Blagues de mauvais goit, motions incendiaires, commu- nion conservatrice: la Conven- tion du Crédit Social a Vancouver a tenté de resserrer les rangs autour du premier ministre Bill Vanderzalm. A une écrasante majorité, les délégués du Crédit Social réunis lors de la convention du parti a Vancouver ont voté une motion demandant au gouver- nement provincial de ne pas accepter l’accord du Lac Meech tel qu’il’ est actuellement formule. Ils en ont aussi adopté une autre affirmant leur désir de voir l'anglais déclaré seule langue officielle de la Colombie britannique. La convention apparait com- .me une remise en selle de. Bill Vanderzalm dont le leadership est contesté au sein du parti par des opposants regroupés au- tour de Grace Mc Carthy. Mais la fin de semaine a été marquée par deux incidents. Alors que les délégués réaffirmaient leur attachement a un Premier Ministre catholique, conservateur et populiste, un ex-candidat du parti lors de V’élection partielle de Point Grey, Michael Léw, a quitté la convention sous les sifflets et les moqueries. De confession israélite, il conteste l’existence d'une clause statutaire du parti ne faisant. mention que du christianisme, en tant que corpus _inspirant |’action des Socreds. Cela se passait samedi. Le lendemain matin, Bill Vander-e zalm racontait une blague juive La La La Human Steps, une danse renversante D’aprés les critiques, ‘La La La Human Steps est un peu a Noureiev ce que les Rolling Stones sont a Vivaldi ou Mozart. Ils ont créé un langage virevoltant, électrifié, bref, rock. chorégraphique qui jeur est propre, agité, La compagnie fondée 4 Montréal par Edouard Lock accumule les succés et les louanges. Aprés une tournée européenne qui a vu La La La présenter «New Demons» d’Ecosse en Autriche en passant ’ par les pays scandinaves, les voici de retour en Amérique du Nord et plus précisément a Vancouver. rez-vous pour les «Nouveaux Démons>» qui habitent les danseurs de La La La Human Steps, Louise Lecavatier et Marc Béland. Au Vancouver Playhouse, du 9 au 12 novembre, 4 20h00. Renseignements au 872-0432. au petit déjeuner, imité par son Ministre des Autoroutes qui lui, faisait intervenir un «Chinaman» dans l'histoire. Une initiative malheureuse aprés le départ de Michael Lévy, qui permettait aux critiques de Vanderzalm et du Crédit Social de s’en donner a coeur joie. Revenons aux motions adop- - tées concernant le Lac Meech et l’unilinguisme provincial. Bill Vanderzaim a-déclaré- ada presse que malgré la méfiance des délégués du Crédit Social vis-a-vis: de l’accord du Lac Meech, le gouvernement ne modifierait pas sa_ position avant la rencontre des Premiers Ministres qui doit se dérouler le 7 novembre. «Nous irons a Ottawa et "| participerons aux discussions d'‘abord» a-t-il déclaré. L’assem- biée provinciale a été l'une des premiéres a ratifier |’accord reconnaissant le Québec en tant que «société distincte». Cela ne lie pas le Premier Ministre qui pourrait, a l’image du Premier de Terre-Neuve Clyde Wells, demander des modifications sous peine d’annulation de la ratification. Pour ce qui est de |’anti- bilinguisme, un texte adopté au cours de la Convention deman- de au gouvernement de proclia- mer l'anglais «seule et unique langue de la province de Colombie britannique». La motion 40, qui n’a pas été acceptée, proposait un référen- dum provincial, qui poserait les questions suivantes: «Voulez- vous que la province devienne bilingue et donne a I'anglais et au francais laméme valeur et les mémes droits?» ou «voulez- vous que I’anglais soit la seule langue officielle provinciale?». Un référendum dont les dés sont pipés. Car la communauté francophone de Colombie bri- tannique n’a jamais, comme le soulignait la Présidente de la F.F.C. Marie Bourgeois, de- mandé que le bilinguisme officiel soit instauré au niveau - provincial. Bill Vanderzalm s’en est tenu a ses déciarations passées, en ce qui concerne la question de la Suite page 4 - 59 @fs Hebdomadaire: Second Class Mail no. 0046 Courrier 26me classe’ VOL. 22, NO. 27 VENDREDI, 3 NOVEMBRE 1989 ° La remise des bourses de la fondation André Piolat, avant le concert de Richard Séguin a Vancouver. De a droite: Claude Trottier et Annick Bouvrette, lauréats; Walter Herring et Catherine Smith, Jacques Baillaut, Christine Pallascio, Pdte de la Maison de la Francophonie, Nicole Legault et Patrice Abrioux, te et trésorier de la Fondation qui porte le nom du créateur du Soleil. Informations en page 13. (Photo: Michel Gascon). * Editorial: en Page 2, Patrice Audifax a aiguisé sa plume... \* Pour la premiére fois, les programmes de TVS. __ dans votre journal. Page 10 Causerie: |‘avenir du Centre Culture! Francophone de Vancouver Derniers signaux avant mutation A une soirée-causerie, |!’on cause; et avec Jean-Marie Fallu, le directeur du Centre Culturel qui s’était pour ‘occasion mué en animateur des débats, les amis et adhérents ont effectivement beaucoup parlé lundi 30 octobre. Quinze (15) personnes étaient présentes, alors que le Centre revendique 126 mem- bres. Elles ont causé de tout: du passé et de l'avenir, du présent ou du futur proche qui inclue l’installation ala Maison de la Francophonie, de la «subsistance» et de la survivan- ce d’une langue et d’une culture différente dans une province «anglophone au bout». Les interventions se recou- pent. En voici quelques-unes, regroupées en themes. Une langue différente «Vivre une culture, vivre une langue différente» Gérald, la trentaine, installé a Vancouver depuis deux ans mais ne fréquentant le Centre Culturel que depuis quelques semaines, aparlé d’un réle de subsistance (du C.C.) pour des individus qui ont une culture et une langue différente. Et la culture, c’est la langue. Il faut attirer des gens, méme a perte, pour grandir, vivre des choses différentes, dans notre langue; «compren- dre qui faut étre solidaire...» «Les francophones a Vancou- ver se tiennent pas. Ca fait quinze ans que je suis ici, et je peux compter les amis franco- phones sur les doigts d'une Suite page 6