} _ Education francaise: Vendredi, le9 mai 1997 17 Plus de 500 Franco-Ontariens aintenant quils ont ob- tenu la gestion scolaire, les Franco-Ontariens ont pu discuter pour la premiére fois depuis longtemps de la qualité de l'éducation en langue francaise avec sérénité, en tournant leur regard vers l'avenir. Plus de 500 francopho- nes venus de partout en Ontario ont eu loccasion unique de définir collec- tivement l’école franco- ontarienne de demain, lors des Etats généraux de Péducation qui avaient lieu du 2 au 4 mai a Ottawa. «Lécole franco-ontari- enne se doit d’étre un véri- table chantier communau- taire,» a expliqué le porte- parole des Etats généraux, . Rémi Lessard. Il a invité les participants a étre solidaires: «Plus nous serons solidaires, plus nous obtiendrons gain de cause dans nos revendica- tions éventuelles.» Le ministre de l’Edu- cation, John Snobolen, a qualifié cette rencon- tre «d’événement his- torique.» Il a parlé de Vadoption de la nou- velle loi sur l'éducation comme d’un «point tournant pour 1|’édu- Animathon Une fin de semaine excitante 4 créer de courtes animations vez-vous déja révé de faire un film d’anima- tion? Vous savez, ‘ces centaines de petits dessins qui s’animent sous la magie du cinéma et qu'il faut réaliser en décom- posant un geste. Il n’y a pas que les professionnels qui peuvent le faire! Vous aussi! - A Yespace Dubreuil, les © cation en francaise.» Dans le cadre de la réforme scolaire en Ontario, onze conseils sco- laires francophones ver- ront le jour le ler janvier 1998: 7 catholiques et 4 publics, en plus d’adminis- trations scolaires pour des régions non-organisées. Le gouvernement Harris n’avait guére le choix, puisqu’il ne respectait pas le droit constitutionnel des parents francophones a la gestion scolaire, qui est reconnu dans la Charte langue des droits et libertés depuis 1982. tae oi 104... réduit cependant de moitié le nombre de conseils anglo- phones. «Pour la premiére. fois en Ontario, les écoles de langue frangaise seront gérées par les Franco- Ontariens. Il s’agit d’une étape majeure dans [his- toire de l’éducation de langue francaise en Ontario» a dit le ministre, au grand plaisir des par- ticipants. Cétait la premiére fois depuis sa nomination, il y a deux ans, que le ministre Snobolen s’adressait direc- tement a un large audi- toire de Franco-Ontariens. Selon le président de 9, 10 et 11 mai dernier, une rate trentaine de participants s'étaient réu- nis pour par- ticiper a cette activité organisée par Educacentre et Vision Ouest. Ils ne sont ni des artistes, ni des illus- trateurs, ni des cinéastes. Ils ont pourtant réalisé trois films d’animation de 25 secondes’ chacun. Méme si cela peut sembler court, un film de 25 secon- des demande 250 dessins. Chacun devait inventer, dessiner et colorier ses débattent de leur vision LAssociation des ensei- gnants Franco-Ontariens, Roger Régimbald, les nou- veaux conseils scolaires devront faire leur preuve d’ici 10 ans. «Nous devons voir des changements, non seulement dans le style de gestion, mais aussi dans les résultats académiques de nos jeunes.» Lécole fran- co-ontarienne, dit-il, doit étre «une école de la réus- site.» Une commission de transition, sur laquelle siégera un francophone, veillera au partage des ressources entre les écoles et les conseils scolaires. Beaucoup de francopho- nes partagent des écoles avec les anglophones. On entrevoit déja des conflits dans certains coins de la province, 1a ot les anglo- phones devront néces- sairement céder des écoles au nouveau conseil scolaire francophone. Le territoire couvert par les conseils scolaires francophones est im- mense. Le conseil scolaire public 58 par exemple, s’é- tend sur 70 000 kilo- métres carrés, ce qui représente la superficie totale de la Nouvelle- Ecosse et de 1’fle-du- Prince-Edouard! Le conseil public 57 dessert un terri- * dessins en s’inspi- rant d’une mu- sique proposée. Sur le ny —etheme de Cartes postales de Vancouver et de Victoria, chaque groupe a créé, a sa facon, un scénario et l’a ensuite illustré. Les résultats seront d’ailleurs diffusés 4 la télévision de Radio- Canada. Au cours de la fin de semaine, Mme Florence Bolte de Montréal est venue partager avec les participants son expéri- toire qui va de Sudbury a la frontiére du Manitoba. «On manque de _ res- sources. On nous demande de reconstruire léducation en langue francaise, mais on n’a pas plus’ de ressources humaines et financiéres. Il va falloir que le gouverne- ment provincial vienne nous aider», disait un par- ticipant lors de la pléniére. Le gouvernement a promis un financement juste et €quitable, mais on n’en connait toujours pas les modalités. La mise en commun des ressources et des ser- vices est revenue souvent sur le tapis lors des discus- sions de la fin de semaine. On a méme proposé la création d’un regroupe- ment provincial de tous les conseils, publics et catholiques, de facon a favoriser les échanges et la concertation. On a aussi proposé de faire subir des examens écrits de langue francaise pour s’assurer de la qualité du personnel enseignant. On souhaite également que I’éducation des francophones refléte Pidentité et la culture fran- co-ontariennes. Il y a aussi des diver- -gences d’opinion. Certains proposent que les conseils ence . ef .. Son...savoir, Professeur de cinéma, elle codirige également la société Animathon inter- national et coordonne des ateliers animathons dans plusieurs pays. Le réalisa- teur montréalais André Leduc, en est l’inventeur et son jeu Animathon a gagné le prix «Pierrot d’om de la semaine de la cri- tique a Cannes en 1990. Lespace Dubreuil est un lieu propice a ce genre d’activité. On s’y sent chez soi. Régis, Laurenne, Félix et Sylvie accueillent le groupe et préparent des scolaires francophones s’occupent aussi des pro- grammes d’immersion en francais. Mais pour la majorité des participants, limmersion doit rester laffaire des anglophones qui veulent apprendre une deuxiéme langue. Les résultats d’une vaste consultation pu- blique réalisée avant la tenue des Etats généraux, permettent aussi de se faire une bonne idée des préoccupations et des attentes des parents, des éléves et du milieu de Péducation franco-onta- rienne. Il ressort de cette consultation que l’accés a du matériel didactique de trés haute qualité en francais, est une préoccu- pation majeure chez les Franco-Ontariens. Lacquisition et le per- fectionnement de _ la langue, l’ouverture de l’é- cole sur sa communauté, la maternelle en francais, lenseignement de lhis- toire franco-ontarienne, laccés a des activités cul- turelles stimulantes sont d’autres priorités qui ont été soulevées lors de cette consultation. On souhaite aussi que l’école refléte les valeurs de la communauté franco-ontarienne. | OTTAWA (APF) «bouffes» extraordinaires pour encourager les par- ticipants qui, sils sont bien entourés, ne _ se lassent pas de se pencher sur leurs dessins. Par chance, parce que le peu de temps dont les partici- pants disposent ne permet pas des pauses trop longues. Ce qui ne les empéche pas de travailler le sourire aux lévres. Beaucoup de travail, beaucoup de plaisir et de grands éclats de rire ont donc marqué cette firi de semaine. SARA LEHA