En 1938, année de composition de ce concerto, I'Autriche a été balayée par le courant du fascisme allemand, courant qui gagna peu a peu toute l'Europe centrale. C'est le premier pays qui bas- cule dans le camp nazi, annexe par le régime de Fuhrer. La Hongrie ne sera pas épargnée et le musicien trouvera_ bientot refuge en Amérique dés 1940, « résigné aprés une longue hésita- tion » a quitter sa terre natale ou il commengait a s'adapter a « la simplicité de la vie paysanne de sa patrie » et prendre gotit a son folklore authentique qu'il incorpore a sa musique influencée dans sa jeunesse par la culture musicale allemande de Brahms, Liszt et Wagner. Ce deuxiéme concerto, en trois mouvements — Allegro non troppo, Andante tranquillo, Allegro molto refléte l'inquiétude grandissante a la veille de l'éclatement de la guerre mondiale. « Ce n'est plus seulement la foi de Bartok en l'espéce humaine qui se trouve ébranlée mais il sent son existence méme directement menacée » constatera la critique de son époque. Ce désarroi est exprimé avec force dans ce concerto. Béla Bartok (1881-1945), Violon Concertos 1&2, Midori, violin, Berlin Philharmonic, Zubin Mehta, Sony Classical, 1990. Simon Henchiri Simon Henchiri, Président de /’Association des é6crivains franco- phones de la Colombie-Britannique, et un collaborateur régulier du Moustique pacifique et du journal L’Express du Pacifique. Habite a Vancouver, C.-B., Canada. Dans le premier chapitre de son livre intitule Apprendre a voir, Matteo Marangoni reproduit en exergue une devise de Goncourt « apprendre a voir est le plus long apprentissage de tous les arts », tandis que dans son avant-propos, il a choisi cette formule de Platon « Le beau est difficile » . Puis, il poursuit ses commen- taires ainsi « apprendre a voir, a entendre, a lire, c'est-a-dire d’ac- quérir le seul moyen de posséder et d'apprécier pleinement une oeuvre d'art est, tout incroyable que cela paraisse, la derniére chose a laquelle pensent méme les savants et les spécialistes en Suite en page 23 14