4 , Le Soleil de Colombie, Vendredi 15 Avril 1977 “ Les héritiers de Lord Durham ” Suite de la page 1 vent au beau milieu de la polémique Quéhec-Canada. “Tl nous faudra peut-étre révi- ser certains aspects de notre constitution pour que les six millions et demi de Canadiens de langue francaise considérent la fédération canadienne comme la meilleure protection contre leur engloutissement dans une masse de 220 millions d’anglophones nord-américains.” Le Trés Hono- rable Pierre-Elliot Trudeau, le 22 février 1977, au Congrés des Etats-Unis 4 Washington. “those of us outside Quebec must give greater support and recognition to French minorities within our provinces.” L’Hono- rable Alex Campbell. IPE. To- ronto, 5 mars 1977. “L’une des grandes réalisa- tions du gouvernement Trudeau depuis 1968 a été de démontrer que les francophones de ce pays ont un réle important a jouer au Canada. (...) Je congois égale- ment que, sile gouvernement du Canada a des responsabilités envers les francophones du pays, il devrait également venir en aide aux groupements anglopho- nes du Québec. si des lois nettement discriminatoires étaient adoptées par le gouver- nement du Québec. (...) Le gouvernement fédéral est percu a travers le Canada comme le protecteur et le promoteur de légalité linguistique. Ses efforts sont percus partout au Canada anglais comme destinés a la protection et ala promotion du francais.” I,’Honorable Francis Fox, le 8 mars 1977, a la Chambre de Commerce de Mont- réal. : “Malheureusement, ce qui s’est passé en Ontario et au Nouveau-Brunswick peut diffici- lement inspirer confiance aux Canadiens-francais quant a leur éventuelle participation sur le plan national. (...) En dépit des faits comme ceux-la. le ministre du Travail de l’Ontario a osé affirmer, cette semaine, que cette province protége les droits des Canadiens-francais et qu'elle leur accorde les mémes services que ceux dont jouit la population anglophone du Québec. (...) Il peut arriver un jour que les francophones de ]’Ontario béné- ficient des mémes services que les anglophones du Québec, mais si la tendance actuelle se main- tient, cette situation découlera principalement d'une réduction des droits des anglophones du Québec plutét que d’une expan- sion des droits des francophones en Ontario.” LL’Honorable Marc Lalonde, le 4 mars 1977, Institut canadien des affaires publiques. “Nous sommes fiers du fait francais en Ontario parce que le peuple canadien francais consti- tue une cheville fondamentale dans la structure de l’identité canadienne. (...) La survivance des Canadiens-francais n’est pas la seule question qui se pose 4 ce pays, mais c'est. A mon avis, la question fondamentale. Elle est d’une importance égale aussi bien pour les séparatistes que pour les fédéralistes. (...) Il n’est pas facile pour une minorité ou une population tout entiére de réussir 4 survivre. Les Onta- riens francophones ont recu une certaine aide de leur gouverne- ment, mais je reconnais que c'est eux-mémes. leur courage, leur respect de soi. leur détermi- nation et leur fierté collective et individuelle qui ont permis la survivance et ]’épanouissement du fait francais en Ontario. Mais je dirais aussi, avec autant de fierté que de sincérité, que le gouvernement de |’Onta- rio a également fait sa part dans le processus qui a permis une nouvelle réalisation du fait fran- cais au Canada anglais — ce fait qui nous enrichit tous et qui rend notre pays et notre peuple mieux armés devant l'avenir.” L’Honorable William Davis, Canadian Club de Montréal, le 21 mars 1977. “De nombreux Canadiens qui, je pense, s’‘inquiétent beau- coup a la pensée d’une sépara- tion, reconnaissent que pour éviter cela, i] faut continuer a établir la présence de la langue et de la culture francaises dans tout le pays, et non pas exclusi- vement au Québec.” L’Honora- ble Ed Schreyer. extrait d’une entrevue avec la presse cana- dienne, le 14 mars 1977. “Pendant toute la durée de son allocution, M. Hatfield s’est porté a la défense du fédéralisme et de la possibilité de négocier une “nouvelle constitution” ot les droits des minorités et sur- tout des francophones seraient définis.” Honorable Richard Hatfield devant le Club Rotary de Trois-Riviéres (rapporté par la Presse canadienne. le 23 mars 1977). “Je tiens 4 vous assurer que le Gouvernement fédéral est plus que toujours décidé 4 encoura- ger le bilinguisme. Le gouverne- ment reconnait aussi les difficul- tés