Le Moustique Volume3 - 1** édition Janvier 2000 La lutte 4 mener consiste désormais a faire traduire en justice de plus en plus de _ tortionnaires. Mais pour cela, il faut que la communauté internationale soit animée d'une _ réelle volonté envers les tortionnaires, afin qu'ils ne trouvent plus nulle part de droit - d'asile, qu'ils ne jouissent plus d'aucune sorte d'immunité. Alors, quand cette volonté se _ traduira par les faits, un processus irréversible sera amorcé qui a plus long terme aboutira al'abolition de la torture. Un beau défi pour ce début du XXT° siécle. Paul Genuist Serge Patrice Thibodeau, La disgrdce de I'humanité, VLB éditeur, Montréal. Pour l'amour du francais (Leméac). Un essai d'Annie Bourret. Je pense que quand on aime sincérement quelque chose et qu'on le maitrise bien, on peut trés bien l'exprimer simplement et le faire avec humour, sans avoir a se prendre au sérieux. Ce petit livre de 199 pages nous montre qu'Annie Bourret est de ceux qui aiment assez le francais pour en parler avec exactitude, mais sans idolatrie toutefois, ce qui leur permet d'éviter l'approche doctorale et de pouvoir, méme, se montrer malicieux. Tout y passe : l'histoire des langues, leurs mauvaises fréquentations, la réaction face aux nouveaux mots, le féminisme lingual, les contrepéteries, les faux amis, les pataqués, les palindromes et j'en passe. C'est amusant et instructif. On y apprend des choses et on y fait également d'horribles découvertes quand il nous est dit que telle expression utilisée depuis la naissance est un monstrueux anglicisme, belgicisme ou tout autre barbarisme, solécisme, etc. On ne vit pas entre langues impunément sans se voler mille vocables et le chapitre sur l'effet ping-pong entre l'anglais et le francais est plein de surprises. Ceci me remet en mémoire ce grand étonnement quand j'ai découvert l'anglais pour la premiére fois : l'existence d'un mot anglais remarquable, " procrastination" qui se traduit en frangais par une périphrase " remettre 4 demain ce que I'on pourrait faire aujourd'hui". Et ce mot n'existerait pas en francais ? Les Francais ne procrastineraient-ils point ? Ou a-t-il fallu qu'ils procrastinassent au point de faire disparaitre le mot par honte d'eux-mémes ? La deuxiéme hypothése est la plus vraisemblable, car j'ai retrouvé ce mot dans un Larousse encyclopédique d'avant 14. Le Littré étant plus conservateur, procrastination figurait encore dans I'édition de 1950 ou 51, je ne me souviens plus trop bien. Le probléme des mots nouveaux est souvent abordé et les diatribes concernant le ~ choix de fax plutét que télécopieur (ou bélinogramme ?), d'hypertoile en place d'hyperweb ne sont pas sans arguments en sens divers.