iN et ee Fernan Alberta, ils ont la Faculté Saint-Jean sur laquelle la communauté _ francophone peut s’appuyer pour avoir un certain nombre de ressources, pour faire du développement de dossiers, par exemple expliquer comment diriger une assemblée Nous n’avons pas ici ces ressour- ces-la. C’est la Fédération qui faitde la suppléance en ce moment. I] ne faudra . pas qu'elle en fasse pour tout. Donc ¢a c'est ine taiblesse. Une autre de nos faiblesses cest l’€parpillement de la communauté. Nous sommes 45000 francophones’ en Colombie britannique d’aprés Statistiques Canada; la moitié est a l’extérieur de Vancouver et de sa banlieue et sur ces 45 000 trés peu ont des racines ici. Au dernier conseil des présidents je me suis amusé a examiner ceux qui étaient nés ici. Il n’y en avait aucun. Quand 4 leurs enfants, on ne verra l’impact de cette géné- ration que dans quinze ou vingt ans. Donc on ne peut pas parler de _ traditions franco-colombiennes. Les Francais de France ont leur propre culture, leur propre tradition, les Québécois éga- lement, les Suisses, les Onta- riens ... donc on est dans un «melting pot». Cela a un cer- tain avantage parce que ¢a permet du dynamisme, et améne un puits d'idées, un puits sans fond. Mais ce n’est pas toujours bon parce que finalement on ne sait pas a quoi s’accrocher. Il y a un autre probléme et il n’est pas toujours Partagé celui-la; c’est notre faiblesse économique. Si on avait un quartier ce serait différent. il y a le quartier italien, le chinois. Ce sont des gens diaffaires de ces communau- Maillardville. On veut bien parler du quartier franco- phone St-Sacrement a Vancouver; mais les commer- cants dans ce quartier sont des Asiatiques, de toutes origines, sauf des francophones. Pour moi parce qu’un peu- ple ne contréle pas sont éco- nomie il va nulle part, il est tout le temps dépendant. Voila une autre faiblesse de notre communauté qui devrait étre corrigée dans la prochaine décennie. Je n’ai pas de solution, sinon de dire on le fait ou on ne le fait pas. Si la majorité trouve que cela a de l’allure et bien prenons le risque et apprenons ensemble comment on peut s’en sortir. Cest d’ailleurs ce que la Fédération a commencé a faire. On est allé chercher de l'information pour la diffuser auprés des associations. Par exemple au dernier Conseil des présidents on a présenté une compagnie a but lucratif «Communauty Development Corporation» mais qui est pour les organisations a but non-lucratif. Prenons lexemple de la Nouvelle- Ecosse ot: un groupe a contr6- lé cette année sept millions de dollars. Cela leur a pris 7 ans. Il ya quand méme de I’espoir. Un regroupement pourra se faire parce que politiquement et en étant éparpillé, on représente quoi pour Bill Bennett? Grace au fédéral on aun certain poids, ce n’est pas le mérite d’étre francophone et la revendication de nos droits qui nous donne un poids politique: on ne contr6- le méme pas un échevin, aucun commissaire scolaire n’est francophone. On ne peut pas dire que nous avons une vie politique trés passionnée! Et puis il y a un autre handicap qui est une carac- et lautre, d Gilbert pour apprendre l'anglais, pour le climat, ils ont envie d’une autre sorte d’expérien- ce, d’autre type de vie. Combien avez-vous gagné l'année derniére et combien d’heures avez-vous travaillé en moyenne par semainde? Combien j'ai gagné? 41 000 dollars. Combien d’heures? Prenons l’exemple d’aujourd’hui. J’étais au bureau ce matin a huit heures et je n’ai pas encore déjeu- né (il est trois heures de l'aprés-midi) . J’ai une réunion comme tous les jeudis avec mon président, ensuite, ce soir, tout de suite aprés la réunion, je rencontre le grou- pe qui travaille sur Réseau ouest qui vient des autres provinces. Voila une journée. Je pourrais vous parler de ma journée de lundi qui a com- mencé 4a six heures et quart du matin et qui s'est terminée a huit heures et demie du soir. Je fais ce genre de journée assez souvent’ — mais je ne veux pas étre traité de martyr. Je choisis de faire cela parce que j'aime travailler, et jai du plaisir 4 faire ma «job». Si je ne l’aimais pas, je ne la ferais pas. je travaille en général trois fins de semaine sur quatre. Prenez l’exemple du mois de mars, il y a eu deux réunions de bureau de direction, donc deux week- ends, un week-end ca été le conseil des présidents, jétais a Ottawa pour une rencontre. Voila mon mois de mars. Si on essaie de faire une compi- lation, un moment donné je l'ai fait parce qu’il existe des formulaires, je suis arrivé a cing dollars et des poussié- res de l’heure. o - Propos recueillis par Annie Le Soleil de Colombie, vendredi 20 avril 1984 —5 Que de sucre! Suite de la page 1 James Chabot a apporté a Maillardville un chéque de 25 000 dollars de la part de son ministére. Ce chéqueest le