14 _ Le Soleil de Colombie, vendredi 25 avril 1980 La Caisse Populaire de Maillardville C’est le 6 avril 1946 qu'elle prit naissance. L’idée en avait été congue dés 1944, au cours des activités canadiennes- frangaises qui menérent, vers le méme temps, a la création de la Fédération Canadienne-francaise de la Colombie britanni- que. Avec les années et les migrations venant des provinces des prairies et d’autres provinces dont le Québec, la tradition des caisses populaires Desjardins avait fait son bout de chemin jusqu’a la céte du Pacifique. L’histoire des crédit unions, en Colombie britannique, n’avait pas encore dix ans. Il était donc normal que les Canadiens francais s’appuient sur le mouvement Desjardins qui avait fait ses premiéres armes dés 1901. Comme au Québec, et déja au Manitoba depuis quelques années, les Franco- Colombiens trouvérent tout naturel d’identifier leurs caisses populaires avec la paroisse. N’était-ce pas sur la paroisse que s’appuyaient tous leurs espoirs commu- nautaires? Ainsi, la Caisse Populaire de Maillardville porta, tout d’abord, le nom de Caisse Populaire Notre- Dame de Lourdes de Maillar- dville. Mais ce nom fut vite écourté pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Ceci, non pas parce que ¢’était un nom de paroisse, mais parce qu'une deuxiéme paroisse venait de naitre a Maillardville, et il fallait que cette caisse popu- laire s’adresse a toute la population francophone de Maillardville. Photo de M. et Mme Arthur [Alma] Fontaine, en compagnie Parmiles pionniers dela C.P.M., plusieurs sont enco- re parmi nous et ils sont toujours des membres lo- yaux de leur caisse popu- laire. Nommons-les comme nous les avons vus dans les procés-verbaux des premié- res années: Uldéric Charpen- tier, Arthur Cheramy, Marie Cormier, Donat Doucette, Arthur et Alma Fontaine, N. | Faucher, Hector Fraser, A. Gamache, Napoléon Gareau, le Rév. Pére Raoul Girouard, Jean-Baptiste Goulet, Henri Goulet, Ernest Lambert, Armand Lemieux, Maurice Lizée, Georges Ledet, Lionel Marsolais, Victor Muller, Emmanuel Parent, J.-M. Schwab, Gustave Van Nerum, Paul Velay. C’est Mme Alma Fontaine qui fut la premiére gérante _du R.P. Alphonse Roy, O.M.L., lors de la célébration de leurs noces d’or. Mme Fontaine a été la premiére gérante de la Caisse Populaire de Maillardville en 1946. -— Quartier St-Sacrement _ Vers une coopérative d'alimentation Les francophones demeurant dans le quartier Saint-Sacrement veulent-ils une coopérative de con- de la caisse. M. et Mme Arthur Fontaine figurent parmi les principaux fonda- teurs. C’est dans leur mai- son, située dans la rue Marmont (maintenant dispa- rue) que s’installérent les premiers bureaux. M. et Mme Fontaine célébrent, cette année, leurs noces d’or. Nous en profitons pour les féliciter. Les fondateurs décidérent trés t6t, d’avoir leur propre édifice qu’ils installérent a Yangle des rues Brunette et Nelson. Aprés quelques mois, Mme Fontaine céda sa place a M. Victor Muller qui intégra le premier édifice. Comme édifice ce n’était pas Yimposante demeure actuel- le dela C.P.M.. Pourtant, l'on s’en contenta jusqu’a la fin des années 60. Elle fut méme transportée de son site origi- nal al’endroit ot l’on peut encore la voir, en arriére de la Place des Arts, dans son réle actuel. Les pionniers se plaisent raconter les premiéres heu- res de leur caisse populaire. Au bout de la premiére année, l’on comptait 108 membres pour un actif de $13,041. Les premiers préts ont été consentis gréce a la présence, dans la communau- ‘té, de quelques personnes un peu plus fortunées qui accep- térent de faire les dépdts nécessaires. Les proportions n’étaient pas alors les mémes qu’aujourd’hui. Imaginons une institutions bancaire dont l’actif total serait infé- rieur au revenu moyen an- nuel d’une famille. C’était le cas de la Caisse Populaire de Maillardville aprés un an d’opérations. Pourtant, en 1980, cette méme caisse posséde des actifs de plus de $26 millions et compte prés de 7,000 membres. Le personnage quia te plus marqué l'histoire de la C.P.M. est, sans doute, Jean- Baptiste Goulet, qui en a été le gérant de 1957 a 1971.