at rT a On ee nner ene 6 Le Soleil de Colombie, vendredi 3 avril 1981 Carnet d'un voyageur ‘Dimanche 24 aoft Traversée du bois de Bou- logne. Dévastée par les Anglais et les Russes aprés la - défaite de Napoléon, ‘cette ancienne forét médiévale est devenue un bois d’agrément: Voici une amazone en petit chapeau rond et jupe plissée. Des cyclistes foncent sous le soleil, en maillots de couleurs vives, dans la roue l’un de Yautre. _ : Aux approches de Suresnes dont les tours et pavillons dévalent vers la Seine, je fais un détour pour grimper 4 la Cascade. En-haut du sentier ardu, le coup d’oeil est pittoresque. Mais cette chute menue et tourbillonnante apparait-.un peu comme un jouet pour qui vient du Canada. Je passe la journée chez une cousine, dans une maison ancienne. Excellent repas. Ma cousine et moi, nous évoquons la maison de notre grand-mére, rue Emile Zola, dans le bas de la petite ville, et qui va étre démolie. Elle sera remplacée par une de ces tours qui poussent com- me des champignons 4a lon- gues tiges aux portes de Paris. Tour! Mot romanti- que. Or les tours modernes noffrent rien d’attrayant, avec leurs fagades de béton, percées des rectangles mono- tones des fenétres. La maison de notre grand- mére va bientét disparaitre. _ Elle subsistera seule.ment dans quelques mémoires. _ Pour moi, elle reste colorée de mes Noéls et de mes étés d’enfant .C’était un magasin de chaussures comme ce ne l’est encore aujourd’hui. La jolie caissitre, Mademoi- ‘selle André, me souriait d’un air angelique. Ses boucles blondes, ses bras nus et sa robe bleue me troublaient au Roger DUFRANE point que j’en oubliais ma toupie et mon petit train mécanique. : Pendant les fétes de fin d’année, alors que la famille festoyait dans l’antique salle a manger, je grimpais au grenier. Dans le bric-a-brac poussiéreux, je dénichais des trésors: une barque en bois, polie a la main, faconnée autrefois par un marinier de la Seine. Un kinétoscope aux poulies en bois et aux cour- roies en cuir. J’y passais les bandes de papier a figures qui l’accompagnaient. Par les fentes du tambour qui tour- nait a toute vitesse, je voyais défiler ballerines et chevaux de course. On trouvait aussi. dans ce grenier des piéces d’argent a l’effigie de Napo- léon III et des livres de prix aux tranches dorées. Mais déja mon parrain m’appelait d’en-bas, impatient d’assem- bler avec moi les piéces rouges et vertes du mécano qu'il m’avait offert, une boite superbe qui montrait sur son couvercle une tour Eiffel de | modéle réduit. Je prends congé de ma cousine. Finis les réves d’en- fance! En route a travers le bois vers Paris. Le soleil dore les pelouses. Les allées se perdent vers la Seine scintil- lante. Des familles pique- niquent sur les gazons. Sur le lac, aux approches de la Porte-Dauphine, des couples canotent. Quelle vaste ville que Paris! Vaste en ses pierres comme en ses verdures. Les photos, les plans, les livres, ne donnent qu’une vague idée des villes qu’on se propose de visiter. C’est que les plans ne tracent que des lignes en fouillis, les livres des descri- ptions d'un décor vu par d'autres yeux. Quant aux photos, elle n‘ouvrent que de minuscules fenétres sur un monde qui dépasse de loin leurs bords trop étroits. Paris des poétes et des musiciens! Paris chanté au fil des ages! Paris moderne, qui se superpose avec allégresse sur un long passé, et qui chante toujours. Il y a des pierres dans Paris, et ces pierres vivent, caressées de verdures, caressées par la Seine. On flane sur les quais. Un bouquiniste en cache- poussiére époussette les vieux bouquins. Deux midi- nettes traversent la rue et entrent chez un