18 Le Soleil de Colombie, vendredi 29 février 1980 _ Lettres arts et spectacles Perceval le Gallois. Une romance du |2éme siécle Perceval le Gallois adapté 4 l’écran par Eric Rohmer est une réalisation d’une rare finesse. Ce film tiré du roman de Chrétien de Troyes du 12e siécle est passé, la semaine derniére, au Théatre National du film a Vancouver. Dans cette oeuvre, Eric Rohmer a réussi 4 combiner la littérature, la peinture et la musique de cette époque, dans une création personnelle. En vers dans le film, le texte de Perceval le Gallois est, aujourd’hui, plus sou- vent lu en prose moderne. L’une des idées directrices de Rohmer était de respec- ter la forme originale du texte; toutefois, son oeuvre donne une impression beau- coup plus forte que ceile de Chrétien. C’est 1a, d’ailleurs, que Rohmer reconnait avoir dévié du texte. La trame de lhistoire: un jeune homme, Perceval, dé-. couvre un jour, le monde de la chevalerie. Subjugué par la beauté de ces hommes en armes, il décide de les rejoin- dre malgré la désapproba tion de sa mére; alors qu'il était encore jeune adoles- cent, ses deux fréres sont morts au combat, ce quia provoqué le décés du pére. Elevé dans le cocon maternel et religieux, Perce- val ne connait rien du monde et c'est cette histoire, d’un jeune gallois aux portes de la vie, que nous raconte Eric Rohmer dans ce film. Dans le role de Perceval, Fabrice Luchini, un acteur de 20ans, au regard candide, tout comme Perceval. Tous les interprétes sont relativement jeunes, appor- tant, ou plutét soulignant la naiveté des personnages. Perceval le Gallois n’est non plus, un film comme les autres. Il a été tourné com- ‘me s'il s’agissait d’une piéce de théatre qui se joue de- vant vous; les décors ne sont pas naturels, mais réalisés en studio, ce qui donne une autre dimension au film. “Dans mon film -souligne L’Alliance Frangaise présente “Lorsque l'enfant parait...” piéce en 4 actes d’André Roussin le 21 mars 1980, a 20h La piéce sera interprétée par “Le petit théatre du Pacifique”, troupe de I’Alliance Francaise de Vancouver Mise en scéne par Daniéle Joannidés. 6161 Cambie, Vancouver. Tél. 327-0201 Musique ALLIANCE FRANCAISE de VANCOUVER Centre d’Etudes Francaises 6161 CAMBIE VANCOUVER. V5Z 3B2 Mercredi 5 mars 4 20 heures, Simone Pierrat violoncelliste au Koerner Auditorium Académie de (en face du Planétarium ) Entrée: $2,50 pour les membres et étudiants $5 pour les autres billets en vente dl’Alliance Francaise ou G la porte VANCOUVER- Puissance de sonorité impressionnan- te et virtuosité des doigts marquérent tout particulié- rement la performance de la violoncelliste. Avec une technique facile, flexibilité, raffinée, Simone Pierrat fit montre d’une remarquable compréhension du style de chaque compositeur. NEW YORK-La sonorité de Simone Pierrat est de qualité rare, puissante et chatoyante, sans étre forcée le moins du monde. Technicienne de grande facilité, elle se révéle l'interpréte prouvée de cette oeuvre magistrale qu’est la sonate opus 68 de Brahms. délicatesse et une finesse VANCOUVER SUN NEW YORK TIMES Eric Rohmer- les objets ont une indépendance matériel- le.” Cela crée un vide sur la scéne ! Décrire cette oeuvre n’est pas chose aisée tant la mise en scéne et les relations entre les hommes et les objets sont denses. Eric Rohmer n’a peut-étre pas réalisé 14 son meilleure film, mais Perce- _val le Gallois n’en demeure pas moins une oeuvre origi- nale. C.T. Fabrice Luchini et Ariel Dombasle dans Perceval le Gallois. Librairie Le Soleil % romans policiers % oeuvres classiques % bandes