12, Le Soleil d2 Colombie, 24 Octobre 1975 Carnet. de voyages Article de Kay ALSOP, journaliste au‘‘ Province’’, qui rentre d’un voyage en France, 4 Payou elle a é- tudié le frangais 4 l’uni- versité Louis-Barthou, du- rant un mois, puis 4 Paris, ou elle a rencontré Fran- .¢oise. Giroud, Secrétaire d’Etat a la condition fémi- nine. - : Traduit par M. BATUT.- PAU - N’avez-vous jamais entendu parler de cette vil- le ‘‘royale’’, et bien, rap- pelez-vous le Roi Henry IV qui voulait que son peuple puisse manger ‘‘la poule au pot’’tous les dimanches. Il y eut aussi Bernadotte, Roi de Suéde, le fougueux officier frangais, qui fut a- dopté par le roi Charles XIII de Suéde et lui succé- da. Henry et Bernadotte étai- ent tous deuxtrés appré- ciés des dames (ce n’est pas pour rien qu’Henry IV fut surnommé le ‘‘Vert - Galant’’?) et la ville de Pau est trés fiére de ses “froyautés’’ aussi bien que de son chateau, aussi bien que maintenant, de son é- cole de parachutistes uni- versellement connue. Bien connus également sont: sa sauce Béarnaise, ses gé teaux et ses vins délicats de Jurancon. Pau a une population de 120.000 habitants, auxquels viennent se joindre, surtout en été, les étudiants dési- rant apprendre ou perfec- tionner le francais, ce qui donne a la ville plutdt l’impression d’une_ ruche™ travailleuse que d’une ville de plaisir. Le matin vous pouvez pren dre votre petit déjeuner au Café de 1’Odéon, tenu. par un jeune couple qui vous servira un excellent café au lait avec des croissants chauds venus del’autre cd- té de la rue. C’est Michéle & Claudine.Comme il fait beau, vous dégustez le tout a la terrasse. Mais 1a, vous entendrez aussi dis- cuter de sports (football en particulier) des prixde - l’essence, qui ‘‘grimpent’’ sans oublier la situation mondiale depuis Giscard jusqu’aux grands noms po- litiques .internationaux. Et cela dure toute la journée pendant que les patrons é- coutent avec bonne humeur tout en servant café, biére ou cognac. Ils étouffent leurs baillements, aprés u- ne si longue journée, jus- qu’a ce que les derniers clients, les habitués, quit- ‘tent leur chaise vers mi- “nuit et disparaissent dans Vobscurité. Pendant 44 ans, Pierre Baylacq a fait du pain. Ala déclaration de guerre, Pierre, qui pensait que c’en était fini de ‘‘cuire’’ dut bon gré mal_ gré, recom- mencer 4 fabriquer. !e pain pour l’armée. A la fin de la guerre, il recommenca son métier a Pau, sortant chaque jour 500 longs pains si crous- tillants et si appétissants’ que les ménagéres fran - gaises venaient chercher dans sa boutique. Multi - pliez ce chiffre de 500 par les 50 autres boulangeries qui existent dans cette pe- ‘tite ville de Pauet vous au- rez une idée de ce que le Francais dépend de son. pain quotidien. Avec l’aide d’un apprenti, Gilbert, Pierre travaille de llh. du soir jusqu’a 9h. le lendemain matin. Tout est calme, on ne parle pas beaucoup, c’est une routi- ne, presque une perfor - mance de cirque, mais le maitre reste Pierre. Tout le monde respecte, en Eu- rope, la hiérarchie. J’ai rencontré M. & Mme Durand-Faust se reposent au soleil, sur la terrace qui domine le Boulevard des Pyrénées. Ils ont commandé une biére et Madame sort un petit pa- quet de *‘bretzels’’ de son sac et commence 4 parler en anglais, s’il vous - plaft, ardent quoiqu’un peu ténébreux quelquefois. Ils ont toujours voulu vi- siter le Canada. C’est trés beau, n’est-ce pas. Mais ils n’ont jamais pu aller plus loin que l’Espagne. Cette photographie de Pierre Baylacq, le boulanger de Pau travaillant avec son apprenti, t-il pas rappellera les voir ‘fen vrai’? ces bons pains dorés, croustillants et méme en de bons souvenirs aux francaise Ne vous semble- sentir V’odeur. N’étes-vous pas préts 4 les déguster avec du bon beurre frais et un café au