12 - Le Soleil de Colombie, vendredi 7 octobre 1988 MUSIQUE Bon anniversaire ! L’orchestre CBC Vancouver a 50 ans Par Nigel Barbour Est-ce que l'ensemble que dirige Mario Bernardi, le CBC Vancouver Orchestra, est le meilleur orchestre du Canada? Voila la question que je me suis posé, le plus sérieusement du monde, Dimanche passé, en entendant, avec le frisson de pure volupté du mélomane assujetti a trop de mauvaise musique, les premiéres mesu- res de la tres connue Messe en Ut majeur de Beethoven (opus 86). Aprés tout, c’est bien possible. Le probléme musical de l’Orchestre symphonique de Vancouver, chacun le sait, c’est que justement le VSO a connu trop de chefs. Or, depuis cinquante ans que _ Radio- Canada jouit de leur ensemble vancouvérois, le CBC Vancou- ver Orchestra a joué sous la direction de trois chefs seule- ment... trois chefs dont la direction, bien que de styles trés différents, a été ferme et suivie. Le regretté John Avison, |’Anglais J-E Gardier, et le chef actuel Me Mario Bernardi, ont su ce qu’ils voulaient de leurs musiciens et |’ont eu... Car un orchestre, surtout un bon orchestre, c’est la fusion de tous les talents séparés, individuels, des artistes-inter- prétes qui en sont membres: fusion qui donne le jour a un instrument musical, instrument que joue le chef d’orchestre. Pour bien féter ses cinquante ans, l’orchestre nous présente trois concerts. Dimanche passé le premier de la mini-série réunissait les talentueux musi- ciens, la Chorale Bach de Vancouver, une bonne soprano, un bon ténor, une excellente mezzosoprano, un excellent baryton, et un jeune basso incroyable, sous la direction de Me Bruce Pullan, directeur dela Chorale Bach. Le programme comportait en premiére partie des oeuvres de Warlock et Coulthard, canadiens, et en deuxiéme partie la messe de Beethoven. L’orchestre a joué, joue et jouera les oeuvres de jeunes compositeurs Cana- diens, et c’est avec beaucoup d'intérét que j’ai écouté les premiers strophes de la Suite Pour une composez: (204) 233-2169 excellente sélection de musique francaise Caprio! qu’a composé feu Peter Warlock vers 1926. Quelle bonne surprise! La suite est mélodique, c’est joli, c’est chaud, c’est une joie pour loreille... La ligne mélodique est toujours respectée, par un compositeur qui sait construire, patiemment, |’édifice harmoni- que. On sent que le composi- teur a tout pensé, projeté, en fonction des possibilités tech- niques d’un orchestre a cordes. Le reproche que font beaucoup a la musique dite «moderne» c'est que justement, elle est incohérente. Ici tout est paix, calme et volupté musicale. «P. Warlock», de son vrai nom Heseltine, est éléve de Delius: mais son compositeur préféré était JS Bach, ce que l'on congoit trés bien en écoutant - musique francaise > 175 rue Marion St-Boniface Manitoba R2H OT3 pemigstenesababeb Nenparayieuessinn Pour recevoir une liste de musique populaire et une sélection pour les enfants, écrivez-nous. C’est avec plaisir que nous vous offrons la livraison par la poste. cette harmonie architecturale... Jean Coulthard a quatre- vingts ans. C’est La Grande Compositeure Canadienne, adulée, encensée, admirée, honorée. Mais j’ai un probléme avec sa musique, moi. Je la déteste! Il s'agissait, Dimanche passé, de longs extraits de son opéra The Return of the Native. Non seulement c'est long et ennuy- eux, c'est pauvre, c’est atoni- que, et les effets dramatiques reposent sur des pauses suivies de fortissimi... méthode chére a Janacek et autres praticiens du choc. La chorale Bach, qui n’a pas tellement I’habitude du moderne, a fait de son mieux, mais les paroles n’étaient pas claires, on nous avait