16 - Le Soleil de Colombie, vendredi 15 octobre 1982 Lettres, arts et spectacles Un auteur par semaine Roger Duhamel DUHAMEL, Roger[1916- }. Journaliste et critique, né a ~ Hamilton (Ontario). Au sortir du Collége Sainte-marie, il fréquente 'Université de Montréal ot il obtient sa licence en droit. Secrétaire. du maire Camilien Houde (1938-1940), il sera attiré par la politique: candidat (dé- fait) du Bloc populaire en 1944. Il opte pour le journalisme auquel il consacre une partie importante de sa vie: direc- teur et rédacteur du Canada (1940-1942), rédacteur au Devoir(1942)-1944) et a La Patrie (1944-1947), directeur ~~ de Montréal-Matin (1947- 1953) et enfin rédacteur en chef de La Patrie(1953- 1959). I collabore également a Notre Temps, a L’Action universitaire ou il signe le “Courrier des lettres” de 1948 a 1954. Il participe ensuite a la page littéraire du Droit d’Ottawa. Homme d'action, il oeuvre au sein de plusieurs associations: président de la Société Saint- Jean-Baptiste de Montréal (1948-1945), vice-président du Comité permanent de la Survivance francaise en Amé- rique (1944-1945), président de la Société des écrivains canadiens (1955-1958), direc- teur de l’Alliance francaise, vice-président du Bureau des Gouverneurs de la Radiodif- fusion. Il a également enseigné la littérature francaise et cana- dienne-francaise a 1’Universi- té de Montréal. Recu a l'Académie canadienne-fran ise en 1949 © et a la Société royale du Canada en 1959, Roger Du- hamel se voit décerner, en 1962, le Prix Duvernay pour l’ensemble de son oeuvre. De 1960 a 1969, il occupe le poste d'Imprimeur de la Reine, avant d'étre nommé Conseil- ler du Secrétaire d’Etat a Ottawa (1969-1972). I] fut ambassadeur du Cana- da au Portugal. Maitre de la concision, d'un style vif et précis, Roger Duhamel se distingue surtout par ses arti- cles de critique et par ses essais. En 1948, bien qu’enco- re a l’aurore de sa carriére, il émergeait déja par ses qualités de style au service du journa- lisme: Guy Sylvestre le tenait pour l'un des plus talentueux critiques qui “mieux que la plupart de ses confréres, (. . .) a le don de réduire un probleme ou une oeuvre a ses lignes essentielles, d'en mettre en évidence l’importance ou la gravité ou d’en exprimer l'im- portance ou la gravité ou d’en exprimer la substance dans une langue facile, claire et parfois imagée.” : OEUVRES Le Canada vu par un Améni- _ cain, 1943, Les Maittres milz- taires du Japon, 1944, Un manuel d'histoire unique [1944], L'Enigme russe [1946], Les Moralistes fran- gats[Essais, 1947), Les Cing Grands[1947], Littérautre (histoire et critique), Lettres a une provinciale (1962), Aux Sources du romantisme fran- gais(essai, 1964), Lecture de Montaigne (essai, 1965), Ma- nuel de littérature canadien-' ne-frangatse (histoire et criti- que, 1967), L’Air du temps [Chroniques, 1968], Le Ro- man des Bonaparte (Histoire, 1969), La Femme dans les lettre frangatses, Coup d’oeil sur la littérature franco-cana- dienné, Faguet et la critique, Formation de la société cana- 1949 = dienne, Note sur le roman et nos romancters,. Vers la fédération, La politi- que étrangére du Canada[es- sat], Le journalisme, Notes sur la poésie contemporaine, Jules Fournier, Réflexions sur la pensée contemporaine, Lit- térature et société, Montat- gne, Benjamin Constant et les Femmes. “Au Ridge “‘Sortez vos mouchoirs’’ Raoul (Gérard Depardieu) aime... a la folie sa femme @ Solange (Carole Laure) qui file un mauvais cotun. I offre de la “partager avec un étranger qu'il rencontre (Pa- = trick Dewaere'), en espérant $ qu’un autre amant saura la tirer de sa hii aren Le stratagéme ne marche pas et les deux finissent par con- vertir un