Le Soleil de Vancouver,Page 11, 8 Aout 1969 les MOTS CROISES EEE Bite Par Jean RIOU ‘A QUAND L'UNION DES SYNDICATS La gréve des bouchers des _ super- marchés a mis & jour un probléme trés grave et ce ne sera pas la fin de cet- te gréve qui le rera disparaitre. wuand,dans une seule entreprise, ou organisation commerciale, il se trouve deux syndicats, il y aura tou- jovrs un danger de confrontation en- tre les deux corps syndicaux et leurs membres. Tel que, par exempee, ladis-— pute qui existe maintenant dans les supermarchés:avec quelques magasins dtouverts et d'autres fermés. Le fait que cette situationn! est jamais venue a jour auparavant n' est pas du a quelques accords mais plutot a des négociations chanceuses et fruc- tueuses qui avaient,. jusqu'a present fait éviteraux employés de faire gré- ve ou aux employeurs d'imposer le lock-out. : Les employés des supermarchés, au- tres que ceux concernés par leservice de la viande, ont accepté un nouveau contrat de travail et sont tous préts a retourner travailler 4 n' importe quel moment mais & condition qu'!. ils n'ont pas a traverser les piquets. de lock-out. Safeway a, par exemple,ouvert we douzaine de magasins mais ne peutrien dire quand 3 l'ouverture des autres wagesins. Les supermarchés d'une au- ‘tre chaine sont toujours fermés 4 cau- se des bouchers, ces derniers ayant des piquets de lock-out devant chacun des ilapasins de la chaine. Maintenant que les employés LE MONDE DU TRAVAIL | ont , ° re 2 . signe un nouveau contret, cesderniers _ ont protesté 4 leur syndicet parce- qu'ils ne peuvent retourner travailler © Si les deux syndicats des superimarches avaient négocié ensemble un ccntrat coumun, ces nouvelles disputes et protestations n'avaient pas eut lieu. . Négocier des'contrats communs se- .rait certainement une solution a bien des maux dans beaucoup d' industries. liais il ne faut pas perdre de vue que rien ne pourra remplacer le fusionne- ment des syndicats dans une méme in- dustrie. la signature de contrat com- mun ne peut étre que temporaire. IL est évident que beaucoup de syndicats répugnent 4 perdre leur au- tonomie et puissance sur leursnmembres mais tant qu'il existera tout un cha- pelet de petis syndicats négociants dans une méme entreprise ou industrie, un grave problésie continuera d‘xister divisant les travailleurs et menacant l'econouie du pays. Beaucoup de syndicalistes haut placés et trop peureux de‘vendre leur place, disent qu'une seule centrale syncicale ne pourrait s'occuper de plusieurs mwétiers 6 la fois. Cet ar- guenent et sans fondement. Je newis la difficulté qu'il y aurai 4 évaluer la classification d'un boucher avec ‘celle de la caissiére ou du receveur puisque tous travaillent dans une mé- me entreprise. 1 est sur et certain qu'il y au- ra des chefs syndicaux qui ne renon- ceront jamais a leur propre puissance et clest au gouvernewent qu'échoit de faire le premier pas. Unelégislation dans le sens du fusionnement serait la bienvenue pour les syndiqués et le pu- blic en général. FOROS OG OR a Ra aE ACK ae AViZ-VOUS a * RENOUVELLE VOTRE ABONNEMENT? * 3K 2k 2c 2k 2 2 2K 2K 2k 2K 2 2K 2K 26 2k 2K ok os ok 2k 2K 2K 2K 2k ok ok ks 2k 2K KOK par Yves TRIVIDIC HORI ZONTALEMENT 1. Action de préparer. g 2. Garder par devers— Attache. 3. Bois noir et dur- Point cardinal. 4. Régle- Débarrassé De toute humi- dité. 5. Prophéte Juif- A deja servi. 6. Ville d'Allemagne- Passer @ l'eau claire. 7. Gal’re que monteit le Roi-Cal@re. 8. Divinité des Indiens. 9. Téte de Rocher- En Anglais( fabri- quer). é 10. Notre mére a tous-Couper en wuor- CeaUux. 11. Prono personnel- Article- Unité de Travail. VERTICALEMENT 1. Magistrat Romain qui rendsit la serie JUSTLCOS Démonstratif. 2. Révolte~Connu. 3. Saison- Ornée d'images. he Extrewité supérieure d'une anten- ne. 5. Animal domestique- Les femses la suivent. : 6. Du verbe rire-Partie extérieur d'un corps. 