—COMMENTAIRES EMANANT DE ~ EXPERIENCE DE LA F.F.C. en marge des subventions accordees par de l’'Action socio-culturelle du Secretariat d’Etat 1 - Comme les trois autres provinces groupées par la Fédération canadienne - francaise de 1’ Ouest, la Fédération des Franco- colombiens recoit des subventions qui depuis deux ans nous ont permis de mul- tiplier nos activités. ~ 2 - L’objet de ce document n’étant pas de décrire ni les programmes ni les sommes impliquées, nous nous contenterons de présumer que nous ne sommes pas plus ni moins avantagés que les autres groupes francophones de 1’Ouest. - 3 - Afin de rendre plus per- -tinent et plus objectif le contenu de ce qui est, a toutes fins pratiques, une sorte de critique de la po- litique présentement en vi- gueur, nous avons cru bon d’établir deux bases de rai- sonnement qui ne sont pas nécessairement compatibles l’une envers l’autre. lective de la population fran- cophone, ou son présent po- tentiel d’action en rapport avec ce qui pourrait étre | souhaitable ; b) Le déploiement extra- ordinaire de ressources (hu- | maines, financiéres, profes- sionnelles et politiques) qu’il faudrait mettre en branle pour réparer l’hiatusde cent ans dans la vie nationale des. Canadiens frangais 4 l’exté- rieur du Québec. 4 - Selon les termes de la base : a) de notre raisonnement, il nous est difficile de trouver 4 redire contre les sommes octroyées , puisqu’elles étaient, d’une part, inatten- dues, et, d’autre part, que notre populations’ était, pour ainsi dire, adaptée 4 la mi- sére et A l’aliénation cultu- relles.. Notre association provinciale, comme celles des autres provinces, n’était pas structurée pour poursui- vre des fins d’émancipation pour une collectivité politi- que, mais, pour maintenir des rapports~ organiques entre des institutions pa- roissiales. 5 - Nous avions donc be- soin d’une période de temps plus ou moins longue pour donner A nos structures des cadres de représentation et des objectifs mieux en rap- port avec la perspective d’ une vie culturelle dont l’au- thenticité pourrait étre dé- fendable. : 6 - Dans de telles condi- tions, déja bien connues, il /nous a semblé que nous au- rions eu de la difficulté 4 justifier des sommes beau- coup plus fortes que celles que nous avons recues. Nous pouvons méme dire que nous aurions pu profiter de plu- sieurs programmes et que nous ne |’avons pas fait faute de candidats. Nous pouvons donc nous déclarer satisfaits de l’aide regue si nous la justifions par les limites du dynanisme qui pouvait étre déployé au départ. 17 = Par contre, - et ceci !rejoint notre deuxiéme base ide raisonnement, - nous, sommes bien forcés de constater l’aspect pré- somptueux, sinon utopique, sur le simple volontariat | qui caractérise toujours nos associations provinciales. Le plus que celles-ci peu- L*APPEL, Page 3... a) L’état de réceptivité col-- d’un espoir qui serait fondé- peut se résumer A une in- tensification d’un travail de promotion, de coordination et d’animation des institu- tions en place ou des corps existant ou aptes 4 étre fondés. 8 - Ce qui manque, de toute évidence, __c’est |’éventail institutionnel de base qui doit former la pierre d’assise d’une communauté franco- phone authentique. Cecipré- sume, non seulement quel- ques caisses populaires ou quelques paroisses encore susceptibles de porter le nom de centres communau- taires et culturels cana- diens-francais, mais, ]’en- semble des institutions so- ciales, culturelles et éco- nomiques, sous le contréle de la communauté franco- phone, et dont les rapports pourraient donner un sens pratique A l’utilisation de la langue frangaise. 