2, Le Soleil de Colombie, Vendredi 5 Novembre 1976 LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Conseii d’administration: A. Piolat J. Baillaut N. Therrien SRR RK RR KK EK KK KEE EEK KK EEK DIRECTEUR: André Piolat REDACTEUR: Jean-Claude Arluison SECRETAIRE: Marguerite Batut MISE EN PAGE: Danielle Leclaire PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213 rue Cambie, Vancouver 9 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 LES HEBDOS DU CANADA Bilinguisme pour tous EDMONTON - ‘‘Le déve- loppement du _ bilinguis- me en éducation n’inté- resse pas seulement les Francophones. I! susci- te aussi un réel intérét chez les parents anglo- phones, soucieux de donner 4a leurs enfants une éducation qui satisfas- se leurs aspirations’’. C’est ce qu’A deéclaré, a Edmonton, Me Hervé Du- rocher, president de Association Canadien- ne - Frangaise de 1’Al- berta. De l’avis de Me Duro- cher, méme si en’ rai- son d’une mauvaise in- terprétation, subsistent divers points d’accro- chage relativement = a la question du bilinguis- me au Canada, il n’en demeure pas moins que de trés nombreux pa- rents anglophones en Alberta favorisent le développement du _ bilin- guisme 4 l’école, afin d@assurer 4 leurs en- fants une meilleure for- mation. Compte tenu de ce sou- ci, Me. Durocher a in- vité les anglophones al- bertains 4 s’inscrire aux travaux du grand Con- grés de JI’A.C.F.A, qui aura lieu 4 Edmonton les 5, 6 & 7 Novembreé A cette occasion, les con- gressistes seront appe- lés A trouver des so- lutions aux problémes ac- tuels et 4 élaborer un plan d’action susceptible de conduire 4 l’adoption de meilleurs programmes dans nos écoles. Le président de V’ACFA espére . que les parents, éducateurs, administra- ‘teurs scolaires et étu- diants anglophones pour- ront 6tre suffisamment nombreux au Congrés de VA.C.F.A., pour former des ateliers de travail oi seront discutés les divers points de vue de la communauté anglopho- ne albertain. Lettre UN FRANCO-COLOMBIEN TRES IMPORTANT ET TRES INCONNU. Cher monsieur, J’aimerais - savoir combien delecteurs’ savent qu’un Lieutenant Gouver- neur de Colombie - Bri- tannique était un Franco- phone. De1900 A 1906, Sir Henry Joly de Lotbiniére 4 tenu le titre a tenu le titre de Lieutenant - Gouver- neur de Colombie - Bri- tannique. Né en France, de mére née au Québec, c’était un avocat (Conseil de la Reine; il a eu une car- riére dans les affaires po- . litiques au Québec, 4 Ot- tawa et en Colombie-Bri- tannique. Il était le Sei- gneur de Lotbiniére au Québec. Bien qu’il fut protestant (c’était un anglican), Sir Henry était ancien Pre- mier Ministre du Qué- bec. et bien qu’il fut francophone, il était aussi ancien Lieutenant - Gou- verneur de Colombie - Britannique. Il me semble que son his- toire (comme on dit en an- glais) ‘‘scattered among ' the footnotes). J’attends le jour oft tout le monde en Colombie - Britannique connattra 1’i- dentité de cette personna- lité, un homme trés_ sen- sible, trés intelligent et qui a été trés important dans notre histoire. Ron DAVIS Vancouver EDITORIAL Systeme electoral Que diriez-vous, ‘si, demain, le Premier Ministre du Canada, M. Trudeau annongait que, dorénavant, les députés ne représenteraient plus un Comté, ne seraient plus élus par comté mais par les électeurs de tout le Canada et, qu’au lieu d’avoir 4 choisir un représentant parmi les cinq ou six can- didats qui normalement se présentent dans chaque comté, vous soyez forcé de choisir 262 représentants parmi les mille ou douze cents candidats ins- crits sur votre bulletin devote. Absurde, direz-vous. Comment choisir des candidats que vous ne connaissez pas et conscieusement voter pour eux - Com- ment un résident de Terre-Neuve peut-il étre le porte-parole des intéréts de Vancouver. Oui, cela serait non seulement absurde, mais aussi impratica- ble. Si illogique que cette méthode puisse paraftre, c’est celle dont les électeurs de la ville de Vancouver doivent se servir pour élire leurs représentants au Conseil Municipal. ‘Cette méthode, logique dans unvillage oi tout le monde, vivant dans un cercle restreint, se connaft plus ou moins intimement, est abandonnée dés que le village voit disparaftre ce lien familial et intime, par suite de l’accroisse- ment de sa population qui crée une diversité d’intéréts économiques, sociaux et culturels. Vancouver n’a pas fait exception 4 cette régle et jusqu’a 1935, les conseillers municipaux étaient élus par arrondissement. En cette année 1935, a la suite d’un référendum demandé par un groupe decommergants et de financiers de la ville, la méthode des arrondissements fut abolie et remplacée par le systéme villageois d’élection par la totalité des électeurs del la ville. : Pourquoi cette marche arriére. Le pays était encore en pleine crise econo- mique. C’étaient