donné le texte, heureusement! J’ai déci- dé d’attendre le Beethoven pour juger des solistes, parce que Jean Coulthard n’aime pas les chanteurs plus qu’elle n’aime les musiciens... L’apothéose, si jose dire, c’est un déploiement de moyens, 200 voix, |’orchestre fortissimo, tambours, cymba- les, qui aurait beaucoup plu a Vivaldi, ou alors au Verdi d’Aida. Mais, eux, ils avaient quelque chose a dire. La Messe en Ut de Beethoven, qui date de 1807, était commanditée par le Prince EstErhazy, mécénearchi-richea qui nous devons de belles pages de Haydn. Elle m’est connue, et j'ai dO entendre des versions qui manquaient di’allant, de la maturité musicale, qu’exige ce texte du grand Allemand. Mais ce bijou musical qu’est |’Or- -chestre vancouvérois de Radio- Canada était a la hauteur de oeuvre. Sous la _ direction compétente de M. Pullan, amateur de Beethoven, respec- tueux du texte, nous avons eu droit a une interprétation d’une beauté émouvante. Dés le Kyrie on sent lapuissance majestueu- se, pictorale, de |’oeuvre, et les cordes n’ont pas eu peur de peindre le tableau, mystique mais pourtant réel, solide, du compositeur. L’orchestre, ex- pert, épaulelachorale; les deux cents choristes, sous le baton de Me Pullan, soutiennent les cordes. Et puis c’était aux solistes de chanter, et c’est la que j’ai ressenti le deuxiéme frisson de |l’aprés-midi, en entendant chanter le jeune baryton-basso M. Phillip Ens. Retenez ce nom. M. Ens est dipl6mé de la méme école que M. Gaétan Laperriére (voir Le Soleil de i+ Approvisionnements et Services Canada Colombie du 22 janvier 1988), le prestigieux Atelier lyrique de Opéra de Montréal. M. Ens, beau jeune homme modeste et simple, a la voix chaude, sonore, veloutée du vrai artiste lyrique. M. Ens chante d’une grande, belle voix, une voix de coloraturo... c'est un basso qui pense, qui sent, avant de chanter. M. Ens a 26 ans... Il sera un jour le meilleur basso lyrique du Canada. Il a bien voulu partager avec les lecteurs du Soleil de Colombie ses impressions de Vancouver. «Une belle ville, accueillante» et sa joie de venir chanter chez nous, cet hiver. «L’Opéra de Vancouver a une grande réputation, je me sens privilé- gié.» Ne manquez pas de la voir dans Don Giovani et Ariadne auf Naxos. La mezzo Sandra Grahem a elle aussi une belle voix, et avec Gary Dahl, baryton, voici deux instruments musi- caux que leurs propriétaires connaissent a fond et nous donnent, passionnément, en les soutenant par une technicité sans faille. La Chorale Bach est a l'aise dans le monde béethorien, on le devine... et ’Agnus Dei, c’est une plainte majestueuse. Le gros tambour qu’adore M. Beethoven, qui scande trop de sa musique, n’a pas réussi a me distraire... Et l'auditoire de |’Orphéum a célébré avec lui une messe, majestueuse, belle, d’espoir... Ne ratez pas les deux concerts a venir, Mozart sous le baton de Me Bernardi et un concert Stravinsky que dirigera Kees Bakels. Billets VTC-CBO au 280-4444. Pressez-vous! Supply and Services Canada Co Jie We main | | gale Materiel du gouvernement e Automobiles ¢ Camions légers Inspection et vente — vendredi samedi Date de cléture 15 octobre 1988. Lieu de la vente 12171 Horseshoe Way Richmond (C.B.) (604) 272-9070 Canada VENTE PUBLIQUE (offres cachetées) le 14 octobre 1988 le 15 octobre 1988 Les offres seront regues sur les lieux jusqu’a 13h, le samedi Les formulaires d’offre d’achat et conditions de vente seront disponibles sur les lieux. Seules les soumissions reques sur place durant la période de vente seront considérées. APPROVISIONNEMENTS ET SERVICES CANADA Le Centre de distribution des biens de la Couronne de 9h a 15h de 9h a 13h ivi