9 - Une autre fagon de dire la méme chose consiste- .rait A poser la question sui- vante : ‘*‘Comment peut-on prétendre A la dignité et 4 la liberté collective si nous ne sommes pas plus que des contribuables sans re- présentation politique, des consommateurs sans pou- voir de décision sur la pro- duction des biens, des adhé- rents 4 des institutions pa- roissiales dont nous ne controlons ni la propriété matérielle ni la politique, des organisateurs et socié- taires de caisses populai- res qui, 4 un certain niveau de la pyramide ne s’identi- fient plus qu’avec les prio- rités majoritaires, donc an- glophonesé ’’. 10 - Nous enconcluons que le programme actuel d’anima- tion doit avoir comme objec- tif 4 court terme le regrou- pement des Canadiens d’ex- pression et de culture fran- aise dans des structures qui eur permettent de s’expri- mer collectivement et dé- mocratiquement face 4 des choix A.faire sur les plans politique, culturel et social. 11 - Dés que cet objectif sera atteint, - il l’est peut- étre pour certaines provin- ces - c’est une tout nouvelle dimension que devra assu- mer l’aide fédérale aux mi- norités francophones. Elle devra se transformer enas- sistance technique et en in- vestissements en vue du dé- veloppement communautaire des concentrations franco- phones & travers le pays. A moins d’un déploiement: extraordinaire de ressour- ces, il y a peu de chance que des flots parsemés de ci- toyens qui n’ont pas été plus que des artisans ou des tra- vailleurs au service d’une économie et d’une ‘culture A toutes fins pratiques étran- géres, puissent étre de taille 4 rivaliser avec un dyna- misme qui a plus de cent ans d’avance. 12 - [1 faut reconnaftre le fait que les minorités fran- cophones du pays vivent en état de marginalité cultu- relle et d’aliénation collec- tive, ce qui n’est pas le cas ‘pour -les minorités anglo- phones du Québec. Autre- ment dit, ces derniéres ont été libres, dés le depart, d’ établir leurs infrastructu- res communautaires, et cette liberté a toujours été favorisée par des politiques geuses. Ces minorités, com- me il se doit en saine démo- cratie, ont toujours été re- présentées aux niveaux des pouvoirs de décision. Elles ont méme été sur-représen- tées, ce qui n’a pas nuit 4 l’obtention de priviléges qui ont été niés 4 la majorité. 13 = Sans une prise de conscience, de la part des francophones de J’ouest - et de la Colombie britanni- que en particulier - 4 l’effet qu’une certaine aisance ma- térielle, qu’un standard de vie au moins égal 4 la mo- yenne, qu’un égal droit 4 tous les degrés du savoir (en anglais), ne sont pas synonymes d’un droit égal 4 son identité culturelle et. personnelle ni 4 la notion qu’on peut se faire de la liberté d’option dans unpays ot sa langue et sa culture sont présumément recon- nues comme Officielles, il est peu probableque la pro- position contenue dans le pa- ragraphe I1 soit appréciée ou comprise. Il est fort probable, qu’encore aujour- d’hui, en 1971, pour un grand nombre, la solution réside dans une croissance nébu- leuse d’un soit-disant bilin- guisme - surtout destiné aux Canadiens frangais -, ce qui est l’équivalent, dans la pra- tique, & la. poursuite inconsciente -des anciennes campagnes de survivance -sous le couvert d’un renou- veau anglophone. : 14 - En conclusion de tout ceci, disons qu’il ne nous semble pas opportun de nous arréter et de commenter les initiatives récentes adop- tées par la Direction de 1’Action socio-culturelle. I nous semble qu’elles soient beaucoup plus le fruit d’une volonté évidente, de la part des responsables de cette di- rection, d’appuyer le plus possible les programmes susceptibles de favoriser un regain de dynamisme de la part des populations et des organismes francophones. Qu’il nous suffise de les voir en tant que phase pré- liminaire et préparatoire destinée A poser les bases. d’une action concréte de dé- veloppement communautai- re. 15 - Nous voudrions, toute- fois, retenir un aspect du présent programme. Celui