les années sombres de la ‘«dépression’’. L’électorat trouble et inquiet devant le chémage toujours croissant, la vente de proprietés arrié- rées dans le paiement des taxes, la quantité sans cesse grandissante de gueux trafnant dans les rues, 1’électorat commengait 4 regarder d’un oeil fa- vorable les promesses des socialistes qui parlaient de prendre la maitrise du gouvernement municipal par l’entremise du Parti Socialiste CCF. Voulant A tout prix enrayer la marche socialiste, les magnats de la finance et du commerce de la ville lancérent une campagne, renforcée de dollars, en insinuant que tous les maux économiques de Vancouver provenaient du systéme électoral par arrondissement, lequel, soi-disant, permettait aux conseillers municipaux dese créer des petits empires politiques dans leur arrondisse- ment respectif ot un citoyen honnéte ne pouvait solliciter un emploi, un con- trat ou méme faire redresser ses justes griefs, sans contribuer 4 la caisse électorale du conseiller en fonction. Le lavage des cerveaux n’est pas une invention récente. Leur campagne porta fruit. Ils eurent gain de gause. Le sys- téme d’arrondissement fut aboli en faveur du retour 4 1’élection villageoise. Deux ans plus tard, ces mémes gens formérent leur propre parti, soi-disant non-politique, l’appelérent ‘‘non partisan association’’, se choisirent des candidats aux élections de 1937 qui munis d’une caisse électorale bien gar- nie n’eurent, pour la plupart, que peu de difficultés 4 se faire élire. De- puis, le MN.P.A. candidats indépendants qui réussirent ase faire élire.”?).; ae Voila plus de trente ‘ans que ce systéme anachronique dure, trente ans qu’a chaque élection osrtent les squelettes des pots-de-vin et du patro- nage . pour faire peur 4 lélectorat qui réclame un systéme plus démo- cratique de choisir ses représentants. Ets ; : Admettre que le syst@me d’arrondissement tion est. vraiment avoir une piétre des candidats au conseil municipal, mais aussi des citoyens de Vancouver. Est-ce que les villes de Montréal, de Toronto, de Winnipeg, de Saint- Boniface, et., sont des villes of 1a corruption est flagrante. Leurs con- seillers municipaux sont élus par arrondissement. Qu’il y ait eu des a- bus il y a quarante ans alors que chaque conseiller municipal distri- buait personnellement emplois et contrats dans son arrondissement, il n’y a pas de doute. ; Mais depuis, aussi bien aux est-synonyme de corrup- niveaux fédéral, provincial que municipal, des réformes administratives ont été adoptées, les achats et les con- trats sont adjugés par soumissions publiques, le syst¢me d’embaucha- ge et de promotion des employés municipaux est réglementé par des contrats collectifs avec les syndicats. Le rdle du conseiller municipal est changé; il n’est plus le distributeur d‘emplois et de contrats. Il est le représentant du peuple 4 la géerance minicipale. peut-il représenter des électeurs qu’il ne connait pas. lui est-il possible de connaitre, méme une infime partie des quelque 400.000 citoyens, jeunes et vieux, qui constituent la popula- tion du Vancouver actuel. sans compter que si Burnaby se fusionne avec Vancouver, il y aura un autre cent mille citoyens de plus dont il devra faire la connaissance. ig Son rdle ne consiste pas seulement 4participer aux discussions sur les grandes lignes des problémes de budget, de circulation, de pollution, etc. - mais également sur les centaines de petits problémes et griefs qui tou- chent la vie quotidienne et personnelle des citoyens. Lorsqu’un citoyen est pris avec des problémes, des revendications qu’il ne peut régler A sa satisfaction avec la bureaucratie de l’h6tel de ville, il doit pouvoir s’adresser a4 son représentant au conseil municipal, comme il lui est loisible de le faire avec son député fédéral ou provincial. Sous le systéme actuel, auxquels des dix conseillers va-t-ils’adresseré Il n’en connait aucun. Tout ce qu’il peut faire, c’est de recourir aux bons soins de celui dont le nom paraft le plus souvent dans les journaux, ou faire comme aux courses, prendre une épingle, fermer les yeux et piquer un nom au hasard. Si Vancouver seulement Mais comment Et comment retournait au systéme d’élection par arrondissement, non les conseillers connaitraient leur quartier et ses habitants, mais les électeurs connafitraient leur représentant et, au moment des élections municipales, m nous n’aurions pas une répétition des élections précédentes. Dans la pamoitié de la partie Est de la ville, en 1965, 74% des électeurs ne prirent méme pas lapeine d’aller voter; en 1966, 65% firent la méme chose. A quoi attribuer cette apathie si ce n’est A ce systéme anachronique. (Cet éditorial a été publié le 29 Novembre 1968) André PIOLAT a gardé le contrdéle de l’hdtel de ville. Rares sont les opinion de l’honnéteté, non seulement |