VOLUME 8 - 6° EDITION- ISSN 1704 - 9970 relient aux provinces d'origine des ancétres. Ils appartiennent de droit aux francophones. Mais luttons ensemble contre le "mauvais frangais". J'ai entendu un présentateur de la télévision parler de livres "lisables", un autre de grenouilles empoisonnées (pour véni- meuses), un troisieme annonga qu'il allait solidifier sa maison (pour consolider). J'ai lu sur des emballages des phrases aberrantes. "Tire-€ponge dorée", vous connaissez? C'est une friandise nom- mée "Crunchie". J'ai lu un mode d'emploi pour un parapluie telés- copique : je défie quiconque de pouvoir ouvrir le parapluie en sui- vant les instructions totalement incompréhensibles, mais assurant, en contrepartie, cing minutes de rire. Si nous ne luttons pas contre ces déviations, a quoi aurait alors servi le combat que les ancétres francophones ont mené par fidélité a leur histoire ? J'aime ma langue. Je l'aime comme elle est, évoluant lentement au cours des années, s'enrichissant ou perdant ¢a et la quelques ter- mes dont l'oubli nous géne parfois pour apprécier des oeuvres an- ciennes. Cependant nous pouvons encore nous "esbaudir" en li- sant Rabelais. Cette langue comporte tant de piéges, tant de bizarreries, avouons- le, que "Le bon usage", ce livre de Grévisse qui explique tout et qui donne les solutions a tous les problemes, comporte 1072 chapi- tres - pas un de moins - avec pour chacun d'eux des petits a, des petits b, etc... Pourquoi faire simple quand il est si amusant de faire compliqué ! Mais ce sont justement tous ces cas particuliers, tous ces traquenards qui font son charme. On peut jouer avec elle, la prendre au mot, la défier au besoin, tenter de curieux assemblages et ouvrir - quand méme - le Grévisse ou le Robert pour un éventuel contréle. Les fantaisies ne manquent pas dans cette langue bien que certains aient affirmé que l'un de ses caractéres était la logique ( Ah! Ah! Descartes! Tu parles! ). Pourquoi bonhomme et bonho- mie? Pourquoi le chariot n'a-t-il qu'un r ? Qu'a-t-il fait pour avoir dé- mérité d'en porter deux comme les autres de sa famille ? "J'ai man- gé de la dinde" ou bien "la dinde que j'ai mangée" ? Encore des piéges ces participes passés ? Un conseil : mangez du poulet et vous n'aurez pas de problemes. Vous écrivez ? Alors, retroussez vos manches et bon courage ! Pernelle Sévy, Port Alberni, C.-B. 5