voisin(Michel Ser- rault) a l'art d’aimer cette étrange femme. La légéreté et la bonne humeur sont le meilleur de ce film frais et original pour lequel le met- teur en scéne a gagné l’oscar du meilleur film étranger en 1979. En francais avec sous-titres. Réalisateur: Bertrand Blier, 1978, 19h30 au Ridge - 16eme avenue et Arbutus. Mercre- di 20 et jeudi 21. ““Beau-pére”’ S'éloignant du sujet de l'immoralité de la jeunesse, Bertrand Blier construit ici a une comédie romantique mo- derne qui met en scéne une adolescente décidant que son premier amant serait son beau-pére. Quand le vrai pére vient la réclamer, une lutte décisive se déclen- che entre eux trois. Un ton qui méle la badinerie sexuel- le avec une profonde ten- dresse, avec les excellentes performances de Patrick. Dewaere et de Ariel Bess, une nouvelle-venue. En francais avec sous-titres. France 1981 - Réalisateur Bertrand Blier. A 21h30 les mercredi 20 et jeudi 21, : “Les Nuits blanches’’ Le dialogue de denx solitudes Ces “Nuits blanches” sont de l'espéce la plus noire. On n’en sort pas indemne. Tout au long de ces cing longues veilles qui constituent la piéce, on frise l’espoir, on flirte avec les couleurs de la vie, mais sans jamais pouvoir s’en emparer. Le réve est un barrage, un monde clos. Nos héros idéali- sent, fantasment, mais leur vie est vide. Vide comme le décor. Sur la a a ae a ee eT See nnn nena a ~ _ — scéne, trois lampes et un transistor, moulinant une mu- sique de petit matin, de lendemain de féte. Décor éclaté: Nastenka et le “Ré- veur” se parlent de chaque coté de la salle, progressant lentement l'un vers l'autre, mais sans jamais se toucher, méme si l'amour est brialant, épais. Tous ces mots pour rien. Cette liaison avortée ne portera pas de fruits. Parce que le réve est plus fort. “A quoi vais-je réver maintenant que je suis heureux en réalité’” demande a un moment Char- les Migneault. Il n'y aura donc pas de bonheur. Vieux fonds russe Du vieux Dostoievsky, le metteur en scéne et adapta- teur Michel Forgues a gardé Vinspiration: l’apologie du réve, “cette cruelle ivresse de l’espérance” et l’ambiguité du caractére russe. Qui est notre hérolne, adolescente exaltée ou femme prématurément vieillie? Qui aime-t-elle, l'om- bre d’un homme rencontré il y a un an ou notre réveur? Et celui-ci: ot vit-il, dans les beaux paysages imaginaires qu'il décrit d’une belle voix émue, en idéaliste forcené? Ou Vamour qu'il voue a Nastenka est-il assez fort pour briser son délire? Mais de ce vieux fonds russe, Michel Forgues a su tirer une adaptation trés contemporai- ne. Lui est habillé d'un pantalon de cuir moulant, un foulard noué autour des che- _veux. Elle porte une mini-ju- pe, les cheveux raides. Un — ment, les punks sont peut-étre les derniers romantiques de notre €poque” explique Chan- tal Baril. La punktitude, ce n'est tovt de méme pas le romantisimc classique. C'est plus sombre, plus désespéré. En figurant l'image exacerbée des paumcs de notre temps, la piéce novus atteint tous a un degré ou a un autre, parce que nous avons vu, entendu ces paumés, vou été l'un d’entre eux. “Les Nuits Blanches”, c'est le dialogue de deux solitudes. Profondes, irréparables. Un dialogue plein d’'ironie amére, ot chacun devance les paroles de l'autre, parce que l'indivi- du a disparu derriére le rdle. Je connais tes doutes et ta — tragédie comme tu connais les miens, tu ne peux pas me mentir. Et malgré cette connivence, cette solidarité d’ames bat- tues, l'histoire piétine. Les dialogues sont stériles. Ils se superposent sans se recouper, sauf en de rares moments. Le temps de dire “je t'aime” et le réve revient. Trop exigeant, inhibiteur. L’image de l’a- mour interdit de le