BE ae ALL Le Soleil de Vancouver,page 8,7 novembre 1969 CARNET D’UN PROMENEUR “ACR NM IS TICE Irons-nous voir le défilé du II novembre? Sans doute, Les jeunes gens indifférents 4 ces évocations auste- res et martiales, resteront aA la mai- son. Mais les adultes,ceux qui se sou- viennent,seront présents.la rue d'Has- tings prendra pour la circonstance un visage de dignité et de recueillement. Sur les trottoirs, des peres de famil- le d'une quarantaine d'années, leurs enfants par la main,battront. la semel- le. le ciel serach bleu? Sera-t-il gris? Détail sans importance, Seule compte,en ce jour mémorable,la puissan- ce du souvenir. II novembre! De temps en temps, | un coup de canon se répercute, ponctu- ant la lamentation des cloches, Notre- Dame du Rosaire sonne librement en ce jour, jetant sur Vancouver des résonan~, ces de ville ancienne, La-bas, emer geant du centre de ralliement ou ils viennent de fleurir le Cénotaphe, les premiers groupes stavancent aux ac-— cords des fanfares; Voici les anciens combattants arborant ° drapeaux et mé- dailles.De grands hommes a jupes plis- sées,aux bas blancs,défilent aux sons aigrelets des cornemises. Les specta= teurs applaudissent, IT novembre! Souvenirs évoqués par les anciens des deux guerres, au- tour d'une bouteille de fine,aprés le cortege, Un sourire sur les ayentures de jeunesse et une larme pour le re-~ gret{Pour moi, je ne puis revoir le dé- filé de ltarmistice a Vancouver sans mten rappeler d'autres,en Flandres,en Hainaut,en France, La-bas aussi le II novembre se consacre aux disparus, Mais en méme temps il semble vouloir -ressusciter une atmosphere pimpante celle de la Libération. Quois Le pave nettoyé de l'ennemi aprés quatre an= nées d'toppression! La liberté retrou- vée de clamer ce aot pense et. de circuler par les rues! Aprés les céré- monies et les discours, aprés la mini te de recueillement et une pensée é- mue pour les veuves et orphelins, cela ne mérite-t-il pas de se féter? Cette différence dtattitude d'un continent a l'autre provient cer tes des circonstances, Mais n'y faut- il pas voir également un reflet de la mentalité des races? Le fait est que les peuples latins, Gaulois et Fla- mands sont d'un caractére plus enjoué que les peuples anglo-saxons, le Fran- cais et le Belge jettent des notes 1é~ geres sur les obligations les plus sé rieuses, L'Anglais affecte parfois de réprouver ce sans-géne, Mais dans son for interieur il l'tenvie. Une influen- ce mystérieuse, venue d'un lointain passé,entrave sa joie.Or,en de certai~ nes circonstances, le voile sombre se déchire, Alors on voit, scene inoublia- ble, un pauvre diable "de Hastings se ruer sur un distingue représentant du par Roger DUFRANE x Gouvernement, et donner l'taccolade a son ancien frére d'armes sous les re- gards médusés de la Police Montée, Les Anciens Combattants de 1'Ou- est connaissent cette effervescence, TD suffit d'un nom pour ranimer la flamme dans les yeux des vetérans, Di- teseleur Mons, Vimy,Gand ou Bruxelles, et le visage s'empourpre et la jeunes= se ressurgit, Pour les Canadiens qui ont connu l'Armistice a Mons, que ce soit en I9I8 ou en 1945, les foules aux balcons et sur les toits, les dra= peaux dans les rues,les fleurs jetées et les rires des filles, les bons re- pas ow tous les alliés se sentdient de la méme famille,ils ont de quoi,en ce II novembre, s'exalter jusqu'a 1'an- née prochaine. 