marchand d’oiseaux. Les tours de la Conciergerie s’arrondissent. Henri IV se pavane sur son cheval de pierre. Anatole de France, enfant, pressant la main rude de sa gouvernan- te, se promenait dans ces parages. Révait-il a ses livres futurs, lui qui a parlé avec tant d’émotion de sa ville? Ily a des pierres dans Paris et qui ont une ame. Et cette ame imaginaire projette mil- le reflets dans la nétre. Un building en béton armé, poussé comme une plante insolite entre deux voyages, ne rappelle rien au voyageur- pélerin. Mais telle petite fenétre d’un huitiéme étage percée dans une facade lé- preuse, Place St-Pierre a Montmartre, me rappelle des feux d’artifice de quatorze juillet contemplés jadis de cette méme fenétre. L’ame de Paris, ce sont les souve- nirs attendris de ceux qui y ont vécu. . : Quand on a laissé un peu de son coeur dans Paris, tout s'embellit. Un pot de géra- nium sur un balcon irradie de la beauté, et les murs gris des quartiers populaires pren- nent des tons bleuatres et — émouvants: J’ai laissé mon coeur prés du Sacré-Coeur A Montmartre tout la-haut... — “Ecoles Canada schools” Le bilinguisme se vend “Ecoles canada Schools”, un film sur une expérience de bilinguisme qui progresse au Canada depuis prés d’une dizaine d’années grace au programme officiel des lan- gues du gouvernement fédé- ral. La “Cecil Rhodes School” de Vancouver n'est pas une école francaise. Mais ses murs n’en résonnent pas moins de I’accent - étonnam- ment correct, déja! - d’en- fants anglophones, qui s’y consacrent a l'étude systé- matique du francais. Car-le bilinguisme se vend bien, depuis quelques années, au Canada anglais. D’ou le suc- cés d’une formule nouvelle, diment subventionnée par le gouvernement fédéral: les classes d’'immersion, qui sont en train de faire un véritable “malheur” dans l’ouest. Car les Canadiens anglais n’ont pas peur du bilinguisme intégral dés la maternelle. Aprés tout, une majorité demeure une majorité: il y a _ peu de chances pour que les enfants, au sortir de I’école, “cassent” leur anglais et oublient leur culture! D’ail- leurs, ces écoles ne sont pas un milieu ot Pon “vit” en francais. L’approche est pu- rement fonctionnelle, Et quand les Canadiens anglais demandent du fran- cais le résultat ne se fait pas attendre! De fait, les “écoles ‘Yimmersion” se multiplient si bien que méme les Cana- diens francais des provinces ‘»nglophones,.6 paradoxe, y couvrent une tentation de ~ ilité, eux qui n’ont jamais bien choyés. par les services publics! Les voila done, en Colombie Britanni- que par exemple, rejoignant les nouvelles écoles a la mode, eux qui n’ont pas précisément besoin d’immer- sion en frangais! Et ce qui est plus grave, désertant de ce fait les écoles traditionnelles de culture francaise, ces vieilles institutions de leur milieu qui émergent a peine d’un passé héroique d’inter- dits et de luttes! Voyant leur fréquentation diminuer, ces écoles retien- dront-elles longtemps. les subsides gouvernementaux difficilement acquis qui assu- rent leur avenir? Entre temps les petits Cana- bien diens frangais viennent gar- nir le décor bilingue d’écoles ou l'anglais peu a peu se referme sur le francais com- me un piége: a la “Cecil Rhodes School” de Vancou- _ ver, par exemple, de 100% en lére- 2e année, l’ensei- gnement du francais tombe a 60% en 3e année, puis a 50% en 4e, pour disparaitre a partir de la Te année... comme il convient dans une école anglaise. ; “Ecoles Canada Schools” est une production de |’Offic National du film du Canada dans le cadre de Régionalisa- Robson Square Theatre, 800 rue Hornby, Vancouver, mardi 7 avril a 20h00 Histoire de langue ! Louis-Paul BEGUIN Office de la Langue Frangaise, Ministére de I'Education du Québec. Pourquoi dit-on piastre pour dollar au Canada? | L’histoire de ce mot piastre est intéressante, comme toutes les histoires de mots d’ailleurs. Piastre vient de; lespagnol. L'intendant Talon aurait, parait-il,encoura- gé les transactions commerciales avec. les colonies espagnoles, ce qui aurait introduit la monnaie espagnole du méme coup. A cela, ajoutez le commerce illicite de la fourrure entre les villes canadiennes et | celles des colonies anglo-américaines, qui favorisera | Yentrée des piastres espagnoles chez nous. Une | ordonnance de 1777 fixa le taux de cette monnaie et la désigna sous les noms de piastre espagnole, spanish | dollar. Pour nous, l’'usage familier de piastre est d’un son agréable, je l’'avoue.. Mais n’oublions pas deux choses. Premiérement, la piastre' est la monnaie officielle de plusieurs pays indochinois. Ce n’est pas la notre. Et méme si l'usage familier dans la langue relachée se concoit, le dollar est la monnaie du Québec. LE i ite teen anata a Patan La Langue francaise dans le monde La Suisse, paradis bancaire La Suisse ou Confédération suisse est une république fédérale de l'Europe centra- le. Connue principalement pour étre le paradis bancaire, la Suisse a une population de 6 330 000 habitants. h Suisse est bordée a l’est de la France, au nord de Allemagne de l'Ouest, a l’est de l’Autriche, et au sud de I'Italie. Les trois langues officielles sont l’allemand (65%), fran- gais (18%), italien (12%), romanche (1%). On trouve surtout les francophones a l’ouest du pays. dans les cantons de Vaud, de Neucha- tel, de Fribourg et de l’ouest du Valais et de l’ouest de Berne, et Genéve. La capitale fédérale est Berne. Dusud-est au nord-ouest, la Suisse s’étend sur _ trois régions: les Alpes, le Moyen- Pays et le Jura. Les Alpes constituent 60% de la super- ficie du pays et elles comp- tent a peine le sixiéme de la population. L’élevage prédo- mine ainsi que l’industrie touristique. Le Moyen-Pays occupe moins du tiers de la superfice de la Suisse, mais compte 70% de la population et toutes ses grandes villes (excepté Bale).L’industrie manufacturiére est surtout concentrée dans le nord-est, l’élevage est développé dans l’Emmenthal et la vallée de l’Aar, site de Berne, ville essentiellement tertiaire. Le Jura se distingue par son industrie horlogére. La Suisse, habitée par des Helvétes, de race celtique, est occupée par les Romains. La diversité culturelle du pays est en partie la consé- quence des invasions des barbares qui commencent 4 la fin du Ife siécle. L’inva- sion des Burgondes, des Alamans refoulent et isolent les parlers romanches. Le St-Empire romain ger- manique en 962 permet de faire renaitre le commerce. Ensuite les Habsbourg contrélent une bonne partie de la Suisse. La Confédéra- tion suisse nait le ler aofit 1291, formée de quelques cantons; et puis peu-a peu. d’autres cantons se joignent aux autres cantons confédé- rés. En 1474, la Confédéra- tion, forte de huit cantons, est définitivement consti- tuée et émancipée. , tout en restant membre de l’Empire. Avec la venue de Calvin 4 Genéve, cette ville devient la “Rome du protestantisme’. Au cours des -XVIlIe et XVIIlIe siécles, le commerce par les cols alpins et les progrés de l'industrie textile et de l’horlogerie profitent surtout 4 un patriciat trés fermé, dont l’activité bancai- res’étend. om Un nouveau pacte contédé- ral est ratifié par le Congrés de Vienne en 1815. La Suisse compte vingt-deux cantons, et de 1827 4 1831 la bourgeoi- sie libérale impose des réfor- . mes importantes (suffrage universel, impét