ie Cn aemree than eet titel 16, Le Soleil de Colombie, 13 Aoftt 1976 Les livres dd? ieicce Eid ccc M'lCicce Gd iGilece IL était une fois. . . nos vieux conteurs par Gilbert La Rocque Je viens de terminer la lecture des tomes 4, 5 et 6 de la série Les vieux m’ont sconté, publié chez Bellar- min. Ce.te série devrait, avec les années, compter de nombreux volumes: on le comprendra aisément, puis- que le projet du Centre franco-ontarien de folklore, sous la direction de Germain Lemieux, consiste, ni plus ni moins, a recueillir les contes folkloriques ou traditionnels .dans les centres franco- phones du Canada. Tradition orale, bien str, dont les archives sonores sont con- servees a l'Université de Sudbury, et que cette série d’ouvrages met enfin a la portée du grand public. Jus- quiici, on a fait le tour des - conteurs franco-ontariens et on a commencé a nous pré- senter (tome 6) ceux de |’Al- berta. Je ne sais pas si vous vous faites une idée de ce que cela représente comme tra- vail... D’autant plus que chaque conte est présenté en deux temps: d’abord sa «tra- duction» en frangais inter- national, puis sa transcrip- tion dans la langue du conteur enregistré sur ban- des sonores. Personnelle- ment, j’'avoue - tout en reconnaissant les mérites de la version en langage chatié qui facilite lacompréhension de la matiére folklorique aux milieux peu familiers avec la parlure de nos vieux conteurs - que la «tra- duction» dépouille ces con- tes des trois-quarts de leur saveur. Car, il faut bien le dire, tout cela est une affai- re de parlure - les themes, en fin de compte, se répé- tant d’un conteur a |’autre, se déformant et s’adaptant selon les régions et les chaines orales qui les ont préserves jusqu’a au- jourd’hui. Quiconque a eu le ‘bonheur d’avoir une grand- mére conteuse d'histoire connait d’avance la subs- tance des contes qui survi- vent chez les éléments fran- cophones du Canada. Le nommeé Ti-Jean revient a toutes les sauces, bien sar, et les grands thémes du joueur de tours, du roi un peu trop naif, du chaudron qu’on fait chauffer a coups de fouet - et méme des sujets classiques comme le petit poucet et peau d’ane, déformés ou transformés, et qui la plupart du temps n’ont plus grand-chose a voir avec ‘les contes originaux - cons- tituent la base du répertoire de nos conteurs. Mais ce qui importe, je disais, c’est le langage de ces gens. Diail- leurs,.la transcription phoné- tique est trés bien congue © et, surtout, elle s’avére logique et facile a lire - de sorte qu’au bout d’un moment on a presque |’im- pression d’entendre vraiment ces contes de la bouche mé- me des vieux conteurs (pour peu qu’on ait déja connu des gens qui s’expriment dans cette parlure et qu’on en ait gardé le ton en mé- moire). Les livres de cette série sont trés bien faits, tant sur le plan de |’édition que sur celui de l’agencement logi- que de cette matiére fran- chement surabondante (il faut savoir que certains con- teurs ont un répertoire suffi- sant pour remplir chacun son gros livre de quelque 400 pages). En fait, dans les prochains volumes de la série, plusieurs Séront con- sacrés aux contes de deux ou trois conteurs d’une méme famille. C'est pour dire que les chercheurs n’ont, pour ainsi dire, qu’a se pencher pour ramasser les trésors de notre culture orale... Evidem- ment, ce n’est pas aussi facile que ga, et il ne suffit - pas de se munir d’un magné- tophone et de parcourir le Canada - bien que cet aspect de la recherche, en soi, constitue déja une sorte de défi a relever: faut le faire... Mais la classification et I’ex- ploitation de cette matiére premiére implique une som- me de travail gigantesque, et on ne peut que souhaiter que cet effort se poursuivre jusqu’au bout, de sorte que, dans quelques années, n’im- porte qui puisse avoir dans sa bibliotheque ce qu’on aura pu Sauver de notre héritage culturel populaire. 