a La Poés«e, Comment expliquer la poésie. Rien n’est plus difficile! Peut -€tre pou- vons-nous avancer qu’el- le est le fait d’évoquer, de suggérer les sensations, les émotions et les im- pressions ressenties en utilisant les mots de facon particuliére. Bien sar chacun de nous connait quelques vers qu’il a appris a l’école. Parfois on se les récite méme, et ’on trouve cela joli. i nous arrive aussi pour caractériser un roman, un morceau de musique, un lieu ou encore une ambiance, de — dire «c’est poétique». Mais le mot n’a pas la méme signification pour chacun de nous. Alors, comment s’y retrouver dans les explications? Malgré sa présence au cours des siécles et bien qu’elle soit universelle, la poésie reste encore trés difficile a définir. edtant de faye, adtant de coulewis Pour certains, la poésie est une expression spontanée, une sorte @élan du coeur. Pour d@’autres, elle est un art savant soumis a des ré- gies rigoureuses. Mais ces régies peuvent varier suivant les cultures. En fin de compte, c’est la langue qui les impose. Mais quelies que soient ces différences d’écritu- re, de style, ou de genre d@’une langue a Pautre, la poésie est avant tout comune le signifie le mot grec, Poiésis: une créa- tion. «La poésie est un art visant 4 évoquer par des rythmes, des harmonies et des images, des impres- sions ressenties» C66 jira foul hey soni comme en littérature ou en peinture, il exis- te en poésie plusieurs genres. Il serait fasti- dieux de tous les énu- mérer. Juste a titre d@’exemple, on peut citer: la poésie épique, élégiaque ou lyrique. Mais quel que soit le genre du poéme, ce qui compte vraiment pour créer un poéme, c’est le choix des mots qui sauront émouvoir, puis la facon de les assem bier pour que le ryth- me soit agréable, ou encore les diverses maniéres de les combi- ner pour que leurs consonnances soient comme une belle musi- que a Poreille. Tout ce que le poéte peut vou- loir exprimer sur la nature, sur le bonheur, sur ses désirs, ses joies tae et ses peines, tout cela |l ploure dans mon coeur - Comme il pleut surlaville, Quelloestcettelangueur Qui péndtre mon coeur? nous laissera insensible s’il ne sait pas trouver les mots qui nous tou- chent pour le dire. La pocsce la ma- ocgue. | Pendant long- temps, la musique et la poésie ont fait route ensemble. On peut méme dire qu’elles étaient inséparables. Dans ’An- tiquité, la poésie était chantée, et au Moyen Age, les troubadours 's’accompagnaient d’un instrument 4 cordes pour chanter leurs vers. Aujourd’hui encore on peut voir de nombreux — chanteurs mettre en musique les ceuvres de grands poétes. Julos Beaucarne, un chanteur belge, se plait 4 chanter un poéme de Victor Hugo (Je ne songeais pas a Rose), alors que Léo Férré, un chanteur francais de renom, aujourd’hui décédé, se ’ interpréte, mais sur- plaisait a interpréter les ceuvres de Verlaine, Beaudelaire et Aragon. Au Canada et a Pétranger, tout le monde s’accorde pour voir en Gilles Vigneault non seule- ment un excellent compositeur- tout un grand poéte. La solitude dé pocte, Au Moyen Age, le poéte est en contact permanent avec le public puisqu’il chan- te ses vers. Mais a la période de la Renais- sance, il ne rencontre plus son auditoire car, avec invention de Pimprimerie, le poéme est alors transmis par Pécriture, et le livre qui prend de plus en plus de place devient une véritable mar- chandise. Cette évolu- tion change Ia vie des poétes en accentuant leur solitude. L’un d@’entre eux, Alfred de Vigny, (il écrivit de trés jolis poémes sur les animaux en parti- culier) est méme allé jusqu’a affirmer qu’en écrivant un poéme, le poéte avait de plus en plus l’impression de «lancer une bouteille a la mer», destinée a des inconnus. Le frisson de ba APorigine, le — poéte raconte une histoire, parle d’un pays, chante les héros et livre a ceux qui récits qu’il vient de faire. Avec le temps cependant la poésie se Extraitde ) DELIRE EN FIEVRE. VICTOR HUGO dirige vers VYapprofondissement de la vie intérieure, vers ce qu’il y a de plus intime en nous, soit: nos sentiments et nos émotions. On ne frissonne plus pour les vaillants chevaliers, mais plutét pour la beauté d’un paysage, le bruit de la pluie, ou le «bleu du ciel» de Verlaine «si bleu par dessus le toit. Avec des poétes comme Rimbaud et Mallarmé, la poésie s’ouvre sur de nouveaux horizons. Des réives plein la tite, des jeu de mots et des mages en K- Cente. La poésie n’en finit pas d@’évoluer. Vers 1920 en France, des poétes comme Louis Aragon, Paul Eluard et au Canada, Emile Nelligan, apportent tant de réve, d’insolite, de fantaisie, de jeux de mots et de liberté dans les ima- ges qu’on les accuse de bousculer un peu les tradi- tions. Mais rien n’arréte ces jeunes poétes surréa- listes qui aiment chanter . des comptines et s’intéres- sent a la chanson populai- re. Maintenant, rien n’est plus pareil et Pun d’entre pour écrire un poéme on sait pas toujours ce qu’on dit lorsque naft la poésie faut ensuite rechercher le theme pour intituler le poéme NES Extrait: mais d'autres fols on on rit ce oe ect Peindre dabord une cage = avec une porte ouverte indreensuite Tueique chose dejal chose de simple Prenez.un toit de vieilles tuiles Un peu avant midi. Placez d cdté “Un tilleul déja. grand Remué par le vent. Mettez au-dessus d’eux - Un bleu de ciel, lavé Par des nuages blancs. Loissez-les faire, Regardez-les. Eugane Guillevic