particuliéres que rencon- trent les minorités francophones hors Québec... Je porte toujours un grand intérét aux difficultés des minorités francophones hors Québec.” Le Trés Honorable Pierre-Flliot Trudeau, le 26 jan- vier 1977, lettre adressée en réponse a plus de 400 télégram- mes venant de personnes et organismes francophones hors Québec. “... J estime que notre but a nous, Canadiens-anglais, devrait étre de montrer a nos concito- yens d’expression francaise, non seulement que leur langue et leur culture ne sont pas mena- cées au Canada. mais que nos deux groupes linguistiques res- pectifs s’enrichissent mutuelle- ment...” Mitchel] Sharp, le 16 février 1977, 4 Toronto. Les élus du peuple s’évertuent ces derniers temps. a discourir sur leur engagement de défen- dre et de promouvoir l’égalité linguistique. Pour eux, la cause des minorités francophones en dehors du Québec mérite d’étre défendue. Elle peut méme justi- fier, aux yeux de‘tertains, la protection des droits des anglo- phones du Quéhec. La Fédération des Francopho- nes Hors Quéhec dénonce vive- ment l’attitude de ces politiciens qui se servent impunément d’une cause pour laquelle ils n’ont que des mots. Ce verbiage inutile de politiciens ne rendra pas service 4 un peuple en voie ~ de disparition, tant et aussi longtemps que les discours ne se traduiront pas par des mesures énergiques et immédiates. B. “Les héritiers de Durham” Lord Pour sortir enfin des rengai- nes de politiciens et pour ouvrir le chemin qui ménera a de nouvelles solutions. les franco- phones hors Québec décident aujourd’hui de parler de leur . situation actuelle. Qu’en est-il de leur problématique? Les communautés francopho- nes hors Québec sont aujourd’ hui dans un piétre état quoi qu’en pensent les politiciens. Saviez-vous que: — bien gu’il y ait prés d’un million et demi de Canadiens d'origine francaise. un demi-mil- lion n’ont plus le francais comme langue maternelle? — sur le million de francophones récupérables, le quart ne parlent plus le francais a la maison? — dans six provinces sur neuf, un francophone sur trois et méme sur deux. a épousé une personne d’un groupe linguisti- que différent? Pis encore, que dans environ 90% des mariages mixtes, la langue de communica- tion entre les époux est ]’an- glais? —la grande majorité des franco- phones vivant a l’extérieur du Québec connaft une situation socio-économique inférieure a l’ensemble de Ja population, tant du point de vue du revenu que de la scolarité ou de l’occupa- tion? = — dans le domaine juridique, huit des neuf provinces (sauf le Nouveau-Rrunswick) ne recon- naissent aucun statut officiel au francais? — seulement trois provinces sur neuf (le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et ]’Ontario) accordent ” un certain statut officiel au francais comme Jangue d’ensei- gnement, mais que finalement tous les droits, dans toutes les provinces, sont. toujours a la discrétion du gouvernement au pouvoir? ‘— les quelque $400 millions versés par le gouvernement fédéral aux provinces depuis 1970, pour l’enseignement des langues, sont souvent utilisés a d'autres fins? — le gouvernement fédérral n’exerce aucun contréle sur ces. versements? — d’aprés |’efficacité des cours de formation linguistique, il en a cofité aux contribuables $206,455 pour “bilinguiser” un fonction- naire? — la Loi sur Jes Jangues officiel- les ne favorise que le bilinguisme institutionnel (sauf dans le ciel québecois!) et non le développe- ment des communautés franco- phones? . — Radio-Canada ne répond pas a notre image puisque la program- mation locale est insignifiante? — le budget du Secrétariat d’Etat relatif aux annonces dans les hebdomadaires francophones | en dehors du Quéhec n'est que de $60,000, alors que le budget pour la presse ethnique s’élévera a plus de $1.5 million? Il est clair, comme en fait foi “Les héritiers de Lord Durham”, que la problématique est complé: te et totale. ; -~ ~ Sans _ par‘ LE HERISSON lentendez.” rancune ... QUI S’Y FROTTE... S’°Y PIQUE DE QUI S’AGIT-IL? Lors du récent passage du Premier Ministre Trudeau a Disneyland, ce dernier a semblé reconnaitre dans le personnage de Mickey Mouse une personnalité de la scéne politique canadienne. SONDAGE INUTILE? N’avez-vous jamais pensé que les sondages tels que celui qui est paru dans le magazine “The Canadian” reflétent plus souvent l’ignorance des gens sur un. sujet que leurs opinions longuement mfries. DES