7 nee Les éditions Leméac lancent un ouvrage de consultation qui comble assurément une lacune dans le monde des institu- tions financiéres en Amé- rique du nord; il s'agit du Glossaire de la finance de Marcel Lefebvre. Ce livre de prés de 300 pages se présente, bien sir, sous la forme d’un dictionnai- re, a) Dans leur collection «Jeunesse-Pop», les édi- tions Paulines offrent deux livres d’aventures > sous des couvertures mal- heureusement peu attra- yantes: -Le mystére -deda a ey femme en noir de Claude Lamarche et Diane du Gascogne de Sylvestre Zinnato. Chez le méme éditeur, cette fois dans la collection «Réves d'or» et sous des couvertures aussi horribles, quatre nouveaux albums parais- sent: L’escapade de Jou- jou, Madame tout le temps, Le voyage de Fri- ponne et A la riviére des ours. Dommage que nos bambins_ soient traités, ici, avec autant de désin- voiture! O Le Québec est un pays, on le sait, ot pullulent les livres de recettes. Des édi- tions du Jour, deux nou- veautés nous parvien- ss SPECIALI TE: Z SHISH KEBAB Vous pouvez nous |’ demander n’importe quels mets grecs. Notre chef cuisinier se fera un plaisir de vous le préparer 467 BROADWAY TEL. 876-7641 Suzanne Binet ($5.95), “nent: Satades-santé, pour. . 7 Woe te we 0 ee diabétiques et autres, de ainsi que Corbeille de fins desserts de Juliette Las- sonde ($4.95). Rappelons que l’auteur du dernier livre a précédemment pu- blié «Mes recettes» chez le méme éditeur et que ses manuels sont entiére- ment écrits a la main, dans un petit cahier ligné d’écolier. O Trois guides pratiques voient le jour aux éditions de l'Homme: Parties cour-: tes aux échecs d’Henri Tranquille ($5.00), Pour bébé, le sein oule biberon d'Yvette Pratte-Marches- Sault ($4.00) et Initiation au systéme meétrique de Louis. Stanké ($5.00). tris: kA Les écrivains ef leurs hobbies Jovette Marchessault: moi, les abeilles... SO. GAGG ZOU OLS USL C'est avec son premier roman paru chez Leméac, Comme une enfant de la terre I, que Jovette Mar- chessault s’est mérité le prix France-Québec 1976. En plus d’écrire, elle pra- tique différents arts com- me la peinture et la sculp- ture. Elle a d’ailleurs ex- posé ses oeuvres plasti- ques dans plusieurs gale- ries et musées Canadiens et é6trangers. Elle passe été au bord de la riviére Ouareau ou elle écrit le deuxiéme volume de Comme une enfant.de la terre: la Mére des Herbes, tout en préparant une exposition pour cet au- tomne. Je n’ai pas de hobbies. J'ai des activités qui sont l'écriture, !a sculpture, la peinture et la vie, évidem- ment. Quand on me parle de hobbies, il me semble pour moi que c’est une image de l'enfance. Qui, il me semble vraiment que tout au long de mon enfance, j'ai été en- tourée par des gens qui avaient des hobbies. Des gens qui faisaient de la pein- ture en fin de semaine, ou qui patinaient, enfin qui avaient d’autres formes d’ac- tivités. Moi, j'avais toujours limpression que ces gens choisissaient ces formes diactivités pour, premiére- ment, tuer l’ennui; deuxié- mement, pur anesthésier en quelque sorte leur solitude; et, troisiemement, tout sim- plement pour ne pas devenir fous ou folles. Pour moi, ¢a “correspond: -a ga un ‘peu. e Alors, mes activités, je ne pense pas qu’elles m’empé- chent de devenir folle. Si je deviens folle, de toute fagon, © ce sera a cause de la société. Je ne consens pas a étre une victime de la société. Alors je ne peux pas vrai- ment dire que j'ai des hob- bies. Par contre, j'ai d'autres occupations, en dehors de la peinture et de |’écriture, qui sont évidemment des choses du quotidien: laver un plancher, laver la vais- selle, me laver moi-méme. Ici, a la campagne, il y a une rivigre ou je vais pécher depuis quelques temps et, sur le terrain, jai aussi des ruches d'abeilles dont je m’occupe. Mais, pécher, m’occuper des abeilles et méme le train-train quoti- dien, ce sont pour moi des activités essentielles. Pour moi, la péche et les abeilles correspondent a des choses essentielles puis- qu’elles me servent a m’ap- procher des éléments. La péche, bien entendu, c’est l'eau; et les abeilles, c’est le feu. Et j'aime étre prés des éléments, prés des étres et des choses qui me donnent une image trés claire et pres- que palpable des éléments. Prenez place ay! fond du canoé. Ne vous risquez pas sur des - eaux agitées-et portez un.appa- reil individuel de sauvetage eG eee get or ras oe Owe