dessinées 3213 Cambie, Vancouver EXPOSITIONS Musée du Centenaire (parc Vanier). L’archéologie dans le passé, présent et futur. Ouvert chaque jour, de 10h a 21h. Bourse gratuite le mardi pour l’Age d'Or. Musée maritime: exposition de modéles réduits de yachts de course. Ouvert chaque jour, de 10h a 17h. Entrée gratuite le mardi pour l’Age d’Or. Musée du Centenaire: |’exposition consacrée au chapeaux féminins se poursuit. De 10h a 21h. Gratuit le mardi par l’Age d’Or. Musée Maritime: ouvert chaque jour de 10h 4 17h. Gratuit le mardi pour l'Age d'Or. Exposition Willy de Roos. Visites guidées du St. Roch de 10h a 16h. Tél. 732-4362. Le nouveau musée d'archéologie et d'ethnologie de l'université Simon Fra- ser est maintenant ouvert. Des objets d'artisanat de la céte Nord-Ouest, tapatriés au Canada, y sont exposés, ainsi que des articles venant du musée national de l'homme a Ottawa et du musée provincial a Victoria. Lentrée est gratuite. Heures d’ou- verture: de 10h 4 16h30, du lundi au vendredi et de 12h30 a 16h30 le samedi et le dimanche. ‘Léo Labelle, peintures. Jusqu’au 3 mars, galerie Move, 3198 Londsdale, North Vancouver. Pastels et Peintures Fauvel et Manjit Johl au Centre Culturel Colombien de Vancouver. Fauvel jusqu’au 15 mars et Manjit Johl jusqu’au 29 février. Planétarium: “Moonmyths and Mad- ness”: spectacle du planétarium, chaque jour a 14h80 et a 20h. Spectacles supplémentaires a 13h et 16h en fin de semaine. Robert Bourdeau, photographies. Jusqu’au 11 mars, a la Galerie d'Art de Surrey, 13750-88iéme avenue. SPECTACLES Concours de chant: le samedi 23 février, 4 9h00 du matin, au Collége : Langara, salle ‘A130, 100 - 49iéme avenue ouest. Présenté par The Van- couver Woman's Musical Club. Concert: oeuvres de Schumann, Sta- ren, M. Roger et Oedoen Partos, pour viole, violon et piano, dimanche 2 mars 4 20h, A l’église Unitarienne de Van- couver, 949, 49i¢me avenue ouest (coin de Oak). Entrée sur donation mi- nimum de $3.00. EN VILLE... You Can't Take it with You. Au Arts - Club Theatre, Granville Island. Lundi- vendredi a 20h30, samedi a 19h et 22h. Jusqu’au 23 février. MacBeth, du lundi au samedi a 20h. Matinée le mercredi a 18h. Jusqu’au 8 mars. Studio 58, VCC Langara, 100 W. 49iéme avenue. Impact. Mime, 4 20h30, du lundi au vendredi; samedi a 19h & 22h. Jusqu’au ler mars, au Arts Club Theatre, 1181 Seymour. Treats. Comédie de Christopher Hampton, a 20h30, du lundi au vendre- di; samedi a 19h et 22h. Jusqu’au 22 mars, City Stage, 751 Thurlow. Tamahnous Theatre: une oeuvre en progrés. A 20h, jusqu’au 23 février; puis du 28 février au ler mars. Rehearsal Studio, 1885 Venables. The Maids. Drame. 21h00, du lundi au samedi, Jusqu’au 8 mars. Janus Thea- tre, 2611 Quest 4iéme avenue. _ Everything in the Garden. Humour, ironie et “suspense”. 20h, Jusqu’au ler mars, au Vazabond Playhouse, Queen’s Park, New Westminster. Sweet Reason. Du lundi au jeudi a 20h, samedi a 19h et 22h. Jusqu’au 29 mars. Stage 33, 1133 W. Hastings. 1 Never Sang for my Father. Drame. 20h30. 29 février, ler & 2 mars, 7 & 8 mars. Brookswood Hall, 4307 - 200th St., Langley. P.S. Your Cat is Dead. Comédie pour ‘adultes. 20h, jusqu’au 8 mars (pas de représentation le 3 mars). Presentation House, North Vancouver. The Fantasticks. Comédie musicale, a 20h30. Jusqu’au 29 mars. Waterfront Theatre, Granville Island. CONCERTS Café-concerts du dimanche au Queen Elizabeth Playhouse, 4 11h00. $1.00; garderie: 25 cents par enfant. Dimanche 2 mars: Simone Pierrat, violoncelle. 