3 12, Le Soleil de Colombie, 20 Septembre 1974 L’- ENVIRONNEMENT par André CHOLLAT La connaissance est pour l’humanité un magnifique moyen de s’anéantir elle-méme.Nietazsche. (Oeuvres posthumes) Le bien-étre de 1l’humani- té dépend pour la _ plus grande part, de la qualité de son environnement. La qualité de l’environne- ment dépend maintenant de l’humanite. : L’humanité est le principal artisan de son _ bien-étre. Mais il est un probléme; l’humanité ignore ce qu’est _ son bien-étre! L’homme va d’une expé- rience A une autre, révant d@’un bien-@tre qu’il ne peut définir; avec le développe- ment de la technologie, il accélére les expériences sans savoir oi il va aboutir. Nous sommes cobayes (plus ou moins involontaires) et manipulateurs tout 4 la fois. Savons-nous reconnaf- tre notre rdle dans ce jeu d’apprentis-sorciers. L’humain, comme tout au- tre étre vivant de l’univers, fut créé libre; il avait dans son environnement tous les éléments utiles 4 sa sur- vie, dans un monde équili- bré of chacun avait sa pla- ce, og chacun était était adapté aux conditions de son environnement; la puis- sance chez les forts était Entre Nous Par Jean-Claude Arluison LE SIKKIM ss aan Ss BHOUTAN... MAIS PLUS LA FRANCE. Une visite de la section internationale 4 l’exposition du Pacifique (qui était située dans le batiment ‘*Show- mart’’), réeservait une sur- prise aux visiteurs: le Sik- kim et le Bhoutan, ces -deux minuscules états himala- yens se partageaient un stand. En revanche, la France n’avait pas de stand, cette année. Il est vrai que, sil’on a vu le stand de la France en 1972 et 1973, on ne peut pas beaucoup regretter cet- te absence: le stand de la France était le méme en 72 et en 73... et quel stand! Le seul et unique produit qui représentait, ou plutdt était censé représenter la France était... un ballon ; notez bien que nous n’avons rien contre les ballons, et le fait est que le ballon en ques- tion était trés amusant: c’était un ballon déformable que l’on pouvait modeler 4 loisir et transformer en un basset ou un rhinocéros. Mais le fait que ce modéle de ballons ait été le seul produit francais présenté rendait le stand pour le moins ridicule, d’autant plus que le vendeur lui avait donné une allure officielle, en y faisant figurer. des affiches publiées par le commissa- riat général .au tourisme et méme le portrait officiel du président de la Républi- que d’alors, Georges Pompidou. A PROPOS DE POLLUTION Un vieux proverbe bien con- nu dit: ‘*Qui vole un oeuf, vole un boeuf’’. On pourrait dire de méme: qui jette un mégot ou un papier de bon- bon dans ila rue, dans un parc ou dans une forét, est susceptible, s’il devient di- recteur d’une usine, de déverser des tonnes et des tonnes de déchets dans une riviére, ou dans 1’océan, sans le moindre scrupule. La Suisse est legendaire pour sa propreté ; voici deux anecdotes rappor- tées par des touristes fran- g¢ais visitant ce paradis terrestre. L’un d’eux avait garé sa voiture le long d’un trottoir et jeté dans le caniveau le contenu de son cendrier. Un représentant de l’ordre témoin de la scéne l’obli- gea, aprés sans doute lui avoir fait la morale, A re- mettre le contenu dans le contenant. Un autre touriste fut ar- rété dans la rue par un autre gendarme (ou peut- étre s’agissait-il © du méme ? ). ‘*Vous venez de perdre quelque chose’’, lui dit agent en lui désignant le papier de bonbon que le misérable venait de jeter négligemment sur le trot- , toir. Et notre homme s’em- pressa de récupérer son bien. En Suisse, on ne badine pas ~ avec les mégots et les pa- piers de bonbons. Une chose nous a toujours surpris: c’est de voir des gens, aussi bien conducteurs que passagers, jeter leurs mégots dans la rue tout en roulant. Toutes les voitures ne sont paS pourvues d’un régrigérateur, mais toutes ont des cendriers. compensée par le nombre ou: l’intelligence chez les faibles; l’humain, doué d’u- ne intelligence supérieure sut se protéger des forts et il apprit 4 dominer les forts et les faibles; il sut dominer la nature. Mais do- miner avec sagesse et jus- tice n’est pas chose facile; il est si vite fait d’user et d’abuser de sa supériorité! Aprés avoir dominé la na- ture et les animaux, l’hom- me eut l’ambition de do- miner ses semblables: les plus forts abusant des plus faibles, les plus faibles se groupant pour détréner le plus fort; les uns se proté- geant des autres; les uns, achetant les autres... Voila le début de notre é- volution! Ce souci de