Le Soleil de Colombie, vendredt 12 jutn 1987 - 13 Récit d’un tour du monde — Par Jean-Claude Boyer Tanger, le 22 novembre 1984. Depuis mon arrivée, le 21, j'ai la nette impression de circuler dans un conte des Mille et une nuitts; jen oublie vite l’agression subie dés ma premiére heure en terre africaine. L’exotisme régne dans tous les coins et recoins de la moindre ruelle son des clochettes d’un porteur d’eau dont l’outre est faite en peau de sanglier, coup d’oeil furtif a lintérieur d’une mosquée ou on me défend de pénétrer, aiguiseur de couteaux tournant une meule a pédale, musulmanes voilées, ’ fuyantes, petit mendiant 4 l’air aussi malpropre que maladif, ' priéres 4 Allah lancées au ciel du haut d’une tour, étalages de vétements aux couleurs ultra- vives, odeurs d’épices de toutes sortes... ; Jentre dans un salon de coiffure - au courant du prix régulier d’une coupe de cheveux. Je dois d’abord enfiler un cafetan bleu clair. Le jeune coiffeur me parle peu mais remplit le miroir de sourires a tout propos. Je finis par me taire et l’observe manipuler avec virtuosité ciseaux, rasoir et... six différents types de brosses. Dés que ma criniére est | étalée sur le plancher, un trés joli gamin vient passer le balai autour de ‘ma chaise, remplace la serviette humide par une autre et nettoie les brosses aprés chaque usage. Il se plante ensuite comme un piquet devant le miroir, de Le chaud Maroc me marie. Tu as déja mérité ton pourbotre”. Lotion citronnée et, enfin, le petit miroir derriére la téte. Je le complimente. I] me demande alors avec un sourire grand comme mon _ pays “Canada?”, tandis que le garconnet m’enléve le cafetan avec cérémonie. Mes deux pourboires allument des étincel- les dans leurs yeux. (Cette séance de coiffure n’a rien en commun avec celle que j'ai subie 4 Météore au Nord de la Gréce en 1979 : en deux temps trois mouvements, jétais littéralement scalpé - un Iroquois n’aurait pas fait mieux - par un petit vieillard grec qui ne faisait que répéter sur le méme ton mécanique “Very good! Very good!”) De chaque cété d'une rue ombragée, un infernal gazouillis d’oiseaux, comme amplifié par une forét de microphones. Dans une boutique je veux acheter un tablier pour la collection de ma soeur cadette, mais les Maro- cains, me dit-on, n’en portent jamais. En sortant, j’'apercois une grande touriste en short indé- cent, alors qu’on voit a peine les yeux des musulmanes qu’elle rencontre. Une moto passe, encombrée d’une bonne demi- douzaine de balles de foins. Inévitable visite des bazars ow les plafonds eux-mémes sont souvent recouverts de marchandises. Des petits vieux rabougris, en djellabas, assis sur le trottoir, prés d’étalages débordants d’objets les fois que des mouches m’importu- nent en novembre. J’observe un petit Marocain occupé a boire des fonds de bouteilles d’eau gazeuse et atendre la main. Une bande de diablotins tente de faire tomber je ne sais quoi d’un palmier en langant des cailloux. Un Iraquien a qui je demande un renseigne- ment m invite a prendre le thé sur une terrasse. Un haut-parleur chante, au loin, les _priéres rituelles tandis que devant nous, des fidéles se prosternent, pieds nus, sur de petits tapis. Je reprends ma promenade au gré du hasard. Deux grands touristes a la carrure athlétique dévorent un lunch a mesure qu’ils le préparent; un mendiant desséché les fixe de ses yeux exorbités, répétant : “Very good? Very good?” Aijlleurs, un cul-de-jatte a l’aspect mommi- fié. Un peu partout de fiers palmiers a l’ombre caressante, des anes dociles comme des brebis. D’innombrables vendeurs de pacotilles se disputent l’attention des passants. Au dela du détroit de Gibraltar, la céte espagnole, aride et réveuse. Je satisfais mon appétit pantagruélique avec un sandwich peu ordinaire un tiers de baguette éventrée qu’un arabe noiraud farcit avec ses doigts de carottes rapées, de morceaux de poissons, d’oignons, tomates, . laitue, d’un oeuf en tranches, de cornichons et de frites recouver- tes de mayonnaise, le tout l’échange familial de cadeaux de Noél. Connaissant ses goits vestimentaires