6 Le Soleil de Colombie, Vendredi 2 Septembre 1977 LA NOUVELLE VOIE POLITIQUE | x, vegue ia gataret PAR: Léonce GAUDREAULT Manitoba — On nous a tou- jours donné des “biscuits” mais aujourd'hui, notre objectif c’est de posséder la machine a fa- briquer des biscuits, mais on sait trés bien qu’on ne nous V'accordera pas parce que , .politiquement, ce ne serait plus rentable pour eux, ils ne pourraient plus nous utiliser comme ils le veulent. C'est le directeur général de la Société des Franco-Manito- bains, M.Raymond Poirier,qui parle ainsi de la voie politique de leur lutte.Cet ancien pro- fesseur occupe ce poste depuis trois ans. Agé de 33 ans, il personnifie trés bien le nou- veau combat que les franco- phones hors Québec ont déci- dé- de mener depuis quelques années. Tout en profitant au maximum des aspects positifs de la loi sur les langues offi- cielles (subventions aux éco- les francaises, programmes spé- _ ciaux, etc}, ceux-ci refusent désormais d’étre les apologis- tes inconditionnels du pro - gramme fédéral de bilinguisme et encore moins de servir “d'otages’ du fédéral pour contrer les velléités d'indépen- dance du Québec. Ils I’ont dé- montré récemment lors de la publication des “‘héritiers de Lord Durham”’ portant sur la situation précaire de la minori- té francophone hors Québec. Encore moins que les Acadiens du Nouveau-Brunswick ou les Franco-ontariens, les Franco- manitobains n’ont a peu prés pas de pouvoir politique. Le petit pouvoir qu’ils possédaient surle gouvernement NPD de M.Ed Schreyer, particuligrement par la présence de l'un des leurs au cabinet, M.Laurent Des- jardins, ils viennent semble-t- il de le perdre, a l'occasion de la bataille menée pour la francisation de I’école du Pré- cieux-Sang de la région scolaire de Norwood , prés de St-Boni- face. Présentement, il ne s’offre a eux que deux espoirs. Le premier ,c’est de voir le gouvernement faire marche ar- riére et de reconsidérer ses der- niéres positions en matiére d’é- cole francaise. Mais c'est peu probable. La perspective d’é- lections provinciales cet été loin de la. Les conservateurs, beaucoup plus hostiles aux francophones, risquent de l’em- porter. M.Schreyer va tout faire Sixiéme d’une série d’articles parus dans “ Le Soleil ” de Québec. Ces reportages sont le reflet d’une réalité franco- phone hors Québec, | telle qu’elle apparait au journalis- te Léonce Gaudreault, de Québec. (Le Soleil, 30 avril 1977) tiquement peu rentable.Géné- ralement ouvert a des entrevues a la presse , le premier ministre ‘a pourtant refusé d’accorder une entrevue au SOLEIL ou au Montreal Star au lendemain des récents: événements qui ‘ont confronté a la Société franco-manitobaine.C’est signifi- catif. Pourtant, avec Duff Roblin qui a fait adopter en 1967 la loi 59 autorisant pour la premiére fois |'école bilingue, le premier ministre Ed Schreyer peut étre percu comme un défenseur de la cause des Franco-manitobains. || a fait adopter en 1970 la loi 113 permettant I’école francaise.!! a permis ensuite la mise en place d‘une structure paralléle (Le Bureau de I'éducation fran- gaise) dont le titulaire a rang de sous-ministre adjoint. {I vient de conclure une entente avec le ministre québécois des Af- faires _ intergouvernementales Claude Morin prévoyant I'ac- croissement des échanges en- tre les deux proviffces au ni- veau de (l'éducation et de la culture. {1 a confié 4 un Franco-mani- tobain, Laurent Desjardins, |’un des plus importants porte-feuil- le celui de la Santé. Mais par suite de “‘l’affaire du Précieux- Sang” , ce dernier voit ses ap- puis politiques lui glisser entre les doigts. L'un de ses organi- sateurs politiques vient de dé- missionner. Rencontré au cours d'une entrevue accordée au SOLEIL, peu de temps aprés le congrés annuel de la Société franco- manitobaine qui semble avoir marqué la rupture définitive de l’organisme avec le gouver- * * % * fréquente l’école maternelle, est un éléve.Tandis que l’étudiant est un universitaire. Bannissons de notre langage “l’année académique’’.’ Il s’agit de l'année scolaire. Je trouve aussi une autre programmes institutionnels. pense qu'il s’agit du plan d’études que le secrétaire p (remarquez la formation de ce néologisme québécois) remet a 1’étudiant. L’étudiant peut ainsi choisir son secteur de concentration, qu’il ne faut pr pas appeler champ de concentration .La durée d’un ne peut inciter le gouvernement cours s’appelle en francais l'heure, non pas la période, @ se montrer davantage ou: méme s'il dure cinquante minutes.Les ‘bons étudiants vert aux aspirations de la peti- seront récompensés selon leur mérite, mais diplomés te communauté francophone. et non gradués. I y aura remise des diplémes ( ou | La réélection du Nouveau parti collation des grades: baccalauréat, licence, maitrise). démocratique n'est pas assurée, Quant 4 nous, souvenons-nous que Danton a dit qu’a- pain, l'éducation est le premier besoin d’un expression fausse: dun prés le peuple. (tiré de la publication “Le mot du jour”, éditée_ par l'Office de la langue frangaise du Québec et Clu ¢ nement NPD, cet ancien direc- teur d'une entreprise funéraire de St-Boniface paraissait aba- sourdi, conscient de la préca- rité de sa situation et du cul- de-sac dans lequel semble s’é- tre placé l’organisme. “J'ai tou- jours cru, a-t-il dit, a I’école francaise, mais il n’est pas question de forcer les gens a s’assimiler contre leur gré”. Comme certains autres ob- servateurs, il interpréte Vattitu- de de la Société franco-mani- fagons souvent surprenantes pour les touristes. Si vous aper- cevez un jeune homme por- tant un uniforme de soldat francais tout déchiré, et vous lui demandez quelle université il fréquente au cours de l’an- née, il se peut que vous es- suyiez une rebuffade. II est plus qu’un simple guide. Il a étudié fe mode de vie d’un véritable soldat qui vivait a Louisbourg (si abondants sont les renseignements transmis au cours des deux siécles précé- “dents que nous connaissons de facon étonnante les détails de la vie de nombreux habi- tants de la ville) et porte main- tenant son nom et assume est son caractere. LA RESTAURATION DE LA FORTERESSE DE LOUISBOURG par; Sheila McCook tion d’un cinquiéme de |’em- Les gonds de porte de style placement initial. ancien, les poutres du plafond, équarries a la main, les ar- Le batiment principal ticles de table reproduits par- le quartier du Bastion du Roi, faitement, tout a la forteresse autrefois le plus grand édifice tobaine a !‘influence qu’y exerce de Louisbourg en Nouvelle- Rénald Guay, le fils du minis- tre libéral (sans porte-feuille) Jos Guay aux Communes.On : affirme que Rénald Guay a une forte influence auprés de l‘organisme ,occupant ta prési- } dence de la Centrale des Cais- | ses populaires et celle du Col- | lége de St-Boniface. Ce nest sirement pas avec jf les conservateurs que les Fran- co-manitobains vont gagner leur # cause.Quant aux libéraux pro- | vinciaux, ils constituent un par- ti minoritaire. C'est pourtant sur eux que | les Franco-manitobains portent leur deuxiéme espoir. Leurs leaders paraissent souhaiter que ’ AR ceux-ci obtiennent la balance! MMe il du pouvoir lors de !a prochaine | | élection et puissent alors défen- ‘iii AAA al dre la cause des Franco-mani- E¢o ntesode.-fair i ‘tobains.Mais onendoute. = fe sh fdblerment Bbsitie-aus yeux des Nord-Américains un des aspects les plus extrava- gants de leur passé. M.Desjardins pense évidem- ment de facon différente."Tout ce qu’ils risquent de gagner par leurs comportements...c’est de perdre un Canadien fran- cais influent auprés de Schreyer,’ confie-t-il au S$ LEIL. La joute politique est extré- mement _ serrée. tevaeasat oids politique qu’ils ey ee ies pice ine échec, au moyen de défenses nitobains semblent cependant 9¢0graphiques et de fortifica- décidés a I'utiliser au maxi. Ons gargantuesques. mum, en cherchant a interve- SON HISTOIRE nir & tous les niveaux, en es- sayant de contribuer a |’é- lection de candidats ( au ni- veau scolaire, municipal, pro- vincial) favorables a leur cau- se. La forteresse, construite au début du 18e siécles, était un g— Monument a I'orgueil impérial démesuré d'un roi de France et a l’excés de confiance que les tacticiens avaient en leur capacité de tenir l’ennemi en Aussitét la construction ter- minée sur une péninsule battue par le vent de I’actuelle ile du Cap-Breton, la forteresse subit une invasion de la Nouvelle- Angleterre. Les ingénieurs fran- HERA AACA AAA A AC HHRMA ois avaient cru quielle était * %? * 5 * imprenable par voie d’eau; ils LE MOT DU JOUIRE vere erin ine ane MERAH RAH ARERR HR AH HH HACE A LE PREMIER BESOIN D’UN PEUPLE A la vitrine d’un magasin je lis: Retour a l’école. Cest rentrée des classes qui est faut pas confondre l’éléve et I’étudiant. L’enfant qui que venant du cété des maré- cages et de la forét, apparem- - ment infranchissables. - .Le traité d‘Aix-La ‘Chapelle ‘en 1748 restitue Louisbourg .a la France; elle capitulera de nouveau dix ans plus tard, mais cette fois-ci aux mains des Anglais. plus francais. 