plus important jamais consenti par la provin- ce a un organisme culturel francophone. «Les célébra- tions du 75éme anniversaire représentent un événement important, a dit le ministre, et Maillardville est un symbole». James Chabot est le seul député de la législature pro- vinciale, et donc le seul minis- tre du gouvernement Bennett, a. sexprimer facilement en francais. Originaire des Cantons de l’est, on le voit partout ces temps-ci dans le communauté francophone. «Si je peux me libérer, je viens quand on m’invite», explique- t-il, coiffé d’une tuque qu’on lui a placée d’autorité sur la téte. Il y a trois semaines, il a prononcé le premier discours en francais de sa carriére devant la Chambre de com- merce franco-colombienne. A cette occasion, il avait apporté un chéque de 5 000 dollars qui, comme les 25 000 dollars de Maillardville, proviennent du fonds des lotteries (50 millions de dollars par an). A ce train-la, il va étre invité souvent ... A propos’ d invitation, c’étaitle moment de passer a table. Aprés une bréve allo- cution du député John Parks et du maire de Coquitlam- Maillardville Louis Sekora, une queue qui s'est prolongée pendant presque deux heures s'est formée autour des pla- ques a crépes. La Société Maillardville-Uni avait prévu en tout 220 litres de pate (49 gallons) et 70 litres (15 gallons) de sirop d’érable. II fallait ca! Pour trois dollars, le menu offrait en prime quatre saucisses et des féves au lard. Le repas et les bavardages qui vont avec ont pris trois heures. Peut-étre une de trop car l’animation prévue pen- dant le banquet a semblé un peu faible. Probléme de diges- tion sans doute ... En tout cas, les talents locaux et surtout le concours du meilleur costume traditionnel ont remis un peu d’animation. Les quatre pre- miers prix ont été décernés a Mesdames Bruno, Fréchette, Grenault et a Monsieur et Madame Canuel. Ensuite, place a la danse et a I’or- chestre de Clarence Levesque. Sous les poutrelles, pardon les branches d’érables du stade de Coquitlam, on a gambadé jusqu’a minuit passé. Les célébrations du 75€me anniversaire de Maillardville se poursuivront le 12 mai avec un concert des Echos du Pacifique (Notre-Dame de tés-laquigérent leurquartier. téristique des francophones James Chabot, un discours et surtout Fatima, ouverture des portes a Il y a bien eu dans le passé ici. Beaucoup viennent ici Gr aft chee un chéque de 25 000 dollars 19h30). Bilinguisme L’avenir d’Expo 86 Suite de la page 1 pression avait commencé 4 monter mercredi 11 avril, avec la déclaration de Jim Pattison, le président de Exposition, qui s’était décla- _ré incapable de garantir au gouvernement des travaux sans gréve. Selon lui, il valait mieux supprimer Expo 86 tout de suite plutot que se risquer a courir vers une catastrophe financiére selon lui inéluctable. _ Aprés deux jours de consul-. tations avec des hommes d'affaires, aprés deux convo- cations d’urgence du cabinet, le Premier ministre a finale- ment décidé de ne pas écou- ter Jim Pattison. Officielle- ment, il a donc gagné la partie puisqu’il en est arrivé a éviter le discrédit politique, que n’aurait pas manqué de lui causer une annulation et cela sans faire de concessions aux syndicats. _ Apparemment, tout. est comme aux premiers jours: les travaux auront lieu et -seront distribués aux entre- prises, syndiquées ou non, selon la loi du plus offrant. En fait, les choses sont semble- t-il un peu plus complexes. On parle beaucoup. d’un accord secret entre le Premier ministre et les syndicats. D’un cété, les centrales syndicales auraient permis a Bill Bennet de sauver la face en annon- cant la poursuite d’Expo 86 aux conditions qu'il avait fixées, et de l’autre, le gou- vernement choisirait «au plus offrant» des entreprises qui, comme par hasard, seraient syndiquées. - D’ailleurs, au cours de sa conférence de presse, le Premier ministre a déclaré: «Les contrats n’iront pas for- cément aux entreprises qui offrent le prix le plus bas. Le gouvernement prendra_ en considération le prix, la capa- cité de livrer 4 temps et aussi la qualité. Théorique- ment, les chantiers pourraient donc étre syndiqués 4 100%. Et pour cause, qui mieux qu'une entreprise syndiquée pourrait garantir la «capacité de livrer 4 temps»? I] n’en reste pas moins que les déclarations deBill Bennett ont soulevé beaucoup d’émo- tion dans le monde politique. Linterdiction publique du droit de gréve ne peut rai- sonnablement pas aller sans remous. «Bon sang, je ne com- prends pas ce que le gou- vernement est en train de ‘faire, a déclaré John Munro, président des travailleurs du bois d’Amérique, il donne limpression de vouloir taper sur la téte des gens avec un marteau et cela ne marche- ra pas. On ne peut pas a la fois établir des procédures exceptionnelles, taper sur la téte