raffinés ou excen- triques, je choisis trois couleurs (rouge sang, bleu ciel et noir) et genres différents, agrémentés de faux-brillants dorés de duchesse déchue - trois robes pour moins que la moitié du prix d’une seule au Canada. (On m’a prévenu de ne jamais payer plus que la moitié du prix initial.) Je devrai emballer ce colis Ala poste méme, devant un employé, en utilisant papiers et cordes vendus la par un emballeur attitré. C’est l’employé le plus affairé qui me sert. Je lui dis, tout bonnement “Vous travaillez fort. Ne prenez-vous jamais le temps de vous reposer?” Son regard s‘illumine. I] me donne un excellent service. Je remarque, prés de moi, un écrivain public - pour les illettrés. C'est avec la respiration écourtée que je quitte la poste enfumée, comme on quitte un fumoir bondé. Soirée fort agréable avec un jeune professeur d’arabe qui se dit a l’aise en cing langues mais pas en anglais. Il a un cerveau encyclopédique. Je suis particu- liérement ravi de 1’entendre réciter Le Pont Mirabeau d’Appolinaire, poéme exquis que nous avions disséqué a l’Universi- té de Montréal comme des biologistes maniaques. [Suite la semaine prochaine] gem | fa APPEL ‘dération des BE ses Aso D’OFFRES L’Annuaire des commercants, professionnels et organismes francophones de la Colombie-Britannique est publié depuis 1983 par la Fédération des Franco-Colombiens. L’annuaire rassemble plus de 600 entreprises et services professionnels et est distribué 4 10 000 exemplaires dans toute la province. La Fédération considérera toute soumission d’achat, contrat de service ou autres en vue de la publication de l'Annuaire 1988. Le soumissionnaire assurera un travail de qualité, et ce, sur tout le territoire de la Colombie-Britannique. Les documents d'information sont disponibles a la Fédération et toute soumission devra étre recue avant le 15 aofit 1987 al’adresse biaiss et me fixe de ses beaux Plus weterochitcs. Trés nombreux _entass€, bourré, écrasé, et pour le Giivante= grands yeux avides. Le coiffeur, Véndeurs d’arachides. Une son- prix d'une chanson. Je dormirai ‘Jui, prend un temps infini pour ¢tte annonce un porteur d’eau. Ce soir-la comme un hippopo- Marc Roy, Directeur général sécher avec telle brosse, puis avec Un centenaire balaie la chaussée tame. Fédération des Franco-Colombiens telle autre, trois cheveux ala fois. @VeC Un rameau séché, sans La journée se termine a rete Une douce musique arabe est anche. marchander trois robes marocai- VCR. OB4 : sur le point de m’endormir. Ils‘en _Tét ce matin, c’est encore un _nes pour ma soeur ainée dont j’ai (604) 669-5264 faut de peu pour que je dise : “Ca coq quime réveille. Température __tiré le nom en aoit, juste avant suffit! Ce n'est pas demain que je de juillet; c’est bien la premiére mon grand départ, en vue de La sécurité en mer, il y a deux fagons de Ey Se Cem POS cs Sime ee ‘. Oui, j'aimerais en savoir davantage sur les cours avancés de sécurité nautique offerts dans ma région. Garde cétiére canadienne 224, Esplanade ouest, Vancouver nord (C.-B.) V7M 3J7 l’apprendre. Il est toujours possible de faire son | apprentissage en se heurtant a la dure réalité, | mais il y a une autre fagon beaucoup plus facile, | qui consiste a suivre des cours avancés de | sécurité nautique. | | | Ces cours peuvent vous sauver la vie. Des tecaind professionnels donnent une formation de base, ices g avancée ou de recyclage en techniques de survie, de sauvetage, de lutte contre l’incendie et de a, Se ee ee ee ae a J premiers soins. Si la navigation est votre gagne- pain, Ces cours vous apprendront des choses qui vous resteront pour la vie. Ce que vous ignorez ; de la navigation Certains de ces cours sont gratuits et ils se pourrait vous coiter donnent a intervalles fréquents, dans toutes les la vie! régions du pays. Pour en savoir davantage sur ceux qui sont offerts dans votre région, remplissez | le coupon ci-contre et retournez-le ala 1 : Garde cétiére canadienne. | : Mettez le cap sur la sécurité! Canada § Garde cétiére + Canadian canadienne Coast Guard _ Onn’apas toujours le vent dans