direct)a 12 cantons, mais les grandes villes oligarchiques (Neucha- tel, Bale) résistent, ainsi que a les -vieux cantons monta- gnards. En septembre 1848, une _ nouvelle Constitution établit entre les 15 cantons et demi-cantons, une véritable union fédérale, dotée d’un q gouvernement central sié- geant 4 Berne. Le pouvoir fédéral est légérement ren- forcé en 1874 et la méme © année, le pays adopte le droit de référendum. La Suisse est demeurée neutre pendant les deux guerres mondiales. Une certaine agitation s’est manifestée dans le Jura bernois a partir de 1963 et, par référendum, une partie de la population francophone de cette région décide de constituer un canton en 1964. Le président actuel de la Confédération est Kurt. : Fulgler. Le drapeau est rouge avec une croix blanche. Lasemaine prochaine, nous _ retournerons en Afrique pour y découvrir le Tchad. Salon du Livre Jacques Hébert,“citoyen Jacques Hébert n’a pas besoin de présentation. Son nom est synonyme de “cito- yen du monde” et ses écrits témoignent élogquemment de ses voyages qui lui ont fait sillonner le globe a la recher- che de "I'homme”. Les récits d’aventures et les études sociales qu'il eut 4 rapporter épatent le public canadien depuis trois décennies. D’abord journaliste au “Devoir” puis éditeur-fonda- teur de l’hebdo “Vrai”, il devient administrateur de “Cité libre’, président- fondateur des Editions de Vhomme et des Editions du jour. Toujours préoccupé de droits et de libertés, il expose: Yerreur judiciaire que fut le procés Coffin, des années 50, aes - et son livre “j’accuse les assassins de Coffin” fera le sujet d’un film “laffaire Coffin”. En collaboration avec Pierre E. Trudeau il écrit: “Deux innocents en Chine Rouge” aprés un voyage dans la République populaire chinoise' en 1960. D’autres titres, parmi une multitude retiennent |’attention: “aventure autour du monde”, “scandale 4 Bordeaux” “Obs- cénité et liberté” “les écoeu- du monde” ensemble.” : Membre de divers conseils d’administration, président de l’Association des Editeurs canadiens de 1965 a 1974, il fait partie de plusieurs com- — missions sur les arts et la culture, la radio et les téléc- communications ainsi que co-président de Katimavik, et devient officier de l’Ordre du Canada. Z jacques Hébert, un fier Canadien, un auteur prolifi- _ que, un homme vrai. A rencontrer vendredi 10 avril en aprés-midi au Salon du Livre. Louise Merler Restaurant “The Cannery” “Tour de France” gastronomique Situé au 2205 de la rue Commissioner, entouré de conserveries, et entrepdts de poissions et fruits de mer, sur la rive sud du port de Vancouver. Le restaurant “The Cannery’ recevait lundi dernier, une centaine de convives, représentant Vhotellerie, la restauration, les médias et agences de publicité. ‘Loccasion était le lance- ment d’un menu gastronomi- que de fruits de mer et produits francais importés directement de France par les services d’Air France. Ce menu, intitulé “Le tour de France”, préparé par le chef Lucien, comprend des huitres, des crevettes, du crabe, etc.. ,,. une gamme de fromage: Brie, Camembert, St-Paulin, fromage des Pyré- nées et autres, accompagnés de la traditionnelle baguette de pain francais et arrosée par des vins blanes d’Alsace et de Bordeaux. Ce menu, qui sera en vigueur jusqu’au 19 avril, a pour but, selon Horst Plas- ter, directeur de la Cie propriétaire du restaurant, de mettre en vedette les. produits et fruits de mer francais, de permettre aux Vancouvérois de faire un “Tour de France gastronomi- : “que” sans quitter leur ville. André Piolat. ‘ plus 2 ans de garantie. 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