vivre. Cet idéal peut apparaitre insensé ou complétement démodé, mais la question vaut d’étre posée. : On laura compris: “Les Nuits blanches” est une piéce exigeante, “difficile”. “Nous avons voulu proposer un texte adulte, sans concession a la langue ni aux “goats” du public” dit Jeanne Baillau t, directrice du C.C.C. Crest également un fort bon numé- ro d’acteurs. ibe tin dian ce Vous sortirez de ces “Nuits blanches” avec un sentiment mélé, comme au sortir d’un mauvais réve. Vous pouvez vite l’oublier, mais vous pou- vez aussi penser a ceux qui ne dorment pas... ae Marc Girot “Les nuits blanches” par le Théatre du Clin d’Oeil. | ptr Renseignements et réservations: contacter Jeanne Baillau t au 874-9105. Festival francophone Section Arts visuels A Yoccasion du Festival francophone qui aura lieu au Robson Square Media Centre, du lundi 7 au samedi 19 mars 1983, le Centre Culturel Colombien organise une exposition d’Arts Visuels(peinture, gravure, tapisserie) . Tout artiste francophone et professionnel peut soumettre sa candidature avant le 23 décembre 1982. Un jury se chargera de la sélection. Les formulaires sont disponibles sur demande au Centre Culturel Colombien. Information: Elizabeth Chedanne. Tél; 874-9105. Dimanche 17 octobre: “Le duo Douglas- rs”: Paul Douglas, fitte et Robert Rogers, piano. Invitée: Valé- rie Galvin, soprano. Pour tous les gofits, de Mozart a Bernstein. A 11h00, au Q.E. Playhouse, 630 rue Hamil- Saat Vancouver. Entrée: L’Art de Robert Bateman: exposition au Musée de Van- couver, jusqu’au 9 janvier 1983. 1100 rue Chestnut. Du mardi au dimanche (sauf le oe ee pice . i jeu u’ 21h00. Entrée: Sania: $2.00; étudiants et age d'or: $0.50; familles: $4.50. Le club de photo de New Westminster vous invite a une présentation de di sitives, “Photofest '82”, le vendredi 22 octobre, a 20h, au YMCA (Salle Robson), 180 - 6th St., A New West- minster. Entrée: $3.00. EN VILLE Pour plus de renseigne- ments, tél. au 435-7167 ou au 621-1581. ; VANCOUVER EAST CINEMA Teme Avenue, au coin de Commercial Du 15 au 17 octobre: “Lou Lou” avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert, a 19h00. 18 et 19 octobre: “The African Queen” avec Hum- hrey Bogart et Katherine Eepbuirn: 19h80. Et Citizen Kane, avec Orson Welles, 4 21h25. 20 et 21 octobre, deux films d’Alain Resnais: “Stavisky” & 19h80, “Je t’aime, je t'ai- me”, & 21h45. Vendredi 22 octobre: le quin- tet de Jazz Moe Koffman, a Orpheum, a 20h00. on Sying’ Larry Elpart on gs”, art et son “Manhattan Swing Or- chestra”. A l'Orpheum, a 19h30. Vivre pour soi est une maladie. L’égoisme est la rouille du moi. Victor Hugo Mieux vaut de modestes réalisations que de vustes projets. Au Centre Culturel Colombien Exposition Catherine Lombard Catherine Lombard est née le 28 avril 1955 4 TAZA, au Maroc. Elle s'inscrit aux Beaux-Arts et recoit, en 1978, une bourse pour parfaire ses études en Angleterre. En juin 1979, elle obtient le Dipléme National Supérieur d’Expres- sion Plastique et continue cependant jusqu’en 1980 a suivre les cours de l’ateliers de Peinture des Beaux-Arts de Paris(atelier de Matthey). Depuis elle se consacre a la peinture tout en enseignant l’expression plastique par intermittence. Elle a exposé régulitrement en France depuis 1973 et participé cette année au Salon de Printemps du Festival Francophone de Vancouver. Au Centre Culturel Colombien, 795, 16éme avenue ouest a Vancouver, du lundi au vendredi de 9h00 a 17h00. Le samedi sur rendez-vous. Pour toute information, contacter Elizabeth Chedanne au 874-9105. Photographes l’oeuvre). : seront refusées. 0 GBR 0 ~GEED- 0 <> 0 <2ER> 0 GERD 0 0 0 0 - ( ERER- 0)

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