Pourquoi un musée de la francophonie? (suite de la page 1) de récréaation; les musées sont deve- nus des endroits ot 1’on peut appren- dre tout en s’amusant. Cependant, l’apport de nos aieux dans cette pro- vince est peu reflétée dans le patri- moine visible a travers la province. L’histoire que reflétent bon nombre des musées les plus importants de la province souligne a peine l’importance de Ja présence francophone dans l’ouest. Dans certains cas, ils n’en font aucu- nement mention. Cela laisse 4 suppo- ser que si les expositions ne reflétent pas le fait frangais, les collections muséales desquelles proviennent les artéfacts pour les expositions sont probablement dépourvues de piéces culturelles ayant trait ala francopho- nie. Dans le cas d’archives, il est proba- ble qu’il existe un début de documen- tation dans les collections d’organis- mes provinciaux, mais nous devrions étre tous heureux du fait que la Société d’ Histoire est 1a pour assurer la collec- tion de dossiers et de piéces d’archi- ves relatives a notre culture. Il devient donc évident que si nous devons éduquer la population, voire les francophones eux-mémes, au sujet de notre histoire dans ce coin du Cana- da, il faudra le faire nous-mémes. Nous nous devons de faire connaitre notre histoire dans cette province. Un peu- ple ne peut évoluer qu’en connaissant son passé et en le retenant avec fierté et dignité. Souvent, il ne suffit pas de pouvoir lire son passé; il faut pouvoir le voir. Voila 1’un des rdles d’un musée; celui d’exposer ses collections et de les in- terpréter. Un processus d’éducation s’impose qui profiterait 4 tous, autant aux écoliers de langue anglaise, qu’aux visiteurs multinationaux au Centre de la Francophonie. On entend souvent que les franco- phones s’assimilent de plus en plus rapidement a I’élément anglophone de la province. Ce qu’il nous faut remarquer, C’est que la francophonie d’aujourd’hui n’est plus nécessaire- ment celle d’antant. Nous avons parmi nous des francophones de cinq conti- nents qui renouvellent notre commu- nauté et qui l’enrichissent. La franco- _ phonie en Colombie-Britannique, c’est un fait vivant, qui prend plusieurs vi- sages, et chacun d’eux doit étre exa- miné dans le contexte d’un musée de la francophonie. Le nom proposé: «Musée des Voya- geurs» s’applique aussi bien 4 nos voyageurs a la ceinture fléchée qu’a ces nouveaux venus de la francopho- nie globale. Non seulement un tel musée nous montrerait notre passé dans tous ses élans courageux mais aussi il nous ferait comprendre comment notte culture est maintenant, en fait, un ensemble de cultures trés vivantes et actives, regroupées par leur lien lin- guistique. Il reste encore 4 démontrer ferme- nent ces odées et concepts, avec don- nées et statistiques irréfutables. Voila pourquoi le Société d’Histoire est entrain de mettre sur pied un Comité du concept du Musée de la Franco- phonie. Ce Comité sera formé d’une dizaine de personnes de divers domai- nes et milieux, invitées par le Conseil d’ Administration de la SHFC a enta- mer le processus de discussion, d’abord sur la faisabilité d’un musée et par la suite sur les politiques et le mandat du musée proposé. Le Comité se réunira cing ou six fois pour ses délibérations. L’une des cho- ses dont il se rendra sans doute compte sera qu’il est absolument nécessaire de faire une tournée des musées de la province afin de déterminer ce qu’ils contiennent dans leurs expositions et leurs collections se rapportant a la francophonie en Colombie-Britanni- que. Sommes-nous bien représentés par ces organismes ? I] faut aussi savoir ce qu’il existe de par la communauté en général qui pour- rait a la longue étre regu par le musée a titre de collection d’artéfacts pour les expositions. Un musée ne peut vrai- Vol. 4 no 1 LE COURRIER DE LA SOCIETE D'HISTOIRE, Avril 1991 ment pas fonctionner sans artéfacts. Une étude dans cette direction s’im- pose donc. Est-ce qu’un Musée de la Franco- phonie pourrait survivre dans la situa- tion économique actuelle ? La com- munauté francophone pourrait-elle assurer Sa survie, voire son avenir ? Ou pourrions-nous loger ce musée ? Oi trouverait-on les deniers permet- tant de 1’établir ? Autant de questions que nous devrons nous poser. Iln’y a qu’une chose qui est cetaine: si le projet pouvait se réaliser, sa con- ception excluerait la notion de «gale- rie passive». Son activité serait des plus pro-active en fixant l’éducation au premier plan de son mandat. Le musée se verrait le témoignage de notre présence dans cette province et du dénouement de notre apport a son histoire et sa culture. Qu’en pensez-vous ? Est-ce que nous le méritons, ce musée ? N’hésitez pas a nous faire part de vos idées et commentaires. MAURICE GUIBORD Conseiller de la Société d’ Histoire NOUVEAUX MEMBRES La Société d’Histoire des Franco- Colombiens tient 4 souhaiter la bien- venue a ses nouveaux membres. Arash Ramin (West Vancouver) Benoit Paulmyer (Aix-en-Provence) Christine Sergent (Vancouver) Farid Makki (Vancouver) Marie-Paule Pornin (Vancouver) Michaél Laing (Vancouver) Rami Nader (West Vancouver) Raymond Chui (North Vancouver) Roya Darvish (West Vancouver) Sophie Lemieux (Vancouver) ie €] SQUIOJOD ap [IO[0g a]