RUMEURS? Le Conseil d’administration de la Caisse Populaire de Maillardville ayant décidé d’ouvrir son assemblée annuelle a toutes personnes intéressées, plusieurs personnes croient gu’il sera ainsi plus facile 4 un journaliste de Radio-Canada d’assister a la réunion sans se faire remarquer. UNE QUESTION D'INTERPRETATION... Le 7 Avril dernier, a 11h40, était diffusée cette nouvelle sur les ondes de CBUF-FM: “I don’t think french news is interested in that... ” _ (Je ne crois pas qu'une telle nouvelle intéresse le service francais de Radio-Canada. Tel et le commentaire formulé par le ministre provincial des transports, M. Jack Davis, rejoint au téléphone par Jun de nos reporters, au sujet des hausses de tarifs de Riviou Straight. Rejoint 4 nouveau par un autre journaliste pour obtenir la confirmation, M. Davis a précisé: “Libres 4 vous d’interpréter mes propos comme vous M. Davis a manqué sa chance de nous montrer comment la boucler... Interprétez ces propos comme vous !’entendez. =, oe z —— j C. L’unique recommandation: “faites vos jeux”. Finis les discours vides des politiciens. Ils n’ont sfrement plus leur raison d’étre. Les francophones hors Québec veu- lent que toutes les autorités © responsables prennent. connais- sance de leur livre et de son unique recommandation, c’est-a- dire: “Une politique globale, précise, cohérente, et définitive de déve- loppement des communautés de langue et de culture francaises. Cette politique devra toucher: 1) La maftrise des moyens d’éducation. 2) Les moyens de communication relevant de la Société d’Etat devront refléter la vie méme de nos communautés. 3) Les membres de nos commu- nautés devront pouvoir dévelop- per leurs propres moyens de promotion économique, sociale et culturelle. : 4) Au niveau politique, il es évident gue ces exigences mini- males ne seront réalisées qu’a la condition que soit. établi un lien d’obligation stricte par la recon- naissance concréte. pratique et institutionnalisée des droits légi- times de la communauté. Cela devra se traduire dans chaque province par l’adoption du fran- cais comme langue officielle avec ses conséquences irrémédiable- ment engageantes. 5) Au plan fédéral. la politique du bilinguisme institutionnel de- vra se transformer en une politique de développement de communautés dans tous les do- maines qui relévent de sa compé- tence. C’est une exigence sans laquelle aucun effort partiel ne portera fruit. ; 6) Ultimement, dans le débat qui s'est engagé sur l'avenir, il _faudra tenir compte de la pré- sence des communautés franco- phones qui fait la différence, de ce pays. Cela signifie que toute discussion et décision devront inclure des garanties fondamen- tales de leurs droits individuels et collectifs.” Voila. La Fédération des Fran- cophones Hors Quéhec considére que la responsabilité de résou- dre le probléme repose en tous et chacun. Elle attend, dans un avenir trés rapproché, des ac- tions concrétes et immédiates des autorités responsables, tant du gouvernement fédéral que des gouvernements provinciaux, que des institutions et des membres de la société. Dans cette optique, la Fédéra- ‘tion des Francophones Hors Québec a demandé mercredi des rencontres avec: — Pierre-Flliot Trudeau, pre- mier ministre du Canada; — Joe Clark, chef de l’opposi- tion 4 la Chambre des Commu- nes; — Ed Broadhent. chef du Nou- veau Parti Démocratique; — René Iévesque. premier ministre quéhecois: - — Gérard D. Lévesque, chef de l’opposition a ]’Assemblée Natio- nale du Quéhec: — Rodrigue Biron. chef de l'Union Nationale: et, dans chaque province, chaque association provinciale, membre de la F.F.H.Q.. rencontrera leur gouvernement provincial et les partis d’opposition en temps et lieu, pour faire accepter et mettre en oeuvre l’unique recommandation de leur livre. Note: Dans environ un mois, la F.F.H.Q. rendra public le volu- me II de “Les héritiers de Lord Durham”. Le volume JJ est en quelque sorte un complément du docu- ment de synthése. le volume I, puisqu’il présente l’analyse dé- taillée de Ja situation actuelle de chacune des communautés fran- cophones des différentes provin- ces. Préparés par les associa- tions provinciales de francopho- nes, des analyses et des plans d’action serviront d’outils de travail dégageant l’envergure et -Yorientation des mesures qui s’imposent. a Wiis RR Ny DSR iti alone haan ein wep ed BRUISE En DOSER ROM, | ny ty Hal tay mide RHR Aipie. ea! Seda? ee hi AREY t eg Bt =