A4 - Rayon Jeunesse, mai 1990

Lorsquele voyageur traverse
le Canada, il découvre sur son

Rayon Jeunesse, mai 1990 - A5

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A quoi servaient les forts ?

Ces forts faisaient partie d’un
réseau de «postes de traite»
établis par les grandes
compagnies : la«Compagnie de
la Baied’Hudson» et la
«Compagnie du Nord-Ouest».
Celles-ci s’occupaient du
commerce des pelleteries
encore appelé: commerce de
lafourrure. Dans les «postes de
traite», on exergait un
«commerce d’échange» ou
encore «commerce detroc»,
c’est-a-dire qu'on nese servait

pas d’argent. Par exempleles
trappeurs pouvaient échanger
des peaux de bétes contre des
outils, des armes, du poisson
séché et méme des céréales.
Les Forts servaient aussi de
refuges en temps de conflit avec
les habitants du pays, les
Amérindiens. Enfin, les forts
servaient de relais de
communication surles voies
d’exploration vers le nord-ouest
canadien.

Fort
Taku

Se
eee parcours detrés grandes villes,
wi yh = L ie d'autres plus modestes et un
= SS ES grand nombre de|lieux
SS = historiques. Parmi ceux-ci

figurent ceux qu’on

appelle: les «Forts». Bien sar,

certains deces forts ont

disparu. Par exemple, le Fort
«Ville-Marie» qui se trouvait a

\’emplacement ou est

aujourd’hui situéela grande

ville de Montréal.

Fort Langley:
histoire d’un fort canadien

Dés 1793, les Britanniques
s’intéressent ala région de Fort
Langley sans doute parce que
les «Caboteurs», ces bateaux
naviguant lelong des cétes,

Expansion des
forts du Pacifique
par la Compagnie
de la baie d’Hud-
son, 1827-1840.

rameénent de grandes quantités
de peaux de loutres. Pourtant ce
n’est qu’en 1821, lorsquela
Compagnie dela Baie d’Hudson
et laCompagnie du Nord Ouest
fusionnent, queles
Britanniques s’intéressent
réellement au commerce des
fourrures surlacdte Nord Ouest

&

du Pacifique. Mais ils font face
alaconcurrence américaine. Il
faut savoir qu’acette époque, la
Grande-Bretagne et les
Etats-Unis occupent
conjointement cette vaste
région connue sous lenom des
District de Columbia et dela
Nouvelle-Calédonie (aujourd’hui
!aColombie-Britannique et le
Nord de|’Etat de Washington) et
souvent les fourrures
aboutissent dans les cales des
bateaux américains.

Laconcurrence américainene
plait guére ala Compagniedela
Baie d’Hudson qui, depuis son
fusionnement en 1821 avecla
Compagnie duNord-Ouest, —
protége les intéréts dela Grande-
Bretagne surleversant du
Pacifique. Elledécide donc de
fortifier son implantation dans
|’Ouest en établissant un
nouveau poste detraite au Sud
dela Nouvelle-Calédonie prés
du fleuve Fraser. On donne
alors lenom de«Fort Langley» a
ce nouveau poste en hommage
a Thomas Langley, |’un des
directeurs dela Compagnie de
la Baied’Hudson.

Sa construction

Fort Langley:
un centre commercial

Le fort amaintenu dans
\'harmonie et avec efficacité le
commerce dela fourrure, du
saumon et celui des
canneberges avec les
autochtones dela région. Grace
ason emplacement stratégique
surlarive du fleuve Fraser, ila
pu prendre une expansion qui
en afait un centre
d’approvisionnement et
d’expédition régional
important. Les objets et les
denrées divers, importés
d'Europe et destinées aux
régions, arrivaient par bateaux
jusqu’a Fort Langley ou ils
étaient réemballés et expédiés
vers les régions intérieures. Les
produits régionaux comme les
fourrures, poissons et
canneberges étaient amassés,

La ferme
du fort

fournisseur en saumon salé des
postes detraitedela région du
Nord-Ouest, del’Australie et
des Iles Sandwich (Hawai).

préparés et emballés au fort afin
d’étre expédiés dans les pays
étrangers. Pendant plusieurs
années, Fort Langley aétéle

La ruée vers l’or

En 1858, Fort Langley atteint
une renommée mondiale en
devenant le point de départ vers
les gisements auriféres dela
vallée du Fraser. En mars 1858,
ladécouverte d’or dans les
bancs de sable du fleuve Fraser
attire pres de 30 000
prospecteurs... une véritable
ruée vers lor!