-I] personnifiait le leader de la communauté traditionnelle, \ Totalement conscient de la valeur de la caisse populaire, comme instrument de valori- sation socio-économique, il ne cessa deprécherles vertus de la saine économie et de répéter les conditions néces- saires au développement d’une communauté franco- phone authentique. II ne ménageait pas ceux qu'il Photo de la maison qui a été le premier siége social de la Caisse Populaire de Maillard- ville. : La maison de M. et Mme Arthur Fontaine, mainte- nant disparue, dont l’adresse était 11 Marmont, qui a servi de premier siége social de la Caisse Populaire de Maillard- ville en 1946. considérait comme fautifs et ne se génait pas de conseiller ceux qui considéraient une transaction importante. Parmi ceux qui ont dirigé les destinées de la C.P.M. au cours des années, il ne faudrait pas oublier de men-. tionner le président actuel du Conseil d’Administration, M. Georges Perron, qui occupe cé poste depuis la fin des années 60. Le directeur général -actuel, M. Jean Aussant, a remplacé M. Goulet en 1971. Tl est arrivé au moment ot la caisse passait a l’age des ordinateurs .. Le chiffre d’af- faires avait atteint un tel volume que les méthodes traditionnelles de gestion et d’administration devaient passer a V’histoire, Le pro- grés actuel est impression- nant. Depuis une dizaine d’années, la croissance a été géométrique. Le nombre des membres a quadruple. L’actif est passé de quelque 6 millions de dollars qu'il était en 1969-70, a plus de 27 millions de dollars en 1979- 80. Un tel progrés matériel a, toutefois, sa contrepartie. Le contact personnel est devenu plus difficile. L’esprit parois- sial, qui avait protégé les collectivités francophones depuis plus d’un siécle, est maintenant remplacé par ° d'autres loyautés beaucoup plus individualistes. Les ins- titutions de base ne sont plus les mémes puisqu’elles ne sont plus identifiées spécifi- quement avec les francopho- nes. Pourtant, la Caisse Popu- laire de Maillardville est toujours percue comme le centre de la communauté francophone de Maillardville et de la région environnante. Réussira-t-elle 4 relever le défi des années 80? Pourra-t- elle assumer le leadership dont ont besoin les franco- phones de Maillardville? C’est ce qui est a souhaiter. Espérons que les Maillardvil- lois sauront se rappeler courage des pionniers et dgs fondateurs de leurs institih- tions. sommation fonctionnant en francais dans leur quartier? Pour répondre a cette question, le Conseil de la Coopération de la Colombie Britannique a obtenu du Secrétariat d’Etat canadien une subvention qui leur a permis d’embaucher deux personnes qui, depuis la mi-juin, l’an dernier, ont entrepris un sondage dans le. quartier. Mais la réponse définitive est entre vos mains, Francophones, qui voulaient coopérer a votre bien-étre et a celui de notre communauté. Une Coopérative d’alimentation francophone est déja formée dans le quartier Saint-Sacrement. Mais sa survie et son progrés dépend de vous, Francophones. Comme nous sommes tous concernés, forcément, par la hausse continuelle des prix, nous .espérons vous intéresser 4 ce mouvement coopératif. Un comité de lancement a travaillé depuis plusieurs mois a la mise sur pied de ce projet. I] existe déja plus d’une dizaine de coopératives d’alimentation anglophones dans le quartier Saint- Sacrement, dont le but est d’alléger le budget familial; leur membres s’en disent fort satisfaits. Done, si vous désirez vous joindre a ce mouvement qui, en plus de vous faire épargner, vous fera rencontrer d’autres francophones, entrez en contact avec le responsable. Gabriel Tuzet : 228-9219 Brunette et Nelson et déménagé ensuite a 1132 Brunette, puis, depuis 1967 un édifice moderne a été construit a 1013 Brunette. fae ‘Au cours de son histoire, la Caisse Populaire de Maillardville a eu son siége social a trois endroits différents: chez M. et Mme Arthur Fontaine, en 1946, dans un petit édifice d’environ 24’ x 20’ situé d’abord a l’angle des rues