184 1818 "1939-1945 Bonn reconnait deux Allemagnes BONN - Le nouveau cabinet federal ne reconneitra pas 1'Allemagne de 1'Est coOuwiuniste mais il constatera qu'il y a deux Ltats sur le territoire d'une seule nation allemande, c'est ce quia déclaré mu. Conrad ahLers,porte-parole du gouvernement de Bonn, 4 1'issue du consei.l aes uinistres , qui a mis hier la derniére imain & la declaration gou- verneuentale dont m, Willy Brendt don- nera lecture cevant le Bundestag. Bennett invite la famille royale ViCTORIA- Le premier ministre W.A.C. Bennett a invite’ la famille royale & visiter la Colouibie britannique en I97L a@ l'occasion aes célébrations meee warqueront le 100e anniverssire de L' entree ae la province dans la Conf édération. Le premier winistre a fait part de son invitation lors d'un entretien intime qu'il a.eu avec le prince Philip, au cours ce la visite de ce- dernier dans la capitale provinciale. La désacralisation libére l'homme pour la foi (l'abbé Marc Oraison) Prés de 1,000 personnes se sont, réunies, a L'auditorium de L'universi- té de Montréal, pour entendre L'abbé Mare Oraison prononcer une conférence dans le cadre des‘Journées universi- taires de la Pensée chrétienne. Celui- ci a présenté me une grace donnée & notre temps qui permet aux hommes de dépasser le sta- de du sacré pour aceéder @ celui de la foi authentique. Auparavant , le conférencier a= vait retracé la genese du sacre, Pare tant de l'tinsécurité causee chez 1t homme par la défaillance de 1'ins- tinct ,i1 présenta la recherche premié- re de "Dieu comme une tentative de ré= ponse 4 cette insécurité primordiale, L'homme veut savoir. Ce qu'il ignore, il l'timagine,projetant dans J.'inconnu: un Sujet-Suppose-Savoir, | ~ autrement dit Diew- qu'il fabrique 4 partir dti- mages inconscientes dont celle du pe- Teo A cet @tre Tout—-Savoir,il attri- bue le pouvoir qui en résulte,Aussi a- t-il peur de ma. le comprendre, C'est pourquoi, | Rk prete % certains hommes le privilége d'étre en contact avec lui et le pouvoir de l'tapaiser, Ces prétres ou sorciers ainsi que ies ri- tes et les objets dont ils disposent participent alors au pouvoir dévolu Sujet-Suppo sé-Savoir, - déclenchant & leur tour des mécanismes de peur qui en font des 6tres tabous que Lton n'o- se plus toucher, Cette réaction fonda- mentale ne sera jamais tout a fait é— vacuée, Elle est connaturelle 4 1'home me, Toutefois la désacralisation perm met de ne pas en rester prisonnier,en remettant en question ce qui jusque CUSTOM TAILORS wn. DEMANDEZ JOSEPH _ 2425 rue HASTINGS ‘Est Coin NANAIMO Jél:253-1310 VANCOUVER la désacralisatiom com 1a avait apporté la sécurité au grou- Mettre en question le sacré, -ctest done dans une premiére étape ate cepter l'insécurité et le drame hu- main, "Nous ,vivons sdisait L'abbé Orai- son, une grace vert igineuse qui con— duit a la libération -toujours relati- ve, il est vrai=de l'homme par tapport a cette attitude sacrale pour entrer plus. profondément dans 1tauthentique mystere, Tl ne faut pas rater cette porte ouverte, Cela n'est pas facile car il faut une terrible ascese pour passer de la religion sacrale a l'aue thentique foi". Si l'attitude sacrale est une tentative hwnaine pour posséder et é— vacuer le mystére en le domestiquant, l'attitude chrétienne en est une de respect dans l'amour du my stere de l'autre. "Ta désacralisation a laquelle nous assistons est donc Ltoeuvre de l'Esprit-Saint qui nous amens a puri- fier notre attitude de foi et ane pas prendre les dieux pour l'authenti- que et mystérieux amour" concluait Ltabbé Oraison. MARIAGE — La femme doit suivre son mari partout ou il ira... — Oh ! monsieur le maire, le mien est fac- European 1044, rue Robson