des expositions d’objets historiques, un restau- rant et un théatre ow'l’on présente un diaporama intitulé : Apergu sur la traite des fourrures. Divers programmes s’adressent tant aux en- fants qu’aux adultes et sont de nature 4a inté- resser et 4 amuser tout le monde. Ce parc historique na- tional est ouvert aux visiteurs toute l’année. En été, des bateaux de croisiére et des bateaux a aubes, propriétés de compagnies privées, font la navette entre le fort et Winnipeg sur la riviére Rouge.en outre, des au- Fort Garry figure au tocars circulent toute nombre des pares histori- _1’année. Service Canada En marge des célébra- tions, le Bureau de Ser- vice Canada offrira gra- tuitement des affiches des explorateurs, des __ insi- gnes arborant le dra- peau canadien et des bal- lons. Ces articles seront disponibles du 24 juin au 30 juin, jusqu’a épuise- ment des stocks. Et bien sur, le personnel sera 1a pour répondre 4 toutes vos questions sur les pro- grammes et services du gouvernement canadien. Nous espérons que vous serez des nétres. Bonne Féte du Canada! Bureau de Service Canada 818, rue Burrard Vancouver, C.B. TORONTO Le 150éme anniversai- re de Toronto, c’est l’oc- casion d’une féte unique ou la musique, la danse et histoire sont 4 l’hon- neur. En 1793, le gouver- neur John Graves révait de voir une ville entiére, avec des rues bordées de maisons 4 deux étages, la ou il n’y avait encore que quelques cabanes. Qua- rante et un ans plus tard, son réve devenait. réa- lité. La ville de Toronto était née et son premier maire était élu : William Lyon Mackenzie. Aujourd’hui, Toronto est une vaste métropole, grouillante d’animation, de possibilités inexplo- rées, de sites pittoresques. Mais c’est d’abord un lieu de rencontre ow se mélent tous les peuples, toutes les races de la terre. D’ou cette Célébration de Vamitié lancée a Jl’oc- casion du «sesquicente- naire» de la ville. Le troisiéme festival international de Toronto présente des mimes, des comédiens, et des musi- ciens venus du monde entier. Au cours de la deuxiéme semaine de mai, le Square Nathan Phillips a‘eu la vedette: quelque 6500 tulipes Bell Irving y sont alors en pleine éclosion. Festival de jazz Une spectaculaire féte en plein air et de gigan- tesques feux d’artifice au- ront lieu sur le port en aout. Les amateurs de jazz assisteront au festival Molson de jazz classique ainsi qu’au festival de jazz moderne. Enfin, dans le cadre du Festi- val asiatique, films, con- certs, expositions, specta- cles de danses et dégus- tations de mets nous seront offerts par dix pays d’Asie. POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA CONSTITUTION Le systéme de gou- vernement établi au Canada en vertu de l’Acte de |’Amérique britannique du Nord (1867) était inconnu jusqu’a cette date, aus- si bien en Angleterre que dans les colonies. Il consiste en une union fédérale et plu- sieurs législatures pro- vinciales. L’union fédérale. a un gouvernement gé- néral ou central, qui “contréle toutes les ma- tiéres essentielles au développement géné- ral, & la durée et a l’unité de la puissance toute entiére. ' Chaque gouverne- ment provincial contré- le et administre certai- nes matiéres tombant proprement et naturel- lement sous sa juridic- tion définie. é Le gouvernement fédéral et les gouver- nements ___ provinciaux fonctionnent, chacun dans sa sphére respec- tive, conformément au systéme anglais d’ins- titutions parlementai- Le parlement fédé- ral a, en réalité, obtenu du parlement impérial les pouvoirs législatifs les plus étendus que puisse exercer une co- lonie. En vertu’ de \‘Acte de la Confédéra- tion, il peut légiférer sur toutes les matiéres ayant quelque impor-— tance pour le pays. Le Canada peut donc étre considéré comme une puissance semi-in- dépendante. | Les pouvoirs dévolus au parlement du Cana- da sont énoncés dans l'article 91 de |’Acte de la Confédération. Cet article déclare que, d’aprés l’avis et avec le consentement du sénat et de la chambre des commu- nes, la Reine ‘‘peut faire des lois, pour la paix, l’ordre et le bon gouvernement du Canada, sur tous les sujets que le présent acte n’assigne pas ex- clusivement aux légis- latures provinciales.’’ L’Acte de la Confé- dération accorde a cha- que législature provin- ciale le pouvoir exclusif d’édicter des lois en matiére d’éducation, mais a la_ condition expresse que rien, dans_ ces _ lois, ne portera atteinte aux droits des écoles sépa- rées (denominational) déja en existence au moment de la _ procla- mation de cet acte, en juillet 1867. (Par la loi ou la coutume, pour ce qui concerne la province du Manito- bay) Par ecoles séparées — denominational,— on entend les écoles affec- tées uniquement, dans plusieurs provinces, a l‘instruction d’enfants appartenant a des mi- norités religieuses.) Si les autorités pro- vinciales portent at- teinte 4 un des droits ou des priviléges lé- gaux dont jouissait, a |’€poque de |’union, u- ne minorité quelcon- que — catholique ou protestante,. — la par- tie Iésée peut en appeler au gouverneur général. Si les autorités pro- vinciales refusent d’a- gir pour protéger, con- formément aux dispo- sitions de la constitu- tion, les droits d’une minorité, le parlement du Canada peut voter des lois pour remédier a cet état de choses. Il est certains objets sur lequels le gouver- nement fédéral et les gouvernements locaux peuvent légiférer en méme temps. Ainsi, en fait d’agriculture et d‘immigration, le par- lement-fédéral peut é- dicter des lois pour toutes les provinces ou pour l'une d’elles en particulier, et, de son coté, chaque légis- lature peut en faire autant chez elle, pour- vu qu’aucun acte pro- vincial ne soit en con- tradiction avec une loi © fédérale. Les débats, au parle- ment fédéral et dans la législature de Québec, peuvent se faire soit en anglais, soit en fran- cais. Mais les rapports quotidiens et les jour- naux de ces assem- blées, ainsi que les lois de Québec et des Territoires du _ Nord- Quest, doivent étre im- primés dans les deux langues. Devant les tribunaux du Canada et dans la province de Québec, on peut employer indiffé- remment l'anglais ou le francais dans les plaidoiries et les piéces de procédure. Jusqu’a ce qu’ il plai- se a la Reine d’én ordonner autrement, le siége du gouvernement du Canada est: fixé 4 Ottawa. (Extrait d’une publication officielle). | | i ;