mh ee nn hhh ht & Lae ee ee ee 4, Le Soleil de Colombie, 27 Février 1976 DOSSIER EDUCATION Roger RIOUX 1- La petite histoire des Francophones de l’lle - L’lle a été découverte par Jacques Cartier, lors de son premier voyage en 1534. Sous la domination fran- aise, elle portait le nom oo l’Ile St- Jean. Le Traité d’Utrecht, en 1713, cédait Terre-Neuve A VAngleterre mais lais- sait A la France les Iles du Cap - Breton et de St- EXTRAIT DU DOCUMENT LA SITUATIONDE L’ENSEIGNEMENT DU FRANUAIS AU CANADA TERRE-NEUVE Jean. Nombre d’Acadiens et de Frangais vinrent a- lors s’y établir. De sor- te qu’en 1758, lors de la prise de Louisbourg, la population était de 5.000 habitants, tous francopho- nes, répartis dans 34 _ villages, sur 12.000 acres de terre de culture. Cette année-1a, toute- fois, 4 vaisseaux de guer- re vinrent mouiller 4 Port Lajoie et quelque 500 soldats anglais dé- truisirent les établisse- ments, firent monter la population de 1’fle sur 10 bateaux et mirent le cap sur l’Angleterre. Aprés le traité de 1763, ces A- cadiens purent rentrer en France. Puis une trentaine de familles regagnérent l’f- le. En 1798, on dénom- brait 200 familles aca- diennes. Un siécle plus tard, on comptait quel- que 12.000 Acadiens dans l’fle et lors du recense- ‘ment, en 1971, 15.325 dont 7.980 parlaient francais. encore le 2 - Caractéristiques du systéme-d’éducation - La population de 1’fle é- tait, en 1917, de 112.000 habitants. Quelque 30.600 éléves étaient inscrits dans les écoles primaires et secondaires et 2.100 au post-secondaire. Le systéme scolaire oil all alt ak ok ttt It ital ideale! comporte 8 années depri- maire et 4 de secondaire. La province estdivisée en 5S unités régionales et cha- cune est administrée par un Conseil de 15 syndics et est sous la_ surveillance d’un surintendant. Une uni- versité provinciale et un collége technique complé- tent le systéme au post- secondaire. La scolaraité est obligatoi re: pour les enfants de74 15 ans. L’enseignement est gratuit et le transport as- suré pour tous les étudi- ants de 6 4 20 ans. Depuis le ler juillet 1972, le financement del’éduca- tion ne se faitplus comme auparavant parune taxe personnelle sur l’instruc- tion et l’impdt foncier. En vertu de la loi sur 1’éva- luation des biens immobi- liers, tous les biens immo- biliers, commerciaux, et les jeunes, sont assujettis 4 1’impodt qui va au fonds de revenu consolidé de la province. Tous les frais de l’éducation sont: acquittés A @& partir de ce fonds, suite A la présentation an- nuelle des budgets par les 5 conseils régionaux. Ecole par Marke Raines Jr. Quelque chose d’extraor- dinaire se passe 4 l’Ecole Secondaire Georges Pear- kes de Port Coquitlam. Sous la direction de M. Léon Lebrun et avec!’aide d’tin jeune assistant québé=- cois, Jacques - André Lar- rivée, 24 éléves de la 9é. et 10€. années suivent un programme d’immersion totale dans la langue fran- gaise et la culture québé- coise. Et, ce qui plus est, c’est ‘‘fun’’. ‘« ,..sont gros comme, ¢a au Québec” ; a 9 @ ates é.- d’ immersion vardant avec animation en frangais. Les éléves sont inscrits dans un programme spécial qui dure cing mois, se ter- minant’ én “juin 1976," Au cours de ce semestre, ils regoivent rigoureuse en frangais, é- tudiant non seulement la langue, mais suivant, de plus, tous leurs cours en langue frangaise. . ..méme le water-polo: Le matin est consacré au frangais L’atmosphére vibrante de cette classe méme dans les couloirs de l’école ot l’on entend de la musique de Charlebois, de Nana Mouskouri et de Georges Moustaki, venant . d’une salle spacieuse, dé- corée de scénes du Qué- bec, de cartes et bien sar, de régles grammati- cales ot se tient un groupe de garcons et de filles ba- se ressent.. vocabulaire); A la géomé- trie et aux études-socia-- les, axées sur le Canada francais. L’aprés-midi est plus reposante: on chante, _ r ternative qui est tout 4 fait ) réalisable. Et est-ce, que on discute, on fait ‘des ex- cursions et on