de information. Afin d’ac- célérer l’échéance de cette premiére phase - l’aide aux associations provinciales, les programmes d’anima- ~tion, etc., - l’accent devra étre mis sur la diffusion des idées et sur la dissé- mination de 1l’information concernant les programmes en cours et leurs raisons d’étre. 16 - Mais ‘ce qui importe le plus, A notre esprit, c’est l’impératif de se poser la question 4 savoir quels ob- jectifs A long terme nous poursuivons. Si nous fai- sons sérieusement cet in- ventaire, il est possible que nos — perspectives, comme celles du Secrétariat d’Etat, soient modifiées de fagon radicale... La Fédération des Franco- colombiens. Au congrés de l‘ACELF C. Le statut politique du laDirection Qyéhec et les minorités Sur le théme ‘‘Le Québec et les minorités, attentes et intéréts réciproques’’, |’ Association canadienne d’é- (ACELF) tient A Québec son congrés de 25e anniversaire, jeu 5 au 7 octobre. Dans son document de base pour les études en commissions, 1’A CELF présente quelques communications de spécia- listes, dont un texte de M. Claude Morin sur ‘‘Le Qué- bec et les minorités’’. Voi- Ici le texte intégral des ‘‘ /propositions préliminaires”’ de M.Morin, ex-sous-minis- tre aux Affaires - intergou- vernementales. e Il est parfaitement faux de croire que l’accession du Québec a l’inde pendance portera, comme certains le prétendent, un coup mortel aux com- munautés francophones de l’extérieur du Québec. Comme le démontre l’his- toire, l’épanouissement de ces mino- rités dépend d’abord et avant tout de leur propre volonté et de leur propre dynamisme. Depuis plus de cent ans, le Québec n’est qu’une province de la fédéra- tion et cela n’a pas empéché I’assi- milation graduelle d’une partie impor- tante des minorités canadiennes-fran- caises des autres provinces. Pendant toute la paren iode quasi- ‘centenaire au cours de laquelle le Qué- bec s'est comporté en province plus ou moins docile sans cependant re- mettre en cause le cadre fédéral, !’o- pinion canadienne-anglaise présumait que le ‘‘fait francais’ se limitait au territoire québécois proprement dit et agissait en conséquence. Autrement dit, l’existence d’une province fran- cophone ne garantissait en rien la survivance et |’épanouissement des_ minorités. A Vheure actuelle, alors que le Québec depuis quelques années contes te sérieusement le cadre fédéral et qu’uné proportion importante de la peoeee a e rejette, on nous dit que e maintien du statut de “province” pour le Québec est essentiel a la sur- vivance des minorités! En d’autres ter- mes, la ‘‘soumission” du Québec au cadre fédéral n’a pas, dans le passé, tellement aidé les minorités. En vertu de quoi, cette ‘“‘soumission”’ serait- elle maintenant devenue une condition sine qua non de leur survivance? Pendant plusieurs années, notam- ment de 1960 4 1970, le Québec s’est considéré comme le ‘‘point d’appui du Canada francais”. M. Lesage a rticulierement développé ce theme a l’oecasion de sa tournee dans l’ouest canadien, en 1965. Les gouvernements des autres provinces eee pe trés favorables a cette notion, alléguant plutét qu’il leur revenait a eux et non au Québec de veiller aux droits de tous leurs citoyens, francophones compris. Quant au Gouvemement fédéral, il n’a jamais accepté que le Québec s’ex- prime au nom de tout le Canada fran- cais, prétendant plutot qu’il lui reve- Lnait a lui de représenter tous les Canadiens, anglophones aussi bien que francophones. Le Québec a donc fini par laisser tomber, en pratique, les rétentions qu’il pouvait nourrir quant a cette sorte de mission pan-canadien- ne-francaise; il s’est plutét consacré a ses seuls citoyens tout en conser- vant certaines relations avec des or- ganismes francophones des autres pro- vinces, mais sans chercher a accroi- tre considérablement son action