Pourquoi les jeunes mariées quittent-elles leurs études? | C’est un fait connu: au mo- ment de se marier, beaucoup de jeunes filles abandonnent définitivement leurs études. En Afrique notamment, le mariage, souvent précoce, est considéré comme une des causes des déperditions parmi les effectifs scolaires féminins. = Pourquoi les jeunes fem- mes mariées interrompent-el- les leurs études? Est-ce de leur plein gré, en raison d’occupations et d’intéréts nouveaux ou parce qu’il existe des restrictions — de droit ou de fait — a leur admission dans les établissements de lenseignement secondaire et supérieur ? Les hommes mariés subis- sent-ils les mémes restrictions ? Ces questions ont été po- sées dans le cadre d’une en- quéte sur J’enseignement mixte menée par lI’Unesco. L’objectif: déterminer dans quelle mesure la coéducation favorise lVaccés des jeunes filles aux différents degrés de lenseignement. Les résultats de cette enquéte, récemment publiés, ont été présentés a la Commission de la Condi- tion de la Femme des Na- tions Unies. Le mariage et les études Cinquante-cing des pays ayant répondu au question- naire de l’Unésco (12 en Atri- que, 16 en Amérique, 12 en ‘Asie, 4 en Océanie, 11 en Eu- rope) disent ne pratiquer au- cune restriction dans 1’ensei- gnement supérieur. Dans d’autres, en revanche, cer- tains problémes _ subsistent: en Tanzanie, par exemple, les hommes mariés sont admis a Vuniversiteé alors que les femmes se heurtent encore a quelques obstacles; aux Etats-Unis, ot les établisse- ments d’enseignement supé- rieur comportent souvent des internats, les autorités uni- versitaires peuvent étre ame- nés, faute des facilités néces- saires, a restreindre le nom- bre des étudiants mariés; en Australie, linscription des femmes mariées n’est pas autorisée dans certaines éco- les normales, — Comme on pouvait le prévoir, le probléme devient plus diffi- cile A résoudre au niveau du secondaire. Selon 1l’enquéte de l’Unesco, dans 37 pays sur 92 les portes des lycées sont pratiquement interdites aux -éléves mariés. Or, comme les jeunes filles se marient généralement plus t6t que les garcons, les mesures de res- friction — méme quand elles ne leur sont par uniquement destinées — les frappent tout particuliérement et expliquent en partie leur défection. — Ainsi, 4 Malte les femmes ‘mariées ne sont pas autorisees a s’inscrire dans les établisse- ments secondaires. Au Me- xique, en Bulgarie, en Hon- grie, en Yougoslavie et en Pologne, il est d’usage que les éléves qui. se marient quit- tent le lycée pour suivre, s’ils le désirent, des cours du soir de méme niveau. En’ Malaisie comme en Turquie, leur admission est sujette a diverses restrictions. En République fédérale d’Al- lemagne, en cas de gros- sesse, les éléves sont obligées de quitter l’école (on signale cependant que, dans le “Jand” de Hambourg, un sys- téme spécial permet aux femmes de concilier vie sco- laire et vie familiale). Celles qui abandonnent... Mais en dehors des cas de mariage, dans quelle mesure les jeunes filles interrom- pent-elles leurs études avant de les avoir menées a terme ? Et le taux des aban- dons est-il trés différent chez les garcons ? Sur 74 pays possédant un systéme d’éducation partielle- ment’ ou entiérement mixte qui ont répondu a cette ques- tion, 24 estiment que les dé- perditions, 4 tous les. degrés, sont a peu prés identiques pour les garcons et pour les filfes. Grosso modo, il s’agit |des pays en Europe et en Amérique du Nord notam- ment, ot l’enseignement obli- gatoire est effectif a prati- quement cent pour cent: les abandons en cours d’études sont presque nuls (de 1 a 3%) et, exception faite de deux fles des Caraibes — Saint Christophe et Nevis et An- guilla —, il n’existe aucune différence par sexe. Dans un deuxiéme groupe, qui correspond aux pays du tiers monde ow l’enseignement primaire n’est dispensé qu’a une fraction variable de la population d’age scolaire, on constate des déperditions im- portantes, s’échelonnant entre 2 et 70%; ici la situation des filles est nettement défa- vorable. C’est le cas notam- ment dans seize pays d’A- frique, cing pays d’Asie, ainsi qu’aux iles Fidji et aux Nouvelles Hébrides. En revan- che, en Ethiopie et en Turquie (du. moins pour le second degré) les abandons semblent légérement plus élevés chez les garcons. ... ef pourquoi Comment expliquer l’impor- tance de ces abandons féminins ? Dans beaucoup de pays du tiers monde, le ma- riage précoce et la grossesse sont cités le plus souvent, et ceci dés Jécole primaire. L’aide a apporter a la mére dans les travaux ménagers, la surveillance de nombreux fréres et soeurs ‘plus