11 ne élémentaire ou secondaire, Je Au cours des. deux sidcles suivants, la forteresse fut en- vahie une fois de plus - - -par fa dégradation et: la’ ruine, pour devenir une carriére de pierres, . : SA RECONSTRUCTION Actuellément, Louisbourg est ‘encore sous la menace’ d’inva- ‘terpsse est reconstruite en gran- de’ partie..et les envahisseurs ~ sont des’ touristes amicaux. Les nombreux. renseigne - ments sur: la ‘premiére forte- «fesse ont facilité la reconstruc- t ii | i | i | sion mais cette fois-ci , la for-— Il peut chanceler comme un ivrogne, dévorer sa nourriture, ou crier a tue-téte en francais | a son collégue de l’autre cété du square. Il aide aussi aux | i touristes a s’orienter sur les IW | lieux, tout en jouant son ré- | le, du moins partiellement. Huy ill ll ! sp ety st de {’époque en Amérique du Le reste du temps, il accom- plit dans la forteresse a peu prés les mémes travaux que Wi; son homonyme, il y a bien || longtemps. : ‘ia \ | | Bien d'autres moyens ont i été mis en oeuvre et aucun | effort n’a été ménagé i l de recréer la vie dans une UE hi ll forteresse au 18esiécles. Le ii ii | i i "pare erie aux touristes Hii MAT aig Jusqu’a h jusqu’au 15 juin onan em so; wsaw8 17h jusqu’en 16 juin Nord. A Vintérieur se trouvent Travail; au cours de été, il L’Aile du Gouverneur, magnifi- est ouvert jusqu’a 20 h.ll quement montée, (renfermant faudrait avoir de |’éclairage la plus grande collection de si la forteresse restait ouver- meubles francais d’époque sur te aux visiteurs plus tard le le continent), les logements soir, ce qui ne serait pas du froids et peu confortables des tout acceptable a cause de soldats, la pension des offi- |'inauthenticité de |'électrici- ciers et la cuisine. La chapelle té. ‘ a gauche de la porte princi- pale a été détruite par le feu On a parfois vitement aban- en octobre 1974 ,mais a l’ex- donné certains efforts visant ception de certains travaux a reproduire une atmosphére -décoratifs, elle est maintenant authentique. Autrefois, les en grande partie restaurée.Les cochons couraient librement résidences,les murailles de la dans les rues de Louisbourg, forteresse et les batiments d‘en- on a tenté I’expérience pen- tretien, tels que la glaciére, dant une journée dans I'ac- ont été reconstruits sur leur tuelle ville de Louisbourg, mais premier emplacement et re- les touristes se sauvaient a produits tout comme ils é- l’intérieur des maisons et se taient 4 la veille du siége de collaient contre les tablettes 1745. de fenétre.Les cochons ont Ce projet, ‘un des plus vastes été assemblés derriére une clé- travaux d’excavations et de ture et la paix régnait de nou- fouilles archéologiques jamais veau 4 la forteresse. entrepris en Amérique du Nord, an a débuté un peu aprés 1960 Louisbourg est situé a 23 et se continue encore de nos Milles de la ville de Sydney. jours; il a été facilité par |'a- Le prix d’entrée au parc his- bondance des renseignements torique national de la for- aui nous ont été légués. _teresse de Louisbourg est de On compte environ deux mil- $2.00 pour les adultes, et de lions d’objets exhumés sur les 50 cents pour les enfants lieux.Des douzaines de plans 9@ '6 ans ou moins.Le maxi- ont survécu au temps; les ar- Mum est $ 5.00 par famille. chives de Louisbourg compren- nent plus de 500 cartes géo- graphiques, des plans et des tableaux, et plus d’un demi- million de pages de documents et de correspondance, tous ré- Deccade ni ; vélateurs de T'aspect de la Pour de plus amples rensei- ville et de la vie, des habi - 9Mements au sujet du parc tants cae, | historique national de la for- ; i teresse de Louisbourg, veuillez SOLDATS ET COCHONS communiquer avec |’Office de Ouverte du 15 mai au 15 oc- tourisme du Canada, 150 rue tobre, la forteresse s'anime de Kent, Ottawa, Canada.KIA OH6 Un autobus transporte les visiteurs 4 travers le vaste parc jusqu’a la forteresse. , Cet espace est acheté par le Secrétariat d’Etat. Les textes qui s’y trouvent sont publiés dans les 14 journaux mem- bres de l’Association de la presse francophone hors . Québec, APFHQ. afin. a i |