outre- frontieres. Or, aujourd’hui, en particulier de la part de ceux qui s’opposent a ’in- dépendance du Québec, on soutient que cette mission pan-canadienne- francaise du Québec est vitale! Ce qu'il faut au fohd retenir c’est que le Québec aidera d’autant plus les |minorités qu’il sera plus fort. Or, le ‘régime fédéral actuel, par la centra- lisation accrue qu’il entraine, est en train de priver graduellement le Qué bec de son pouvoir politique et de la réduire tranquillement au rang d’ad- ministration régionale. En outre, le Québec indépendant sera toujours situé en Amérique du Nord et, quoi qu’il arrive, il aura des ‘relations étroites avec le Canada. L’indépendance, ce n’est pas le repli sur soi-méme; c’est, au contraire, Y’affirmation. Elle vise, entre autres ducation de langue frangaise — par rapport al’autre! objectifs, A associer le Québec et le Canada sur de nouvelles bases et non de rendre le Québec aussi distinct du Canada gue peuvent I’étre, par exem- ple, la Roumanie et |’Australie, l’un L’utilisation politique des minorités Il existe une opinion selon laquelle da anglais “‘se vengerait”’ en quelque sorte d’un Québec indé- pendant en réduisant encore davanta- ge les droits des minorités canadien- nes-francaises des autres provin- ces. Autrement dit, on agit avec les minorités comme si elles consti- tuaient des otages. On laisse croire aux Québécois trop recalcitrants que s’ils poussent trop loin leur sou- ci d’autodétermination, on pourraity bien dans le reste du Canada se re- tourner contre leurs ‘“‘freres’’ d’ou- tre-frontiéres. Tl se trouve méme des Canadiens francais d’autres provinces _ pour propager de telles notions. Ce fai- sant, ils courent un danger dont ils devraient se rendre compte. En ef- fet, on force de la sorte les Québée- cois francophones a choisir entre, d’une part l’accroissement de leur} autonomie politique (et de la de leurs possibilités d’affirmation comme peuple) et, d’autre part, le maintien de droits partiels et souvent fort théoriques pour les minorités. Si on insiste trop sur la supposée équa- tion qui existerait entre le statut quo politique 2 le Québec et les droits pes minorités, il est. cer- in que les Québécois préféreront s’occuper d’abord d’eux-memes. En somme, les Canadiens fran- cais des autres provinces devraient éviter de donner prise a ce genre de chantage et s’opposer a ce qu’on le considere comme otages. n’ont rien a y gagner. : domaine intern: tional (conférence des minis francophones de |’éducation). Pou éviter que le Québec ne donne une image trop exacte de la réalité nadienne en montrant notamm qu’il est la seule province vraiment francophone du Canada, Ottawa| a peuplé les délégations canadien- nes a des conférences internatio+ nales. de Canadiens francais d’au- tres provinces. De la sorte, ceux- ci, en acceptant sincerement de| jouer le réle qu’Ottawa leur con- fiait, ont contribué a réduire pouvoir politique du Québec et importance réelle sur le plan de Suite en p. 14 AUX INTERESSES ALA ICOOPERATION a coopération est co seulement une formule éco- nomique pour venir en ai au consommateur et pour V’affranchir de ceux qui ex- ploitent les marchés, c’est une formule de démocrati- sation sociale et de pro- motion de l’homme dans s milieu. Parmi les publica- tions quise spécialisent da le domaine de la coopération, nous recommandons le jour- nal ENSEMBLE, publié pa le Conseil de la Coopératio du Québec, et quiparaft deu fois par mois. | Le tarif d’abonnement n’es que de $ 2.50 par année e vous y puiserez une rich moisson de renseignements. CA vous intéresse? Adres- sez-vous aux EDITIONS SO- LIDARITE INC., 2030 Boul. Pére Leliévre, Québec 8. ‘Si. cela est trop compli- FFC, 522-5853. qué, communiquez avec la} vent faire, en Voccurence, gouvernementales avanta- LE SOLEIL, 27 OCT- *E 1972, Ix