VOL.6 NO.18 — VENDREDI 29 OCTOBRE 1982 ‘Aux Beaux Dimanches A émission les Beaux Diman- ches du 31 octobre a 20h50, Radio-Canada proposera a ses té- léspectateurs une émission spéciale a l'occasion de la canonisation & Rome, par le pape Jean-Paul Il, de Mére Marguerite Bourgeoys. Il s‘agit en l'occurence d'un portrait spirituel de celle que l'on sur- nomma: Marguerite de Montréal. Selon la joumaliste Mireille Lanc- t6t, Marguerite Bourgeoys est cer- tainement, comme on Ia dit, la plus «canadienne des saintes frangai- ses». Née a Troyes au coeur de la Champagne, elle arrive a Montréal le 16 novembre 1653. Premiére édu- catrice de Ville-Marie, elle ouvre son école dans une étable offerte par le sieur de Maisonneuve. Et c'est en 1671 que la fondatrice de la Congré- gation de Notre-Dame recoit de Louis XIV les lettres patentes assu- rant la reconnaissance de sa communauté. Mére d'un pays et d’une Eglise. Marguerite Bourgeoys a évolue © selon le développement de la colo- nie: elle fait cheminer lidée d'une communauté de religieuses non cloitrées. Une suggestion extraordi- naire a cette époque, Fidéle au modéle de la «vierge voyagére», coeur de sa spiritualite, Marguerite Bourgeoys saura ainsi inspirer ses premiéres religieuses. Préconisant. déja ce que l'on pourrait appeler une pédagogie moderne, cette Champenoise était avant tout une femme attachée au concret, une batisseuse venue a Ville-Marie en vue de se dévouer entiérement a . l'éducation. Marguerite Bourgeoys, nous dit Mireille Lanct6t, nous apparait en cette fin du XXe siécle, a la fois comme une femme aux larges vues et comme une mystique qui ne put promettre a ses filles que «du pain et du potage», comme elle |'écrivit elle-méme dans ses mémoires. Nous tenons a signaler a nos té- léspectateurs que les cérémonies rea fo EE Regn ae —_—— -. - Marguerite Bourgeoys =. (1620-1700) Je 31, 20h50 de canonisation de Marguerite Bourgeoys par le pape Jean Paul Il, qui auront lieu a l’intérieur de la basi- lique Saint-Pierre de Rome, seront transmises sur les ondes de Radio- Canada par satellite. Cette mission qui sera diffusée le dimanche 31 octobre 4 9 heures en lieu et place du Jour du Seigneur, se terminera & 10h30 * _ nage de l’Antiquité gréco-romaine et _- Régine Pernoud et le Moyen Age Historienne, grande spécialiste du Moyen Age, Régine Pemoud, dans des oeuvres comme Pour en finir avec je Moyen Age, la Femme au temps des cathédrales, Lumiére du Moyen Age, veut déraciner nos préjugés 4 propos de cette époque de notre histoire qu'elle considére comme capitale et, surtout, en ce qui conceme la situation de la femme. Lors de la premiére. émission d'une séne de deux Rencontres consacrées 4 Régine Pemoud, le mardi 2 novembre a 23h _ , la grande médiéviste nous dira qu'elle découvnit lintérét extraordinaire que présente le Moyen Age, au cours de ses études 4 lécole des Chartes. Et Si, aujourd'hui, de plus en plus de voyages tous et chacun découvrent — que la création, sous toutes ses formes, ne fut pas seulement l'apa- de la Renaissance. Au Moyen Age, on était beaucoup plus soi-méme et fon ne croyait pas que le beau consistait dans limitation des an- ciens. Et la vie, surtout, des gens de cette époque a de quoi nous éton- ner..On.y découvre que la femme, par exemple, au Xile siécle en parti- -culier, était l'égale de l'homme et qu'il en était résulté une société ex- Ce n’‘est que plus tard, sous la contrainte du Code Napoléon, lequel . remettait au premier plan les privilé- ges du pater familias, que la femme perdit ses droits. Selon Régine Per- noud, ce n‘est pas le Moyen Age qui apparait comme la période noire de histoire, mais bien plutét le XiXe siécle avec le régne de la bourgeoi- sie qui vit sous les impératifs du droit romain. C’est en tant que chartiste, 8 tra-— vers les vieux livres et les anciens:_ parchemins, que Régine Pemoud découvnit lexistence de tout ce monde du Moyen Age ou I’homme n’était pas seul 4 prendre les déci- sions. Au Xile