lait. Hum! Hum! C’est la ott ils se — sont rencontrés. Elle prome- nait son petit chien et ‘‘ce jeune homme ici présent’’ (Monsieur ‘sourit 4 ce gen- til compliment) arriva a son tour avec SON chien et voila, mais comme vous pouvez le réaliser. . .c’é- tait il y a tres longtemps. Oui, dans un sens, c’est un peu triste. Ce ‘‘jeune homme’’, Madame. me con- fie, a 91 ans et il est faci- le-de remargquer, en — le regardant, que le temps n’est pas illimire. pour l’instant, dans le so- leil palissant, prés de la femme qu’il a aimé tou- Exposition de peinture par Marguerite BATUT - M. Otto KADLECSOVICS expose, depuis.le 8 octobre et jusqu’au 18 de ce mois, 4 Exposition Galleries, 313 rue Water, dans Gastown, ses peintures a I’huile, les- quelles sont vraiment d’a- vant-garde. Originaire d’Autriche, ot il est né en 1932, 4 Vienne, ses oeuvres dont le théme constant est lasphére, re-- présentant successivement la vie et la mort, reflétent la tristesse quia été pro- pre aux écoles de 1]’Europe Centrale. Cependant, ses plus récentes peintures , ont perdu ce sentiment de tristesse pour exploser en fantaisie tout en gardant un sens de la perspective et du dessin tout 4 son crédit. Ce qui m’a le plus enchan- tee, si: je- peux, dire, est la présentation des _ cou- leurs, délicates mais vi- brantes, des tons que l’on n’est pas accoutumé a voir sur des tableaux. J’ai particuliérement admiré un nu de femme, de dos plus exactement, de ton o- cre, comme enveloppé de tons turquoise, du plus bel effet. : Otta Kadlecsovics' est peintre mais il a été aussi écrivain et photographe et cette derniére profession lui a valu cette technique du ‘‘grain fin’’ qui donne la luminosité 4 ses oeuvres. Ila voyagé de par le monde, s’enrichissant chaque fois _un peu plus dans sontra- vail grace aux contrées dif- férentes qu’il visitait. Lui et sa femme sont allés aux Indes, en Australie, en Angleterre, Asie, Afgha- nistan, Ethiopie, Portugal (les coquillagesdebeaucoup de ses tableaux lui ont été inspirés par les pé - cheurs de ce pays) et il a vendu un grand nombre de toiles aux Américains for- tunés. Ses trois enfants lui Z g : 3 y “He posant des problémes d’instruction, il a décidé, avec sa femme, de se fi- xey, et toute la famille vit maintenant a Ste-Foy-la- Grande, prés de Bordeaux, Mais, . -nées en Sologne, te savie, c’est un homme riche et heureux. Et moi, les regardant tous les deux, je me demandais la raison pour laquelle nous pensons, bien a tort, que la France est une nation de jeunes amoureux. - LA SEMAINE PROCHAI - NE: PARIS & Francoise” GIROUX. - ; Comme _ je lui demandais V’explication d’un tableau représentant des pé‘its tas de terre craquelée, il m’a. dit qu’il s’en’ était inspi- ré étant en Afrique. Il a exposé un peu par - tout, Casablanca, Rabat, Canada, etc... Cet homme, trés sympa- thique, dont l’inspiration tient beaucoup de la mys- tique, est trés simple, souriant et s’exprime, de méme que sa femme. qui elle, est. musicienne, dans un parfait francais. Les prix de ses toiles s’éche- lonnent de 250 4 3.000 dol- lars. Nous ne lui souhaitons pas _ la réussite car elle est dé- ja 14, seulement 1a conti- nuation de son travail pour le plaisir des yeux de ses admirateurs. - LA SOLOGNE par Philippe L’EXCEL- - LENT & Henri LEMAI - RE - RELIGION, SUPERSTI - TION & SORCELLERIE - Parler de sorciers A un vieux solognot, c’est un peu. parler de corde dans la maison d’un pendu! De parue, la sorcellerie é- tait considérablement dé- veloppée en Sologne. _ Le sorcier était un personnage redoutable, pouvant soi- gner et guérir par des re- médes secrets, mais il pouvait aussi faire beau- coup de torts. Les prati - ques de sorcellerie et les Jégendes qui abusaient de la crédulité publique sont comme dans beaucoup de cas, par Voir p. 15: SOLOGNE -