Une histoire a écrire: Société Historique Franco-Colombienne celle de la troupe Moliére Madame Blanche Lambert a commencé la rédaction de Vhistoire de la Troupe Moliére, dont elle fut la fondatrice. Si vous possédez des photos de la troupe ou des découpures de presse, entrez en contact avec Mme Lambert, en lui écrivant Apt. 221 — 3111 Ash, Vancouver, C.B. V5Z 3Y2, ou en lui téléphonant au numéro 873-6988. Cn ae a a eal Mme Anita Charland a pris en main le projet “collection photos”. Vous pouvez l’appeler au 266-4824, aprés 20h00. Anita ira inspecter vos trésors photographiques et, avec votre permission, se chargera de la reproduction des photos qu'elle choisira. En effet, dans ces immen- sités désertes, le passant, a cours de vivre ou malade, peut trouver un havre de repos: I'hiver, la chaleur qui va le ragaillardir, le bois sec coupé et prét a briler, les boites de conserves, bref lessentiel pour sauver une vie d’homme; c'est la grande loi du Nord, loi non écrite sur les tablettes des juristes, mais la loi orale profondé- ment marquée dans la cons- cience des hommes rudes et durs de l'Ouest. Nous repartimes donc pour poursuivre notre route et faire quelques miles avant la tombée de la nuit. Les jours étaient en cette saison assez longs et nous pensions bien, d’'aprés le nombre d’heures au cours desquelles nous avions marché, que le lendemain verrait vraisem- blablement la fin de notre voyage pédestre, le reste ne devant étre que simple for- malité. Quand nous efimes abattu, selon le témoignage de nos jambes, quelques miles sup- plémentaires, nous stoppa- mes pour le repas du soir... repas étant un terme trop pompeux qui ne reflétait pas trés bien la réalité... Cepen- dant, notre dernier caneton équitablement partagé, et les patates cuites sous la cendre et délicieuses méme sans beurre, nous donneé- rent l'impression d'un pique- nique trés acceptable: com- me quoi, dans la vie, le secret du bonheur est dans torrent, de ceux si nom- breux qui descendaient des Rocheuses et Clément, tritu- rant par jeu le sable, pré- tendait y voir danser quel- ques paillettes d'or... Et le souvenir de cet arrét, au bord de cette eau courante, nous incita, plus tard, a tenter une expérience que je - vous conterai. ’ Nous allions repartir, car nous avions encore devant nous a peu prés une heure de clarté, quand nous entendi- mes les aboiements d’un chien qui, tout 4 coup, surgit et, a notre vue, s’arréta. Puis le cavalier apparut qui, cherchant des yeux ce qui motivait les transports de son compagnon, nous aper- gut et marcha vers nous. Le «hello boys» d’usage claironné, il mit pied a terre et la conversation s'engagea: Et bientdt, en quelques mots, il sut d’ol nous ve- nions, ce ce nous faisions et nous dit, 4 son tour, la raison de sa présence dans ce sec- teur. Il était garde-fores- tier chargé de la surveillan- ce des bois environnants sur des dizaines de miles carrés, pour détecter et éviter les incendies de foréts rava- geurs. Il vivait six mois par an _dans le shack que nous venions de quitter et circu- lait 4 cheval avec la seule compagnie de son chien. Nous lui confessimes notre «larcin» et s'il se facha, ce: fut d’apprendre que nous n’avions pas pris davantage, et surtout d’avoir laissé de. _ argent. Ce qui nous'fit‘le' « savoir que nous étions a dix miles a peine du point ot arrivaient les trains de ravi- taillement, que nous pour- rions certainement prendre, en nous entendant avec le brakeman du convoi. Avant de nous séparer, il nous indiqua qu’é courte distance, nous devions trou- ver, sur notre piste, une cabane abandonnée et en assez bon état, qui était habitée par un «settler» qui, malade, était allé se faire soigner 2 Edmonton, et dans laquelle nous pourrions cam- per sans inconvénient. Nous efimes ainsi un bon abri pour la nuit et, ce qui nous fit le plus plaisir, ce fut de pouvoir veiller un peu, en fumant une cigarette et en racontant de vieilles histoi- res de notre ancienne vie de chez nous. Le lendemain, nous repartimes vers ce fa- meux arrét qui devait mar- quer pour nous la fin des fatigues et le retour a la vie civilisée...a condition toute- fois de tomber sur un jour ot repartait le convoi. Le train repartait juste- ment le lendemain soir, un train de freight, avec un seul wagon de marchandises et le ‘ surlendemain au lever du jour, nous débarquions a Ed- monton, trente-quatre jours aprés l’avoir quitté pour notre expédition. Notre «CECIL» nous accueillit comme