siécle, par exemple, la femme y avait droit, de méme que les enfants au-dessus de six ans. A cette époque, la famille est trés stable et sert de base a une sorte d’émancipation des jeunes, qui at- teignent leur majorité a 14 ans pour les garcons eta 12 ans pour les filles. Elle découvrit également I'ir portance de |'Eglise dans tous ces mouvements d’émancipation et de libération. En effet, I'Eglise favorisa la liberté des jeunes dans le choix de leur conjoint, préconisa I'égalite de l'homme et.de la femme et fit tout en son ir pour abolir l'es- clavage: L’Eglise au Moyen Age, nous dit Régine Pernoud, a été une forme de libération extraordinaire, selon l'enseignement méme du Christ. Et elle a, tout au long de l'histoire, canonisé beaucoup plus de femmes que d‘hommes... Rencontres mardi 2, 23h ‘Nana Mouskouri, |’Athénienne Nana Mouskouti... mirateurs c‘est une voix, une femme charmante, simple, natu- elle, directe, timide parfois, mais tellement sympathique. Comme l'écrivait Yves Taschereau, dans Le Devoir en septembre 74: «Nana Mouskouri, ce n'est pas un specta- cle, c'est une voix. Une voix magni- fique, tellement qu’on oublie le reste. Tellement qu'on voudrait méme parfois oublier les musiciens qui, en plus d’accompagner, font of- fice de choeur a l'occasion. La voix est si pure qu’on souhaiterait n‘en- tendre qu'elle par moments.» Et pourtant... la petite Nana Mouskouri a été mise & fa porte du Conservatoire d’Athénes avant d’étre choisie par la radio grecque comme chanteuse attitrée des For- ces ameéricaines cantonnées au pour ses.ad-i~ Pirée, .Dés: 1959, elle: remporte: le Grand Prix de la chanson grecque. En 1960, elle triomphe au Festival de _ la chanson méditerranéenne de Barcelone. Puis elle chante a Paris ou elle donnera tous les ans, jusqu’en 1973, un récital d'un mois a Olympia. C'est en 1965 que les Montféalais peuvent |’applaudir pour la premiére fois, en compagnie de son mentor.et ami Harry Bela- fonte, la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Deux ans plus tard, elle accumule les succés et les ova- tions debout dans toutes les villes du Québec ot elle se produit en tournée. : Depuis, Nana Mouskouri a fait plusieurs fois le tour du monde, re- venant irréguligrement mais tou- jours avec plaisir au Québec, au Ca- nada et aux Etats-Unis. Vicioria: 3 et 8 Chilliwack: 14 Kelaeie- oy Kanloape 50 Sime George: 4 peo IL Programme de la télévision francaise de Radio-Canada Renortazes “‘Ces hommes du désert froid”’ Le 31 octobre a 21h50, les Beaux Dimanches proposent aux telés- pectateurs du réseau frangais de Radio-Canada un film de la série Au-dela de histoire consacré a l‘origine des civilisations Inuit: Ces hommes du désert froid, une réalisation de Thérése Patry. Partant des premiéres rencontres avec les blancs et notamment des vestiges datant des contacts avec les Vikings @ Terre-Neuve, Ces hommes du désert froid relate les grandes étapes de |’occupation du Nord canadien par les Inuit a partir de |’Alaska. On s‘intéressera aux Dorsétiens, les descendants des premiers colonisateurs de I’Arctique qui ont laissé de précieux temoigna- ges de leur présence, jusqu’a Terre-Neuve. Outre les vestiges de leurs camps, ona retrouvé des outils et des oeuvres d'art qui permettent. aux" archéologues de deéfinir quelle était la vie des Dorsétiens. Cepen- dant, le mystére reste entier sur les causes de leur disparition autour de notre XV® siécle. Vers I'an 1000, de nouvelles po= pulations sont apparues au Nord ca- nadien: les Thuléens. Venus eux aussi de I’Alaska, ils vivaient princi- palement des produits de la chasse a la baleine et se sont rapidement étendus sur tout le Nord. Les Thu- léens ont cependant dd changer de gibier et de mode de vie quand vers 1200 un climat plus’ rigoureux chassa les baleines. On peut se faire une bonne idée de l’existence des Thulgens grace a leurs descendants, les «Netsilik», des Inuit qui ont conservé un mode de vie nomade jusqu’au début de ce siécle. Ces