_ sur les articles . Chemical Sciences: ~ La langue frangaise en recul On a fait beaucoup de bruit sur l’usage du francais dans la_ science. Le fond de la question peut étre. l'objet d’un long débat. Quelques statisti- ques nouvellement parues publiés dans le domaine ‘des sciences physico-chimiques peuvent étre utilement versées au dossier. L’analyse statistique porte sur les résumés publiés par le célébre Abstracts, la bible des- chercheurs, qui parait chaque semaine sous forme d’énormes velumes de prés’ de 800 pages grand. format. Ils reprodui- sent, en anglais, les résumés des articles parus dans la ‘littérature’ scientifique mondiale: re- vues (12 728 en 1980), brevets (61 998 en 1980), rapports, livres, etc. Com- me les rubriques sont trés diversifiés, le domaine couvert va de la physique a la biologie. C’est donc une bonne ‘représentation de la ‘‘science’’ en géné- rale, quelque peu tronquée cependant du cété de la physique théorique et nucléaire, de |’électronique et de la médecine. ‘En 1980, 475 389 résumés d’articles et de brevets ont été publiés. La ‘‘production’’ littéraire de la science augmente actuellement de 5% par an (8% de 1950 a 1970). Depuis 1907, les cher- cheurs ont publié plus de neuf millions de documents scientifiques! La répartition géographique de l’origine des travaux — c’est-a-dire par référnce au pays ou la recherche a été effec- tuée, et non par référence a la nationalité de la revue qui publie le travail — est la suivante, par ordre d’importance pour 146 pays en 1980: Etats-Unis 26,2%; U.R.S.S., 19%; Japon, 10,4%; les deux Allema- gnes ensemble, 7%; Gran- de - Bretagne,.: 5,9%; France, 4,2%. Suivent ‘Inde, le Canada, |'Italie, !a Pologne, .la Tchécoslova- quie, etc. En 1956, t’ordre était le méme,: mais les pourcentages différents: Etats: - Unis, 28,4%; U.R.S.S., _13,5%; Japon, 10,4%; les deux Allema- gnes, 8,4%; Grande-Breta- gne, 7,5%; France, 6%. Parmi les autres indices de . l’activité .- économique qu’apportent ces’. statisti- ques, on note que le Japon _a produit en 1980 43,4% des - brevets analysés (40,4% en 1975), I’Alle- magne 12;1% (20,3% en 1975) les Etats - Unis 11,3%, I’U.R.S.S. 9,7%, la Grande-Bretagne 4,9% (3,3% en 1975), la France seulement 1,7%, alors qu’elle représentait 4% en 1975! me : Il y a donc une chute spectaculaire . des -dépéts de brevets d’origine “francaise depuis cing ou six ans. Une variation analogue s’observe pour l’Allemagne. Le morceau de choix est naturellementle classe- ment des documents par langues. En 1980, |’anglais vient en tata: aan . du transfert ‘dont les . *. multiples. Ce qui est = proprement exorbitant, puisque, en 1961, il représentait . ‘seulement’ 43,3%! De plus, l'anglais progresse, et vite: (59,7% en 1975). Ensuite vient le russe: 17,8%, comme -en 1961, apres un maximum de 23,3% en 1975. Puis le japonais: 5,2%, en aug- mentation rapide (3% en 1975); I’allemand: 4%, en déclin total (12,3% en 1961); le frangais: son recul s’accélére (3% en 1975,-..5;2% “en — 1961): De la comparaison entre les langues utilisées et le pays d'origine des articles, on en aisément que 57%. des travaux allemands_ sont publiés en allemand, le reste sans doute en anglais, et que seulement 47% des travaux effectués en France sont frangais,- le reste |’étant trés probablement en anglais. De méme, 66% des travaux italiens sont -publiés en anglais. En 1960, le nombre d’articles publiés en allemand dépas- sait largement le nombre d’articles d'origine alle- mande, et le nombre d’articles écrits en francais représentait “90% du nombre des travaux effec- tués en France, mais déja I'Italie publiait 40% de ses recherches dans une langue étrangére. Ces quelques chif-: fres montrent l’ampleur linguistique dans la science. La polari- sation’ sur une langue commune, l’anglais, est un phénoméne général, ré- cent, et pas spécifiquement francais. C’est un fait expérimental international causes sont VENDREDI VINGT HEURES Magazine provincial d'affaires publiques télévisées vous donne accés 4 l’antenne de CBUFT chaque vendredi 4 20 heures -venez dans notre studio exprimer vos opinions et faire vos commentaires personnels sur les sujets. développés au cours de _ l'émission. Simples citoyens ou chefs de groupe, nous vous attendons.. Un coup de téléphone suffit. Pour prendre rendez-vous, ~ appelez | 665-7469 ou 665-8039. Et Societe «€G3 Radio: © Swe’ Canada: § eel 2%,- déduit © publiés en Alliance Francaise a