des gens avec un marteau et en méme temps s'attendre 4 les voir coopérer. Quant a Kenneth Robinson, porte-parole du syndicat des employés du gou- vernement, il a _ affirmé: «C'est une législation puniti- ve, nous nous battrons aux cétés de nos fréres et de nos soeurs». La réaction de Toy Gautier, président du conseil de la construction de la Colombie britannique et du Yukon, est plus mesurée, mais non moins pessimiste : «Le choix est maintenant clair : il se situe entre un accord acceptable pour tous, et l’im- position d’une procédure obli- gatoire, une approche a laquelle les syndicats de Colombie britannique ont souvent résisté». Les hésitations de John Turner Les membres du Parti libéral québécois ont voté samedi et dimanche derniers pour choisir des délégués devant aller a la convention du parti de juin prochain. Mardi 17 avril le décompte n’était pas terminé mais les premiéres estimations donnent un nombre de délé- és équivalent ur M. ohn Turner et M. Jean Chrétien. Ces premiers résultats placant les deux candidats au coude a coudeconfirment la popularité grandissante de M. Jean Chrétien dans le Parti libéral et surtout sanctionne les hésitations de John Turner sur la question, particuliére- ment sensible au Québec, du bilinguisme. Aprés sa mésa- venture manitobaine (ou il avait d’abord déclaré que l'intégration du frangais dans la constitution était une affai- ré strictement provinciale, avant de devoir se retracer) , M. Turner a da une nouvelle fois, au cours de sa cam- pagne québécoise, revenir sur des propos qu’il avait tenus en public. Le mercredi 11 avril, il avait déclaré au cours d’un discours qu'il soutenait la fameuse loi 101. Il se montrait par la-méme en faveur d’un Québec francophone et uni- lingue, ce que Pierre Trudeau n’avait jamais fait avant lui. Monsieur Turner avait toute- fois modéré son propos en affirmant qu'il soutiendrait les droits de la minorité anglo- phone s'il était élu. Cette der- niére précision n’avait pas influencé l'ensemble de la presse qui titrait dés le len- demain : John Turner sou- tient la loi 101. Machine arriére Résultat, il a da tenir le - jeudi 12 avril une conférence de presse ov il a affirmé que ses propos de la veille avaient été mal interprétés. «Je n’ai pas dit que je soutenais la loi 101, a-t-il précisé, j'ai sim- = admis le principe que e gouvernement québécois est dans son droit quand il essaye de protéger la langue fran- Caise par l’intermédiaire de la Loi 101». «D’un point de vue constitutionnel, je crois que le Parti québécois a été trop loin, a-t-il méme ajouté, mais d’un point de vue humain, je sais qu'il a été trop loin». Cette mise au point qui brouille un peu plus les cartes d'une course a4 la chefferie déja complexe. Elle s’est d’ail- leurs encore compliquée jeudi 12 avril avec l’entrée en lice d'un septiéme _ candidat, Eugéne Whelan, qui se décrit lui-méme comme le politicien le plus connu dans le monde (a cause, selon lui, de ses nombreuses mission 4a ]’étran- ger). A TVheure ou nous mettons sou presse, on parle d’ailleurs d’une huitiéme et d'une neuviéme candidature. Celle de John Frédérick Cameron, un étudiant de 24 ans de l'Université d’Ottawa qui veut faire campagne pour que les jeunes aient la parole et celle de Chris Mostovac, un autre étudiant (de l'Université de Montréal) qui entend faire entrer les problémes des étu- diants dans le débat politi- que. En attendant, tous deux doivent trouver 25 000 dollars d'ici le 29 avril pour pouvoir _se présenter. JF. Fournel Le Nouveau- Brunswick adopte le drapeau acadien _ Le drapeau acadien flotte- ‘ra désormais avec les dra- peaux canadien et du Nouveau-Brunswick sur tous les édifices du gouvernement et dans les parcs de cette province. La décision a été prise par l’Assemblée législa- tive du Nouveau-Brunswick a loccasion du centiéme anni- versaire de la création de ce drapeau qui représente les Acadiens dans les provinces maritimes. Les subventions du Conseil national des Arts Les subventions de 1’Office des tournées du Conseil des Arts du Canada attribuées a 31 artistes et goupes artisti- ques s‘élévent a 1 229 697 dollars. Parmi ceux-ci on compte: —Les grands Ballets cana- diens de Montréal pour une tournée dans l’ouest du Canada du 28 octobre au ler décembre 84. —La, Grosse valise de Montréal pour une tournée dans l’ouest du 27 avril au 14 juin 84, particuliérement a Kelowna, Vernon, Kamloops, Nanaimo, Victoria et Vancouver. —Musique de Chine, musi- ciens du conservatoire de musique de Shangai pour une tournée au Canada dont Vancouver. Mondanités Parfois, le mensonge explique mieux que la vérité ce qui se passe dans l'ame. M. Gorki. Le propre de l’hérétique, c’est-a-dire de celui qui a une opinion particuliére, est de Sattaquer a ses propres pen- sées. Bossuet. SR Si ss Ni el