— ee a ee ree \ @ FEDERATION CULTURELLE "4 DES CANADIENS FRANCAIS Vers une politique culturelle globale ~ Il faudrait une mémoire d’éléphant pour se rappeler la signification de tous les sigles qui assaillent nos yeux et nos oreilles par les temps qui courent:...La difficulté est augmentée quand un organisme ose, en plus, changer d’appellation en cours de route. Si le Comité culturel des francophones hors Québec (le CCFHQ) est devenu la Fédération culturelle des Canadiens frangais (la FCCF), aprés seulement deux ans d’existence, c’est que ses membres voulaient démontrer une attitude positive face a leur situation démographique, en ne s’identifiant plus par rapport a d’autres mais bien par rapport a eux-mémes. S'identifier comme ‘francophones hors Qué- bec” était en quelque sorte une négation, alors que s’afficher en tant que Canadiens francais démontre, tout au moins, une attitude positive qui n’exclut personne. Maintenant, il s’agit simplement de ne plus confondre FCCF avec FFHQ, FFCF, FJCF, etc., etc., etc... : : Qu’est-ce, dites-vous? Une politique globale, n’est-ce pas ce dont parle la FFHQ depuis des années? Que vient faire le culturel la-dedans? De toutes facons, ce ne sont que des mots et pas une culture vivante, non? Non, pas tout a fait. En fait, lorsque les organismes culturels des provinces se sont regroupés en fédération, il y a trois ans, ils savaient l’importance que !’on devait accorder a une force nationale chargée d’élaborer un plan qui leur permettrait de procéder ensem- ble a un épanouissement culturel de leurs commu- nautés.. C’est la la base de cette ‘‘politique culturelle globale’’. Présentement, en collaboration avec le direc- teur de la Fédération, ces organismes étudient les étapes qui ont marqué leur formation, leur profil actuel, et enfin, la fagon dont ils envisagent leur avenir, individuellement et collectivement. Le document qui doit étre publié d’ici la fin de 1981 fera état de ces éléments constituant la politique culturelle globale des francophones-hors Québec. Selon le directeur de la Fédération, M. Noél Leclerc, cette reflexion et la planification qui s’ensuit arrivent a point nomme. I] ajoute: “La plupart de nos organismes-membres 4a travers le pays en sont rendus a cette étape-la dans leur évolution. Ils existent depuis quelques années, ils ont l’expérience de plusieurs programmes d’ac- tivités et ils sentent le besoin de s’accorder le temps nécessaire pour exprimer bien clairement ce qu’ils font et déterminer 1a ou ils veulent en ar- river. Il y a énormément de vie dans les milieux artistiques/culturels francophones en ce moment, et il est important de canaliser ces énergies.” “Tl faut leur donner leur valeur réelle et, pour faire ca, il faut faire savoir d’ou l’on vient et ou on s’en va. De 1a, la voix forte et claire d’une politi- que culturelle globale, et la veille d’un important essor de notre vie culturelle collective de franco- phones - que nous soyons Franco-colombiens, Franco-ontariens ou Acadiens’’. Les organismes préparent présentement des documents qui schématisent leurs interventions dans les domaines de la musique, du théatre, des lettres, des arts plastiques, de l’artisanat, de la danse, du cinéma, de la culture populaire, de Vhistoire et du chant chorale. Ces disciplines ar- tistiques sont congues comme des ressources im- portantes en elles-mémes, mais aussi en termes d’outils de développement communautaire. II] ne s’agit pas de voir la culture comme étant au ser- vice d’autres valeurs, mais de leur fournir un cadre et des moyens de s’épanouir et de dévelop- per leur plein potentiel. ; Quand on parlera tous le meme langage ~ “C’est a force d’échanger, de se familiariser les uns avec les autres qu’on arrivera a se com- prendre et a développer une vie culturelle satis- faisante dans les communautés francophones du pays’’, explique le président de la Fédération, M. Michel Monnin. Depuis qu’il a accédé a la présidence de cet organisme en juin 1978, il a concentré ses efforts sur le rapprochement des organismes culturels provinciaux, membres de la FCCF. Président également du Centre culturel franco-manitobain, il est bien placé pour voir les applications pos- sibles de politiques, de