Le Soleil de Colombie, vendredi 4 décembre 1981 17_ Conférence de M.Bruguiére Alexandre Spagnolo Lundi 23 novembre, M. Jean- Pierre Joannidés, Secrétaire Général de |’Alliance Frangai- se, a brillamment inauguré le cycle automne-hiver des mani- festations culturelles de ce centre d’Etudes, en présen- tant devant une salle comble, ou on a remarqué la présence de M. Paul Bazin, Consul Général de France et Mme Bazin, M. Michel Bruguiére, en tournée de conférences au Canada, invité par la Fédéra- tion des Alliances Frangaises au Canada. M, Bruguiére est venu plus d'une fois au Canada, mais a l'Est, son passage a Vancouver aurait, parait-il fait vibrer les fibres de son coeur.. M. le Secrétaire général a présenté son invité d’honneur ’ sous ses divers aspects d’hom- me: gé en histoire, Direc- teur d’Etides a !’Ecole prati- que des Hautes Etudes (IVe section), Lauréat de l’Acadé- mie Francaise, Membre du Conseil de ]’Alliance Francai- se, Paris, auteur, dont “Pitié pour Bable” etc. Aprés la carriére universi- taire, l’administrative a suivi avec bonheur.- Chargé de mission pour |’éducation et les ’ affaires culturelles au Cabinet de Georges Pompidou, puis au Cabinet de Couve de Murville, supervision pour l’achévement du Centre Georges Pompidou. - Concurremment, une carrié- re politique. Maire-adjoint de Mortagne (Orne), puis Maire du Mage(Orne). —Vice-Prési- dent de la*Fondation Franco- Américaine (Paris). Distinc-” tions honorifiques de la Belgi- que, de I'Italie. M. Bruguiére est né a Toulou- se, donc occitan, appellation désormais désuéte parmi les jeunes, or, M.Bruguiére a un “bon bout. de “temps” pour atteindre le demi-siécle. Rtre occitan touche les Vieux de la vieille, attachés a leurs raci- nes, leur héritage. M. Brugiére avait dans ses. bagages, au choix, trois sujets atraiter. M. Joannidésa choisi le plus percutant qui s’éten- dait sur un large éventail morbide de vouloir gater amis, membres et sympathisants de ce Centre d’Etudes, dont il assume les destinées depuis quatre ans avec la collabora- tion de Mme Joannideés. Le sujet choisi, Les Nouveaux Visages de histoire, depuis la pré-histoire, l’histoire et son chapelet de divisions qui s'y tattachent. Le conférencier a immédiate- ment dissipé l’herméticité du sujet 4 l’intention des person- nes non averties, lentement et adroitement tout |l’auditoire pénétra dans les arcanes de notre préhistoire et de l’histoi- re subséquente. Si, la préhistoire semble avoir atteint ses limites par les recherches et les vestiges découverts, non, il y a encore une vaste . Quand a Vhistoire, a d ‘le confé- rencier, elle est infinie, ce n'est une science congelée, elle est en perpétuel mouvement. Lihomme s’est attaché aux vestiges, aux découvertes, ses regards sont multiples, mais aussi, il s'interroge de manié- res différentes. La préhistoire est la science ui étudie le développement . e l'humanité depuis ses origi- ‘nes, d’ailleurs fort obscures, jusqu’a l’histoire proprement dite, car, elle est variable selon les lieux ou bien suivant les documents écrits qui ont été découverts. Les hommes de science avan- cent que l’analyse des veuiee au radio-carbone. a donné des dates absolues, ne dépassant pas actuellement 50, an- nées avant notre ére. Malgré cela, a dit le conférencier, la préhistoire est une science relativement récente, dévelop- pée surtout en France et l'Europe Occidentale. Elle tire une grande partie de ses tenants grifice a des sciences connexes, la géologie, la pa- . Iéontologie humaine, l’antho- pologie, l’ehtnographie. Lhistoire fait suite a la préhistoire, d’ou le postulat du conférencier, “Le temps élar- gi” par la préhistoire, d’aprés les travaux de l’ Abbé Breuil et Leroi-Gourhan. Lhistoire est le dépét de l'expérience de l’humanité, la “maitresse de la vie” disait Cicéron. L’histoire comporte un vaste éventail de divisions, trop longues 4 énumérer. Mais, ajouta le conférencier, elle se démode, ce n’est pas une science figée, coulée dans le béton, expression chére au Président R. Lévesque...Les nouvelles découvertes, les u- nes aprés les autres s’ajoutent, puis finisent par étre cadu- ques. L’histoire écrite est de suite ancienne, il y a toujours du nouveau, il y a des erreurs, elles persistent, elles sont 1a. La géographie s’accroche a Vhistoire d'une certaine manié- re, il n’ y a pas de cloisons étanches: la géographie hu- maine intéresse. Poursuivant sa causerie, M. Bruguiére brossa un