Le Fort est alors bondé
d’étrangers qui attendent des
nouvelles surles derniéres
découvertes auriféres. Le
magasin ne cesse de vendre des
outils et des provisions aux
mineurs qui partent travaillera
l'intérieur du district. Mais avec

Les travaux de construction
débutent le 1er aodt 1827. Le
fort mesure 41 metres sur
35,5 metil est protégé par une
palissade de 4,6 métres de
hauteur. Il comprend le
logement des officiers dit la
grande maison, un batiment en
trois parties destiné aux
hommes, un grand magasin,
une maison confortable, et une
autre maison plus petite. Enfin
deux bastions munis de canons
compleétent |’ensemble.

Pendant plus de dix ans, le
Fort est donc habité. Mais en
1839, étant en mauvais état et

s’avérant peu pratique, il est
abandonné pour un autre fort
construit a4km plus pres dela
grande prairie. Lenouveau Fort
Langley est apeine habité
depuis dix mois qu'il est
complétement rasé par un
incendie. En mai 1840, on
commencelaconstruction d’un
nouvel ensemble qui occupera
une superficie de 192 métres par
73métres et comprendratrois a
quatre bastions et une
quinzaine de batiments. C’est a
cet emplacement qu’on a

Le fort exploitait une ferme, la
«Ferme Langley» située a
environ 3kmdedistance.
Malgréles terres basses,
souvent inondées, lafermene
cessait de prospérer. En 1839,
on produisait des pommes de
terre, des pois, du blé et de
l’orge. Ony élevait 200 porcs
pourlaproduction du lard et 500
bétes acornes pour celle des
produits laitiers et delaviande.
En réalité, cette ferme de 800
hectares approvisionnait les
bateaux dela Compagnie tel le
SS Beaver et plusieurs forts du

reconstitué Fort Langley pour
en faire un lieu historique.

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(en) :

La vie sociale 4 :
dans le fort <a |e

Z venaient y fairele commerce de

Pacifique.

Tout comme de nombreux eng
postes detraite, le Fort Langley
se transformaen un petit village

dont lavie fut marquée par des i No | =
| ! —

échanges constants entre les a
hommes delacompagnie, leur S

famille, les autochtones qui S p= =
travaillaient au fort et ceux qui | — ie By ?

lafourrure..,

laruée vers l’or, le «troc»
disparait. Les chercheurs d’or
payent leurs marchandises en
poussiére d’or ou en argent
comptant. Leur attitude de
concurrence envers les
autochtones crée de nombreux
problémes. Lavie au fort
change radicalement. C’est
alors quelesurintendant du
district, James Douglas,
demande que la région devienne
coloniedela Couronne
Britannique. Le 19novembre
1858 dans la grande maison du
Fort, laproclamation qui fait du
district une nouvelle colonie de
lacouronneest signée.

Le déclin

Avecletemps, les bateaux a
vapeur réussissent anaviguer
plus loin surle fleuve Fraser,
délaissant sur leur passage Fort
Langley, qui perdson
importance en tant que centre
d’approvisionnement au profit
de New Westminster. Enfina
mesure quele commerce dela
fourrure diminue, les terres de
laferme sont divisées en lots et
vendues. En 1896, lepostede
traite de Fort Langley est ferme.
Petit apetit, les batiments
tombent en ruine.
Eventuellement, lapalissade du
fort est taillée en piéces et
vendue comme bois de
chauffage. Seul l’entrepdt,
batiment d'origine, reste intact,
grace aux efforts des «Native .
Sons» dela
Colombie-Britannique et du
grand public. En 1923, le Fort
Langley devient parc historique
national. Depuis lors, il aété
mis en valeur par Parcs Canada
pourlebienfait de chacun.

Sh
LA La plupart de ces chercheurs d’or s’arrétent au fort. Le magasin
qui vendait uniquement des marchandises a crédit aux employés
de la Compagnie est devenu un magasin ordinaire ou les

acheteurs paient avec de l’argent et de la poussiére d’or.

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Routes transcontinentales du commerce des fourrures de la Compagnie de la
baie d’Hudson et de la Compagnie du Nord-Quest, vers 1820.

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