domination présente des aspects fort divers: on découvre pour les dominer: les continents, les mers et océans, les airs; on veut dominer la matiére et le temps, la maladie, la vie et la mort, les éléments et soi-méme; on veut faire mieux et mieux encore! A Vouloir tout dominer, on ne sait plus ce qu’on domine; on se retrouve dominé par nos propres créations; nous sommes prisonniers de no- tre propre environnement artificiel, prisonniers' de notre systéme de vie et de travail, prisonniers de nos besoins, prisonniers de no- tre vie morale; nous ne sommes plus libres de naf- tre, de vivre et de mourir naturellement; nous sommes de plus en plus responsables et prisonniers de nos actes et de nos erreurs! Savons-nous ce qu’est le bien-étre dans tout cela! La philatélie | Toutes les personnes de 10 4 99 ans, qui.sont, ou se- raient intéressées par les timbres-postes, seront heu- reuses de savoir qu’un grou- pe d’échange de timbres dé- butera en Octobre, sous 1’é- gide des ‘*Francophones CB. Si vous aimez ce passe- temps ou si vous en dési- rez un, pourquoi pas la **timbrologie. . .’’ Pour tous renseignements veuillez contacter Marcel Bernard au 254-0156, a- prés 18 heures - ‘Trudeau 4 l‘ONU OTTAWA — Ii y a tout lieu de croire que le premier ministre Tru- deau prononcera dans quelques se- maines son premier discours de- vant Vassemblée générale des Na- tions unies. On croit savoir que le premier ministre se rendra 4 ’ONU le 26 _ septembre. Apres la réélection de son gou- vernement, en juillet, M. Trudeau a dit qu’il consacrerait aux Affai- res étrangéres plus de temps que par le passé. Le premier ministre se rendra dans plvsiecrs capitales européen: nes 4 la fin d’octobre. LIBRAIRIE FRANCAISE LIVRES aaa ia MAGAZINES @ ,& 1141 RUE DAVIE VANCOUVER 5, B.C. 687/5936 La Poste 1) Coureurs gaulois et moines facteurs Comment nos ancétres s’y prenaient-ils pour com- muniquer avec leurs sem- blables quand il n’y avait pas de bureau de poste, tel que nous le connaissons aujourd’ hui? Bien avant la conquéte ro- maine, il existait, en Gaule, par exemple, un systéme de transport postal qui permet- tait de transmettre les nou- velles. La grande voie de Marseille 4 Paris, par .:a vallée du Rhone, était sans doute 1l’axe nord-sud de la route du courrier 4 cette é- poque. César signale eneffet qu’il existait en Gaule un service de coureurs quise relayaient de distance en distance et as- suraient ainsi la transmis- sion rapide des -nouvelles. Rome créa, par la suite, des courriers permanents et ra- pides. Plus tard, Louis XI, créateur des Postes frangai- ses, fera revivre cette idée. Les courriers se servirent d’abord de chevaux, puis de voitures attelées. Les voies militaires étaient jalonnées de relais de chevaux. Le postier pouvait ainsi dételer son cheval fatigué et em- prunter une monture frafche. Les hommes furent toujours ingénieux quand il s’est a- gi de communiquer avec leurs semblables. Depuis les Romains, on peut dire que tous les moyens de transport ont été utilisés pour acheminer le courrier, depuis le brave coureur jusqu’é l’avion, en passant par la _ brouette postale (eh oui!) etla malle- poste. Cette derniére était une di- ligence qui avait, au-dessus de ses roues arriére, une grande malle dans laquelle on plagait le courrier. ll y avait en France des‘‘malles de poste’’ de premiére sec- tion, c’est-a-dire qui par- taient de Paris pour aller, sans arrét prévu, vers les différents villes du royau- me. Souvent, quatre chevaux -y étaient attelés. Au XVé. siécle, enl’absen- ce d’une poste officielle, tou- tes les occasions étaient sai- sies pour envoyer des let- tres.C’est ce qu’onaappelé la **poste des occasions’’. L’Eglise possédait un ser- vice postal bien organisé: la poste des moines. Ces der- niers allaient dans les mo- nastéres faire part des nou- velles et des ordres ecclé- siastiques. Le moine facteur de l’époque se nommait le ‘*frére lai’’. Arrivant & tou- te heure du jour ou de la nuit A l’abbaye, il était ac- cueilli par les transports de joie des moines friands de nouvelles. On lui réservait le lit le plus moelleux et le couvert le plus copieux. Il donnait A lire un parchemin enroulé, qui s’appelait la rotula. Chaque visite était un échange de nouvelles. Au fur et A mesure des étapes, des feuilles s’ajoutaient au parchemin initial, les ab- bayes y annexant ainsi leurs propres nouvelles. Au re- tour du frére lai 4 la mai- son mére, la rotula pouvait ~ atteindre une longueur de 30 pieds.