Le Soleil de Colombie, vendredi 16 aoat 1985 —5 Lettres, arts et spectacles 4 2 ‘ 4 : : ee rec AtrG-G:G. 7 «Sudamérica» Dans le cadre de la série “Concerts d’été”, le Centre Culturel présente le “Sudamerica”, composé de Roque Carbajo et Francisco Montés de Oca. Tous deux originaires du Mexique, ils ont regu une formation folklorique tradi- — tionnelle, mais ils s’efforcent de suivre de prés l’évolution de | la musique dans toute l’Améri- que latine, et plus particu- liérement en Argentine et au Chili. Au cours des six concerts qu ils donneront a Vancouver, ils feront part de cette évolu- tion. Les deux membres de “Sud- america” présentent, il est | vrai, un solide bagage musical. Au cours de leur carriére, ils ont parcouru de nombreux pays et appartenu a différents groupes tels que “Viento Del Sur” et “Copla”. Le groupe Copla a réussi a se faire connaitre au Québec en sillo- nant la province et en jouant de la diversité d’origines des artistes qui le composaient. Mexique, Chili, Vénézuela. En juin 1983, ils effectuaient une tournée en République Dominicaine ow ils rempor- taient un gros succés. Et en 1984, ils participaient a plu- sieurs manifestations culturel- les québécoises dans le cadre des festivals d’été de cette _province. Traditions Le répertoire de “Sudaméri- ca” regroupe des thémes de la musique traditionnelle latino- américaine ainsi que les com- positions de leur propre inspi- ration. Lors des concerts au Centre Culturel qui a déja duo | Ss Francisco Montés de Oca et Roque Carbajo. accueilli le groupe les années précédentes, les spectateurs pourront découvrir ou redé- couvrir les instruments tradi- tionnels de l’Amérique du Sud: guitare, _charango, quena, rampona, siple et bombo. Quelques morceaux seront également chantés par Francisco Montés de Oca. Ce dernier est musicien profes- sionnel depuis 1970 et a chanté dans les clubs, les théatres et les universités de son pays. En 1976, il a organisé un atelier de musique folklorique 4 l’univer- sité d’Etat de Washington, puis a été envoyé par la méme université en Espagne et aux Etats-Unis. Depuis, il a fait du Canada son pays d’attache. Au Centre Culturel Colombien, 795 ouest 16e Avenue, les 22-23-24 et 29-30- i? aotit a 20h30. Billets 5$ [membres] et 7$ [non- membres]. Réservations et informations au 874-9105. Arts Populaires L’exposition d’Arts Popu- laires réunit comme chaque année au Centre culturel colombien des artistes an- glophones et francophones de la Colombie britannique. Le théme choisi cette année est: dessins et gravures, et les oeuvres sont présentées par Francine Gravel, Kip Johl, Cheryl Lobe, Cookie Manjit Le centenaire de la mort de Victor Hugo Johl, Claudine Pommier, Michéle Rechtman Smolkin, Marie Thérése Reinarz et Reid Sheir. L'exposition durera jusqu’au 26 septembre. La galerie est ouverte du lundi au vendredi de 9h00 4 17H00, du mercredi au vendredi de 19h30 a 23h00 et le samedi de 10h00 a 13h00. Un homme extraordinaire Par Alexandre Spagnolo ‘4 partie Juin 1878, aprés un diner avec Louis Blanc, esprit aux idées avancées qui contribua a la chute de la monarchie de juillet et une discussion ani- meée, violente sur les mérites de Rousseau et Voltaire, Hugo eut ‘une apoplexie, grande lassitude, son parler affecté, des mouvements désorconnés. Le docteur Broca conseilla un grand repos et des soins hors du tumulte de Paris, ce fut d’aller 4 Guernesey. Quatre mois 4 Guernesey, avec des évanouissements, congestion pulmonaire: on cacha son état au grand public. : Retour a Paris. Au studio du célébre sculpteur _—_— Léon Bonnat, pour l’exécution de son buste pour la postérité.. La, se trouvait le vicomte Ferdinand de Lesseps. L’an- née précédente, on venait ’ d’inaugurer avec grand fracas, son fameux canal de Suez, on voulait son buste: Bonnat déclara avec fierté: j'ai ici les deux plus grandes gloires du siécle. Hugo, une force de la nature, arriva a se maintenir, recevait des amis, comme Camille Saint-Saéns, qui trou- va que le grand maitre avait de grands trous de mémoire, des confusions. i Malgré son état, il remettait a Blanche, la.soubrette, des sommes d’argent. On nota sur son journal, l’inscription sui- vante: Blanche s’est mariée a Belleville, le 2 décembre 1878, avec Emile Rochereuil. Qua- tre témoins, incluant un cor- donnier et un boucher... Tout de méme, Hugo eut de longues périodes de répit en ce qui concerna sa santé et deux ans aprés son coup d’apople- xie, il ruait dans les brancards. Célébration Pour ces 80 ans, Paris lui fit une célébration monstre, a la mesure de sa notoriété, devant sa demeure. Quatre cents