—— a f ERSSeas need reece Serene Le Soleil de Vancouver , page 8,12 décembre 1969 CARNET D’UN PROMENEUR par Roger DUFRANE A VANCOUV La culture frangaise, separée de son sol nourricier par un ocean de terres et de mers,brille comme un dia- mant A nombreuses facettes, A Vancou- ver, ville d'apparence américaine,bri- tannique,cosmopolite, peuvent se décou- vrir,luisant dans l'ombre,diverses lu- eurs rassurantes: Le Groupe Francopho- ne de la Colombie-Britannique, 1'Alli- ance Frangaise,la Paroisse Canadienne Francaise,certains cercles de 1'U.B.C. sans oublier le phare puissant de Ra- dio -Canada, La recherche la plus passionnan- te consiste A sonder la culture fran- gaise dans les milieux anglophones,El- le y affecte parfois un visage fantai- siste,d la facon des légendes,Mais ce- WA encore la sert: les légendes par- tent d'une verite a laquelle elles a- joutent les mirages de 1'imagination. Le vendredi 28 novembre 1969,le Couvent du Sacré-Coeur,sur la colline de Dunbar, offrait, sous les emblémes de la France,son deuxiéme diner "Pére et Fille", Initiative ingénieuse que celle de convier autour de tables de banquet, de jeunes cavaliéres accompa— gnées de messieurs respectables et bien mis, leurs péres. Le Couvent dresse sa structure grise au centre d'un parc invisible ce soir-lA a cause d'un épais brouil- lard, et ou soudain surgit l'édifice, pareil 4 un palais de contes de fées. Voici mille lumiéres dans une chaude ambiance, A l'office s'affairent des mattres d'hdétel a vestes blanches et qui jettent des ordres en frangais. Quelques péres et filles peuplent de- ja la salle, Aux murs, des drapeaux frangais alternent avec des vues de Paris:la Tour Eiffel, la Basilique du Sacre-Coeur de Montmartre, un coin de rue de 1'Ile-Saint-Louis, Sur les nap- pes & carreaux rouges et blancs atten- dent des bouteilles de vin blanc, Et qu'attendent-elles si ce n'est que les convives qui affluent; et les bou- chees aux truffes et le poulet supré- me?Le repas fut succulent et le servi- ce parfait. A la table d'honneur, un monsieur distingué, une fleur rouge a la boutonniére, dédicagait les menus que lui tendaient fillettes et jeunes filles, dispensant a chacune un bon mot et un sourire: c'était le Maire Campbell, de notre ville. Aprés le régal du corps, celui de l'esprit. Devant le rideau, un mon- sieur trés adroit se mit 4 jongler a- vee des yoyos, Voila un artiste origi- nal et bien informé de l'instrument qu'il fait voltiger avec brio,Ne nous a-t-il pas appris que le yoyo, origi- naire des Philippines, servait autre- fois d'arme de combat!On entendit aus- si une excellente violoniste accompa~ gnée au piano, Mais le clou du specta- cle, ce fut sans contredit le French cancan, Devant un décor Moulin-Rouge, froufrou de bas noirs et dentelles, les péres @berlués, et qui ont wi Pa- ris quand ils servaient aux armées britanniques et canadiennes de 1945, se crurent ramenes aux bons temps de leur célibat. Cette atmosphere bréve et petil- lante ne doit pas obnubiler ce qu'el- le suppose d'organisation solide et sérieuse. Il faut une vigilante admi- nistration pour jeter les bases d'une telle soirée.L'honneur en revient aux religieuses et aux meres benévoles gui ont mis la main 4 la pate. Rappelons que 1'Ordre des Dames du Sacré-Coeur, répandu aujourd'hui dans le monde entier,fut fondé au len- demain des orages de la _ Révolution Frangaise par une jeune religieuse,é= ducatrice hors pair, plus tard canoni- sée : Soeur Madeleine- Sophie Barat. Soeur Barat avait pu recueillir, par tradition,les méthodes 4 la fois sevé- res et larges des anciens couvents de France dérives de la célébre institu- tion de Saint-Cyr, et