5 Dimanche 9 mars: Paul Kling, violon et Taka Kling, harpe. Dimanche 16 mars: Ensemble Galliard. Un pionnier se penche sur son passé ATHABASCA, Terre de ma jeunesse Par Pierre Maturié (suite) Je recevais de temps en temps des lettres de Jean, assez courtes certes (il n’était guére écrivassier), mais qui me donnaient néan- moins |’essentiel des nouvel- les qui étaient pour moi l'écho de mon cher Athabas- ca. Tout était correct, me disait-il, rien ne souffrait. Le pays était tranquille, les voisins étaient tous de braves gens, occupés sur leurs terres et ne cherchant pas l’aventure. Il y avait, évidemment, le point noir de l’incendie de ma maison, mais de plus en plus, je pensais que ce petit drame était imputable 4 une imprudence d’un fumeur. Jean paraissait satisfait de sa place a l’hdtel; le travail n’était pas dur, il était varié: bien nourri, bien logé, bien chauffé, c’était bien la l’essentiel pour hiver- ner confortablement. D’aprés les derniers ren- seignements, il espérait que linspecteur des Terres vien- drait prochainement pour examiner les travaux effec- tués en clairages, labours, clétures et batiments. La maison serait certainement, pour lui, un sujet d’étonne- ment, car nous pouvions dire, sans aucune vantardi- se, que c’était bien la pre- miére fois qu’on pouvait voir dans cette région si recu- lée de l'Ouest, sur une concession encore toute jeu- ne, un batiment en logs de cette dimension et de cette prestance. Jean comptait donc reve- nir en France vers la mi- juin et toutes ces nouvelles entretenaient en moi une douce euphorie. Je me vo- yais déja reprenant le che- min tant de fois parcouru © vers la maison que j’aper- cevais tout a coup, comme une figure amie, ses fené- tres brillant au soleil de l'été, comme des yeux éton- nés et ravis. Fin mai 1914, Jean m’écri- vit pour m’annoncer enfin que l'inspecteur du Land’s Office était venu pour con- tréler les aménagements ef- fectués, qu'il avait été abso- lument conquis par la situa- tion et l’aspect de notre mai- son, que les labours et clai- rages étaient suffisants et qu'il octroyait la patente avec beaucoup de plaisir, car il se rendait compte que ce n’était pas seulement 1a tra- vail de «homesteader», mais aussi de «people of quality» (de gens de qualité). Le titre devait done étre émis sans tarder, de méme que pour mon «quarter» et celui d’Ar- mand; car pour ces derniers, les cimprovements» déja ef- fectués lui paraissaient suf- fisants. En effet, ils faisaient un tout avec la concession por- tant l’habitation et de plus, pour le mien, une déroga- tion était déja accordée du fait de l’incendie de ma pauvre maison. Cette question étant ré- glée, Jean pensait revenir dans quelques semaines et je l'attendais avec impatience ayant naturellement beau- coup de questions a lui poser sur tel ou tel, sur les cultu- res de Menut, le troupeau de Perry. - Quand l’installation d’Ar- mand fut terminée dans son home parisien, ma soeur et le petit bambin enfin réu- nis, le foyer rebAati, le vie normale, qu'il n’aurait ja- mais df interrompre, pou- vait reprendre son chemin et retrouver le bonheur. _ Les besoins matériels étaient trés largement cou- verts et il comptait étre sous peu, eu égard aux résultats déja obtenus, nommé inspec- teur général en province. En effet, son caractére aimable et bon enfant, sa parfaite courtoisie et la connaissance de la profes- sion, étaient pour lui un atout majeur, Malgré les déboires sur- venus du fait de leur aban- don, j’étais heureux, pour eux et surtout pour ma soeur, de voir le calme et la paix éclairer de nouveau leur foyer. (A.suivre) ; 4 | i wl | 4 ee ee ee ee ee) ee