sociétés musicales passérent dans sa rue avec des chants patriotiques. Plus de 5000 per- sonnes défilérent chantant la Marseillaise. Une procession de nombreux enfants, ban- niéres en téte, portait l’inscrip- tion “L’art d’étre grand- pére” une de ses oeuvres. La municipalité y mit du sien, du sable fin sur la chaussée, des plantes, des fleurs partout, elle fit abattre un arbre qui obscurcissait une partie de sa demeure. Par un décret pré- sidentiel, une partie de l’a- venue Eylau fut nommée en son nom: un carré des avenues Eylau, Trocadéro et rues Mignard et Spontini, devint Place Victor Hugo. Une sous- cription publique fut ouverte pour l’érection d’une statue, dailleurs Auguste Rodin en exécuta une: pour lui, Hugo avait l’air d’un Hercule. .vénérable chéne, A 80 ans, Hugo se paya une paire de lunettes, sa vue avait baissé. Le 23 avril 1885, Victor Hugo, considéré comme un sentit le déclin, il prit part quand méme a une réception donnée en l’honneur de Ferdinand, comte de Lesseps (1805-1894) qui venait d’étre regu a ]’Aca- démie Francaise. Trois se- maines plus tard, les médecins constatérent que Victor Hugo avait une lésion au coeur et une congestion aux poumons: ce fut un choc en France, on pressentit qu’une gloire vi- vante était en danger, que le destin allait abattre ce qui était grand dans le pays. Quelle autre nation au monde pouvait, en ce moment 1a, défier la France avec un poéte égal 4 Victor Hugo; Lord Alfred Tennyson (1809- 1892), le grand poéte de l’époque victorienne apporta son hommage et son admira- tion Ace grand homme, avec la voix de la nation anglaise. Le 22 mai 1885 (un an plus tard, notre métropole Vancouver naissait) Victor Hugo rendit son dernier sou- pir, c’était le jour de la Sainte- Julie, la sainte de sa Juliette..A cette triste nouvelle, plus de 5000 personnes parcoururent sa rue. Les visiteurs furent nombreux, le Royer, président du Sénat, les ministres, Clémenceau, Floquet, tous les Suite page 11 ‘Rock | Touché est un groupe rock de Montréal. Les paroles des chansons qu'il interpréte sont en francais, et ce pari de s'exprimer en francais a tra- vers un rock contemporain, il vient le lancer jusqu’a Vancouver, l’une des étapes de sa tournée canadienne. Touché, c’est trois anglo- phones: Ronald _—David Henning (basse), Jing Lumb (sax ténor), Jeff St-Louis (batterie) et trois franco- phones: Stef Delaney (guitare électrique), Annick Belzile (sax soprano) et surtout Anonyme Sanregret (voix). Ce dernier est le leader du groupe dont il écrit aussi les chansons. “Je ne suis pas un faiseur de troubles, je suis le trouble lui méme’” explique Sanregret, ce qui aprés tout est un séduisant programme. Sanregret en tout cas aime provoquer, marquer. Lors d’un concert 4 Montréal, non content d’interpréter ses chansons, il a aussi trouvé le moyen de se faire tatouer en direct et en public. “Anonyme appartient a cette nouvelle race de poéte québé- «Touché» cois pour qui les mots ne suffisent plus, écrivait Alan Lord, organisateur du festival de poésie ultimatum 4a Montréal. Ils se servent du verbe comme arme 4 I’assaut global de tous les sens 4 la fois. La poésie est devenu I’instru- ment du déréglement de tous les sens de tous les autres”. Expériences Les membres de Touché ont tous été impliqués dans des expériences diverses et ont fait partie de groupes comme Vomit and The Zits, Térapi, Moral Lepers, plus connus a Montréal qu’en Colombie bri- Centenaire des Parcs nationaux 1885 1985 a National Parks Centennial Ne “Touché tannique. Leur musique est un croisement d’influences et de connaissances, proche de Talking Heads par certains rythmes, ou de Cure par certaines sonorités. Mais les paroles de Sanregret viennent apporter une touche bien spécifique. Il sera intéressant de voir la réaction du public vancouvé- rois face a ce groupe. Touché pourra le tester a plusieurs reprises puisqu’il doit se pro- duire dans différents clubs en ville. A suivre.... Au Arts Club, rue Seymour, les 16 et 17 aotit, au Savoy, 6 rue Powell [687-0418], le 21 aout. LES EDITIONS des PLAINES C.P. 123, Saint-Boniface (Manitoba) R2H 3B4 (204) 235-0078 Prix Champlain décerné par le Conseil de la Vie Francaise en Amérique, en 1968, a l'auteur qui a étudié en profondeur |’ensemble littéraire de Georges Bugnet. Georges Bugnet, homme de lettres canadien par Jean Papen °230 p. $11.95 ISBN: 920944-50-7 - Quéte spirituelle d'une femme de trente-huit ans pour le pere “magicien” de son enfance qui a fait d'un coin albertain un véritable paradis terrestre. Sauvage-Sauvageon par Marguerite-A. Primeau 163 p. $7.95 ISBN: 920944-47-7