tableau des publications historiques, qu’entre l'histoire et le roman historique, le premier se vend mieux (33%), contre (14%) pour le second. On signale qu'il y a depuis quelque temps une forte explosion de curiosité pour histoire, bien qu’il faille du temps pour que des théo- ries historiques accrochent le public. La Révolution Culturelle de ‘1789 a réduit les méthodes de recherches et le travail des historiens. Jean Jaurés (1859-1914) dans son Histoire Socialiste, ot il a mis toute la chaleur de ses convictions humanitaires, dés 1898, lorsqu’il a adhéré au mouvement du _ socialisme, semble avoir exclu la grande histoire, méme ignoré la pré- histoire, pourtant on dit qu’un peuple qui n’a pas de passé n’a pas d’avenir. Si, Valéry Giscard d’Estaing s'est. cherché des racines dans Vhistoire, le socialiste Frangois Mitterrand s'est: refusé aux siennes touchant de prés la Révolution Francaise, encore une émule de Jaurés... Puis l’enseignement de l’his- toire prit une autre tournure, il est devenu fonciérement plus: sérieux, incluant l'étude de l'Antiquité, cette période défi- nie comme antérieure a |'ére chrétienne s’étendant jusqu’au Moyen Age, cette période, en sl aig 9 Sate définie qui irait entre l'antiquité et les Temps Modernes, quoiqu’il est diffici- le de l’enfermer entre deux événements, entre des dates, aussi, avec plus de souplesse, on a préféré la délimiter entre le Ve et la fin du XVe siécle. Dix siécles, c'est beau. Le conférencier a signalé qu'une redécouverte du Mo- yen Age s'est dessinée avec les ouvrages. de ine Pernoud, pr per ie Moyen , ce l'étude des XVIe et XVIlIe siécles, suivie de l’époque de la Révolution. C’était lordre, mais il fut critiqué. Des 1960, on réforme I’ensei- gnement de histoire, on y incorpore les divers arts, plu- - tétle. Beaux-Arts, champ trés vaste Un maelstrom s'est abattu sur les étudiants qui s'intéressent 4 cette nouv Michel Bruguiére discipline. — En 1979, révolte des ensei- ants avec Michel Debré, evant la télévision et la presse saisie de son cété. Le public s’est montré capable de s'impliquer. L’histoire présente toujours un grand intérét, tout le monde se méle, la télévision avec sa série “Les Voyageurs de histoire”, des agences organisent des voyages histo-_ riques. On-se penche pour les recherches généalogiques, on cherche a valoriser les ancé- tres, les objets anciens, les contes anciens, les vieilles chansons. Les asi De ag les Mémoires ont un énorme suc- cés, c'est de Vhistoire. Le vieux devient ancien, le mou- > vement “Retro” estdéclenché, On veut un grand panorama sur histoire, parce que l’his- toire c'est du dépaysement, une évasion vers les temps désormais révolus. Astérix, Obélix, Panoramix, de René ‘Goscinny et Albert Uderzo, c'est de l'histoire pour nos jeunes ener shone 4 qu'ils y prennent goit. Les ouvrages science-fiction, dont M. Bruguiére en est friand, c’est encore de l'histoire, celle du futur, Jules Verne nous a donné une preuve patente. Avec bonheur, M. Bruguiére passa a plein feux sur l’histoire des découvreurs de conti- nents dont la collection Maspé- ro, le célébre égyptologue _ directeur des antiquités d’E- pte. Il passa ensuite a Yhistoire des continents en- gloutis, dont l’Atlantide qui occupait une vaste partie de locéan Atlantique. Platon a dit que c’est la punition de ses habitants, les Atlantes, qui avaient fait prévaloir l'humain sur la divinité supréme. Une nouvelle mode, les Cher- cheurs de rs. Plus de 100,000 francais, équipés de détecteurs magnétiques, se balladent les dimanches, a la recherche de trésors. En cela, les Islandais sont de sérieux concurrents, ils viennent en masse en France les mémes motifs. S ou pas succés? . L’/histoire a un autre impact, il sert d’aliment pour la célé- bration des fétes nationales ou autres. On voit que l’histoire, comme la lune, a une inconnue: nous ajoutons, une téte du Roi Janus. On prévoit pour le bicente- naire de la Révolution Francai- se . (1789-1989) un trés fort regain d'intérét pour son his- Comme maire, M. iére recoit continuellement vi- siteurs 4 la recherche de leurs : a, sous ce rapport, n'est pas relégué au deuxiéme p Si, nous heureux n'ont pas d’histoire”... Nous sommes convaincus que l’Alliance Francaise, sur sa lancée, continuera 4 présenter 4 ses membres , étudiants et nents conférenciers, présen- tant a M. Michel Bruguiére grand merci et grand succés au cours de sa carriére. | ) ~ EE EEE EEE Mec ee le |