7. Vient de l'artois- Fleuve d' Ita- lie. ; 8. Centiéme partie du Franc. 9. Département Frangais- User par les pluies. 11. Sans tacne.- Fin d'infinitifyel- les. Quebec s‘oppose a la hausse des tarifs de la Bell M. Paul Martineau, conseiller de la province de Que- bec, a dit a la Commission canadienne des transports, hier, que la compagnie du Téléphone Bell Canada ferait mieux de réduire ses dépenses plutdt que de songer a aug- menter ses tarifs. ‘ On sait en effet que Bell Canada a soumis une requéte devant la Commission pour augmenter 4 la fois ses tarifs et aussi le taux des ristournes payées sur ses investissements de 6.8 p.c. a au moins 8 p.c. Selon M. Martineau, Bell Canada pratique une politique marquée par l’imprévoyance et qui aboutit 4 “une spirale sans fin des augmentations des dépenses’’. La compagnie souhaiterait augmenter de $83 millions ses revenus annuels. S’adressant 4 M. Robert Scrivener, président de Bell, qui assistait en tant que spectateur aux audiences devant la Commission, M. Martineau a dit: **-Pratiquez donc ce que vous préchez’’. Le conseiller du gouvernement du Québec se référait aux recommandations de la compagnie Bell Ca- nada qui demandait récemment au gouvernement de met- tre un frein a l’inflation en cessant sa politique dite “de penses, dépenses-taxes, taxes’’. M. Martineau a d’autre part fait remarquer que les profits de cette société s’étaient multipliés par sept depuis 1959 pour atteindre maintenant $758,000,000. Bell veut augmenter de 40 cents-a 70 ‘cents le tarif mensuel du teéle- - phone privé et de $1.30 a $2.95 la ligne d'affaires. Plusieurs maisons d’affaires ont déja poussé les hauts cris face a cet- te perspective peu enthousiasmante pour elles. M. Marti- neau a dit qu’une diminution du budget de Bell Canada qui prévoit des dépenses de $2,500,000,000 pour les prochaines - cing années serait plus conforme a la politique antiinflation- niste que préconise Ottawa. Petites annonces TARIFS: 25¢ la ligne MINIMUM: $1,00 CARTES D'AFFAIRES ENCADRES $5,400 COURS PRIVES COURS DE CONVERSATION FRANCAISE Privé ou semi-privé Tarif raisonnable - Professeur qua- 1ifié - Pour informations +télépho- nez: 253-2074 aprés 16 heures pensées pour notre temps Le Devoir Saha a et a a Fas a een ie SS a ee re see Situation du Québec Le développement est un effort soutenu d'une nation vers une autonomie croissante de ses centres de décision dans la détermi- nation de-ses objectifs, et l'utilisation des moyens pour les réali- ser. Le Québec est, a ce point de vue, dominé comme les pays dits “en voie de développement’’. Le méme chantage se fait (la mena- ce dé la fuite des capitaux) envers lui devant son effort d’autono- mie croissante de décision. Il ne faut pas se leurrer, le développe- ment n’est pas d’abord un probleme humain, économique ou cul- turel. c’est d’'abord un probleme politique, probablement le plus important du siecle. C'est donc fondamentalement un probleme de pouvoir. La peur des pays riches devant les pays pauvres a valu l'aide et l'assistance qui se révelent de plus en plus une superche- rie. La peur plus grande des pays riches devant des pays pauvres plus forts vaudra peut-étre un jour une redistribution mondiale au pouvoir. M. Yvan Labelle, sociologue, professeur a l'Université Laval. au Congres des affaires internationales de l'Université Laval, mars 1969. Le sous-développement Le probleme du sous-développement est avant tout un pro- bléme humain, c’est ensuite un probleme politique et ce n’est qu’en derniére analyse qu’il est un probleme économique. Je sais, pour l’avoir expérimenté de longues années en pays en voie de développement; combien il est long et ardu de gagn.r la confiance des hommes de civilisation différente avec lesquels on est