a l’accoutumée, et notre premiére fantaisie, aprés le repas du soir, un vrai celui-ci, fut une séance de «show» dans un salon de la Jasper Avenue, la princi-. pale artére de la cité. Et encore aujourd'hui, je revois en pensées et avec la nostalgie que laissent au coeur les choses envolées, sa facade de planches comme celle des westerns, et sur la scéne, en attraction, des chanteuses aux costumes scintillants, belles filles en général qui, leur numéro _de chant terminé, venaient s’asseoir auprés de vous, pour faire dépenser un peu de cet argent si durement gagné. RETOUR A EDMONTON ET DEPART POUR LES | MOISSONS EN SASKATCHEWAN ACHAT D’UN LOT DE TERRAIN A PALM BEACH EN FLORIDE MOISSONS EN SASKATCHEWAN Comme nous avions mis dans nos plans de terminer notre période de travail extérieur par les moissons en Saskatchewan, dés le lendemain, cigarette au bec et mains dans les poches comme des promeneurs, nous fimes le tour des «Employments Offices», sor- tes d’agences d’offres et de demandes de travail. De grands tableaux de deux métres de haut portaient tous les renseignements ‘pour les différentes places offertes, lieu de travail, sa- laire horaire ou mensuel, voyage payé presque pour toutes, etc. ‘ -- Les moissons avaient déja commencé dans la Saskat- chewan. mais les équipes n’étaient pas encore comple: ' tes dans toutes les exploi- Le Soleil de Colombie, vendredi 25 mai 1979 13 Saviez-vous quil existait un journal en francais au début de la colonie? oka LE COURRIER DE LA NOUVELLE-CALEDONIE informait les premiers colons de la Colombie-Britannique Procurez-vous les exemplaires existants _du 11 septembre 1858 au 8 Octobre 1858. ECRIVEZ A: SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE a/s Mme Catherine Lévesque, 211, 46@me avenue ouest, Vancouver, C.B. V5Y 2X2 PRIX: $1.25. + $0.25 pour la poste : tations, et il nous fut trés facile de trouver un enga- gement que nous primes pour quinze jours, chez un fermier des environs de Saskatoon, au salaire journa- lier de trois dollars, nourri, logé, voyage aller et retour remboursé. Ce n'était pas mal pays, mais nous savions aussi que les journées seraient lon- gues sous le grand soleil, car la saison commande et l’hom- me obéit. Nous partimes donc le lendemain a la fin de l'aprés- midi et au matin du jour suivant nous arrivames aprés un changement a Sas- katoon, a la petite station qui desservait la ferme si- tuée a quelques dix miles. Aprés une attente d'une heure au cours de laquelle nous nous demandions avec une certaine inquiétude si nous n’allions pas étre enco- re obligés de «repartir sur le trimard», nous vimes arri- _ ver un «démocrate» attelé -de deux beaux chevaux trot- teurs. L’équipage était bien pour nous et les présenta- tions faites a l'unique bar du pays, nous fildmes, c’est bien le mot, vers notre nouvelle résidence. Mais ce n’était pas la un séjour de vacances que nous allions faire. Quand nous parvinmes a l’exploitation, le pas question de perdre du temps, le temps était bien pour lui, a tous points de vue, de l'argent... Cette exploitation, qui était superbe aussi bien par ses batiments d'habitation que par ses étables, n’avait rien de semblable a nos un riche Anglais qui n’y résidait presque jamais, ha- bitant Régina. Donc cet Anglais habitant en ville od, comme tous les «old timers», il s’occupait d'autres affaires créées par lui, avait donné ses terres a gérer a un jeune couple appointé au mois avec tous les avantages afférents (lo- gement, nourriture, et de plus) en fin d’année, un certain pourcentage sur le revenu de cet exploitation. Ce couple était mixte, c’est- a-dire de nationalités diffé- rentes, lui un pur-sang de la vieille Angleterre, elle une Canadienne francaise qui ap- portait a cette union le liant et l'impulsivité qui manquait peut-étre dans cela a son époux. Pour l’aider dans la con- duite de cet immense ensem- ble, six hommes 4a l'année, chargés chacun d'une tfche précise, ce qui leur donnait un certain sens de la res- ponsabilité. _ (A SUIVRE) soleil était déja brilant. Aprés nous avoir indiqué notre place, la «bunkhouse» que nous occuperions et que servait de dortoir et qui était d'ailleurs trés correc- te) on: nous mit au-travail:. car, pour le patron, il n’était — Partout ot il y a une société, la religion est né- cessaire. Les hommes ont toujours eu besoin d'un frein: les lois sont un frein pour les crimes publics; la religion'en est un pour les crimes secrets. [Voltaire] ~~~we