méthologie, de démarches d’une province a une autre. S’il y a des points communs entre les dif- férents groupes culturels du pays, c’est par con- tre au cours de son mandat qu’il a eu l’occasion de se rendre compte des infinies diversités du. pays. “Intellectuellement, politiquement, on peut com- prendre cette notion sans la ressentir vraiment. J’ai impression d’en avoir découvert pour moi- méme la portée a force de parler et de discuter avec des gens de tous les coins du Canada. Je me sens privilégié d’avoir pu rencontrer des franco- phones vivant aux Territoires du nord-ouest, aussi bien que dans le nord de 1’Ontario ou en Nouvelle-Ecosse. C’est une expérience enrichis- sante pour moi aussi bien que pour nos membres d’échanger. comme ca. Plus qu’auparavant, _ maintenant, j’ai de la sympathie pour les diri- geants fédéraux qui doivent quotidiennement faire face a ces diversités dans le gouvernement _ du pays.” “Tl est certain que méme au niveau d’inter- vention de la FCCF, il n’est pas facile de trouver la politique, V’activité ou le programme qui représente un juste milieu. Notre rdle présente- ment est tres proche de cette réalite. I] faut que nous voyions a bien nous assurer que tous nos membres soient conscients que leur contribution personnelle ou locale a la vie culturelle du pays est importante pour les autres. Que la culture régionale influence son rayonnement national. Qu’elle est importante pour les gouvernements, les Québécois, les anglophones qui nous en- tourent, et surtout pour nous-mémes, pour notre fierté et notre identité collective de Canadiens francais.” Michel Monnin sait fort bien que cette démar- che est de longue haleine, et il ne s’attend pas a ce que cette conscientisation soit accomplie entiére- ment durant son mandat. I] est satisfait de savoir qu’il aura contribué a son cheminement. Heureusement, dit-il, il n’est pas nécessaire pour nous de défoncer des portes - elles sont ouvertes pour la Fédération; sa crédibilité com- MICHEL MONNIN, président de la FCCF me organisme porte-parole culturel au plan na- tional est assurée par son existence méme et la continuité de sa programmation. I] importe cependant, que nous continuions a démontrer de facon active a nos membres que nous sommes conscients de leurs besoins et de leurs aspirations particuliéres, et que nous pouvons prendre les moyens d’y répondre. Notre travail est plutot ‘“interne’”’ en ce moment de notre existence. Tous les membres ne sont pas également conscients que leur travail a une portée plus que régionale et qu’il est avantageux pour eux de collaborer au grand tout. Les visites du Directeur de la Fédéra- tion dans chacune des provinces, pour travailler au développement de la politique culturelle glo- bale, sont aussi un rappel important a ce niveau- la. Si les provinces sont tres différentes les unes des autres, et si leur activité culturelle est par- venue a des stages tres différents de développe- ment, il n’en demeure pas moins que leurs organismes ont beaucoup en commun - leur situa- tion de minoritaire, par exemple - et donc beaucoup a échanger. Michel Monnin poursuit: ‘‘Quoique les situa- tions du Conseil de promotion et de diffusion de la culture du Nouveau-Brunswick et du Centre cul- turel franco-manitobain ne soient évidemment pas pareilles, je sais que les échanges que facilite la Fédération me donnent une idée de ce que je voudrais imiter, de ce que je pourrais accomplir au CCFM, et me situent par rapport a des développements que je voudrais entreprendre au Manitoba. La méme chose est vraie pour d’autres personnes dans d’autres provinces.” “Quand chaque organisme provincial aura - completé son plan d’action, connaitra ses objec- tifs a long terme et se sera donne les moyens de les atteindre dans toutes les disciplines artisti- ques qui j’intéressent, quand il avancera vers des buts précis plutét que de se contenter de ‘‘faire des activités’’ nous aurons la la base d’une vie eulturelle solide et authentique qui sera la nétre propre. Ce sera un grand pas de fait.” : eee ta ee . ebtiog sl ) ee ee ows oe wy oR eg 8 we Paw a eee 9 es et ee eR SS Pe SY ant ten Cedtextissdat commarditeepanieSecretariatd Etat J OER ES rs seep Caer eee ME PTS