en contact. Je sais aussi, pour les mémes raisons, que cette confiance est absolument indispensable si l'on veut exercer une action profonde et efficace dans le domaine du développement. Or, que voyons-nous? Des personnalités compétentes, bien inten- tionnées, qui passent comme des météores en pays sous-dévelop- pés, séjournant deux ou trois ans, quelquefois moins, beaucoup moins, dressant des rapports qui vont pour la plupart dormir dans les archives des institutions-internationales. [ls n’ont pas eu: le temps de connaitre le pays et les hommes. Comme on me le disait il n’y a pas si longtemps dans un pays asiatique, jamais les rapports entre les Occidentaux et les habitants du Tiers-Monde n'ont été aussi fréquents, mais jamais ils n'ont été aussi fugitifs et superficiels. M. Robert Garry, géographe, professeur a |’Université de Montréal, au Congrés des affaires internationales de 1’Universi- té Laval, mars 1969. Développement et colonisation Aucun peuple ni aucune civilisation n’a pu se passer de mo- 'deles venus de |’extérieur pour son évolution. Ce n’est pas le fait d’emprunter un modéle au dehors qui est aliénant mais bien la maniére de le faire. Apres tout il y a des valeurs universel- les, des modéles simplement humains, sans plus. Pour les collectivités comme pour les individus, sans dou- te, une personnalité se crée a partir des matériaux fournis de l'extérieur. Mais toute la question est de savoir si on se sert de ces matériaux ou si on est asservi par eux. (.. .) ‘ Les irritantes et stériles contradictions du Tiers-Monde manifestent ce stade d’une évolution inéluctable a laquelle !’his- toire l’'accule comme elle accule aussi bien tous les peuples a quelque moment. Encore une fois, personne n’a le droit de re- procher aux pays sous-développés d’en étre la, ni d’exiger d’eux que cette maturation se fasse dans des délais et selon des for- mes qui leur seraient dictés par d'autres qu’eux. Par contre, on est strictement obligé des qu’on traite avec ces pays pour leur préter une assistance quelconque de tenir compte de cette situation pour ne pas prolonger, avec la compli- cité des intéressés eux-mémes, la colonisation. Le développe- ment, en effet, comme idéologie, dans ses fins et ses moyens, du moins tels que concu tres généralement, n’est autre en effet que le prolongement de la colonisation. M. Albert Doutreloux, anthropologue, professeur a !’Univer- sité Laval, au Congrés des affaires internationales de 1|’U- niversité Laval, mars 1969. “La politique de la France au Moyen-Orient n’a pas pour ob- jet de vendre des armes, mais de travailler au rétablissement — je dirais plut6t 4 |’établissement de la paix. Au surplus, l’exis- -tence d’un conflit qui devient chronique et qui, comme toutes les maladies chroniques, aurait des phases de rémission alternant avec des crises, cette existence d’un tel conflit constitue un véri- table danger pour la paix et en particulier pour l’équilibre en Mé- diterranée. D’autre part, la France se doit de défendre ses pro- pres intéréts moraux et matériels qui sont considérables et trés variés dans tout le bassin méditerranéen, et qui tiennent en par- ticulier aux bonnes relations anciennes, puis renouvelées que nous -entretenons avec les Nations Arabes. Dans ces conditions, notre politique a été et est d’abord de conseiller autant que faire se peut la sagesse sur place, et ensuite d’essayer de promouvoir ou de contribuer 4 promouvoir‘un réglement qui permette a |’Etat d’Is- raél de vivre en paix 4 Il’intérieur de frontiéres reconnues et _garanties en méme temps qu’il assurerait la solution des proble- mes humains et politiques que posent I’existence et les droits des populations palestiniennes.”’ : Georges Pompidou, président de la France, dans une confé- rence de presse tenue a Paris, le 10 juillet 1969.