jeunes sont également invoquées. Enfin, dans les campagnes, on met l’accent sur l’éloigne- ment des établissements sco- laires: les parents hésitent a se séparer de leurs filles en es placant dans un internat. _ Dans les pays industriali- sés, une sé€paration s’opére souvent entre filles et gar- cons a la fin de la scolarite obligatoire, correspondant gé- néralement a la fin du pre- mier cycle du secondaire: les garcons continuent leurs étu- des; les filles entrent dans le monde du_ travail. Les réponses au question- naire montrent que la -dis- tinction ancienne entre pro- fessions masculines et fémini- nes s’atténue de plus en plus et que l’enseignement mixte exerce a cet égard une in- fluence extrémement favora- ble. Car, ainsi que le souligne le rapport polonais, garcons et filles étant dés leur plus jeune age élevés ensemble ‘sur un pied d’égalité, la for- mation professionnelle des fil- les ne peut apparaitre plus tard comme un_ probleme spécifique. Il existe également dans les établissements mixtes une nette tendance a ne plus ré- server certains cours ou op- tions soit aux filles, soit aux garcons. Ainsi, en Norvege, _ la loi sur l’enseignement pri- maire de 1959 rend obliga- toire pour les deux sexes les cours d’économie politique. Sur un pied d’égalité De maniére générale, note le rapport de Il’Unesco, les perspectives d’extension de lenseignement mixte appa- raissent favorables: sur 114 pays qui ont répondu au questionnaire, 29 ont instituc une coéducation quasi com- plete, et Ja plupart des au-. tres comptent maintenant une majorité d’établissements mixtes, tout au moins a cer- tains degrés. La proportion de ces écoles se réduit pro- gressivement, au fur et a me- sure que l’age.des éléves auz- mente, du premier au second degré, — et tout particuliére- ment dans les sections techni- ques et professionnelles oti le taux est le plus bas —, pour s’élever fortement de nou- veau dans l’enseignement su- périeur. Plus de femmes WU travail Tl n’y a pas un pays au monde ou le pourcentage des ' femmes qui travaillent n’aug- mente pas d’année en année. Cette évolution a commencé en 1900, et déja en 1960, aux Etats-Unis, tandis qu’au début du siécle il n’y avait eu que cing pour cent de ‘femmes mariées ayant aussi une occupation rétribuée, il y- en avait trente pour cent. _La proportion des femmes (mariées ou non) occupées a augmenté pendant le méme laps de temps de cent pour cent chez les 25 a 34 ans, de trois cent-cinquante pour cent chez celles qui avaient entre 35 et 44 ans et de quatre cents. pour cent dans la tranche de 45 a 54 ans! Aas Depuis onze ans il faut en- core ajouter a ces chiffres © certainement ‘vingt a cin- quent pour cent. amilles (trop) nombreuses dans les pays x sous-développés : munistes que le pourcentage des femmes qui travaillent est le plus élevé. Une récente enquéte a montré ainsi qu’a Budapest vingt pour cent seulement des femmes capa- bles de travailler n’avaient pas une occupation. C’est encore dans les pays sous-développés que les sala- riées f€minines sont les moins nombreuses, principa- Jement pour trois raisons; d’une part parce que le chd- mage sévit dans la plupart de ces pays et que les hom- mes eux-mémes ont du mal a trouver un emploi; de l’au- tre pour des raisons de con- venances sociales et religieu- ses et enfin parce que les fa- milles sont généralement si nombreuses, que la mére ne pourrait vraiment pas s’ab- ‘senter du foyer. En Chine, une propagande spéciale essaie depuis plu- sieurs années de persuader les jeunes de se ‘marier aussi tard que possible (de toutes ans), afin que jeunes gens et jeunes filles puissent jusqu’a cet Age travailler, sans que leur attention, leur energie et leur temps soient détournés par des ‘“‘futilités” comme ~Pamour, la maternité, etc... Deux périodes : Les médecins, les sociolo- gues et les économistes du monde occidental sont cepen- dant persuadés aujourd’hui que cette évolution excessive poussant les femmes vers le travail salarié a l’extérieur ne, durera pas et qu'elle devra de toutes facgons étre freinée et stoppée. D’une part, dans lintérét des enfants, que beaucoup de femmes refusent d’avoir, sur- tout aujourd’hui ot la pillule le permet aisément, afin de ne pas mettre en danger leur carriére professionnelle, et aussi dans lintérét du mé- nage de la famille en géné- ral, que. la femme au foyer consolide mieux. ees SS L’AIL est bo pour votre SANTE IDE MANDEZ A VOTRE DOCTEUR’ JOU PHARMACIEN, ~ ‘} L’ail est un antiseptique qui dpurifie les canaux sanguins et ‘élimine les microbes qui causent ‘la putr éfaction, . |. 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