ou l1'éducation des filles alternait, comme l'ont re- marque les fréres Goncourt, entre la mondanité et le renoncement,Si l'on a- joute 4 cette incomplete observation la préparation 4 la vie familiale, 4 la vie professionnelle, et aux problé- mes aigus de la vie moderne,on se ren= dra compte de la qualite de cet ensei- gnement. x Dir) SM U7 IW 7\WY, Le Petit Journal? dzgianeault" “C'est un peu vache pour la Régie des alcools...” Le lait est meilleur NEW YORK- Quatre gallons de whisky chaque année: c'est ce qu'offre 3 cha- cune de ses vaches,en mélant cet alco- ol 3 leur eau,un fermier du Wisconsin (Etats-Unis), qui se livre a diverses recherches pour obtenir un meilleur rendement. Le résultat, c'est que le lait est meilleur et que les vaches en pro- duisent devantage. La chose a @te diment constatée par des spécialistes de 1'€lievage ve- nus de Washington. ‘Aprés avoir étudié le wéthode de 1'éleveur américain,ils ont rédigé un rapport recommandant - l'adjonction systématique de Whisky au breuvage des bovins. eed Un type qui a plutét a se plaindre des frasques de sa femme s’exclame : — Ce sont les éléphants qui ont de la chance. — Et pourquoi donc ? — Ils ne risquent pas en se mariant de tomber sur une femme légére. ea i Prope: Jeauchly 4 li i S de famille-Prix raisonnables on parle frangais 320 ABBOTT STREET VANCOUVER 4, B.C. _ 76163681-6154 Bb ee SS eee Aucun fonctionnaire fédéral ne sera congédié d'ici février OTTAWA~ Pas un seul fonctionnaire n'a été mis A pied, mlgré la déclaration faite par le premier ministre, M,Pier- re Elliott Trudeau, selon laquelle la compression des budgets ministériels devait entratner "quelques mises 4 pied", > M. Guy D'Avignon, sous-directeur général du personnel auprés de la Com- mission de la fonction publique, a dé- claré & une conférence de presse, quiai— cun fonctionnaire ne sera licencie d'ici le mois de fevrier, et que meme alors,le nombre de ceux qui seront re- merciés sera reduit. Tl a ajouté que la Commission n'a pas encore regu du Conseil de la Trésorerie d'indications sur le nom- bre de fonctionnaires qu'il faudrait licencier. Les fonctionnaires sont actuel- lement au nombre de 460,000,y compris ‘le personnel des societés de la cou- ronne et des forces armées, "Tl n'y a pas eu une seule mise A pied", a dit M. D'Avignon, ajoutant que 282 fonctionnaires ont eté decla- rés excédentaires par divers ministe- res, Mais on trouvera 4 les reclasser dans d'autres ministéres - 4 l'autre bout du pays, s'il le faut. Que sera le gaullisme sans de Gaulle ? PARIS- Six cents responsables gaullis- tes réunis en conseil national 4 Mont- pellier, dans le sud de la France,ten- tent, pour la premiere fois depuis le départ du général de Gaulle, le 28 a- vril dernier,de définir ce que doit é- tre le gaullisme apres la retraite de son fondateur, Les membres du conseil national se sont constamment référés au cours de la premiére journée de leurs tra- vaux 3 l'action du général de Gaulle et aux orientations qu'il a données pendant dix ans 4 la politique fran- gaise. Ils ont toutefois mis l'accent sur le fait que le gaullisme n'était pas une doctrine figée mais qu'il de-> _vrait @tre "mouvement, évolution,adap- tation,mutation". La “Madelon” est morte PARIS- Celle qui fut la premiére "ha- delon",la chanteuse Rose Amy,est décé- dée dans un hdépital parisien, 4 1'dge de 83 ans. : En 1914, elle avait rendu célé- bre la chanson de Camille Robert et de Louis Bousquet qui allait, pendant quatre ans,fournir a tous les "Poilus" “leur refrain favori. Elle fut égale- ment vedette du Césino de Paris,entre les ceux guerres. P MODES dePARI f European s2ews 1044, rue Robson