hommes du désert froid constitue donc un remarquable do- cument qui nous entraine dans un univers qu’il convient de mieux connaitre, celui des premiers habi- tants du Nord canadien. C’est un autre film de la série Au-dela de histoire 4 suivre aux Beaux Di- manches le 31 octobre a 21h50. Générique Conseiller et animateur: Norman Clermont, anthropologue- archéologue a I'Université de Mon- tréal. Archéologues invités: lan Badgley et Réginald Auger. Recher- che et documentation: Solange Ga- gnon. Images: Patrice Massenet. Son: Guy Michaud. Narration: Myra Cree. Musique originale: Héléne Prévost. Montage: Denis Marcotte. Mixage: Richard Charlebois. Assis- tante a la réalisation: Gabrielle Da- genais. Réalisation: Thérése Patry. Vestige habitation dorsétienne sur Ile Pamialualuk dans la baie d’Ungava. Au-dela de I'hi le 31, 21h50 Le Brésil A laffiche de la série Daniel Ber- tolino, exploration et vous, |es mercredis 3 et 10 novembre a 17h30, le Brésil. Pour la plupart des gens qui-ne sont jamais allés en Amérique: du Sud, le Brésil c'est Rio de Janeiro, ses hétels de luxe, Copacabana, la plus belle plage du monde, le pain de sucre, Brasilia, la ville modéle, le =: en général la- carnaval, la samba... vie révée dont le cinéma, le music- hall et une certaine propagande sud et nord-ameéricaine n’ont laissé que des images dorées... . Ce n’est pas ce Brésil que Daniel Bartolino, Daniel Creusot et Gérard de Batista sont allés découvrir. Le véritable Brésil leur est apparu comme divisé en trois pays extré- mement différents les uns des au-. tres. Cet immense pays de huit mil- lions et demi de kilométres carrés qui compte cent vingt millions d’ha- obitants-n'est qu'une nation. ou vivent: pourtant trois Brésils: celui du centre-sud, trés développé et ultra- urbanisé ot se concentrent commerce et tourisme; le Brésil central, o sont réunies toutes les nationalités imaginables, et le nord, caractérisé par son aridité, ou on fait l'élevage du bétail et ot les Brési- liens se résignent a leur sort: ils sont fatalistes. Le Brésila connu un boom économique comparable a celui du ‘Japon. Malheureusement, ce n'est pas la majorité des Brésiliens qui en . a profité mais une infime minorite qui empoche tous les profits en écoulant la production a |'extérieur du pays. C’est en somme le resumé de la premiére émission de Daniel Berto- lino sur te Brésil. Au cours de la se- conde émission, le 10 novembre, le jeune explorateur nous tracera un portrait plus détaillé du pays: sa. géographie, la forét amazonienne; le .. réseau routier, la faune: extréme- “ment riche;-Jes ethnies disparues (il y-en aurait 87); Jes agro-villes; les richesses du sous-Sol (fer, étain et pétrole); Brasilia: symbole du pou- ' voir, le boom économique; le sort, imposé aux opposants au régime: torture et harcélement psychologi- que. . : On apprendra notamment qu’au ~ Brésil, pour 1000 naissances on compte 400.décés; que les masses se -laissent manipuler par les mili- taires et les dirigeants politiques, sans oser élever la voix: dans les usines, on ne discute pas; on se tue au boulot et on ne demande que son maigre salaire parce qu’il faut ac- cepter ce qu‘on ne pourra jamais changer. Quant a I’Eglise, autrefois trés riche et trés puissante, elle fait aujourd’hui bien des concessions, -; sans doute sous I'influence de ‘Mar | Camara, évéque de Recife sur- nommé «l'évéque rouge» a cause” de son socialisme militant. Comme nous le dit Daniel Berto- lino: «ll faut voyager pour découvrir un pays». On verra, au cours des deux excellents reportages qu'il a tournés au Brésil, des images trés différentes de celles que nous pré- sentent d'habitude les agences de voyages. Ce qui ne veut pas dire que le plus grand pays d'Amérique latine ne mérite pas qu’on y aille. Au contraire: Daniel Bertolino nous le montre sous ses aspects les plus vrais, les plus humains, donc les plus captivants pour le touriste éventuel. Daniel Bertolino, l'exploration et vous : mercredi 3, 17h30