nage. . .tout en francais. Le point culminant du pro- “gramme sera un voyage au Québec, pendant deux se- maines, pour une immer- une formation. qu’académique.. “~~ '- >. _-M. Lebrun remarque que- _le._programme régulier “de sion intensive A Trois-Ri- viéres, consistant en un cour spécial de frangais et des activités socio-cultu- relles dans.lacommunauté. _slescours*eswotientéwers Je francais courant ot “ila “survivance” dans. le milieu: francais et les techniques © d’instruction sont desti- -nées. A renforcer, chez Véléve, la matiére du cours. On donne aux éléves une explication de lagram- maire francaise et des tournures populaires, puis on les divise en sous-grou- pes de quatre ou huit, dans lesquels on insiste, par des exercices oraux, sur les points délicats. Ensuite, il” y a des exercices écrits et, enfin, des examens. Ce ‘programme © expéri- mental a été lancé par Lé-. on Lebrun, professeur de francais 4 l’Ecole George Pearkes. vention du Gouvernement Fédéral pour défrayer le projet, et c’est luiquil’or- ganise et le fait marcher. Son but, dit-il, n’est pas de dépasser ou de circonvenir le cours régulier de fran- cais donné dans lesystéme scolaire. Il est. plutdt de donner aux éléves -une fa- cilité pratique de la langue. frangaise, une confianceen * ‘goi pour le parler sans au- “cune géne,,,etune apprécia- tion de laculture canadien- ._-ne frangaise. C’estunefor-~ : ee ~ Mation ‘‘autant-personnelle > théorique. (grammaire et. : francais n’atteint pas ces buts et il voit ce semes- tre spécial comme une_al- ¢a marche. La réponse est un ‘Oui’? définitif. Bien quc le programme ne soit en marche que depuis 3 semaines, on obtient déja C’est lui qui a-- demandé et obtenuune sub- et’ comprendre des résultats. Avant de commencer ce program- francais. Et illeur reste encore plus de 4 mois! Les jeunes assimilent non seulement la langue fran- (@- droite) Léon Lebrun ___ -caise, mais, de plus, ils 4 apprecier l’esprit canadien - frangais. Gra- ce en grande partie 4 Jac- ques-André, ils arrivent a goftter la culture et le commencent “folklore du Canada-Fran- ais:-C’est ce jeune Qué- écois, diplomeé en journa- lisme de 1’Université La- val, qui injecte dans la classe la joie de vivre (ou : be. = es Dd (A gauche) Jacques-André Larrivée tt TUN WNH ewe mee eeeereee eevee, Se ee eee eee d ee da dee HUMOUR Un marin du nom de Gregory, de taille et de vigueur peu communes, en- tre un soir de permission, dans un bar et dune voix claironnante crie: Quand Gregory boit, tout le mon- de boit! Aussitot on rem- plil tous les verres et cha- cun vide le sien. Alors, avec une impertinence ro- yale, Gregory fouille dans sa poche, en tire une pitce de vingi-cing sous, la met sur le comptoir et sort, en disant: Et lorsque Gre- gory paie, tout le monde paie! aS Un laitier a trouvé l’au- tre jour ce petit mot 4a la porte d’un client: ‘‘Cher laitier: “Nous n’avons pas besoin de lait tous les jours. Voila ce que nous vou- drions, Aujourd’hui nous prenons du lait. Demain, | nous n’en prenons pas. Et le lendemain c’est exacte- ment comme Iavant-veille Waprés-demain. la maniel) québécoise. Personnalité exubérante et animée, Jacques - André assiste M..Lebrun dans l’explication des legons et travaille avec les eléves, stimulant la conversation, expliquant les difficultes grammaticales et, peut~ étre ce qui est le plus im- portant, leur montrant ce qu’est la vraie joie de vi- vre. Toujours riant, plai- santant, caressant, ilestle Tous les mardis soir, MM: Lebrun: es.5 rencontrent les péres et les méres au cours d’une _réunion sociale. La, les pa- rents suivent des legons de frangais, discutent en anglais des progrés faits par les éléves et posent des questions sur le pro- grammes. Tout le monde y participe. C’est une expérience for- midable qui va sans doute apporter beaucoup 4 cha- cun. Ce groupe de gens enthousiastes nous mon- trera ce qui est possible, et ce sera Anous autres de suivre sonexemple dans nos propres communau- tés. -